ANDIAMO A CASA.

 

Salut les zèbres,

Nous y voilà. La souffrance des poules derrière nous, la quasi-TottANALisation également, le premier vrai gros morceau de la saison se présente. Et c’est une meringue bien écœurante qu’il va falloir bouffer. Sans les mains, comme on le ferait dans un jeu télévisé japonais.

On aborde le quart de finale avec pour la première fois depuis longtemps un effectif presque au complet. En tout cas, le groupe s’est entraîné hier en entier, et ça c’est déjà une victoire. Avec l’épidémie de blessures à laquelle on a dû faire face, on savoure. Bon, va tout de même falloir faire sans Pjanic ni Benatia, suspendus pour le match aller. D’après la conférence de presse d’avant-match, on devrait retrouver le 4-3-3 que qui nous a amené beaucoup de sérénité et de victoires probantes cette saison (NON). Bernardeschi, ce hipster italien de qualité, est trop juste et se contentera donc des tribunes. Cuadrado lui est bien là, pour dynamiter les trente dernières minutes comme contre le Milan.

 

LE MOT DU VIL

C’est en route dans une Clio de 1996 qui fait 14L aux 100 que nous nous étions quittés. La banquette arrière, d’ordinaire souillée de capsules CRD écrasées (mais si vous savez, ces capsules des douanes sur les bouteilles de vin), est cette fois couverte de portes-documents défraîchis, sortis clandestinement du HJ Building. Mon maigre salaire de néo-académicien  me permettant pas de continuer indéfiniment sur l’autoroute, je sors au milieu de ce grand amas de rien du tout qu’est le Morvan. Et bien figurez-vous Arsène qu’il règne dans le Morvan une drôle d’ambiance. Je vois passer des camions-citernes de Bastion Forte (une bière qu’elle est pas bonne, mais qu’elle est pas chère et forte comme son nom l’indique), un véritable truqueur de tirage de fabrication néerlandaise sur remorque, un fourgon estampillé Préparation H… En somme, des consommables pour le légendaire tournoi de foot des Horsjeuïades. Je chie littéralement dans mon froc. Mon Dieu mais quel abruti je fais ! Il y avait un endroit où je devais pas foutre les pieds en ce mois d’avril pour éviter la Horsjeusphère. Un putain d’endroit. Et j’y suis, fraîchement sorti de l’autoroute. Je dois vite trouver un coin et éplucher ces archives avant qu’il ne soit trop tard. Le VIL serait complice ? Je crois bien qu’il se moque de moi en tout cas. Sinon, pourquoi m’aurait-il dit  »On peut gagner 4-0 » hein, pourquoi ? Et qui sont réellement les mecs d’Horsjeu ? Est-ce que ce sont eux qui l’ont envoyé me surveiller, histoire d’être sûr que je fourre pas mon gros nez dans leur seau de merde ? C’est en lisant les archives en diagonale qu’un semblant de réponse se dessine devant mes yeux, dans un papier du Monde Illustré. On y parle d’un regroupement de personnalités influentes étrangement porté sur l’anus du côté de Chatou, en banlieue ouest de Paris. Il semblerait qu’une partie de football y ait même été organisée par ladite société en 1867, seulement quatre ans après la fondation de la F.A. Quel est donc ce mystère ? Aurais-je encore quelque chose à dire à la prochaine académie ? Les cheminots vont-ils avoir gain de cause ? Vous le saurez peut-être la prochaine fois. Mais c’est quand même pas sûr.

 

LA COMPO DE MAX

Bon va falloir revoir les sources, point de 4-3-3 en vue.

Un milieu slipométrique à souhait. Une attaque avec le souillomètre qui ronronne. Plus sérieusement, on s’attend à un système modulable selon les phases de jeu, entre ce  »4-2-4 » et un plus traditionnel 4231 avec Dybala en trequarista.

Deux possibilités ici :

  • Soit vous vous dites  »bordel mais quel génie ce Roberto, il connaît plein de truc sur la tactique et en plus il est tanqué comme un trapéziste ».
  • Soit vous vous dites  »n’importe quoi mec, Dybala peut-être un neuf et demi à la rigueur, mais sûrement pas un trequarista. En plus il est tanqué comme un tonneau (Roberto hein, pas Dybala).  »

Et bien je dirais que la vérité se situe entre ces deux affirmations.

Une fois n’est pas coutume, je vous renvoie à l’excellent papier des copaings des Cahiers, le Lexique Tactique.

LA PARTITA

Et ben on peut pas dire que ça traîne trop pour démarrer. Isco, bien seul, centre depuis le côté gauche de la surface et Barzagli se souvient soudainement qu’il est vieux. Il tente désespérément un tirage de maillot karaté sur Benzema, oubliant Cristiano Ronaldo qui ne se fait pas prier pour marquer à bout presque portant (0-1, 3e). On va se marrer c’est moi qui vous le dit. Khedira semble être redevenu un joueur de football et c’est pas une mauvaise chose tant la la tâche s’annonce colossale face au milieu madrilène. L’illusion sera de courte durée. Heureusement que Bentancur est bouillant. Franchement si on occulte le fait (somme toute important je vous l’accorde) que le Real mène au score, on joue plutôt bien. La caution hispano-saloperie de la charnière centrale Merengue sort un ballon bouillant devant Dybala (oui oui c’est bien Sergio Ramos). N’allez tout de même pas croire que la Juve domine, non. Le Real est effrayant de maîtrise. Et ce ne sont pas nos quelques incursions faussement dangereuses qui font illusion. Il y a toujours un pied adverse, ou un rien du tout trop court sur un centre ou une passe… Ou encore un arrêt de PUTO CRACK de Keylor…gasme bon ok. Même moi j’ai frémi. Kroos quant à lui s’essaie à la kartoffelsalat des vingt mètres. Mais la barre de Gigi veille au grain. Et même si on multiplie les situations devant le but de Navas, il y a encore et toujours un Madrilène qui nous gâche la vie. Et c’est souvent Varane. Ct’enfoiré. Je ferai pas l’affront de parler de la main flagrante de Casemiro dans la surface. Comment ça j’en ai parlé ?

L’arbitre – enculé – siffle la fin de la première période. Comme le dit si bien Franck Ripoux, la Botte doit bien se marrer à l’heure où les Gobbi se plaignent de l’arbitrage. Mais bon on a le droit d’avoir de temps à autre l’aide du corps arbitral hein. Macron, il aide bien les riches.

La seconde période repart comme la première a fini. On semble être bien , mais c’est trompeur. Et Cristiano Ronaldo y va presque de son doublé, mais sa frappe trop croisée fuit en six mètres. En fait la seule satisfaction vient du coup que Navas met à Ramos en sortant les deux poings en avant. Les réseaux sont d’ailleurs unanimes à ce sujet. Alors quand Dybala lui met une gifle et obtient en plus un coup-franc, et sa suspension au match retour… J’ai du mal à écrire tellement je bande. Malgré la défaite en cours, malgré le coup-franc dévié qui passe à zéro, malgré le gâté que Chiellini vient faire à Keylorgasme… Décidément j’arrive pas à l’appeler autrement. Il m’est même sympathique à vrai dire, si on omet le fait qu’il va peut-être nous coûter la qualif’. Cette perspective finit toutefois par me couper la chique. Et alors que je commence à m’ennuyer, arrive la chose horrible. La chose qui brise mon petit cœur de tifoso. La défense de Chiellini est erratique, il se télescope presque avec Gigi. La suite, vous la connaissez tous. Vous l’avez sûrement vu en mondovision. Ou en boucle sur les chaînes d’infos et les réseaux sociaux. Cristiano crucifie Gigi d’un retourné qui fera date (0-2, 64e). Le stade ne s’y trompe pas et applaudit. Si le vent avait soufflé un tant soit peu dans notre direction, on pourrait dire qu’il a tourné. Mais ça n’a jamais vraiment été le cas. Dybala récoltera même un deuxième jaune pour une mauvaise imitation de Nigel de Jong deux petites minutes plus tard. Marcelo profitera lui d’un alignement tout pourri de De Sciglio pour y aller de son but (0-3, 74e). MycANAL lit dans mes pensées et ragequit le match. J’ai même pas la force de relancer. Rien à faire.

Je récupère un peu de soutine de mes camarades horsjeuïens sur Touiteure, je m’en décapsule une et je finis d’écrire ces quelques lignes. J’ai pas eu beaucoup de défaites à académiser, faut le dire. Alors je sais pas trop comment on fait. Mais avant d’être Roberto, j’en ai connu un paquet. Des putains de crève-cœur. Celui de ce soir ne fait pas exception. C’est comme avaler des lames de rasoir. Je pense aux copains aux portes de la Ligue 2 ou du NatiANAL, et à ceux qui n’ont même plus de club à aimer. Et je me dis  »ARRÊTE-TOI MEC. »

Respecte-toi un peu, merde. Profite de la fin de saison, y a un beau truc à faire. Un doublé au pays, beaucoup en rêveraient. Et je vous invite à faire la même chose.

Pas d’illusions pour le match retour, ça sert à rien.

 

LES NOTES

 

BUFFON (2/5)
Aux premières loges pour voir le golazo de Cristiano Ronaldo. Et l’air défense de ses coéquipiers.

DE SCIGLIO (1/5)
La seule chose qu’il a fait de vraiment bien ce soir, c’est d’illustrer le manque de qualité de notre recrutement estival. Très bien pour la Serie A, mais insuffisant pour la Grande Europe.

BARZAGLI (1/5)
Je parlais de son âge dans la précédente académie, et ben voilà.

CHIELLINI (1/5)
Dure soirée pour l’homme aux mille pansements. Il est à l’origine du plus beau but de la soirée, alors ça mérite un point. Même si c’est nous qui l’encaissons, ce maudit retourné. Avait la possibilité d’égaliser à un partout, mais n’en a pas éprouvé le besoin.

ASAMOAH (2/5)
Le meilleur des quatre de derrière, ce qui ne mérite pas non plus une médaille, ni un paragraphe.

BENTANCUR (2+/5)
Un plus parce qu’il avait vraiment envie, au début. Après le mec cire le banc depuis un moment, alors je comprends qu’il y a des choses plus faciles que de se retrouver titulaire à 20 ans en face de ce milieu de terrain madrilène. Il s’est ensuite Samifié au contact prolongé de Khedira.

KHEDIRA justement, (1/5)
Le match de ce weekend nous a fait croire qu’il bandait encore comme un taurillon, mais il n’en est rien. Si le Milan est son viagra, Sami n’en reste pas moins un putain d’impuissant.

DOUGLAS COSTA (2/5)
Une brésilité bien plus difficile à exprimer face aux petites putes (au grand talent certes) qui composaient l’arrière-garde merengue ce soir que face aux plots rayés du weekend.

DYBALA (4/5)
Mais vous êtes saoul Roberto ? Même pas. Je me contente des petites victoires. Et je me dis que moi aussi j’aurais adoré foutre un taquet à Sergio Ramos. Alors oui, en vrai il mérite un bon gros 0+/5, mais voilà. Je peux pas lui en vouloir pour sa simulation grotesque, ni pour sa De Jongade mal imitée (qui lui vaut son petit plus). Attendez un peu. En fait si, je peux. Tu m’emmerdes Paulo, c’est à toi de faire la différence dans les grands matches, c’est toi le frisson ! J’espère que tu auras réfléchi, seul sous la douche pendant que tes coéquipiers buvaient le calice jusqu’à la lie.

ALEX SANDRO (3/5)
Peut-être le moins mauvais des bianconeri ce soir. Peut-être hein. Je le trouve plutôt pas mal dans un rôle qui n’est pas le sien.

HIGUAIN (3/5)
Aurait pu marquer face à un autre gardien que Keylorgasme (soit maudite Kimberly !). Il a fait avec ce qu’on a bien voulu lui donner, c’est à dire pas grand chose. Rarement mis dans de bonnes conditions, il est le triste témoin d’un match où l’on a longtemps crû bien jouer.

Les remplaçants échappent aux notes, ils ont bien de la chance.

On va aller s’enterrer un petit moment, on se revoit bientôt.

 

Un grand merci aux mecs de juvefc.com qui me laissent utiliser les feuilles de match, ils ne le feraient probablement plus s’ils pouvaient comprendre mes articles.

 

FINO ANAL FINE,

un baccio nel culo.

4 thoughts on “Juve – Real (0-3) La Bianconero Académie déprime.

  1. Cette académie post-piquette à domicile est approuvée par un fin connaisseur… Tu n’auras pas le temps d’y prendre goût mais saches que tu as fait du bon boulot.

    1. J’apprécie beaucoup mon beau Nausée. À mon grand étonnement, j’ai pris plus de plaisir à écrire cette acad’ que les victoires habituelles. Je trouve que le verbe s’émousse. Je vais peut-être voir avec le CEO du Horsjeu Group et devenir académicien de Brescia.

  2. D’accord avec Nausée. Quand je jouais avec mes collègues du boulot, je faisais des comptes rendus des matchs (des Académies sans le savoir, en fait) et c’était plus marrant de raconter les défaites que les victoires. On peut se lâcher sans être pris pour un prétentieux.
    Donc, oui Roberto, Brescia est une bonne idée… mais à temps partiel.

    1. On est bien d’accord, les défaites ont au moins cet avantage là qu’elles nous permettent de dire plus de choses, et souvent sur un ton plus pertinent. Mais je crois que j’aime trop la Juve pour la laisser de toute façon. La fin de cycle est évidente, et je pense que ce scudetto (si on le gagne effectivement) sera le dernier de la série. La concurrence semble s’affirmer, et nous avons besoin d’un gros renouvellement d’effectif pour retrouver la qualité qui était la nôtre il y a quelques années en arrière. Donc on peut s’attendre à une saison de transition, des défaites, de quoi écrire de bonnes académies pleines de fiel en somme.

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