Notre Footballologue analyse Real Madrid – Barcelone (1-1)

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Le Bayern s’offre une ruche…

 

Armaggedon, round 14 : Fils de l’hexagone…

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« Il s’agissait de faire l’espace, de l’investir, et de l’organiser comme de l’architecture sur le terrain de football. »

Barry Hulshoff*

Convoqués, ni Dieu ni Constant Nieuwenhuys n’apparurent mais un « oiseau de miel » prénommé Euclide. « Faire, investir, organiser l’espace », la « mouche à miel » ouvrit les portes de sa ruche. A l’intérieur, Johannes Kepler mesurait les alvéoles et s’extasiait devant tant de « sagesse instinctive. » Sans pouvoir le prouver, le mathématicien allemand pressentait que, de toutes les figures géométriques, l’hexagone permettait d’occuper la plus grande surface avec le plus petit périmètre. « Faire » le plus grand espace possible avec le minimum d’effort, pour l’ « investir » d’un volume né de rhombes, précisa à son tour Fejes Toth, conjecture qu’allait bientôt prouver en 19 pages Thomas Hale.

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Soit la tactique « sans avant-centre…là, je m’appelle Roland (« cash converter’ ») Courbis et je te dis que ya quelque chose que je ne comprends pas au foot… » du FC Barcelone. Le pavage de la ruche catalane s’effectue ainsi:

– Un hexagone central part du gardien à Messi avec Busquets en sommet de rhombes.


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– Un hexagone diagonal part d’un défenseur central jusqu’à l’ailier opposé.

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– Il se mire en Messi.

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Avec un tel dispositif, le onze barcelonais couvre le maximum d’espace avec le plus petit périmère, permettant ainsi aux vifs gabarits d’être constammant à proximité du ballon. Une récupération maximale avec le minimum d’effort, l’animation catalane se déploie et passes ou déplacements dessinent et le territoire, et sa carte, bouquet d’hexagones dans lequel chacun est à la fois « semblable et unique. » « Eclaireuses », les joueurs de couloir font l’espace et déjà les « butineuses » que sont Xavi, Fabregas, Iniesta, Sergio investissent le tracé. Au coeur des hexagones, trône Messi, Iniesta ailier gauche ajoute une potentielle « butineuse » en cas de pics de production et l’absence de pointe créé un appel d’air pour les centraux adverses. « Faire » et « investir » à partir d’un hexagone décapoté, « organiser » l’échaffaudage pour achever l’édifice. Et tandis que la Masia envisage de finir la Saggrada à la cire, plus physique, plus aérien, le freulon castillan s’avance

 New-Babylona

Les Arènes de Madrid…

Obscurs, sans grades, voutés mais jamais rompus, seuls des grognards peuvent supporter un toro de 90 minutes et l’emporter. Aussi Mourinho explore-t-il sa palettes à la recherche de ces cinquante nuances de gris susceptibles de maculer sa meringue. Les barbes poussent mais le cheveu reste shampouiné, le pileux soyeux et le mentalistos a beau briser l’Index du Grand Gardien, le Galactique reste un métrosexuel sourcilleux sur l’oreille et la queue.

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Durant le premier quart d’heure, « forcing en rhombe » vs « relance en rhombe » amène la traditionnelle occasion de première minute mais Pinto sort le coup-franc de Cristiano. Dans le couloir droit, Essien balance quelques briques dont une manque de tromper Pinto (8ème) puis la quinzième minute s’annonce, la relance en rhombe barcelonaise trouve plus facilement Fabregas et surotut Xavi, le Real recule, Mourinho potasse le Livre IV des Eléments d’Euclide refilé par l’ « oiseau de miel. » En disposant deux hexagones à plat, le maçon de Setubal espère devenir le matador du toro culé. Intersection des deux figures, la paire Xabi Alonso-Khedira fait figure d’épouvantail tandis qu’à la récupération les diagonales fusent le plus souvent vers la droite (sauvetage de Dani Alves après une combinaison Essien-Callejon, 35ème.) Messi, Cristiano, Messi, le paso doble s’intensifient mais Iniesta apaise les esprit en s’accouplant avec Xavi : 5min – 30 secondes de possession qui conduisent au mitan.

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Le dispositif madrilène comporte une faille et les ailiers catalans en profitent pour s’offrir à la relance. Essien impose certes son physique face à Messi et Jordi Alba mais Benzema a loupé l’offrande de reprise (46ème) et Fabregas ouvre le score. Utilisant l’espace créé dans le dos de l’hôte, les catalans multiplient les ouvertures, Callejon intercepte mais Messi profite du pavage pour devancer Carvalho et servir l’ancien gunner: 0-1, 49ème. Modric entre pour Callejon (57ème) et la corrida se poursuit aux picadores avec Ozil-Modric sur les côtés armés de Cristiano et bientôt Higuain (pour Benzema, 62ème.) Le centre de l’arène est abandonné à l’ennemi, Judas carresse Lionel (77ème) qui s’enfuit mais Varane intervient (79ème) et, alors que d’appels en profondeur Cristiano en est à centrer au poteau de corner droit, une combinaison sur coup-franc parvient jusqu’au casque du galibot : 1-1, 80ème. Jordi Alba manque (87ème) puis sauve (90ème) et les fils de l’hexagone s’en retournent attendre la prochaine bataille de l’espace. Le temps pour Mourinho d’atteindre le Livre XIII des Elements devant un DVD d’El Cordobes.

*« Nous discutions tout le temps d’espace. Johan Cruyff parlait toujours de là où l’on devait courir et se tenir, et de quand rester immobile. » « Il s’agissait de faire l’espace, de l’investir, et de l’organiser comme de l’architecture sur le terrain de football. »

2 thoughts on “Notre Footballologue analyse Real Madrid – Barcelone (1-1)

  1. Touffu mais gratifiant à la compréhension. Il faut avoir le temps.
    La prochaine fois, le nombre d’or ?

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