MU – Arsenal (3-2) : La Gunners Academy déballe ses malheurs

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Et Arsenal chia dans la colle. Encore.

Avant que l’ami Johny ne vienne vous parler du dernier dérapage en date – à savoir celui de Swansea mercredi soir – je voulais quand même revenir sur le triste spectacle qui s’est déroulé devant nos yeux embués de larmes et d’alcool le week-end dernier à Old Trafford.

Oui parce que, voyez-vous, en ce moment les contre-performances, les désillusions, les foirages (ce connard de correcteur qui me propose forage), les peaux de banane, les cacas dans la colle, c’est un sport très, très pratiqué du côté d’Arsenal. J’ai pas les chiffres en tête et je vais vous dire, ça me fait un peu chier de les chercher ; mais après les avoir vus passer des dizaines de fois, j’ai saisi l’idée : en gros, ça fait deux mois qu’on est bidons, qu’on prend pas de points et qu’on marque plus de buts. Sans compter les cinq ou six occasions foirées de prendre l’ascendant sur Leicester. A l’heure actuelle, on est d’une nullité abyssale.

La défaite de la semaine dernière face à Man U m’a ramené aux heures sombres de notre histoire récente. Non pas la Shoah, bien plus grave mes amis : la finale de la League Cup 2011. Cette espèce d’amour des Gunners pour la dégringolade, pour la chute libre en très haute altitude. Arsenal ne se pète pas la gueule, non. Arsenal se pète la gueule au plus mauvais moment, Arsenal se pète la gueule quand tout lui tend les bras, Arsenal se pète la gueule systématiquement de la pire des façons qui soit, histoire de bien piétiner nos ridicules espoirs et de leur pisser dessus. Samedi, il fallait gagner pour rester dans la course, pour recoller à deux points de Leicester, pour que nos petits cœurs continuent de battre pour cette équipe de pitres. A Old Trafford, contre une équipe ravagée à tous les niveaux (Luke Seafer, Bobby Carlton et Wayne Boulet acquiescent de la tête), Arsenal avait l’occasion d’inverser le dicton de Patrice Evra sur les hommes et les enfants, de mettre pour un temps une classe d’écart entre eux et les vilains Mancuniens. De leur signifier que, oui, maintenant on pouvait venir gagner chez eux.

Oui mais non. Arsenal en ce moment, c’est caca. Arsenal en ce moment est malade comme c’est le cas une fois par an depuis quelques années. A Old Trafford, on  a été ridicules, zéro de bout en bout, pas un pour relever l’autre, et c’est là le truc inquiétant : toute l’équipe puduc. Qu’on s’en prenne trois par une équipe qui aurait accueilli un match nul avec des cotillons, déjà c’est borderline, mais qu’on arrive pas à en passer plus de deux (en luttant, hein) à une défense Varela – Carrick – Blind – Rojo ! Carrick, putain ! Même pas sûr qu’il tienne Mertesacker sur 25 mètres. Rojo, c’est une quille et Varela, je sais même pas qui c’est ! Et pourtant, les gars ont tout de même réussi à les faire passer pour des joueurs de ballon.

Y a tellement de choses qui ne vont pas que c’est difficile de savoir par où commencer. Les joueurs, individuellement et collectivement. Alexis est cramé, inoffensif. Son jeu stéréotypé. Je cherche Ramsey depuis plusieurs mois. Bellerin est en train de finir sa saison à la cave. Giroud, dont le profil nécessite quand même d’être approvisionné en ballons, est forcément contaminé par cette baisse de niveau de jeu ; mais il loupe quand même son quota bien à lui. Même Coquelin semble moins essentiel et Koscielny moins incisif. Cazorla nous manque cruellement. Il faut dire que si on marque moins, c’est pas seulement à cause d’un rééquilibrage tactique, c’est aussi que le niveau technique a violemment chuté. L’animation, aujourd’hui, c’est un Ramsey à côté de ses pompes, un Alexis qui ne lève jamais la tête et n’a jamais eu le sens de la passe, un Welbeck qui a un bon cœur mais le pied carré et un Walcott qui… Nan, je m’arrête là. Vous vous rappelez quand on envoyait des CÖR avec le trident Cazorla-Özil-Rosicky ? Ou même encore plusieurs années avant Rosicky-Fabregas-Hleb ? Ah oui, là forcément, c’est loin. Il y a Özil, qui lui est à la hauteur. Mais s’il enchaîne les passes, c’est aussi parce que personne d’autre n’en est capable.

Et puis, et puis, il y a Arsène. Mon Tonton éternel, mon aimé et ses choix qui font mal au cul. Je parle par exemple du maintien sous respiration artificielle d’un Mertesacker qui pose problème depuis qu’il a posé sa paire de 48 au club. Depuis quelques semaines (son rouge contre Chelsea, sa performance minable face au Barca), Arsène semble enfin faire tourner la routourne. Mais putain de trop tard ; Gabriel a des capacités, pourquoi ne pas lui avoir fait confiance dès le début de saison ? Pour travailler ses automatismes avec Koscielny, pour renforcer la communication ? OK, il ne parle pas bien anglais, mais c’est pas en le laissant sur le côté que ça va s’améliorer cette histoire. Le type se retrouve catapulté titulaire à OT dans un match à enjeux énormes, et impliqué sur deux des trois buts… Idem pour Walcott. Je vois bien l’idée de le foutre en pointe, avec Welbeck sur un côté : TRACTOPELLES => SPRINTEURS. On veut refaire le coup du match aller. Sauf que voilà : entre temps Walcott est retombé dans son marasme, Alexis est en dépression et United ne joue plus si haut que ça. Tout à coup, tu joues à un de moins et t’as plus de fenêtres de contres. Baisé. Les apparitions trop nombreuses de Walcott ou d’AOC, tandis que Campbell moisit sur le banc, sont là aussi à mettre sur le dos d’Arsène.

Enfin, il y a cette histoire de mental. Je lisais tout à l’heure un excellent article du Guardian qui disait en gros qu’Arsenal trouvait systématiquement un nouveau moyen d’échouer. Après tout, l’équipe a été rééquilibré, Wenger a fait des ajustements tactiques tardifs mais considérables et ils ont porté leurs fruits. Mais on continue de se viander précisément quand il ne faut pas. Tous les ans. Pourtant, l’expérience est là aujourd’hui. Les joueurs changent, le niveau global du jeu augmente, la tactique s’adapte mais ce mental en bois de cagette perdure. Et c’est là que le dénominateur commun de toutes ces équipes est pointé du doigt. Oui, c’est de toi qu’on parle Arsène. De plus en plus difficile à défendre. Et imaginez ce que ça va être si Leicester ou Tottenham finissent par gagner le championnat. Soit un promu ou soit le rival honni et incapable, celui qui n’a rien gagné depuis plusieurs dizaines d’années, celui à qui on répète à l’envi qu’il demeure dans l’ombre de son prestigieux voisin. Comment justifier, comment expliquer ? Ce n’est ni Manchester City, Chelsea et leurs pétro-gazo-dollars, ni United et son effectif de champions des dernières années Ferguson. Si cela arrive, je vois personnellement pas comment ce cher Arsène pourra sauver la face. Ou même sa tête.

9 thoughts on “MU – Arsenal (3-2) : La Gunners Academy déballe ses malheurs

  1. Je compatis au désarroi : tu as un boulevard pour le titre et patatras, les mecs se liquéfient. C’est un running gag épuisant pour vous autres. J’acquiesce pour la bio, elle est magnifique.

  2. Je ne comprends pas comment en l’espace de quelques semaines on peut passer du Joga Bonito à 11 Gonalons sur le terrain.

    C’est rageant, c’est affligeant putain ! Mais même au niveau de la fierté des joueurs, qu’est ce qu’il se passe dans leur putain de tête ? T’as Özil tu sens qu’il essaye de tirer la tronche des gars hors de l’eau parce qu’il a envie de gagner des titres et il voit des boeufs comme AOC ou Walcott à ses côtés il doit péter les plombs.

    Mine de rien, même un Wilshere nous manque quand même cruellement rien que pour son envie. Contre MU t’as certains moments t’as l’impression que les types avaient même plus envie de courir ! Et techniquement nom de Dieu… C’et d’un déchet. C’est à peine si on peut réussir 3 passes d’affilée.

    C’est la honte, bordel.

    Par contre pour Alexis et le sens de la passe suis un peu moins ok là dessus. Et le type est quand même toujours à courir comme un clebs défensivement parlant, on peut pas lui retirer le mérite. Mais c’est peut être aussi ça qui fait qu’il est plus capable de rien devant. Faut le calmer, le bétail, il a jamais vraiment le temps de récupérer.

    Et sinon, je pense que si Tottenham est champion et qu’on gagne pas la Coupe, Tonton il va aller devenir consultant permanent sur Bein sport.

  3. @Luke : Je prends tout en ce moment, surtout les câlins de Manchester <3

    @Pascal : T'as cerné le truc, l'usure de la déception constante et extrême... Mais cette fois, Arsène pourrait y laisser des plumes. Sinon merci à toi aussi pour la bio, qui est un succès inattendu !

    @Fantomas : La question de la fierté des joueurs, c'est un vrai point que je voulais aborder dans le texte (et j'ai oublié). Mais même malgré les mauvais choix d'Arsène ou ses problèmes pour vraiment motiver les mecs, on a quand même affaire à des compétiteurs qui devraient avoir une envie bien à eux...

    @Roland : Vous êtes le bras non-armé de l'Editeur Monsieur. Je vous vois avec votre lobbying.

  4. La bio me permet de comprendre comment on peut devenir supporteur d’Arsenal, même 20 ans en arrière.
    Pourtant, à ce moment là, tu avais l’équipe (le journal), téléfoot et L’équipe du dimanche qui militait à fond pour Arsenal en cooptant des mecs comme Wenger, Viera puis plus tard Pirès (de merde…). Un vrai symbole de footixsme ce club. Tu es donc tout excusé lorsque tu cites FIFA99 et le Grandissime Dennis (qui ne prend plus l’avion) comme référence

    Après, j’ai quand même envie de dire que le Running gag n’a que trop couru…

  5. Mon dieu quel souvenir horrible. Je me rappelle j’avais essayé BourrinFootix99. 1 partie 1/2 puis j’ai été le rendre au magasin, et je suis reparti avec le Winning Eleven de l’époque. Quelques semaines plus tard, mon asthme disparaissait et je retrouvais l’usage de mes jambes, je réussissais mes concours et je me tapais des meufs. Coïncidence?

  6. Ce qui peut te consoler c’est que malgré tout ça Arsenal sera champion cette année. Les défaites conjointes d’Arsenal, Tottenham et le nul de Leicester la journée suivante le confirment. Elles le confirment on est d’accord ? S’il vous plaît…

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