Du cidre, des femmes et une défaite nom de Dieu. Pas de doute, I Sanguinari étaient bel et bien à Reims pour un déplacement qui restera longtemps dans les mémoires.

Nous ne devrions pas vous le dire mais l’un des membres les plus éminents d’I Sanguinari a préféré partir voir Nantes-Rennes dans le kop canari plutôt que Reims-ACA en parcage visiteurs. Mais ce n’est pas grave, tous les autres s’étaient donnés rendez-vous au stade Auguste-Delaune, ou aux alentours. Le point de rencontre était fixé au Dropkick Bar, un pub irlandais situé au 15 Rue du Colonel Fabien.

Marco, c’est lui !

Marco, l’ex-hooligan belge supporter de l’ACA et du PSV Eindhoven, nous y attendait déjà depuis 12h lorsque nous sommes débarqués à 17h30. Paraît-il que le cidre irlandais y a coulé à flots. À peine le temps d’en boire un qu’il fallait déjà se rendre au stade. Non sans avoir admiré le paysage auparavant. Et qui dit beau temps, dit femmes courtement vêtues. Ce qui fera dire à Marco deux phrases qui risquent de rester dans les annales : « On peut même plus dire ‘ras la touffe’ parce qu’elles se rasent maintenant » et « C’est plus de mon âge moi, j’ai dû poser mes lunettes de soleil, ça me faisait de la buée à force de regarder passer les filles ». En parlant de femmes, on a évité l’incident diplomatique lorsqu’une quarantenaire, un peu bohème, sdf et zadiste sur les bords, s’approcha de Marco pour lui demander une cigarette. Ce à quoi Marco répondra : « Oui, ok mais on va faire un deal avant. Tu me fais un baiser sur la joue et je te paye une clope ». La femme, qui avait déjà un beau cocard à l’œil droit, accepte, sous les yeux de son compagnon, quelques mètres plus loin, qui buvait une canette de 8.6 et qui portait un sarouel. Les yeux méchants et les sourcils froncés de l’homme, visiblement mécontent, n’ont pas effrayé Marco. Mais la femme, elle, a sans doute dû prendre une droite dans le recoin de la rue trente mètres plus loin.

Petite différence de standing sur le parking du parcage visiteurs entre la Mégane RS de 8Clem et la 106 de Perfettu

Cette fois-ci, direction le stade, vraiment. C’est une succession de quatre voitures acéistes qui prend la direction du parking visiteurs. Arrivés au premier check-point, les policiers qui barraient la route nous interdisent le passage : « non, les visiteurs ne passent plus par là, il faut faire demi-tour et faire droite, droite, gauche ». Il n’en fallait pas plus pour que Marco, en tête du cortège, ne fonce à travers la ville. Nous nous retrouvons près du parking, sans pouvoir y accéder par la route. Tant pis, Marco décide de jouer les intrépides pour nous faire passer par les voies de tram, par un sens interdit et à contresens. Peu importe les risques encourus, nous voici arrivés à destination.

Le temps de la fouille est arrivé. Deux stadiers de bonne humeur contrôlent le sac, la bâche et les drapeaux un par un. Plus loin, leur collègue femme à la palpation semble s’ennuyer. L’un des stadiers lui lance alors un « Mais qu’est-ce qu’elle a à geindre encore cette vieille greluche ? ». C’est à ce moment-là que tu te rends compte que le respect des femmes dans un stade et bah ce n’est pas pour tout de suite.

La fouille se passe sans aucun souci, le passage à la billetterie passe moins bien que d’habitude : la place coûte 10 euros, contre 5 dans la plupart des autres stades de Ligue 2. Autre mauvaise nouvelle : on nous annonce que nous ne serons pas en bas, au bord de la pelouse, mais en haut, dans le deuxième anneau du stade. Nous ne comprendrons que plus tard pourquoi on nous avait installé ici.

Nous voici en parcage. Et nous sommes plus d’une trentaine. Je suis tellement content de voir que mes collègues d’I Sanguinari commencent à poser des jours de congés, des RTT, à partir plus tôt du boulot, à sécher les cours ou à faire plusieurs heures de route pour venir aux matchs de l’ACA. Merci à tous. Il y a donc, à mes côtés, Marco de Dinant, Guillaume de Melun, Jean-Luc de Longwy et toute sa famille, 8Clem, Simon, Matthieu, Antoine de Charleroi, Brice de Nice, Adrien de Lyon, Vadim de Vanves, Jean-Baptiste, Maxime de Niort (bon, lui il arrivera qu’à la 30e minute, perdu dans le dédale des rues de Reims) et des inconnus, plein d’inconnus ainsi que des meufs bonnes (c’est assez rare pour être souligné).


Le bâchage est fait, tout le monde est en place et le match peut débuter. Les galères également. Préposé au mégaphone, 8Clem est agacé : son appareil fétiche ne fonctionne plus. Il essaiera de le réparer coûte que coûte. Il tentera de le démonter avec des clefs de voiture, puis avec le fermoir de sa montre à 1000 euros. En vain. Mais 8Clem s’en fout, son sens de la macagna est plus fort que tout. Alors quand il voit un homme édenté avec une casquette de la scuderia Ferrari dans le kop rémois, il se lâche. Il surnommera ce monsieur « Schumacher ».

Quand on vous dit qu’on s’est fait chier…

Quelques instants plus tard, on s’aperçoit que Schumacher fouille dans son sac pour en sortir… une fiole de whisky. Première fois de ma vie que je vois un mec rentrer dans un stade avec une bouteille d’alcool sans être emmerdé par les stadiers. Le chambrage entre lui et nous durera tout le match, 8Clem lui proposant d’aller voir un dentiste, l’insultant (enfin, «Oh Schumacher, oh PD», est-ce vraiment une insulte ?) ou lui proposant d’acheter une voiture (8Clem est vendeur de voitures dans la vie). Plus tard, Schumacher commençant à devenir relou (il avait même posé son t-shirt pour mettre une veste, qu’il laissera ouverte, laissant apparaître son corps de lâche), 8Clem décide de passer à l’action : il avoue aux stadiers que Schumacher a une bouteille sur lui. La sécurité fera ensuite le tour pour dépouiller Schumacher de son whisky. C’était drôle mais putain, j’aurais pas voulu connaître 8Clem pendant la deuxième guerre mondiale, #Collabo. 8Clem aura insulté tout le monde pendant le match, cherché la merde avec les Rémois et au final, c’est Schumacher, qui n’avait rien fait de mal au final, qui sera emmerdé. C’est magnifique.

Mais revenons au match. Enfin non, revenons à 8Clem. Comme à chacun de ses déplacements avec I Sanguinari, le sosie de Harry Potter (en plus vieux) passe des petites annonces pour vendre des voitures au mégaphone (oui, entre-temps, nous avons récupéré un autre mégaphone qui fonctionne). Et la voiture à vendre ce jour n’était autre que ma 106. 8Clem y a mis toute sa bonne volonté, gueulant qu’il s’agissait de « la voiture de l’année 1992 ». Malheureusement personne n’en voudra. Même pas à 599 euros, qui était le dernier prix. Le stadier rémois qui nous « surveillait » fut le premier déçu : « elle est connue dans tout le pays pourtant ». Tant pis.

Dans toute cette cohue, il fallait bien aller manger quand même. Sentant le coup fourré arriver, j’ai décidé de me rendre à la buvette à la 40e minute. Et j’ai bien fait dans la mesure où il ne restait déjà que… 5 sandwichs, alors que l’on était plus de 30 en parcage, je vous le rappelle.

C’est donc L’HEURE DU CASSE-CROUTE

Les + :

  • On a plusieurs choix de sandwichs, dont le mythique sandwich rosette. Mais on peut également choisir des chips, des Snickers ou d’autres friandises du genre
  • La taille du sandwich est plus que raisonnable
  • Le sandwich est plutôt bien garni, avec même des cornichons !

Les – :

  • La salade dans le sandwich était cuite
  • La bière sans alcool
  • Ce sont des sandwichs préparés par une entreprise

Note sur le guide Michelin/Perfettu des buvettes de Ligue 2 : 3/5. Le Stade de Reims sous-traite ses buvettes à AB Restauration, qui opère également à Nancy. Les produits sont plutôt bons, on ne se fout pas de notre gueule avec la quantité d’aliments dans le sandwich. Des sandwichs qui font partie des plus longs de Ligue 2. Le choix est plaisant mais le tout n’est pas très artisanal. Comme dit plus haut, une huitaine de sandwichs seulement étaient disponibles dans notre buvette. Les mecs sont cons ou quoi, tu as un parcage de 30 mecs affamés et tu fais que 10 sandwichs ? Face à la demande, la buvette rapatriera 5 hot-dogs d’une autre buvette. Pour un sandwich rosette et une grande bière, j’ai déboursé 8 euros. Pas le plus cher de Ligue 2 mais pas le moins cher non plus. À Nancy au moins, on nous avait offert la bouffe.

Si quelqu’un reconnaît cette personne féminine rousse avec une béquille, 8Clem aimerait savoir si « elle suce ».

 

Retour en deuxième mi-temps, où les macagna vers Schumacher continueront, où on s’emmerdera quand même pas mal et où on verra Grejohn Kyei marquer à la 76e minute. C’est fait, Reims est champion de Ligue 2. Au coup de sifflet final, les spectateurs envahissent le terrain. Et c’est à ce moment-là qu’on se dit « mais ouais putain, ils sont pas cons de nous avoir mis dans le parcage du haut, sinon les types auraient pu monter dans notre parcage ou nous tirer la bâche et ça serait parti en couilles ». Et ce serait parti en couilles à la vue des quelques dizaines de (jeunes) supporters rémois qui viendront nous insulter, nous montrer leurs culs ou nous faire des doigts en bas de notre parcage. Mais ne vous inquiétez pas, on ne s’est pas laissé faire, surtout pas 8Clem, qui n’a pas hésité à insulter tout le monde, jeunes, vieux, hommes ou femmes. Mais je ne préfère pas vous retranscrire les insultes ici, on risquerait d’avoir des problèmes.

 

Et voilà, il est l’heure de repartir de ce beau stade qu’est Auguste-Delaune. Félicitations au Stade de Reims pour leur montée, c’est mérité. Nous, on arrive. Le retour se fera tant bien que mal, avec déjà en tête le prochain déplacement, au Havre.

Perfettu

1 thought on “Reims – AC Ajaccio (1-0) : la fête pour I Sanguinari

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