Rennes-Arsenal (3-1) : La Breizhou Académie continue de planer

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L’histoire sans fin. Euphorisante sensation de voir une épopée s’écrire sous nos yeux et les matchs historiques se succéder. Après avoir battu le Betis chez eux dans un match dingue, voilà maintenant qu’on se coltine Arsenal, club ô combien prestigieux et expérimenté, que beaucoup d’entre nous ont regardé avec des étoiles dans les yeux du temps de sa splendeur.

Et même si l’équipe londonienne est moins effrayante qu’il y a quelques années, elle reste une montagne dressée devant le Stade Rennais. Et une double confrontation tellement excitante à vivre.

La composition :

Niang et Traoré suspendus, Juju Stéphan peut compter sur le couteau suisse Zeffane pour jouer côté droit, tandis qu’Hunou occupera la pointe. Le reste, c’est du classique :

Koubek – Bensebaini, Mexer, Da Silva, Zeffane – Grenier, André – Bourigeaud, Ben Arfa, Sarr – Hunou

Le match :

A peine le temps de savourer l’ambiance phénoménale du Roazhon Park, que l’on est cueillis à froid. Iwobi, sur l’aile gauche, adresse un centre rentrant, Da Silva hésite à le dévier, Koubek reste bloqué par cette hésitation, le ballon finit au fond des filets (3e, Rennes 0-1 Arsenal).

Ces vingt premières minutes sont un calvaire pour les Rennais, dépassés dans l’intensité physique et la justesse technique. Notre défense est trop occupée à cadrer Aubameyang et Iwobi, les Gunners ont tout loisir de transpercer notre milieu avec des passes laser qui mettent Özil dans ses chaussons. Koubek sauve son équipe avec un arrêt impeccable devant Torreira (12e).

Portés par un public en transe, les Bretons encaissent et se remettent progressivement à l’endroit, jusqu’à faire jeu égal. Grenier s’impose au milieu et Ben Arfa peut distribuer le jeu. C’est d’ailleurs sur une ouverture en profondeur du meneur que Sokratis plaque Sarr et prend son 2e jaune. Bye bye, mate (41e). Sur le coup franc, Bourigeaud nous fait vivre les montagnes russes : frappe repoussée par le mur, puis demi-volée dans la lucarne de Cech. Oh purée. (42e, Rennes 1-1 Arsenal).

Ce double effet Kiss Cool est terrible pour Arsenal, qui manque de prendre un deuxième but juste avant la pause, mais Sarr manque sa reprise sur un centre de Bensebaini (45e).

Emery fait le choix de ne faire aucun remplacement à l’entame du deuxième acte, pour compenser l’expulsion de Sokratis, c’est Mkhitaryan qui redescend sur le flanc droit. Revigorés par la fin de première période, les Rouge et Noir pressent, récupèrent haut et se montrent plus dangereux. À 10, Arsenal ne peut plus se payer le luxe de cibler à la fois Sarr et Ben Arfa, ce qui libère des espaces. Les Gunners n’y sont plus et ne tiennent que grâce à Cech (50e, 59e deux fois, 62e). Côté breton, on joue méthodiquement, sans prendre de risques inconsidérés, parce qu’on sait que ça va finir par passer. C’est aussi ça, la touche Stéphan.

Et ça passe. Sur une énième offensive, Bensebaini manque sa frappe, Zeffane s’arrache pour sauver la sortie de but. Le latéral centre, Monreal dévie de la hanche dans son propre but. Bordel, on passe devant. (65e, Rennes 2-1 Arsenal).

C’est à ce moment-là qu’on mesure à quel point cette saison, quelle qu’en soit l’issue, nous a fait basculer dans un autre univers. En 1/8 e de finale de la Ligue Europa, contre Arsenal, menant 2-1, le Stade Rennais continue de pousser. La crainte des supporters n’est pas de prendre un but égalisateur, mais de ne pas planter ce 3e but qui nous mettrait en confiance pour le match retour. Quelle dinguerie. Et le plus dingue, c’est qu’on finit par le leur coller ! Sur un contre éclair orchestré par Grenier, Léa-Siliki adresse un centre parfait à Sarr, qui envoie une tête plongeante dans les filets de Cech. EX-PLO-SION dans le stade et dans les têtes (88e, Rennes 3-1 Arsenal).

Après 25 minutes compliquées, le Stade Rennais est monté en puissance face à une équipe d’Arsenal complètement perdue suite à l’exclusion de Sokratis. La deuxième période a été à sens unique et les Rouge et Noir ont réalisé un grand match pour aborder le retour avec deux buts d’avance. Elimination ou pas, les joueurs de Stéphan ont encore marqué l’histoire du club et le cœur des supporters.

Les joueurs :

Koubek : 3/5. Battu sur le centre-tir chanceux d’Iwobi, il maintient ses coéquipiers dans le match face à Torreira. Encore des choix au pied hasardeux, on a tous dû changer de slip après son crochet devant Aubameyang à 0-1.

Bensebaini : 3+/5. Même s’il était cuit en fin de match, il n’a pas ménagé ses efforts.

Mexer : 3/5. Emmerdé par Aubameyang en début de match, il a fini par contrôler sa zone et à tout repousser, notamment de la tête.

Da Silva 3-/5. Sa mésentente avec Koubek nous coûte un but. Il craignait tellement la profondeur qu’il a parfois laissé ses copains du milieu trop seuls.

Zeffane : 3/5. Première période douloureuse pour lui, Iwobi lui a fait la misère et il ne pouvait pas monter. Beaucoup plus en vue par la suite, il s’arrache pour sauver le ballon qui deviendra le 2e but rennais.

Grenier : 4/5. Il a mis du temps à venir, mais qu’il a été beau, ce match-référence. Remplacé par Gélin (91e), qui a pu fêter ça avec les collègues.

André : 2/5. Le Rennais le plus en dedans. Il n’a pas eu son rendement habituel à la récupération et eu pas mal de déchet technique.

Bourigeaud 3+/5. Une première période très compliquée, sauvée par ce but venu d’ailleurs. Quelle lourde, Benji. Comme tout le monde, plus incisif en deuxième période. Remplacé par Léa-Siliki (73e), qui a mis un impact monstrueux et délivre un caviar absolu pour Sarr en fin de match.

Ben Arfa : 4/5. Il est sur sa lancée, le bougre. Il continue à envoyer les rushs assassins sans mettre en péril son équipe. Quand il est comme ça, il est injouable. Gros bémol, ce solo où il finit dans la surface avec un angle ouvert pied droit et où il repique à gauche, son gros point faible.

Sarr : 3+/5. Même s’il marque le 3e but capital, on l’a très peu vu en première mi-temps, serré de près par Monreal. L’exclusion de Sokratis lui a permis de jouer face au but et de faire mal.

Hunou : 3/5. Isolé entre les colosses londoniens, il a pressé autant qu’il pouvait et s’est démené pour ouvrir des brèches avec des appels tranchants. Un peu de maladresse, mais il marquera au retour.

Ah oui, et ça c’est un aperçu de l’ambiance au stade :



Marco Grossi

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