La Gunners Academy vous raconte son mois d’avril de chie

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Wolverhampton – Arsenal, 24/04/2019

Il y a un an et des brouettes, une odeur de fin de règne planait sur le club. Un truc crépusculaire, mélancolique, assez désagréable, qui a vite laissé place à la curiosité et à l’appréhension alors qu’Arsenal se préparait à ouvrir un nouveau chapitre majeur de son histoire. Mai 2019 : nous voilà vidés, exténués. La transition a été faite et plutôt bien faite – on aura l’occasion de vous en reparler très vite – mais les deux visages des Gunners à la sauce samUnai nous ont causé quand même quelques gros dégâts au moral. Loin des dernières saisons d’Arsène, qui ne semblait plus pouvoir reprendre le dessus, cette première année d’Emery s’achève avec une dégringolade désastreuse, total contraste de cet automne glorieux et de cette série de 22 matchs sans défaite. Toujours au coude-à-coude pour la Ligue des Champions, en avril, Arsenal a enchaîné les contre-performances à l’extérieur, dans un élan de prévisibilité effarant. Everton, et donc Wolverhampton et Leicester, somptueux ornements de panier garni destinés à mettre en valeur le plat principal, à savoir la défaite à la maison contre Palace.

Au Molineux, les Gunners ont semblé toucher un nouveau low-bottom. Pas loin d’aligner une équipe-type, Unai a vu ses hommes tenter vaguement de jouer au football pendant une vingtaine de minutes. Une grosse possession, quelques combinaisons intéressantes, mais rien d’assez tranchants pour inquiéter le bloc très bas des Wolves, qui n’attendait que pouvoir nous ouvrir en contre – mais ça, tout le monde le savait. Pas de mouvement, pas d’imagination, on aurait envie de dire pas d’automatismes : les Londoniens semblent encore une fois lutter contre une équipe défendant très bas, comme au bon temps jadis. Et puis, passé la 20e minute, le fragile édifice commence à se fissurer. Un premier contre amène une bonne frappe de Moutinho à l’entrée de la surface. Sur une touche jouée long, le cirque Pinder ouvre à nouveau ses portes. Puis, sur une deuxième transition rapide, Monreal est contraint à faire une énorme faute devant les 16m50, offrant ainsi l’occasion à Ruben Neves de transformer. 1-0, le bateau coule.

Arsenal n’a plus le ballon, et le paume en deux ou trois passes rincées. Sur chaque récupération, Wolverhampton va cherche la largeur, écartèle un bloc rouge et blanc blanc paniqué, qui replie tant bien que mal – donc plutôt mal. La peur et la débilité font oublier les fondamentaux. Moutinho joue un corner à deux, tout le monde s’en fout, personne ne sort du bloc, si ce n’est Özil, huit ans après. C’est trop tard, le centre est déjà parti, le bloc a déjà bougé. Tout le monde joue le hors-jeu sauf ce gros tocard de Sokratis. 2-0, Doherty est latéral droit et il vient crucifier Leno à bout portant. Là forcément, on s’énerve. Un peu. On fait des petites déviations qui n’aboutissent pas à grand-chose. Et évidemment on se refait poutrer. Xhaka tape un tennis-ballon dans sa propre moitié, Sokratis joue à un-deux-trois-soleil tout seul, et Leno décide qu’il commence à avoir ras le plat à taboulé et choisit de laisser rentrer le troisième.

Je pourrais vous raconter la suite. Vous dire qu’on a réduit le score sur un corner fatigué, à dix minutes de la fin, après une deuxième période aussi flinguée que la première. Mais je pense que vous avez saisi l’idée. 3-1, score final. Je vais laisser parler Johny. On vous cache pas qu’il faut que la saison se termine.

Le Père Fidalbion


Leicester – Arsenal, 28/04/2019

Salut vous tous,

Un jour, il faudra qu’on m’explique le pourquoi du comment de cet Arsenal version 2018-2019. Unai Emery semble avoir insufflé un esprit taoïste à ses joueurs, tant tout est dualité depuis le mois d’août. Pendant la première partie de la saison, aux premières périodes insipides succédaient souvent des deuxièmes actes bien plus maîtrisés, qui nous voyaient revenir au score voire l’emporter.

Cette première dualité fondamentale a été suivie d’une nouvelle, cette fois opposant notre côté intraitable à domicile et notre côté serpillère en déplacement. On pourrait également mettre en balance des matches convaincants en Ligue Europa et des exercices de résistance au stress pour les supporters en championnat, voire l’opposition Koscielny-Mustafi, lesquels incarnent le Yin et le Yang de l’art défensif. Après deux performances étonnantes (pour ne pas dire immondes) contre Crystal Palace et Wolverhampton, on espérait évidemment une réaction contre Leicester. Un adversaire qu’on était allé battre la saison de son titre, alors que nous avions le moral dans les chaussettes, que l’infirmerie était plus remplie qu’un canard landais avant les fêtes de fin d’année et que certains joueurs, notamment un éleveur de canidés chilien, avaient disparu de la circulation.

Mais de réaction, il n’y eut point. Certes, quelques éléments ont joué contre nous, notamment les deux jaunes sévères de Maitland-Niles. Toutefois, j’en veux au minot d’avoir tenté un tacle limite alors qu’il était déjà averti et qu’on connaît l’amour de Michael Oliver pour notre club. En outre, ce n’est pas l’arbitre qui a interdit à nos joueurs de montrer sur le centreur avant le but de Tielemans. Ni lui qui a interdit à Koscielny d’utiliser son cerveau sur le dégagement de Schmeichel qui amène le premier but de Vardy. Donc oui, nous pouvons râler contre certains faits de jeu, mais prendre neuf buts en trois matches contre trois adversaires prenables, cela s’appelle une faute professionnelle et pas autre chose.

Désormais, nous n’avons plus que la Ligue Europa à jouer. Sans Ramsey, qui est pourtant le facteur X de notre équipe depuis le début de la saison. Espérons que le karma exceptionnel d’Unai en C3 nous sauvera les miches. Ah et sinon, au niveau des bâches sur ce match, tout le monde a 1/5, sauf Leno, qui nous a empêché de repartir avec une manita dans la tronche. Les autres peuvent aller se faire nimoîser.


Johny Kreuz

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