Swansea – Liverpool (1-2) la Reds Academy livre ses notes

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Un épisode chaud et humide

La nuit précédente avait été chaude. De lourds nuages noirs s’étaient accumulés au dessus de Swansea, une ville moche et sans importance, comme toutes les villes galloises. L’entassement des cumulus rendait le ciel noir comme la peau de Sadio Mané et les éclairs de la nuit étaient semblables à des rires machiavéliques.

Le vent s’est soudain mis à souffler et vrombir, les arbres se sont pliés et l’air s’est chargée de l’odeur des odeurs des abysses, là où les poissons baisent tous en même temps. Les habitants ont fermé les volets. Ils s’attendaient au pire et n’ont pas été déçus.

Ils y ont pourtant mis du cœur au début les Gallois. Face aux éléments, on se sent tout petit, comme une coquille de noix dans le courant d’un fleuve. Mais renoncer sans combattre ne fait pas partie de leur culture. Alors ils ont couru vers la défaite, comme on rentre du Macumba à 5h du matin, la voiture à 180 km/h sur une départementale avant d’embrasser un platane de tout son corps.

Le déluge tant attendu est arrivé vers 13h30, heure pas locale. Tout d’abord les digues ont tenu. A 13h38, Neath Abbey, le Roi de Fer, résiste au raz de marée venue du large. On croit alors que la ville tiendra sur ce court avantage. Un 1-0 des familles, made in Serie A.
Mais la pluie ne s’est pas arrêtée, s’immisçant partout, dans chaque nano-millimètre que l’on aurait oublié de boucher au papier journal.

Inéluctablement, l’eau ocre de la mer a fini par monter. Monter. Beaucoup. Les maisons les plus anciennes ont tenu le plus longtemps mais les quartiers pauvres et ses maisons en briques bon marché n’ont pas résisté longtemps. Les habitants qui le pouvaient se sont d’abord réfugiés au premier étage pour ceux qui en avait un, avant de se résoudre à monter sur les toits. Les hélicoptères de sauvetage ont sillonné le ciel avec courage, avec juste l’espoir de sauver ce qui pouvait l’être.

Les pillards ont envahi la ville. La bande à Borja cherchait la baston mais dans l’immensité aqueuse, ses coups ont manqué la cible. Privé de l’apesanteur terrestre, Swansea sent l’eau venir lui chatouiller le menton au fil que les minutes passent. Le menton, puis les lèvres et enfin le nez. Il faudrait tenir jusqu’au lever du jour, mais le terme de la nuit est encore loin.
Soudain, la puissance du vent qui fouettait Singleton Park baissa. Les démunis qui s’étaient réfugiés au Liberty Stadium regardèrent le ciel avec espoir. On crut même voir le soleil percer prématurément la nuit. Quelle naïveté.

L’œil de l’ouragan Firmino, de la même puissance que Katrina qui a anéanti la Nouvelle-Orléans en 2005, n’avait pas encore atteint la ville.

Quand il toucha la côte, les populations étaient déjà parties. Réfugiées dans les villes du centre du pays, encombrant les routes et empêchant les secours d’arriver sur place.

Firmino fut sans pitié. Il écrasa sur son passage les édifices côtiers de la ville abandonnée. Mais au centre ville on y croyait encore. Les  plus irréductibles pensaient pouvoir tenir dans leur t-shirts blancs immenculés. Les secours finiraient bien par arriver avant la levée du jour !
Les Gallois voulaient tenir coûte que coûte. Les voisins anglais avaient les moyens et les structures pour les aider à se relever de la catastrophe. Ils pouvaient les sauver, rien qu’en déployant leur armée. A quelques minutes du désastre finale, les autorités galloises tentaient de joindre celui qui, d’un seul geste, pouvait déclencher le plus grand plan de sauvetage jamais organisé. Il n’était pas si difficile de montrer un peu d’humanité et de solidarité face aux éléments déchaînés.

Mais dans son salon, au cœur de la nuit, le visage seulement éclairé par sa télévision, le président Milner regarda son téléphone sonner, posa son doigt sur le point rouge de son écran tactique et le fit glisser sur la gauche. Sans empathie, ni regret.

Il se mit à réfléchir un instant, se mettant à rêver que Firmino prenait la route du nord. Il imagina que l’ouragan frappait Manchester avec une violence inouïe. Il se mata finalement un petit porno et fila rejoindre sa femme au lit.

1-0 (8è) Leroy Fer
1-1 (54è) Roberto Firmino
1-2 (84è) James Milner, sur penalty

 

I know what you did last summer
I know what you did last summer

 

The Local Heroes

Karius (1/5) : Mignolesque au pied et ridicule dans le jeu aérien. Pour son premier gros test, Loris s’est pris les pieds dans les poils des moutons gallois. Si van den Hoorn lui fait payer le note à la dernière seconde, on réclamait déjà le retour de notre panda Belge.

Clyne (4/5) : Je le note encore dans les arrières mais il joue plus haut que les milieux. Le Speedboat de Stockwell a giclé son écume sur la face de Naughton comme Peter North sa semence sur le visage d’une jeune intrépide.

Lovren (2/5) : A pris l’eau.

Matip (2/5) : Redouble son CAP plomberie.

Milner (2 puis 5/5) : Transparent comme de l’eau de roche avant de jaillir dans la dernière demi-heure à un niveau plus haut que tous les geysers du monde. Vif, intelligent et confiant, c’est bien lui le vrai leader de l’équipe.

Henderson (3/5) : Il a croisé le Fer et a fini par rouiller, avec pas mal de déchet technique. Il a le mérite d’offrir l’égalisation à Firmino et de bien mieux finir, comme toute l’équipe.

Wijnaldum (3/5) : Embourbé dans le polder gallois comme un pilier de bar sur le troisième tabouret en partant de la tireuse. Il n’a pas réussi à faire péter les digues par manque de chance ou de précision. C’était un peu en dessous de la ligne de flottaison par rapport à ce qu’on attendait.

Lallanouille, blessé puis remplacé par Sturridge (2/5) : Pas vraiment convaincant ni assez vif pour faire la différence. Il n’est toutefois pas seul responsable car il n’a pas toujours été bien servi.

Coutinho (3/5) : Des contrôles de génie et quelques passes ratées. Notre phare dans la nuit a souvent manqué la marée. Perdu dans le sable, se sentant coupable, dans les herbes hautes, c’est sur que tout est de sa faute.

Mané (4/5) : L’anguille du Sénégal a échappé à la nasse galloise. Pas décisif, mais ô combien usant, comme les vagues venant sans cesse sculpter les falaises d’Etretat.

Firmino (jenesaispas/5) : Franchement pas terrible. J’en aurais presque envie de dire du mal de lui mais son talent est trop grand. En deux actions – un but marqué et un penalty obtenu intelligemment – c’est bien lui qui fait encore la différence aujourd’hui.

Les remplaçants outre Sturridge : Origi n’a pas été inspiré pendant ses 5 minutes de jeu, contrairement à Can, efficace et impliqué.

 

Just Wide

5 thoughts on “Swansea – Liverpool (1-2) la Reds Academy livre ses notes

  1. Moi je veux bien que Lovren soit remis, mais je preferais Ragnarok.

    Sinon, dire que j’avais des doutes sur la rapidite d’integration de Sane (pas sur ses qualites), fichtre qu’il est enthousiasmant.

    Par contre la blessure de Lallana, ca a l’air plutot chiant au niveau de la duree d’indispo.

    1. Mama se traine en U23 désormais, mais avec le sourire. Il doit « retrouver le rythme ». Il doit surtout rouler avec son Hummer sur les pieds de Klavan et Lovren s’il espère rejouer rapidement.

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