21 mars 2019.

Cet après-midi là je me retrouve dans le bureau de mon grand-frère. Alors qu’il s’occupe de son travail, un écran est mis à ma disposition pour regarder Kazakhstan – Écosse. Deux jours plus tard, la capitale Kazakhe allait changer de nom. Aujourd’hui Nur-Sultan, l’ex Astana accueille la première journée des éliminatoires pour l’Euro 2020.
Tout impatient et stressé, mes yeux sont vissés sur les images du match diffusées via le site de l’Equipe. 10 minutes de jeu, 2-0 pour les locaux et un vide abyssal coté écossais me pousse à réfléchir à une reconversion en tant que fan d’un autre pays.

20 mai 2019.

Steve Clarke est nommé par la SFA (Scottish Football Association) sélectionneur de l’Écosse. Le technicien de 55 ans succède à Alex McLeish et arrive avec un vent d’optimisme. Il faut dire que ses années à Kilmarnock furent une vraie réussite, emmenant le club de l’est Ayrshire jusqu’à la 3e place du championnat écossais. Une vraie success story pour l’ex joueur de St Mirren et Chelsea dans les années 80/90. Ironie du sort : depuis le départ de Clarke, Killie a enchainé les échecs sur le banc, arrivant même à être relégué en 2e division il y a quelques semaines de cela. Coup dur.

Devant redresser la barre des qualifications pour l’Euro, Steve Clarke s’en sort moyennement, perdant lourdement contre la Belgique & la Russie, qui finiront devant l’Écosse, mais en gagnant de manière convaincant contre St Marin, Chypre & le Kazakhstan. On sent le début de quelque chose se créer au meilleur des moments puisque l’Alba se retrouve en demie des barrages de qualifications pour l’Euro 2020 via la Nations League. Devant eux, Israël.

120 minutes de rien. Voilà comment décrire cet affrontement. Il faut donc une séance de tirs au but pour départager ces deux nations. A ce petit jeu, l’Écosse en sortira gagnante grâce à son portier David Marshal, auteur de l’arrêt décisif lors du premier tir. A un match de l’Euro.

12 novembre 2020.

L’Écosse se déplace en Serbie avec l’étiquette d’outsider. Personne ne met un kopeck sur les hommes de Steve Clarke, surtout pas contre cette Serbie solide contre les Norvégiens au tour précédent. Pourtant, les Écossais prennent le match par le bon bout et sont plus dangereux que leurs adversaires. Et si le score reste de 0-0 à la pause, il ne faudra pas longtemps en seconde période pour que Ryan Christie marque ce but essentiel. D’une frappe du gauche parfaitement croisée, le milieu du Celtic FC donne l’avantage aux siens.

Un petit but qui semblait être suffisant jusqu’à la 90e et ce corner reprit victorieusement par Luka Jovic, abandonné par Scott McTominay. 1-1, on se dit que le momentum a changé de camp et que jamais les Écossais ne pourront se qualifier. Connue pour son statut de perdant magnifique, l’Alba aura le droit de changer cela lors d’une séance de tirs au but. La suite…

23 ans après la dernière grande compétition internationale, 25 ans après le dernier Euro, l’Écosse l’a fait. Steve Clarke l’a fait. Une performance célébrée de partout dans une nation en manque de sensations fortes concernant son équipe nationale. Et depuis, une attente, une hype, une impatience.

14 juin 2021.

Le moment que tout un pays attendait de pied ferme. Hampden Park, l’Écosse, l’Euro. Malheureusement, le rêve vire au cauchemar suite à de nombreuses erreurs venant du coach aux joueurs. Inutile de revenir dessus, une académie est déjà dédiée à cet échec. Mais il reste deux rencontre dont un derby contre l’ennemi Anglais. Un match nul plus tard, l’Alba s’offre une finale chez lui contre des Croates en manque de souffle et laissant poindre des faiblesses.

Malheureusement, l’Écosse en avait bien plus.

Un résultat et un match qui sont symptomatiques des problèmes qui attendent l’Écosse dans les prochains mois. Le plus important étant : Est-ce que Steve Clarke va enfin se remettre en question ?
Entendons-nous bien, sa place n’est pas en jeu et il serait absurde de démettre de ses fonctions l’homme ayant enfin ramené l’Écosse dans une compétition internationale. Cependant, ses choix sur les deux défaites de son équipes sont à remettre en cause. Son entêtement avec sa tactique a provoqué sa chute.
Deuxièmement, Billy Gilmour. En une seule rencontre, le jeune prodige de 20 ans a cimenté sa place dans le 11 et on a bien vu que son absence (Fuck Covid) contre la Croatie fut un manque que Stuart Armstrong n’a jamais su combler. D’ailleurs, si ce bon vieux Armstrong pouvait aller très loin de la sélection, ça serait parfait merci #RyanGauldPlease. Mais il est assez difficile à imaginer que toute une nation soit tributaire d’un gamin découvrant tout juste la sélection et n’ayant que quelques matchs avec Chelsea dans les pattes.
Troisièmement, l’attaque. Un soucis qui ne date pas d’hier et qui s’est confirmé sur cet Euro. Grands ballons sur Dykes, Adams qui doit se démerder et autour, le vide. Un manque de présence criant qui pousse les deux de devant à multiplier les efforts et s’épuiser. On a vu sur quelques séquences qu’Adams était un excellent joueur et qu’il pourrait être le futur de la sélection. Clarke va devoir repenser son animation offensive pour qu’il soit bien servi afin que son nombre de but explose enfin.

La défaite contre la Croatie fait évidemment mal car elle a montré l’écart entre une nation expérimentée et une toute nouvelle venue dans une telle compétition. Néanmoins, la déroute contre les Tchèques est plus difficile à encaisser car l’Écosse n’est pas moins forte. Mais elle a subi ses erreurs là où son adversaire a su être réaliste. L’apprentissage est dur, mais il faut passer par là.

Sachez en tout cas que ça a fait du bien de vibrer pour l’Écosse dans une grande compétition. On espère maintenant qu’il ne faudra pas attendre 23 ans pour la prochaine qualification de l’Alba. Prenez soin de vous, continuez à Boogie.

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6 thoughts on “Croatie – Ecosse (3-1) : La Sylvitartan Académie rentre chez elle avec le spleen

    1. A mon avis Chelsea en demandera un gros gros prix… sauf si vous le voulez en prêt

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