Quand Dickens disait “It was the best of times, it was the worst of times” il devait être devant un Juve-Napoli. Dans Le Conte de deux villes, en l’occurrence Turin et Naples, nous avons toujours ce qu’il faut dans le genre dramaturgie et cette fois encore ça n’a pas loupé.

Ah frère, c’était le bordel, j’étais comme le prince Bolkonsky sur le champs de bataille, au 3-0 je gisais les bras étendus sur le sol, drapeau à la main, pendant que Napoléon (mon chat en fait) me jaugeait de haut (Napoléon, haut, mdr, t’as saisi ?). Je me voyais partir, je me demandais pourquoi j’étais là ? Pourquoi cette guerre ? Que le ciel était beau !

Bref à 3-0 j’ai tourné de l’œil et mon cerveau était aussi désert que les vastes plaines de Russie, soudain j’ai compris réellement de quoi Sylvia Plath parlait, ce match était ma Cloche de détresse. Mettez-vous maintenant en cercle autour de moi les enfants, je vais vous raconter tout.

Ambiance


Le match

Les soldats de l’Empire

Ça a commencé comme tout bon film d’horreur, quand tu sais déjà que la potiche blonde va aller ouvrir une porte que le réalisateur a bien forcé en cadrant dessus deux minutes, genre regarde bien cette porte, les emmerdes vont venir de là. Les emmerdes sont venues de Danilo d’abord qui en quelques secondes à peine sur le terrain, sur un contre qui a pris les Napolitains comme une marrée haute. Danilo qui venait tout juste de remplacer De Sciglio sorti sur blessure, le Touiste quoi. Un quart d’heure et déjà menés, il a évidemment fallu que Bouboule Higuain vienne nous frapper à terre, des méthodes de Judas, parfaitement servi par Blaise, qui sort un gros match par ailleurs. Meret prend le bouillon, comme Kalidou et Manolas, décidément bien vilains encore. La juve presse, presse, et étouffe toute velléité napolitaine de voir le jour dans ce match. C’était d’une violence telle que même le Marquis en personne aurait dit « Vous en faites pas un peu trop ?»

Carlo, le sourcil si haut sur le front qu’il chatouille ses mèches blanches de sagesse, décide de modifier les plans. A la Koutouzov, il fait entrer Lozano et Mario Rui, ce qui n’empêchera pas l’infanterie de prendre un nouveau coup dans la gueule avec Ronaldo qui vient planter le troisième. Je n’avais pas eu autant les pétoches depuis que j’avais vu Bobo le clown à la télé un jour et que j’avais plus dormi pendant trois jours, quand soudain, l’improbable se produisit. Par regain d’orgueil d’un côté et baisse d’attention de l’autre, les Azzurri ont repris la main sur le match, d’abord avec Manolas qui reprend de la tête un coup franc superbement tiré par Mario Rui. Le désespoir transforme les garçons d’écurie en héros. Coup sur coup, Lozano double la mise, plat du pied d’amour et 3-2. Meret nous sauve en dégageant une frappe puissante et bien partie de Costa. Di Lorenzo, qui aura pas mal pallié aux trous d’air de la charnière Koulibaly-Manolas plante le but de l’égalisation en reprenant cette fois un coup franc de Callejon, cafouillage de la défense turinoise.

Rimonta inespérée en bout de match, plus que trois minutes à tenir pour ressortir avec le nul. Sous la pression même le Vésuve serre les fesses et là … la boulette. Kalidou en essayant de dégager une frappe somme toute inoffensive de Pjanic, se plante et nous fait un joli CSC. Fin tragique, sur le terrain, comme dans mon slip.


Note artistique 2/5 :

C’était encore une fois, comme contre la Fiorentina un scénario ébouriffant : des buts, du suspens et une dose de drame pour conclure, mais qu’est ce que ce Napoli est désespérant. Si cela avait réussi contre la Viola le week-end dernier, par chance, la tendance des Napolitains à être constamment à réaction est terriblement frustrante. Les trois buts remontés coup sur coup sont la preuve que cette équipe a ce qu’il faut pour rivaliser, mais n’en fait usage que quand elle est mise dos au mur. On échappe à la déculottée monumentale chez nos ennemis, mais ce n’est qu’une très maigre consolation, c’est même plus un motif de colère. Entre les matchs à se ronger le cul à la vinaigrette où on n’arrive à rien et les matchs certes passionnants mais dont on laisse le contrôle nous filer sous le nez en étant incorrigiblement attentistes, il faudra trouver un juste équilibre.

5 thoughts on “Juventus-Napoli (4-3) : La guerre et la paix (presque)

  1. J’aime beaucoup ce que vous faites, surtout quand on gagne à la fin (rire sardonique).

    1. Heureusement que je vous aime bien Roberto, donc je vous passe les petites provocations. (insérer injure ici)

  2. Franchement c’était n’importe quoi ce match. C’est à une des deux équipes qu’on aurait dû prêter Mkhitaryan, histoire que le ballon arrête d’aller d’un camp à l’autre.

  3. J’aime beaucoup quand la Juve perd des joueurs, quand Koulibaly est en méforme. Ca laisse de l’espoir à Milan de revenir dans le top 4 italien. On peut toujours rêver

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