US Saint-Flour – AC Ajaccio (3-1) : fromage, merguez et élimination en Coupe de France

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L’odeur de merguez, le sourire des gens, les supporters accoudés à la main courante. Pas de doute, nous sommes bien en Coupe de France. Récit de notre déplacement à Saint-Flour pour le 7e tour de Coupe de France.

C’est sans doute le jour que j’attends le plus de l’année footballistique, juste avant le jour du tirage au sort du 7e tour de Coupe de France. Cette année, il a eu lieu le 16 novembre. Ce jour si spécial, c’est l’entrée en lice de l’AC Ajaccio en Coupe de France. En 2019, les mains innocentes ont tiré un alléchant US Saint-Flour-AC Ajaccio. La dernière fois que je suis allé dans le Cantal, j’avais 4 ans, en camping sauvage au bord d’un lac. J’avais fait une otite et une angine, avec 40 de fièvre. Pour ce déplacement, on espère un meilleur dénouement et une meilleure expérience.

Ce sont 4 supporters acéistes qui prennent place dans la 106 en direction de Saint-Flour. Les suspensions à l’arrière sont écrasées, la vitesse de pointe dans les côtes est de 80 km/h, la neige fait son apparition dans les champs autour de l’autoroute, mais le trajet se passe bien. L’arrivée à Saint-Flour se fait en milieu de matinée. L’occasion de faire un tour à l’hôtel des joueurs pour s’entendre dire par le président de l’ACA que le club m’offrira une nouvelle voiture en cas de montée en Ligue 1, de faire un tour dans le centre-ville de Saint-Flour pour y boire une bière et d’acheter quelques fromages locaux en cas de fringale.

L’arrivée au stade se fait aux alentours de 12h30, pour un coup d’envoi à 14h. Trouver le coin visiteurs a été plutôt simple, avec de bonnes indications de stadiers. Nous arrivons vers 12h45 dans le plus beau parking visiteurs de ma vie : un bout de chemin (dans lequel un vieux s’embourbera un peu plus tard) en terre juste derrière le parcage et devant un joli paysage. Point fort : on peut surveiller la voiture pendant le match. La fouille est plutôt tranquille, les stadiers accueillants et souriants, malgré le froid. Un cinquième supporter de l’ACA nous rejoint : Valentin. Nous serons donc 5 Acéistes en parcage visiteurs pour cette affiche de Coupe de France. Plus les minutes passent, plus le stade se remplit. Les Cantalous s’installent au bord de la main-courante, éloignée de la pelouse de quelques mètres, à cause d’une foutue piste d’athlétisme en tuf. Ils empoignent leur bière ou leur vin chaud pendant que nous, on se retrouve dans l’un des pires parcages qu’il m’est était donné de voir : nous sommes enfermés comme des animaux dans un kop de vingt mètres par deux, derrière des barrières Héras accrochées fermement à la main-courante.

Plusieurs délégués de la FFF, qui me reconnaissent, viennent prendre des nouvelles de la 106 et s’excuser de ce parcage, qu’ils expliquent par une sécurité spéciale pour cet événement. Dans notre petit emplacement, nous avons droit à des chiottes de chantier. Une vieille cabane défraîchie, à la couleur pas très sexy, posée là, comme si de rien n’était. Le confort est bien évidemment plus que sommaire. C’est à peine si une personne peut y entrer sereinement. Il n’y a pas d’eau, pas de PQ, pas de savon. Rien. Juste un trou dans lequel tu peux pisser. Et encore. Note : 0,25/5.

Par Gustave le Populaire

En attendant le coup d’envoi, on s’occupe comme on peut, en plaisantant avec l’un des stadiers présent avec nous (il faut savoir qu’ils étaient 6, pour 5 supporters). Quand on lui dit qu’on risque d’envahir le terrain à poil en cas de but, il nous lance : « Il fait tellement froid qu’on verrait même pas votre bite ». Le manque de respect est total. On sympathise également avec les personnes de la buvette située non loin de notre parcage, mais à laquelle nous n’avons pas accès directement. Les bénévoles viennent ainsi prendre notre commande et viennent nous livrer. On peut pas bouger, mais on est servi comme des rois. Ils nous ramènent rapidement des sandwichs merguez, des frites, des bières, l’écharpe du match puis du vin chaud et des cafés. C’est l’heure du casse-croûte !

Les + :

  • Des frites chaudes et bien grasses
  • Une bonne baguette moulée fraîche pour les sandwichs
  • De la vraie bière avec alcool !
  • La viande de la merguez avait du goût, on sentait la qualité.
  • Le prix : seulement 2 euros pour chaque item. On s’en sort avec un repas complet à 6 euros.

Les – :

  • Le sandwich était quand même un peu sec
  • On nous avait promis des crêpes et on en a même pas eu !

Note sur le guide Michelin/Perfettu des buvettes : 4,5/5. On a encore la preuve que les buvettes des équipes de divisions inférieures sont bien meilleures et complètes que les buvettes de clubs pros. On a eu le service à domicile, le sourire, la sympathie et la qualité et la quantité des produits. Des bénévoles très attentionnés, qui sont venus nous demander ce que l’on voulait à plusieurs reprises. En cours de deuxième mi-temps, on a également eu droit à du vin chaud et du café. On nous a même offert la dernière tournée de café. Les frites étaient bonnes, le sandwich également, avec du vrai pain et de la vraie bière. Il sera difficile de faire mieux cette saison.

En revanche, sur le terrain, il sera difficile de faire pire. J’écris ce compte-rendu avec beaucoup de retard, donc ce n’est pas la peine de revenir sur le résultat, les buts et le contenu de la rencontre. On notera le public en folie. Enfin, de la folie de Saint-Flour hein, rien d’extraordinaire. Mais un petit kop qui a chanté et qui nous a chambré, à base de « Ajaccio c’est de l’eau » et de « Mais qu’est-ce qui s’est passé, on les a tapé », alors qu’il n’y avait que 1-0 à ce moment-là. Et il y avait également ce grand échalas qui avait sans doute ingurgité trop de bière ou trop de Suze, et qui venait chanter contre nous à côté de notre parcage, sans que l’on ne comprenne trop ce qu’il marmonnait.

Par Gustave le populaire

On a aussi dû lutter contre les éléments : la pluie, la neige et le froid en général. Mais on ne s’attendait à rien d’autre. D’autant plus que l’on a l’habitude en Coupe de France. Le coup de sifflet final est donné aux alentours de 15h45. Les Sanflorains exultent, les Ajacciens entrent au vestiaire la tête basse. C’est la fête sur la pelouse. Un peu plus tard, le président ajaccien Christian Leca reçoit un souvenir du match en parpaing, qu’il échange contre la part de bénéfices de l’ACA, laissée au club local. Pendant ce temps-là, les joueurs de l’USS célèbrent leur qualification pendant de longues minutes en faisant défiler la discographie complète ou presque de… Aya Nakamura. Paye ta street crédibilité.

De notre côté, on en profite pour aller faire un tour dans les coulisses. C’est là qu’on assistera à une drôle de scène : Dédé, l’intendant de l’ACA, a été littéralement bousculé et chahuté par des gamins (plus ou moins vieux), qui voulaient le dépouiller des équipements acéistes. Certains étaient prêts à tout pour récupérer un short ou un slip. La distribution est faite aux enfants. Tout le monde peut rentrer chez soi. Pour nous, le retour sera un peu plus long que l’aller, avec de la neige sur les routes empruntées. La galère jusqu’au bout.

Perfettu

PS : merci à Gustave le populaire pour sa gentillesse et ses photos. Bravo à Manu l’Ardéchois pour avoir fait le déplacement également et bravo à l’USS pour leur qualification.

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