RC Lens – AC Ajaccio (1-2) : et si c’était le meilleur déplacement de notre vie ?

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C’est officiel. Ce déplacement à Lens édition 2018/2019 entre directement dans le top 3 de mes meilleurs déplacements. Pourquoi ? On va résumer ça en quatre mots : hospitalité, bières, frites et victoire. Voici la suite.

En cette fin du mois de novembre, les bonnes nouvelles tombent les unes après les autres. La première ? La LFP décide de programmer le RC Lens-AC Ajaccio au samedi après-midi, à 15h, ce qui nous permettra de rassembler plus de monde qu’un vendredi soir dans le parcage visiteurs. La deuxième ? Je reçois un message privé de Clément, un employé du Lensotel (un hôtel de Lens, CQFD) qui m’annonce que son établissement m’invite tous frais payés (une nuit d’hôtel et trois repas) pour RCL-ACA. Je ne me fais pas prier, et j’accepte, bien évidemment.

Le temps passe et nous voilà au vendredi 21 décembre. La 106 est prête : j’ai fait les niveaux d’huiles, j’ai revissé la vis qui se baladait sous mon tableau de bord et j’ai passé l’aspirateur à l’intérieur. Le matériel vidéo est également prêt. Car oui, je filme cette pérégrination à Lens.

Malgré mes doutes et mes craintes, le voyage se passe à merveille. L’excitation aidant, je ne vois pas passer les huit heures de route. Me voici arrivé au Lensotel en début de soirée. Je prends possession de ma chambre royale. Une sieste, un bon repas dans le restaurant de l’hôtel et je pars rejoindre Adrien, un autre supporter acéiste venu spécialement de Lyon, au célèbre bar La Loco, repaire de supporters lensois. Une (grande) Ch’ti (la bière, pas la femme) et c’est reparti pour l’hôtel.

Le lendemain matin, je me dis qu’aller acheter des bières locales au Cora d’en face serait une bonne idée. Je m’avance vers le rayon spécialisé (il y a plus de bières à la vente que d’eau dans le Nord), je m’empare de deux ou trois bières et je me dirige vers la caisse. Mauvaise idée : en ce jour proche de Noël, la queue à la caisse est aussi longue que la queue les jambes de Moussa Maazou. Et Dieu sait qu’il avait des jambes interminables. C’est la mort dans l’âme que je dépose mes bouteilles pour me rediriger vers l’hôtel. Je fais mes affaires, je remercie Clément pour l’accueil et je roule jusqu’à… la Loco, où m’attendent de nombreux Lensois, qui ont été une dizaine, sur les réseaux sociaux, à m’envoyer des invitations à boire une bière. Preuve de l’hospitalité nordiste. Un caviste de Saint-Omer m’a même contacté pour m’offrir un assortiment de bières du coin. Malheureusement, je n’aurais pas le temps d’aller le chercher. À la Loco, nous retrouvons un clan d’Acéistes composé de Manufrankin, Matthieu, Adrien et moi. En attendant notre sandwich, Manufrankin essaye de vendre une Renault 21 à un Lensois qui n’a pas le permis et reconnaît le Gustavo Kuerten blanc, qui a pris quelques kg, dans la foule.

Quelques Lensois me reconnaissent, me saluent, me félicitent et la section Sang & Nord nous invite à leur table. Nous voici donc au milieu de supporters lensois, qui nous posent des questions, qui nous demandent de récupérer Maazou et qui essayent de me caser… Heureusement, c’est l’heure du premier casse-croûte de la journée : un double steak maroilles avec ses frites, et une Paix Dieu en accompagnement.

Les + :

  • L’ambiance est conviviale, pas guindée du tout, on mange à la bonne franquette entouré de sympathiques personnes
  • Du gras, du gras, du fromage, de la viande, des frites chaudes, que demander de plus ?
  • En plus, le serveur vient nous servir directement à table
  • La Paix Dieu est excellente (surtout qu’elle a été gratuite, merci aux Sang & Nord de me l’avoir offerte). Pour les curieux, cette bière d’abbaye est la seule qui est brassée uniquement les soirs de pleine lune. Et accessoirement, elle fait 10°.
  • Le sandwich est chaud, le fromage a du goût, les frites sont grasses, la bière est bonne. Sommes-nous au paradis ?

Les – :

  • Je mange à côté d’une peluche rose horrible
  • À chaque fois que le serveur annonce le numéro de commande, le frère de Clément du Lensotel associe ce numéro à un département (il s’est arrêté au territoire de Belfort).
  • Comme l’a fait remarquer Manufrankin, le Nord n’est pas une terre de « bon pain ». Le pain des sandwichs est trop industriel, pas assez authentique.
  • Il faisait bien trop chaud

Pour résumer, si vous passez par la Loco, n’hésitez pas à goûter le double steak maroilles et à boire une Paix-Dieu. L’accueil des Lensois a été parfait, la section Sang & Nord nous a accueilli comme si nous étions des leurs et ils m’ont même offert l’écharpe de leur groupe. Mais attention, je ne vous garantis pas un si bon accueil si vous êtes supporter du LOSC.

Il est 14h quand nous décidons de partir pour le stade. Pour éviter les galères, nous décidons de partir à quatre dans le Kangoo deux places de Manufrankin. Maxime, un autre supporter ajaccien, nous indique que les stadiers lui ont affirmé que le parking visiteurs était fermé, à cause de la fête foraine. Manufrankin réussit tout de même à soudoyer un stadier un peu con pour que nous puissions nous garer un peu plus près du parcage. Nous sommes toutefois de l’autre côté du stade. Nous rejoignons une famille d’Acéistes et nous nous en allons vers le parcage. Nous en approchons quand un stadier nous dit que nous sommes sur le mauvais chemin et qu’il faut refaire le tour du stade. Nous suivons ses indications (en sachant qu’il nous mène au mauvais endroit). On fait le tour du stade une deuxième fois et une stadière (c’est comme ça qu’il faut dire ?) nous dit qu’elle ne sait pas du tout comment faire, qu’elle est nouvelle etc etc. Nous nous apprêtons à faire un troisième tour de stade (avec le sac de la bâche de 15 kg sur l’épaule) quand nous tentons le tout pour le tout : rentrer dans le parcage visiteurs via la tribune Delacourt, au bluff. Le chef n’est pas chaud et veut nous refaire faire le tour et là, le messie arrive. Un stadier nommé Patrick se propose de nous accompagner à destination ! ALLELUJAH ! MERCI PATRICK !

Nous arrivons au guichet visiteurs et nous nous rendons compte que le parking visiteurs était bel et bien… ouvert. Merci aux stadiers incompétents ! Fort heureusement, la tension redescend quand le guichetier nous annonce que le RC Lens offre les billets de match à tous les supporters de l’ACA. La match a commencé depuis deux minutes lorsque tout le monde s’installe dans le parcage visiteurs. Nous sommes 15 au total : Maxime et son père venus de Niort, Adrien de Lyon, Marco de Belgique, Eddie MacCoy d’à côté, Antoine, la famille de Jean-Luc de Longwy, Manufrankin, Matthieu mon caméraman du soir et deux inconnus.

La première mi-temps est plutôt calme de notre côté, mise à part sur le but de Coutadeur à la 13e minute : une explosion de joie et Manufrankin qui crie un habituel « Oh arbitre, siffle, c’est finiiii ». Lens égalise à la 37e minute et les deux clubs se quittent à la pause sur le score de 1 partout. C’est l’occasion d’aller faire un tour à la buvette. Personne n’a vraiment faim mais on nous a annoncé que le RC Lens nous offrait également la nourriture. Au menu, un sandwich jambon-beurre et un verre d’eau. C’est l’heure du casse-croûte ! Enfin presque, je décide de tricher un peu et je garde le sandwich pour ma route du retour, en cas de fringale.

Les + :

  • Un repas gratuit, c’est toujours bon à prendre
  • Agréable surprise à la buvette : ce n’est pas les sandwichs et les aliments en plastique des années précédentes mais bien un sandwich avec du vrai pain !
  • Le sandwich fait quasiment l’unanimité. Jean-Luc me propose même de lui mettre un 5/5. On n’ira pas jusque là quand même.
  • Du beurre et deux tranches de jambon, ils n’ont pas fait les radins

Les – :

  • Pas de cornichons… Et ça, c’est une grave erreur
  • Un peu étouffant quand même, ce sandwich. Le pain prend le dessus sur toutes les autres saveurs
  • De l’eau en parcage visiteurs ? Même gratuit, ça ne se fait pas…

Note sur le guide Michelin/Perfettu des buvettes de Ligue 2 : 3,25/5. La buvette du RC Lens était pleine de surprise. Tout d’abord, on nous annonce la gratuité de notre repas à la mi-temps et en plus, on s’aperçoit rapidement que les produits proposés sont bien meilleurs que les saisons précédentes. Plus de sandwich industriel avec son pain en plastique sans goût, mais un vrai jambon beurre bien fourni. Il reste encore quelques progrès à faire comme nous offrir autre chose que de l’eau et avoir un peu plus de choix dans les sandwichs mais l’essentiel est ailleurs : c’était gratuit (ce qui vaut un demi point de bonus) et c’était mangeable. Merci au RC Lens pour cette sympathique attention !

On en profite également pour aller faire un tour dans les toilettes, avant d’aller assister aux Corons. Nouveauté cette saison : on va également noter les… toilettes des stades de Ligue 2. Alors faites attention, les photos peuvent choquer les âmes les plus sensibles.

Les toilettes du stade Bollaert sont… ordinaires. Tout simplement. Elles réservent une surprise : on voulait aller s’y réchauffer à la pause mais on s’est rendu compte qu’il n’y avait… pas de portes. Ouvertes au vent, les chiottes tout en longueur débutent avec deux pissotières dont l’une possède une immense trace marron qui ne donne pas envie de s’y arrêter. Ensuite, on se rend compte qu’il n’y a ni savon, ni eau chaude. Selon Manufrankin, les cuvettes sont confortables et le papier est doux. Autre point fort : le sèche-mains électrique. L’ensemble est propre et pas nauséabond. En bref, c’est pas mal du tout. Note : 3,75/5.

Nous voilà tous de retour devant le match. Le coup d’envoi de la deuxième période vient d’être donné. Tous les supporters acéistes prient pour que l’ACA n’encaisse pas un deuxième but. À la 69e minute, le kop visiteurs est circonspect en voyant entrer Naoto Sawai, milieu de terrain japonais qui faisait sa première apparition dans le groupe acéiste et sa première entrée chez les pros chez nous. On ne le savait pas, mais il s’agissait là du tournant du match. Du jour même – que dis-je – de la saison. Huit minutes après son entrée, Naoto Sawai pousse le ballon de la tête dans le but vide. L’ACA mène 2-1. Les membres d’I Sanguinari sont en feu. « C’est le sushi qui a marqué !!! », entend-on dans notre tribune. Un but qui déclenche une ribambelle de macagnes un brin cliché. « Le mec était perdu avec ses sacs de Planète Sushi, il est rentré sur la pelouse et il a marqué », lance Manufrankin. S’en suivront des « Il conclut un match mené à la baguette », « Il les a mangé tout cru », « Il est nippon ni mauvais j’ai l’impression… », « Avec lui on est tranquille on a plus de sushis à se faire » et bien d’autres encore. On crie, on hurle, on saute de joie, on se pince, on supplie l’arbitre de siffler la fin du match, on serre les fesses, Manufrankin se retient d’aller caguer une deuxième fois et l’arbitre siffle enfin la fin du match, après six minutes de temps additionnel.

Les chants acéistes reprennent de plus belle quand la plupart des joueurs viennent nous saluer. L’AC Ajaccio vient d’enchaîner deux victoires de suite à l’extérieur. Quelle meilleure façon de terminer l’année ? On débâche, on s’embrasse et on se dit à l’année prochaine. Pour de nouvelles aventures extraordinaires. Toujours en 106. Si elle ne meurt pas d’ici là.

Perfettu

Ps : Merci à Clément, à son frère, Anthony, Tigui, Nathalie, Jérémy, Freddy et à tous les autres dont j’ai oublié le prénom. Merci aux Lensois pour leur hospitalité, leur gentillesse, leur alcoolisme. Merci au RC Lens pour les places, la bouffe et la victoire. Voici pourquoi ce match à Lens un 22 décembre restera comme l’un de mes meilleurs déplacements. On aimerait avoir des pérégrinations comme celle-ci plus souvent. À L’OURS !

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