« Tant mieux si la route est longue, on pourra faire un peu plus de détours », chantait le poète Orelsan dans « À l’heure où je me couche ». Des paroles qui me correspondent parfaitement.

Oui, je sais, je suis en retard pour ce compte-rendu. Mais en plus du travail, j’ai un bébé de deux mois à m’occuper, comprenez donc que j’ai d’autres priorités. Je m’en excuse. Vous avez d’ailleurs peut-être vu ma vidéo sur mon déplacement à Rodez. Donc aujourd’hui, je vais faire court. Comme vous le savez, les matchs sont à huis clos et le pays est confiné. Oui, mais. Oui, mais un dénommé Perfettu ne conçoit pas de rater un déplacement pour suivre l’ACA. Alors oui, c’est égoïste, mais c’est comme ça. C’est donc muni d’une attestation de déplacement professionnel (c’est l’avantage d’être journaliste), que j’ai pris la route pour Rodez.

Auparavant, le club de Rodez avait bien voulu m’accréditer pour le match, sans broncher. Je les en remercie. J’allais donc pouvoir découvrir ce magnifique stade champêtre pour la première fois, dans les meilleures conditions (ou pas). Mais avant de mettre les pieds à Paul-Lignon, un petit détour dans un supermarché du coin s’imposait. J’ai pu y acheter des spécialités locales comme du farçou, de la bière aveyronnaise, des fritons de canard et bien d’autres choses.

Plus d’une heure avant le coup d’envoi, je me pointe devant le stade : mon 66e stade différent visité pour suivre l’ACA. Je prends la température, au sens figuré. Il y a du vent, beaucoup de vent. Et il n’y a personne, vraiment personne. Logique, c’est à huis clos. Une ambiance pas comme les autres, presque inédite pour moi. Il doit y avoir cinq ou six journalistes, et quelques autres personnes dans les tribunes, les accompagnants des deux clubs.

Vous n’aurez malheureusement pas de notes pour la bouffe, les buvettes étant bien évidemment fermées. Un fût de bière traîne dans un coin. On ne pourra y goûter. Tout comme cela sera impossible de tester l’aligot-saucisse ou les ris de veau qui sont habituellement vendus à cette buvette. Je me faisais une joie d’y goûter et depuis deux ans je suis maudit : la saison dernière, la saison a pris fin juste quelques jours avant mon déplacement à Rodez. Et cette saison, ça tombe le premier dép’ qui se joue… à huis clos.

Avant le coup d’envoi, direction les chiottes, qui ne sont pas si faciles à trouver. Première mauvaise nouvelle : la lumière ne fonctionne pas. Je me dis que le club n’a pas activé l’électricité parce que le match est à huis clos, mais on m’a affirmé, par la suite, que la lumière n’a jamais vraiment fonctionné. Pas facile d’aller pisser avec la lumière du flash dans une main. Une odeur de renfermé se dégage des toilettes (c’est mieux qu’une odeur de merde). Il y a du PQ, de l’eau, du savon, mais l’ensemble est tout de même assez sale. Note : 0,5/5. Mais on ne leur en tiendra pas rigueur.

Je m’installe en tribune de presse, où on nous distribue une petite bouteille d’eau, de la marque Ondine, made in Intermarché. C’est mieux que rien. Sachez qu’habituellement, dans les tribunes de presse, il y a un « buffet ». Mais là, période de Covid oblige, il n’y a rien du tout, nulle part. Je vais vous épargner la partie sportive de ce déplacement, le match n’étant pas le meilleur de l’ACA. Il y aura tout de même eu un éclair de génie signé Riad Nouri, qui donne la victoire 1-0, avec une belle reprise, alors que l’ACA était à 10 contre 11. En tribune de presse, je ne peux contenir ma joie, qui explose. Ça réchauffe. Le coup de sifflet final est donné, je me dirige vers le bus où le médecin du RAF m’attend, pour une bonne petite discussion intéressante. Je n’aurais pas fait le déplacement pour rien.

Voilà, c’était sans doute mon pire compte-rendu de déplacement. J’aurais pu ne jamais l’écrire, mais mes souvenirs se seraient envolés à tout jamais. Encore merci à Rodez et à la saison prochaine, dans de meilleures conditions !

Perfettu

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