Mutilée par des Oranjes loin d’être mécaniques il y a 4 jours, la Männschaft retrouvait le stade de France pour tenter de sauver un dernier truc : son amour-propre.

Après une Coupe du Monde en bois, la reprise est dans la même lignée pour les Allemands. Ils ont eu bon sortir leur dernier fond de stock de mauvaise foi à l’aller contre les Bleus (0-0), la branlée subie contre les Pays-Bas n’a pas déclenché les hourras de la foule outre-Rhin. Le score est lourd et jusque la 85e, on était plus proche du 1-1 que de la dégelée, mais c’est ainsi. Quand tout roule, tu peux mal jouer et gagner tout de même. Ca a d’ailleurs été une marque de fabrique allemande durant des années. Mais quand t’as la tête dans le sachet, tu as beau tout faire, tu te fais planter.

Très critiquée par la presse locale suite à cette énième démonstration d’impuissance offensive, l’équipe est chamboulée avant de passer au révélateur des champions du monde. Une victoire et on pourra reconstruire sereinement, une défaite et on bascule dans les annales en perdant un 6e match sur une année calendaire. Le Rekordmeister  de la lose en somme.

 

L’équipe

Löw prend le taureau par les cornes et fait le ménage dans son XI :
Boateng paie son énième match horrible, Müller « Der Translucid » accompagne Can, Tah, Uth et Rudy sur le banc. Draxler reste aussi de côté, Kehrer le remplace pour atteindre le quota de Parisiens nécessaires pour jouer au SDF. Ce beau monde s’organise en 3-4-3


Dans le couloir, c’est fébrile. DD tente de faire un câlin à Löw, de lui glisser un mot sympa en Allemano-Anglicho-Français, mais on sent bien que Jogi ne kiffe pas. On aurait dit un mec de HJ à une soirée Erasmus. Malaise.

Le Match :

 

Après un Deutschlandlied repris par les fans teutons, puis une bien belle Marseillaise conclue a capella, le match débute sans round d’observation. Les Bleus tentent de confisquer la balle et de combiner très vite autour de Giroud, cherché dans le dos de Kimmich. Côté blanc, Kroos tente de maitriser le tempo et se rend vite compte qu’il va se farcir N’Golo Kanté tout le match.

Une première incursion française bien maitrisée nous renseigne sur le plan de jeu allemand. On défend en zone, et on se débrouille pour compliquer la circulation vers M’Bappé. Que Giroud fasse des amortis et distribue ses déviations dans un fauteuil par contre, tout le monde s’en fout.

Premier frisson à la 9e, sur une percée de M’Bappé, qui prend 5 m à Schulz avant de mystifier Hummels. Son centre ne donnera rien. Notons que sur ce coup, écarter M’Bappé pour l’obliger à centrer vers Giroud est un mal pour un bien car ça oblige le 11 bleu à se farcir Süle dans l’axe, un client dans le jeu aérien.

Ce rush passé, l’Allemagne prend le  jeu à son compte et joue… à la française. On cherche vite Sané et Gnabry, et surtout, on se sert du surnombre à droite (on joue à 3 derrière et M’Bappé ne défend pas) pour faire courir Schulz et aller emmerder Pavard.

Si les 2 premières incursions ne donnent rien, la 3e sera la bonne.
13e : Sané déborde et centre en retrait, Kimpembé tacle le ballon en corner mais le touche de la main dans son élan, penalty. Lloris la touche, mais Kroos transforme sans le moindre sourire. 0-1.

La France accuse le coup et perd pied au milieu. Pogba perd des ballons faciles, Matuidi ne récupère rien et le milieu blanc fait ce qu’il veut. Derrière, c’est ultra fébrile et Kimpembé passe une sacrée soirée. Sur un contre rapide, Sané vendange un 2 vs 1 létalement construit avant de faire reprendre in extremis par Pavard sur une frappe aux 16m. De l’autre côté, Gnabry pose des soucis à Matuidi et les corners s’enchaînent. Kroos tire ça ma foi plutôt bien et il faut à nouveau un Lloris des grands soirs pour éviter le break, sur une tentative de Ginter.

Stat HJ : le dernier sourire de Kroos en sélection date de juin 2015.

La France prend Löw.

 

On joue la 25e et le France ne voit pas le jour. Le seul danger réside dans les fulgurances de passes de Griezmann qui presque-trouve M’Bappé à 2 reprises et dans la vitesse de pointe de ce dernier. On reste solide derrière, Hummels coupant ce qui doit l’être, Ginter faisant mieux que de la figuration. Le problème est que l’Allemagne va sortir de ce temps fort avec un seul pion d’avance. La faute à un Sané qui fait des passes aussi bien qu’il ne se coiffe et à un Werner qui n’oblige même pas Varane à trottiner pour l’empêcher de toucher un ballon. On a 15 fois l’occasion de doubler le score mais il y a toujours un vieux contrôle, une passe mal ajustée ou un coup de pas-de-chatte pour annihiler l’occas’.

A la mi-temps, on prend les mêmes et on recommence… même si on sent bien que la France ne va pas se laisser faire. Deschamps repasse en 4-3-3 et Pavard a enfin un mec devant lui qui défend. Idem pour Hernandez, qui du coup se met au défi de faire tous les appels qu’il n’a pas fait en 1e période. Et forcément ça se complique pour les Fritz, car Ginter se coltine M’Bappé en 1 vs 1, Griezmann dézone à mort et Giroud est bien plus libre.

Première illustration avec un duel gagné par Ginter sur M’Bappé, puis une seconde dans la foulée. Servi par Hernandez, M’Bappé prend Süle de vitesse et se présente face à Neuer. Golgoth 12 sort le ballon du pied mais c’est pas passé loin.

Le milieu allemand est sous respirateur, Kroos n’étant plus touché, c’est Schulz qui tente de maintenir le cap, en continuant son travail de sape côté Pavard. Mais les minutes passent et le ballon nous échappe de plus en plus. M’Bappé rate bien quelques occasions, Hernandez a de plus en plus de liberté et Ginter en chie.

62e : ça craque côté allemand. Pogba écarte Hernandez comme un Ted Carter de la grande époque. Le Madrilène centre fort, Griezmann coupe entre Süle et Ginter, lulu opposée. 1-1

On réplique néanmoins tout de suite. Sané est repris par Pavard, et surtout, Gnabry profite d’une relance moisie de Kimpembé plein axe pour balancer une sacoche que Lloris détourne. Les Bleus tiennent le ballon mais il y a danger à chaque contre allemand. Pogba joue plus haut et Kroos-Kimmich sont plus facilement retrouvés dans l’axe. Derrière c’est du 1 vs 1, avec pas de chance pour nous, le beau-frère de Werner sur le terrain plutôt que le footballeur pro. Seule action notable de ce dernier : réussir à se faire prendre à l’épaule par Kanté, qui pour rappel mesure 1m12.

Image rare de Sané levant la tête avant de rater une passe

Deutschland über à l’Ouest.

Punition à la 80e.
Matuidi se prend les pieds dans Hummels, pénalty. Y’a certes tranquillement jamais faute, mais on a que le droit de fermer nos bouches tellement la France n’aurait jamais du revenir. Griezmann transforme, 2-1.

Löw a beau sortir tous les Draxler ou Müller du banc, rien ne fera plus. Pire, Dédé lui fait boire le calice jusque la lie en tirant son onze de départ jusqu’au bout. Seuls Griezmann et M’Bappé ont droit à leur standing ovation 3 minutes avant tout le monde.

Au final, on perd contre les champions du monde. Ce la n’aurait pas grand intérêt ni d’incidence si on n’avait pas fait à la suite du Mexique, de la Corée et des Pays-Bas. Il est temps que la routourne tourne, parce que tout cela est ma foi bien inquiétant.

Il fait quoi Özil sinon en ce moment?

Les gars :

Neuer : 3
On dirait toujours Schwarzenegger, mais de celui de 2018. Un mec qui connaît son métier mais qui ne fait plus de miracles. Grand et fort, mais vieux et usé.

Ginter : 3
C’était bien, sérieux, sans génie, mais sans âneries.

Hummels : 3
Un seul duel perdu, en début de match, et un bon boulot de couverture. Mais un pénalty pour sa pomme et une absence totale dans la construction. Hümmels qui ne percute pas ou ne balance pas des transversales à 60m, c’est quand même bien moins intéressant.

Süle : 3
Collossus a été solide. Puissant. Costaud. Inbougeable. Le problème est qu’on voulait un joueur de foot, pas un chêne au milieu d’une pelouse.

Schulz : 4
Le premier bénéficiaire du système en 343 c’est lui. Libre d’aller sur toute la longueur du terrain, il a fait beaucoup de mal au côté droit français, apportant un surnombre que Pavard seul ne pouvait endiguer. Ca a été plus compliqué en seconde période, mais on aura au moins gagné un arrière gauche dans cette histoire.

Kroos : 3
Tu ne peux pas mettre moins à un mec qui tourne encore à 90% de passes vers l’avant réussi, et qui transforme chaque CPA en panic game dans la surface adverse. Pour autant, on sent que va falloir que ça change pour Toni, trop seul pour faire le travail d’un 6, d’un 8 et d’un 10…

Kimmich : 4
Impérial en première mi-temps, il a tout simplement effacé le milieu de terrain français de la carte. Il a ajouté un peu de vice à son jeu en provoquant des temps morts salvateurs tout en enchaînant les fautes de vieux briscard. Il a surnagé en seconde période, en vain.

Kehrer : 1
On n’a pas trop vu M’Bappé, et c’est un peu grâce à lui. Par contre on n’a pas vu Kehrer non plus, et c’est plus embêtant.

Sané : 1
Il court vite. Voilà voilà. Au moins, on sait pourquoi il n’a pas fait la coupe du monde…

Gnabry : 2
Dont un point pour le prénom.

Werner : 0.
Et ce n’est même pas mal payé, je ne me souviens pas d’un traitre truc qu’il ait réalisé durant ce match. Il deviient quoi Mario Gomes sinon?

Herr Direktor.

2 thoughts on “La Klakette-Moustache akadémie note France-Allemagne, 2-1

  1. Je ne sais pas si ça peut vous rassurer, mais Özil n’aurait pas dépareillé dans cette équipe.

  2. Les jeux de mots sont délicieux.
    Et j’ai pensé exactement pareil pour Mario Gomez qui fait passer Werner pour un vulgaire Hoarau.

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