Orléans – Nancy (0-0) : La Chardon à Cran Académie a un nouveau visage

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triste figure

L’ASNL, non contente de n’être plus un club de football, ne possède plus ni équipe, ni entraîneur ni académicien. Les deux premiers ont été placés sous la tutelle d’un autre club de la région au prétexte que celui-ci était peut-être plus armé que nous pour remonter du National rapidement. Eh, ils l’ont déjà fait, pourquoi ne pas le refaire avec notre maillot sur les épaules, quitte à fouler d’un sabot crotté les saines valeurs de rivalité, de haine et de viens-là-que-jte-chie-dans-l’cul qui nous restaient seulement ? Cette belle haine, justement, tout le foot-business, la bienséance capitaliste et la moraline de puceau sorti de HEC avec son diplôme de violeur de chèvres en puissance (Gauthier, tu ne me lis pas mais c’est de toi que je parle, petit pot de crème de cul), cette haine que l’on cherche à cacher sous le tapis à l’initiative de préfets à couilles rétractiles bien cachés derrière des rangs serrés de matraqueurs, la haine autrefois très pure qui coulait au sein lors de la tétée de bienvenue des petits Lorrains en se dirigeant vers leurs semblables selon le côté de la frontière qui enregistrait l’heureux événement, a eu raison de Marcel Picon.

Fatigué de pleurnicher comme un sac à pus poreux et de boire toujours plus pour oublier les horreurs que lui faisaient vivre de sordides nullards que son bon fond de péquenot vaguement bien élevé lui interdisait d’insulter (sauf Baptiste Vallette mais il le mérite cent fois, ce résidu de fond de couille de Darmanin), le vieux Marcel a chargé un grand baluchon de toute la gnôle qu’il trouvait, d’antidépresseurs périmés, de plusieurs poignards taille-veines, a saisi un jerrican d’essence et s’est dirigé vers le Larzac histoire de faire de son acte quelque chose d’un peu sympa, d’un peu communsybole. Mais rongé par la culpabilité à l’idée de foutre le feu à autre chose qu’à lui-même et surtout à ce joli coin tout sec, plus trop en état de trancher dans le lard après avoir ingéré une bonne partie du casse-gueule, l’amer Picon a fini par se résoudre à ce que quiconque aurait fait dans ce cas-là : dégobiller derrière un fourré et s’endormir le cul à l’air au crépuscule. C’est alors qu’au milieu d’un sommeil noir et sale, sans qu’il n’en voie rien, le vœu éternel de Marcel de disparaître corps et âme a subitement été exaucé. Happé par un ciel d’étoiles, mâché par le firmament, dégluti à travers le sub-lunaire et ravalé au rang de néant dans le vide sidéral puis intégralement déféqué par un trou noir supermassif, le Marcel ne pouvait espérer meilleure fin. Hélas, mille fois hélas, par le truchement d’une malicieuse métempsychose, le retour sur scène du plus grossier des Nancéiens à l’est du Pecos s’est soldé par une réincarnation immédiate sous la forme étrangement évidente d’une flaque de haine dans laquelle Albert Cartier, se croyant à l’abri de tout regard, a sauté à pieds joints au sortir d’une conférence de presse de défaite, emporté par la légèreté juvénile du poète.

Le sort en est jeté contre le mur : débarrassé de toute névrose pour se plonger dans un bain bouillonnant de fureur aux vertus proches du puits de Lazare, le Picon nouveau, dépourvu de goût de banane, débarque prêt à pisser de la moutarde sur le nez de Bretons en pénurie de condiment pour galette-saucisse, à tailler des croupières aux divers usurpateurs ayant revêtu le tricot au chardon (et à ceux qui les ont attirés sous ce glorieux blason) et surtout à barbouiller nuit et jour de ses multiples déjections le faciès maudit et couperosé du traître Cartier jusqu’à ce que ce dernier finisse par voir la réalité en face et se jette de dépit dans la Meurthe avec pour projet de rejoindre Metz à la nage.

Mais assez parlé de petites personnes. La joie de la guérison fait parfois divaguer, or il ne sera pas dit que le nouveau Marcel soit plus bavard que l’ancien, sauf s’il s’agit bien sûr de décrire tous les modes de cuisson, les thermostats et les ustensiles qui serviraient à rôtir le cul de notre coach, chose sur laquelle je me reconnais volontiers plus disert qu’un Italien sur la cuisson des pâtes.

L’ASaNaL doit racheter les torts qui lui ont été infligés par ses dirigeants malpropres avec des moyens étiques et le concours supposés d’un contingent barbare d’ennemis intérieurs à commencer par leur chef, décurion tellement tricard à Rome qu’on n’attendrait même pas l’ordre du vieux Jules pour l’expédier manu militari en garnison à Babaorum.
Après donc une défaite inaugurale en bonne et due forme à domicile contre des adorateurs de poules mortes, et histoire de bien signifier au public lorrain que ce sera la haine ou la mort, le calendrier du National 1 place sur la route du sérénissime incapable et de sa troupe l’US Orléans.


Sourzac
Etchevarria Aloé Mendy Bussmann
N’Doye El Aynaoui
Mouazan Cropanese Nangis
Sakho


Le match

Le plan de jeu du traître est simple et efficace : perdre les duels, attirer l’adversaire dans des rets percés et lui permettre de faire briller notre gardien, seul homme sur terre à encore aimer son club. Ayant placé pas moins de trois de ses anciens sbires sur le terrain, un à chaque ligne, Cartier le pas brillant nous sert du football zéro carat, engueule les joueurs formés à Nancy et encourage ses petits chouchous cœur grenadine à lui ramener des baballes pour flatter son ego blessé de dresseur recalé au concours d’entrée de la brigade cynophile (motif : « on ne sent pas le cul des chiens »).

Le résultat s’en ressent rapidement dans la domination orléanaise, pourtant pas encouragée par leur propre niveau de moissonneuse batteuse pour préparation véganes. D’offrandes en offrandes, les deux équipes se rendent des politesses au fil d’un match terne comme on s’échange des calendriers avec photos de mulots et des presse-livres aux couleurs du Paris-Saint Germain entre collègues dans ces effusions précédant les fêtes de noël. Les deux équipes n’ont tellement pas envie de marquer que même quand l’arbitre siffle un pénalty en notre faveur en fin de match, celui qui l’a obtenu tire du côté où le gardien plonge, dans cet ordre, ou du moins c’est ce que le spectateur émoustillé par la perspective d’une victoire imméritée tend à croire. On a beau se sentir tiré de certaines névroses, la vie n’en reste pas moins ponctuellement une catin.


Sourzac 4/5
De noir et de long vêtu, il a porté l’ombre du succès sur ses camarades en assurant de belles sorties et des relances précises. Le vrai chef était sur le terrain, pas au bord.

Etchevarria 2/5
On ne va pas faire le coup du méfiant lors de la première rencontre, on aimerait juste savoir nous-même quoi faire, en tant qu’handicapé social, lorsque votre prochain se planque au lieu de se présenter.

Aloe 3/5
Indulgence pour la charnière centrale dans un match sans but encaissé : c’est bien la moindre des politesses que l’on puisse leur réserver.

Mendy 3/5
Sans plus de coup d’éclat qu’Aloé, il n’a pas semblé bouleversé par des Orléanais somme toute aussi innocents que Michel Platini face à ces grotesques accusations de corruption.

Bussmann 1/5
De lourds soupçons pèsent sur cet individu selon toute vraisemblance moins pourvu de fonctionnalité footballistiques que de félonie.

N’Doye 2/5
Lui aussi nous paraît foutrement mouillé dans des affaires du type « Le meurtrier est dans le onze de départ » et autre cold case que la voix de Christophe Hondelatte ne va pas tarder à rendre insupportable, en plus de tremper dans le sordide le plus crasse.

El Aynaoui 3/5
Oui, nous sommes capable de compliments lorsque certains critères sont remplis : jouer au football, vouloir jouer au football pour son club de naissance, jouer correctement au football. De là à dire qu’il n’a plus rien à foutre à l’ASNL… je vous vois, ceux qui rigolent en grenat, là.

Cropanese 2/5
Son match nous l’a présenté comme le profil du joueur cochant toutes les cases de la tête de Turc d’académicien : une confiance énorme, un manque de talent à peu près aussi pachydermique, une fâcheuse tendance à se prendre pour David Beckham sur coup de pied arrêté pour un résultat proche du rugby… on se tient prêt à lui donner beaucoup d’amour.

Mouazan 2/5
Ne sachant pas s’il devait jouer vers l’avant, l’arrière, le côté, la grande diagonale, le centre, l’aile, la cuisse, la rotule, le cerveau, il s’est tourné vers son coach et n’a aperçu que l’œil creux et sans vie de l’usurpateur occupé à compter les brins d’herbes de la pelouse de Picot et recommençant éternellement parce que, bon sang de bonsoir, c’est combien après quinze, déjà ?

Nangis 2/5
Humblement, il a préféré déterminer par lui-même qu’il n’avait pas besoin du ballon pour manquer des occasions et a donc privilégié de modestes courses dans le vide et de faux appels bien caché derrière les défenseurs, ceci afin que l’on ne voie pas qu’il allait de toute façon manquer la cible.

Sakho 1/5
Coupable. Avec le cric piqué dans le coffre du coach, dans la salle de gym.

Marcel Picon

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