Manchester United-Everton (1-0) : LA Raide et Vile Academy livre ses notes.

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Mais c’est qu’ils fanfaronneraient presque ?

Salut à tous !

Ce dimanche 3 avril, le brûlant harem de Manchester recevait la horde sauvage d’Everton pour le compte de la 32e journée de Premier League. C’était il y a longtemps, plus personne ne s’en souvient à cause de la compétition reine des catins qui a lieu en milieu de semaine, mais on fait ce qu’on peut.

Justement, tiens : mis-à-part un replay de Cup à jouer chez West Ham (que tout le monde sent venir comme le match au cours duquel Dimitri Payet validera son ticket pour l’euro), il reste à nos cocottes une dernière chose à jouer dans ce championnat terne : la quatrième place qualificative pour la Ligue des Champions, ceci au détriment du noisy neighbour City, de préférence. Ce qui ne serait pas loin d’être la plus belle arnaque de la saison, à moins qu’Arsenal… ? Non, bon, laissons les pleurer tranquillement.

Cette opération de l’avant dernière chance commençait donc par une victoire impérative contre les Toffees. Et quoi de plus inquiétant que de voir débarquer une équipe aussi habituée à nous priver de joie et de titres à Old Trafford ?

COMPOSITION INFERNALE

Reconduction infernale.

Les gars, vous avez battu City, ce que des Parisiens arrogants n’ont même pas réussi à faire (oui Van Gaal lit l’avenir – mais lui au moins ne félicite pas l’ennemi intime, contrairement à un certain compte Twitter soit-disant fan de MU, qui au nom de leur haine du PSG, félicite City après sa performance. Histoire vraie. N’en parlez pas à Luke Seafer, il égorge un chaton mignon avec une cuillère rouillée depuis mercredi à chaque fois qu’il y repense) Alors hop, on retourne au charbon, les mêmes !

AVANT LE COUP D’ENVOI

Old Trafford rend un vibrant hommage à mon illustre homonyme, fier grand-père anobli du club et toujours meilleur buteur historique à ce jour (bon, Rooney n’est qu’à cinq longueurs). Pourquoi ? Parce qu’en hommage au joueur qui offrit la première Coupe des Clubs Champions à l’institution (en 1968, tas de mécréants), Old Trafford se pare d’une tribune à son nom. L’ancienne tribune sud devient donc le Sir Bobby Charlton Stand, en face du Sir Alex Ferguson Stand. Ah c’est sur que ça claque plus que la tribune Lustucru ou le Labello stand, mais que voulez vous, on a beau avoir du fric comme d’autres, on continue encore à faire certaines choses bien. Presque un pied de nez au foot moderne, dites donc (bon, tout rentrera dans l’ordre quand on mettra 75 millions sur James Rodriguez cet été).

En image, ça donne ça, et les larmes d’émotion d’un très grand bonhomme du club, devant qui je ne peux que m’incliner, proximité patronymique oblige.

Même les macs ont droit à leur quart d’heure de gloire, dans ce bon vieux Trafford.

LE MATCH

Dès le début, les gros rustres de Liverpool tentent de saccager l’hommage, de la plus fruste des manières. Cette saison n’aura pas vu beaucoup de démarrages en trombes de la part de nos galantes, autant vous dire que ce match est très clairement à classifier dans les entames ratées.

Lingard tente tout de même de jouer les accélérateurs, depuis sa position axiale dans laquelle il paraît de plus en plus à l’aise, et qu’on aimerait bien ne plus trop le voir quitter. La vitesse de Martial et Rashford, ainsi que leur talent de conservation de balle (qui tient presque du don naturel pour le Français), permettent de sortir un peu la tête de l’eau au terme de 10 premières minutes étouffantes.

La première frappe raide et vile est à mettre au crédit de Martial, au bout d’un quart d’heure de jeu, après un relais aérien de Lingard. Cela passe juste à côté, mais on a bien compris de qui viendrait le danger.

Pour autant, ce coup d’éclat occulte légèrement le fait que la vitesse ne fait pas tout dans le football (sinon Theo Walcott serait ballon d’or, hahahahaha), et que nos offensives manquent de liant, chacune de nos trois flèches précitées peinant à se trouver aux abords de la surface adverse.

Côté défense, un petit miracle se trame devant nos yeux ébahis, en la performance de Daley Blind. Sa première mi-temps est à placer au-dessus de ce que l’on nomme la perfection. En partie grâce à la simplicité du plan de jeu des Toffees (je reste poli) : Barkley balance sur Lukaku dans l’axe, Delofeu élimine et centre vers Lukaku à droite, Leighton Banes déborde et tente d’atteindre la tête de Lukaku à gauche, les arrières jouent long vers Lukaku, etc. Et que croyez vous que fasse notre frêle Néerlandais à tête d’ange face à ce taureau de deux quintaux et demi ? Il en fait littéralement sa chochotte, ce qui me rappelle de fort bons souvenirs du trou. En lui tournant autour tout en intelligence, et en se servant de sa grosse masse contre lui, le beau Daley dégoûte le Belge ballons après ballons, grâce à un sens aigu de l’anticipation, et un vice proche de celui du judoka (attention, je n’ai rien contre les arts martiaux, je trouve ça noble, complètement con mais noble – comme la corrida, un peu).

La deuxième mi-temps est un peu moins difficile à gérer pour les rouges diablesses. Van Gaal a eu la bonne idée de virer Rojo, et de faire entrer le jeune Timothée Fosu-Mensah à la pause, ce qui pousse Darmian sur l’aile gauche, là où Martial n’a besoin de personne, et où Delofeu a besoin de câlins pour éviter d’avoir de trop mauvaises idées (c’est pourtant de son côté qu’arriveront un centre dangereux, et un coup franc tout aussi effrayant).

On n’attend pas trop pour voir l’ouverture du score, sur un but tel qu’on en redemanderait volontiers, si nous n’étions pas si habitués à la disette offensive cette saison. Le ballon part de Schneiderlin, qui trouve Mata en profondeur sur le côté droit d’une superbe transversale. Le contrôle de l’Espagnol est savoureux, comme pour nous rappeler qu’avec lui, l’on n’a tout de même pas affaire au premier Memphis Depay venu. Et voici que deux jeunes de l’académie se mettent en évidence. Rashford le premier, qui réceptionne la passe de Mata, et lance Fosu-Mensah dans la surface d’une talonnade plutôt inspirée. Le défenseur s’engouffre, et centre en force au deuxième poteau pour Martial, qui est toujours bien placé, le meilleur à la finition, qui va beaucoup trop vite pour vous, qui est un génie, et qui va nous offrir le meilleur côté gauche de l’Euro avec Patrice Evra derrière lui. Quoi, je m’emballe ? 1-0 (54e ).

Dans la minute qui suit, Everton calme tout le monde, en tapant la barre. Schneiderlin pratique un marquage que l’on peut qualifier de plutôt volage sur le corner, la tête part, De Gea fait une drôle de tête, mais le ballon n’entre pas. Ouf.

Le miracle tient moins au fait que Everton a grillé là sa dernière cartouche, qu’au fait que les dix dernière minutes, habituellement des sommets de frayeur, de crampes aux intestins et de hurlements de désespoir (les Mancuniens ont un cri spécial pour cela, cette année, qui a remplacé « Nani ». C’est le nom d’une ville des États-Unis, capitale du blues), se passent plutôt tranquillement.

Fosu-Mensah rend une partition quasiment parfaite alors qu’il est replacé dans l’axe à la place de Blind, finalement sorti lessivé de son duel épique contre Lukaku.

Ainsi, au terme d’un match chiant, et bien souvent triste, Manchester ouvre la saison de la chasse aux Skyblues. Tiens toi bien, Nigel, on s’apprête à te peler le De Jonc (ce jeu de mot nul vous est offert par Bobby Carlton, le Jean Roucas de Manchester).

LES NOTES

De Gea 4/5 : 15e clean panama paper de la saison pour le grand David, qui prouve par ailleurs que lorsqu’il a peu à faire, il le fait bien.

Darmian 2/5 : Matteo est un mystère. Brillant en début de saison, il est peu à peu devenu un joueur quelconque, que l’on sent peu impliqué offensivement. S’il fait toujours l’affaire en défense, et accepte sans broncher d’être baladé d’un côté à l’autre de la défense, ses performances laissent toujours sceptique, et son apport offensif est quasiment nul.

Smalling 3/5 : Bon match, passé la plupart du temps en couverture. Les quelques duels qu’il a eu à livrer face à Lukaku ont permis de voir qu’il était encore solide.

Blind 5/5 : Sublime. La plus bouillante de nos cocottes est revenue d’entre les morts pour montrer ce que c’est que du QI football, et c’était un régal du début jusqu’à sa sortie. Qui a eu lieu dans un sac en plastique, tellement l’intensité physique qu’il a mis dans son combat épique contre Lukaku l’a liquéfié. Remplacé par Valencia (82e).

Rojo 2/5 : Toujours pareil : gros, lent, pas beau à voir. Remplacé (on espère pour toujours) par Fosu-Mensah (46e).

Schneiderlin 3/5 : début de match difficile, au cours duquel il s’est jeté quelque fois de manière profondément débile. Il est monté en puissance peu à peu, et s’est bien remis en selle ensuite.

Carrick 2/5 : Est-ce qu’il n’est pas un peu vieux, tout simplement ? Si ses passes longues et sa vision du jeu restent supérieures, il semble souvent en retard, et sa mobilité évoque plus un Alou Diarra des mauvais jours qu’un box-to-box digne de la PL. Remplacé par Ander Herrera (58e).

Lingard 3/5 : Précieux au pressing, et de plus en plus à l’initiative de la construction. Sa fin de saison est très intéressante, reste à voir s’il parviendra à rester régulier (et peut-être décisif ?) jusqu’au bout.

Mata 2/5 : Son plus gros point fort reste sa conservation de balle. Sinon, il est plus ou moins capable de créer de bons décalages et de construire le jeu, mais uniquement dans les 30 mètres de l’adversaire. Le reste du temps, on ne le voit pas. Du coup, on l’a peu vu, étant donné que l’adversaire a beaucoup eu la balle.

Martial 4/5 : Toujours aussi brillant. Toto ne veut pas voir Payet lui passer devant à l’Euro, et il a tout le soutien de la Raide et Vile. Buteur, moteur, enchanteur, et ma sœur, elle bat le beurre. Je ne vous ai pas dit ? J’ai postulé chez So Foot, rubrique jeu de mots nuls à braire.

Rashford 3/5 : Sa vitesse a encore fait très mal. Il a aussi cherché à combiner avec tout le panache de sa jeunesse (cliché-footbalistico-journalisitque, So Foot, me voilà !), à l’image de sa talonnade pour Fosu-Mensah sur le but. Le talent, messieurs-dames.

SUBSTITUTES (not a Vikash Dhorasoo joint)

Fosu-Mensah 4/5 : Entrée brillante du jeune, qui non content d’offrir le but à Martial, a occupé ensuite le poste de latéral, puis de défenseur central, de manière étonnamment rassurante. Au vu de ses interventions de très grande classe à des moments critiques, on lui souhaite la bienvenue chez les grands, en espérant qu’il s’y plaira.

Ander Herrera 3/5 : Sans être particulièrement brillant (oui, il ne jouait encore pas à son poste), il a apporté une énergie salvatrice à la récupération, là où Carrick commençait à toussoter et à tirer la langue.

Valencia NN : Leighton Banes a demandé à sortir quand il est entré.

La prochaine étape de notre périple se passera à Londres, où nous lutterons âprement au service secret de sa majesté Tonton, afin d’éviter à nos académiciens les plus dépressifs de devoir passer au lithium et aux électrochocs : nous allons tenter d’empêcher Tottenham de se mêler plus longtemps à la course au titre.

Bisous inferanaux mes tourtereaux.

Bobby Carlton.

1 thought on “Manchester United-Everton (1-0) : LA Raide et Vile Academy livre ses notes.

  1. J’ai hâte de lire la prochaine acad’ sur le match de Tottenham afin de vomir sur (les choix de) Van Gaal.

    Sinon, cette victoire laisse espérer un petit coin de ciel bleu et quelques notes de musique pompeuse pour les mardi soirs de la saison prochaine.

    Oh wait…

    Je voulais dire les jeudis soir.

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