OM-Nîmes (2-1), La Canebière Académie se fait des frayeurs

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Mother of all the slipomètres.

Aïoli les sapiens,

Deux ans après Dromadette contre Caen, sa petite sœur faisait ce samedi ses premiers pas au stade Vélodrome à l’occasion de la venue des Nîmois. Un baptême directement inspiré de l’apprentissage de la chasse par les lionnes, qui donnent à leurs petits le goût du sang en commençant par leur faire faire mumuse avec des proies insignifiantes, genre gazelle à trois pattes ou oryctérope tuberculeux. Une fois habitués, les jeunes fauves pourront aller se coltiner girafes et gnous sans appréhension.

Or donc, quoi de mieux en théorie que la venue du Nîmes Olympique pour faire en sorte que ce samedi après-midi reste comme un agréable souvenir ponctué de buts à foison, chants rires et joie ? Sauf qu’ici nous parlons de l’OM de Rudi Garcia (dehors), fût-il opposé à un sous-fifre de Ligue 1 (qui nous a au demeurant allègrement roustés au match aller). À tout moment et contre n’importe qui, la vocation pédagogique du match envers nos jeunes supporters peut tout aussi bien se résumer à leur apprendre que la vie est une pute. Ajoutons-y un atelier de lecture sur banderoles et une session de chants à fort enrichissement lexical, et un bon match de merde vaut toutes les méthodes Montessori du monde.

Fort heureusement l’affaire se termine bien, les buts, chants et rires sont bien au rendez-vous, et même l’explosion fukushimesque du slipomètre en fin de match est relativement passée inaperçue auprès de nos jeunes âmes naïves.

« C’était bien ?– Ouiiiiiiii ! – On y retournera ? – Ouiiiiii !– C’est bon chérie, tu peux effacer le numéro de la DDASS, on les garde.« 

Monsieur Lapin ménagé pour par crainte de débordements langagiers, c’est Tigrounet qui, fort de ses judicieuses couleurs, a été sélectionné pour représenter le Doudou Squad dans cette rencontre.

L’équipe

Mandanda
Sarr– Kamara – Caleta-Car – Sakai
Lopez– Luiz Gustavo
Thauvin (Njie, 78e) – Payet (Sanson, 84e) – Radonjic
Balotelli (Germain, 33e)

Ocampos suspendu, Radonjic conserve sa place sur l’aile gauche. Amavi, lui, va très bien, mais dans la mesure où en ce moment sa seule présence nous fait partir avec un handicap de deux buts, Dehors Garcia (Rudi) préfère encore le remplacer par un Sakai sur son mauvais pied.

Surtout, Luiz Gustavo fait son retour au milieu de terrain : un retour en grâce longtemps attendu auprès de l’entraîneur (dehors), qui maintient également Payet au poste de meneur de jeu.

Le match

Un premier pétard de Balotelli bien sorti par le gardien lance des hostilités somme toute assez timides. Caleta-Car doit même s’employer plus que nécessaire pour clarifier à plusieurs reprises des situations mal embarquées dans notre camp, avant que Nîmes ne se laisse bien volontiers dominer par des Olympiens impuissants.

Nos joueurs offensifs sont brouillons et la paire Gustavo-Lopez peine à donner du rythme. Quelques passes longues donnent des résultats intéressants, à l’image de cette ouverture de Payet pour Radonjic, mis en échec par Bernardoni. Kamara téléguide ensuite le ballon vers Thauvin, idéalement servi mais qui manque son lob sur le portier croco.

Entre-temps, Balotelli s’éclipse, trahi par sa cuisse et remplacé par Germain. La mi-temps ne décolle pas réellement, si ce n’est par escarmouches. Comme à ses plus belles heures, Luiz Gustavo tente de réveiller ses coéquipiers en montant au pressing et en se portant aux avant-postes. Servi par Bouna Sarr après une excellente récupération d’icelui, le Brésilien arme une lourde qu’un défenseur dévie sur le poteau.


Sans maîtrise ni réussite, l’OM regagne les vestiaires dans un contexte extrêmement propice à ce que cette journée initialement placée sous le signe du spectacle familial finisse en une énième session fist-fucking.

L’OM revient sur le terrain de la meilleure des manières, c’est-à-dire en trouvant rapidement les filets adverses. Déviée, la passe de Payet parvient à Thauvin, qui fixe le gardien avant de décaler Radonjic face au but vide. Joie de courte durée, puisque la vidéo montre que ce benêt de Nemanja se promenait tranquillement en position de hors-jeu alors qu’il lui aurait suffi d’attendre la passe de Florian un pas de plus en retrait : le but est refusé.

L’OM se montre plus insistant, mais en termes d’inintelligence, d’absence de pertinence et finalement de volume de déchets épandus aux alentours, ce match n’est plus un match, c’est une conférence de presse de Christophe Castaner. Ceci étant dit, Dimitri Payet a la bonne idée de délivrer étrons et joyaux en proportions à peu près équivalentes, et c’est encore une de ses passes qui envoie Thauvin dans un face-à-face victorieux avec Bernardoni. Enfin ? Nenni, l’assistant lève son drapeau pour un hors-jeu tout sauf évident. Le doute n’est pas levé par l’assistance vidéo, à l’exception d’un seul point, limpide celui-ci : parler d’une quelconque influence de Jacques-Henri Eyraud dans les hautes instances relève de la théorie du complot la plus farfelue. Au mépris de toute logique, Franck Schneider invente un hors-jeu indiscutable et confirme donc l’annulation du but.

Cent fois sur le métier, l’OM remet son ouvrage et, puisque Maouassa a la bonne idée de commettre un plaquage de rugbyman sur Thauvin à qui le ballon avait pourtant échappé, nous nous procurons un coup-franc bien placé. Une déviation du mur plus tard, le coup de pied arrêté se transforme en corner, que Payet dépose sur la tête de Germain au premier poteau. Un coup de boule aussi net et franc que possible, qui ne donne nulle prise à quelque pinaillage vidéo-assisté : cette fois-ci, nous menons bel et bien au score (1-0, 72e).

Mieux encore, l’OM repart immédiatement à l’attaque, et Sarr peut trouver Thauvin en pleine surface. Florian arme aussi vite qu’il peut mais se voit contré ; le ballon revient sur Luiz Gustavo, contré itou et là,mes amis, on ne peut qu’admirer le réflexe et la lucidité de notre Brésilien qui, héritant de nouveau du rebond, exécute en une fraction de seconde une merveille de frappe en feuille morte, parfaitement maîtrisée et qui lobe le gardien nîmois. Un chef d’œuvre, n’ayons pas peur des mots (2-0, 73e).

[NdA : nous étant avidement jetés sur les images de ce but sitôt rentrés du stade, nous avons constaté que le lob de Luiz Gustavo était en fait dû à une déviation d’un défenseur : un gros coup de chatte, n’ayons pas peur des mots. Moralité : la vidéo, c’est vraiment de la merde.]

« Alors, le match est fini ? » Ah ah, les enfants sont formidables. À peine le temps d’expliquer doctement à Dromadine que « non mon enfant, il reste encore un quart d’heure à jouer, et le respect de l’adversaire ainsi que l’expérience passée nous imposent d’attendre le coup de sifflet final avant de nous réjouir, même s’il est vrai que nous sommes désormais nantis d’un avantage confortabAAAAAAAH MAIS QU’EST-CE QU’IL ME FAIT CET ENCULÉ, LÀ !!!!!!!!!? » que paf, pénalty. Après un long ballon anodin, Kamara se trouve en difficulté face à Bouanga et ne trouve rien de mieux que de contrer la ballon de la main. Bien que pour une fois Mandanda parte du bon coté, Savanier transforme sans trembler (2-1, 82e).

Nîmes reprend espoir et met en place une tactique offensive d’une finesse folle : envoyer de grandes tartines avec quatre attaquants à la retombée, en attendant que l’on fasse une couille. Entre fébrilité, couvertures de hors-jeu tricotées main et placements déficients, l’OM se fait peur plus que de raison mais résiste.


Au bout de quatre interminables minutes additionnelles, Bouna Sarr accomplit alors ce geste que l’Histoire retiendra comme La Mère de tous les Slipomètres, à égalité avec le projet Manhattan et un débat sur l’islamophobie à la mairie du 12e arrondissement. Bouna, dont le cerveau montrait déjà depuis plusieurs minutes des signes de convulsions, se laisse dépasser mais revient prendre le ballon à l’attaquant en pleine surface ; se sentant accroché, il tombe alors les mains sur le ballon pour obtenir le coup-franc qui libérera les siens. Seul bémol, l’arbitre n’a pas vu de faute sur notre latéral (à moins qu’il n’ait un peu envie de jouer au con avec lui, ce qui serait très compréhensible), et applique la règle en conséquence : main dans la surface, donc pénalty.

Oui, vous avez bien lu, alors que notre équipe mène 2-1 à la 95e minute, Bouna Sarr vient de concéder un pénalty en se jetant les mains sur le ballon en pleine surface.

Alors que chez elle Madame Sarr recherche sur Google « exfiltrer ma famille au Guatemala sous une fausse identité », la vidéo vient finalement au secours de Bouna et révèle qu’il a bien été victime d’une faute. L’arbitre revient sur sa décision, et notre défenseur en sera quitte pour payer des frais de pressing et de soins psychologiques à 60 000 personnes.

Les joueurs

Mandanda (3/5) : Un match solide, sans trop d’émotions jusqu’à cette 95e minute. Heureusement, d’après ces paroles captées dans l’intimité des vestiaires, Steve n’a pas l’air de trop en vouloir à Bouna Sarr.

Sarr (2/5) : Beaucoup d’activité pour le meilleur et pour le pire mais je vais arrêter d’en parler, même six heures après il me suffit d’écrire son nom pour souiller un slip.

Kamara (3-/5) : Passe 80 minutes à museler du crocodile, tout ça pour plonger son équipe dans dix minutes de panique absolue sur une action qui n’aurait dû produire aucune espèce de danger. Ça va que c’était Nîmes, mais s’il va un jour en Ligue des Champions ce genre de comportement risque de se payer cher, demande aux parisiens ce qu’ils en pensent.

Caleta-Car (4/5) : Supplicié aux Costières il y a 8 mois, Duje a endossé sa panoplie de Charles Bronson pour faire payer aux Nîmois leurs sévices. Couvertures, anticipations, relances : toutes les armes y sont passées, y compris l’hippopotacle pour défoncer le seul attaquant ayant réussi à le déborder, et qui n’a pas eu envie de réessayer ensuite.

Sakai (2+/5) : Remplacer Amavi par Sakai à gauche, c’est comme se faire poser un anus artificiel : on est mieux avec ça qu’avec un cancer du rectum, mais en termes de qualité de vie c’est quand même pas l’extase.

Lopez (2/5) : « Sortir de sa zone de confort » : lorsqu’elle est utilisée par un macroniste pour reprocher à l’ajusteur-monteur de ne pas accepter un emploi en abattoir industriel à 150 km de chez lui, il s’agit d’une belle expression d’enculé, cela ne fait pas de doute. Maiiiiiiiiiis, maismaismais, pour inviter un jeune milieu de terrain à se casser un peu le cul pour proposer du jeu offensif, là, en revanche, elle deviendrait presque pertinente.

Luiz Gustavo (4/5) : On mentirait si l’on qualifiait son match de parfait. Toujours est-il qu’avec son volume de jeu,ses projections vers l’avant et ses lourdes savoureuses, on a retrouvé le patron du milieu de terrain que l’on connaissait. Reste à savoir 1°) si cela durera plus qu’un match 2°) si l’on retrouvera les points que sa disgrâce auprès de l’entraîneur nous aura coûtés au cours de la saison.


Ah ça alors, on vient déjà de retrouver dix points.

Thauvin (2+/5) : Vraiment pas revenu à un niveau génial mais bon, Florian aurait pu facturer son but et sa passe décisive si Radonjic avait été intelligent et si l’arbitre n’avait pas eu envie de nous emmancher ; deux conditions plutôt improbables, certes.

Njie (78e) : Il a paru presque fade, après plus d’une heure de Nemanja Radonjic.

Payet (3+/5) : Ce match m’a donné l’idée d’organiser pour Pâques une chasse aux œufs « Dimitri Payet » : que des chocolats de luxe, mais cachés dans les boues rouges de Gardanne.

Sanson (84e) : Un beau centre dès son entrée, avant de trembler du slip comme tout le monde.

Radonjic (1+/5) :
– Cher candidat, je vous rappelle que le résultat à trouver est : « Clinton Njie ». Nous vous écoutons.
Alors, je pose Lucas Ocampos, je soustrais les contres favorables et j’ajoute la panique face au but.
– Félicitations M. Radonjic, le compte est bon.

Balotelli (NN) : Il va quand même falloir qu’Erzulie nous explique pourquoi elle refuse absolument de voir Dimitri Payet et Mario Balotelli jouer ensemble.

Germain (4-/5) : Une minute suffit à nous combler, comme quoi il est plus facile d’être un bon avant-centre qu’un bon amant.

L’invité zoologique : Antonin Beau Bichon

Physiquement insignifiant, le chien à mémère se signale surtout par une agressivité sans faille et le fait qu’il pue de la gueule. L’invité approprié donc, pour parler de ce match contre un adversaire tout sauf effrayant, mais en revanche casse-couilles au possible.

– Les autres : Une partition que l’on rencontre de plus en plus ces temps-ci chez nos adversaires, celle du « on vient en victimes mais si jamais vous laissez dépasser quelque chose, on ne va pas se priver de vous l’arracher. » Et ils auraient bien tort de se priver, justement.

Le classement : Lyon perd trois points mais s’apprête à perdre aussi son entraîneur. J’ai envie de dire que leur avantage sur nous ne s’est pas affaibli, bien au contraire.

– Les boutons : lecteur, tu remarqueras quelques lignes ci-dessous de nouveaux et beaux boutons intitulés respectivement « faire un don » et « rejoins-nous ».Tu es cordialement invité à cliquer dessus.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Premier levé, Didier A. remporte le concours zoologiq… ah non, attendez un instant…

[ARBITRAGE VIDEO] Après révision des images, c’est Johny Kreuz qui est finalement déclaré légitime vainqueur du concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

6 thoughts on “OM-Nîmes (2-1), La Canebière Académie se fait des frayeurs

  1. Un petit moment brossage de poils de dromadaire:
    Cher Blaah, je te lis chaque semaine et tu es de loin la plus grande satisfaction olympienne de la saison. Tu arrives à transposer mieux que quiconque les émotions (et surtout déceptions) que chaque olympien vit chaque semaine. Après notre purge hebd(r)omadaire, seul l’attente de ton résumé m’apporte un peu de baume au coeur!
    Que tu puisses continuer longtemps!

  2. Trigrounet, combien au mercato ? Ça m’a l’air d’une bonne recrue !
    Et si je comprends bien, pendant ce temps, Dromadette regardait Pulp Fiction à la maison avec sa maman ?

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