Orlando – Montréal (1-3) : L’Impact Académie livre ses notes

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Nin-Nani, nin-nin-nin.

Belle victoire dans une ville que le patron, un certain Bazounga, avait intelligemment appelée… le Orlando’s.

Se reposer sur ses acquis, ce n’est jamais une bonne idée. Que l’on soit joueur de football à Orlando, à Montréal, ou docteur ès-lois du jeu, il faut constamment se remettre en question.

L’Impact ne l’a pas fait à Houston et s’en est mordu le bout du zob (en se faisant retirer des côtes, j’ai entendu ça chez Doc et Difool). Orlando ne le fait pas depuis trois matches (+ 12 mois) et se prend pilule sur pilule. Dom Dwyer ne le fait plus depuis belle lurette et reste, donc, un immense sac à merde.

Bref, la vie est un éternel recommencement, une constante construction. Et, comme vous, telle la Sagrada Familia, elle ne ressemble à rien et, pour les moins chanceux, n’est jamais vraiment finie. Pour les bienheureux, elle est belle et bien finie. Mais à la pisse.

…dans la gueule de Dom Dwyer

Personne dans le monde ne marche du même pas. Et comme la Terre est ronde (source ?), parfois on se rencontre, ou pas. Mais souvent plus qu’on ne le souhaiterait, quand même. C’est le cas de l’Impact et de Dom Dwyer. Mais qui est-ce ? Petit bonhomme, c’est pas Zizou. S’il devait emprunter au registre d’un footballeur de grande renommée, ça serait sûrement à Sergio Ramos. Et le ballon n’intervient que très peu dans cette équation. Il est l’élément central qui permet au second d’étancher sa soif de victoires. Il n’est que prétexte au premier pour étaler sa frustration, tenter d’extérioriser un malaise intérieur, allant du sentiment d’infériorité à la pression du quotidien dans un monde globalisé et déshumanisé.

Avec ce plan en béton cathartique, le petit buteur au – reconnaissons-le – petit talent de footballeur, s’est taillé une jolie petite carrière en MLS après avoir été refoulé chez les Britons. Un beau paquet de buts, quelques trophées et un plaisir tout particulier à faire le cul de l’Impact, ajoutant samedi une dixième saillie à son total. Mais l’attaquant n’exorcise pas ses démons en plantant des pions. Ce sont ces derniers qui prennent possession de cette enveloppe physique de petit CRS courroucé pendant 90 minutes, une fois par semaine.

De Kansas City à Orlando, Dominic, nic, nic…

100 % enculé

Point de Docteur Dom et Mister Dwyer ici. Le personnage est alors à 100 % un enculé. Dès les premières minutes, il vient caresser les côtes des défenseurs, grimper de ses petits petons cramponnés sur ceux de l’adversaire, dans un bal où enfant et adulte dansent ensemble. À le surveiller comme le lait sur le feu, on cède au syndrome de Stockholm. Notre pire ennemi devient un complice, partenaire d’une valse diabolique qui entraîne irrémédiablement vers l’épuisement. Corps douloureux, mais surtout cerveau meurtri par les noms de jolis oiseaux susurrés à l’oreille.

Perte du sens commun, oubli des règles, de la morale. Envie de meurtre, d’actes de barbarie. Ciel sombre, horizon vertical. On en viendrait presque à se dire : « Qu’à cela ne tienne… Qu’il reparte avec ses buts et ses trois points, que mon cauchemar s’arrête. » Car l’amer enlaidi par la fessée sportive ne mettra un terme à ses exactions qu’après s’en être lavé, tel le pointeur sournois. L’arrière-train rougit par les deux buts d’un autre meilleur pointeur – au sens ici québécois du terme -, Nacho Piatti (10 buts au total contre Orlando), l’indigne indigné se devait de parachever son oeuvre d’une autre rougeur, celle-ci jugale.

Dermatoglyphes et Dix de der

Il fut récompensé de son labeur par son otage du jour, Zak Diallo, dont les dermatoglyphes creusent maintenant le teint hâlé du buteur. Le défenseur montréalais paiera son geste auprès de la Ligue, comme il se doit, déjà tout excusé pour ses futures absences, au grand dam de Samuel Piette. Mais quand, à l’issue de la rencontre, la fourmi atomique version low-cost – le cafard narcissique – revient dire des mots doux aux oreilles d’un de nos joueurs dont nous tairons le nom, on regrette que Diallo ne lui ait finalement pas cassé la bouche.

La maxime de cette histoire revient au dernier agressé sus-non-nommé de la journée qui, d’un bien senti « va te faire enculer » hors champ, invitait l’affreux Jojo à fêter la défaite d’une douloureuse sodomie. Une manière de dire à celui qui pointe à la face de quiconque ne portant pas tunique son index provocateur : « Mets-toi l’doigt ailleurs, Dom. »

Fais Orlandodo.

La sortie mensuelle de l’hôpital de jour

Étranges souvenirs par cette nerveuse nuit à la Grande Ville. Montréal réchauffe son coeur et ses petites fesses endolories par la bise. Un an après ? Deux ? Je retourne au Frappé mater la game. Ça fait l’effet d’une vie entière, ou au moins d’une Grande Époque. Le genre de point culminant qui ne revient jamais.

En 2016, ce rade constituait un espace-temps tout à fait particulier où se trouver. Peut-être que ça signifiait quelque chose. Peut-être pas, à longue échéance… Mais aucune explication, aucun mélange de mots, de musique ou de souvenirs ne peut restituer le sens qu’on avait de se savoir là et vivant dans ce coin du temps et de l’univers. Quel qu’en ait été le sens… Il y a une certaine beauté romantique à pousser les portes de ce bouge du centre-ville, véritable caisson d’expérience sensitive au milieu des troquets pour hipsters en mal de senstations fortes. Ailleurs, la picole est responsable. Ici, elle est salvatrice. Sous les effluves de bière tiède, dans la moiteur ambiante, sous les cliquetis stridents des machines à sous, si le football se veut populaire, il a désespérément besoin de ce genre de lieu. Il exige aussi la faune qui s’y presse.

Complètement Frappé

Mais nom d’une bite sans burnes ! Y’a-t-il un prêtre dans cette taverne ? Seigneur dieu, dans quel pétrin nous as-tu fourrés ? Si la victoire de l’Impact fut un doux présent, point d’orgue d’une partie somme toute agréable, il est fort possible que le Frappé soit construit sur un ancien cimetière indien, lieu sacré d’une tribu qui vénère la Sainte Cyrrhose à des degrés inégalés. Vous l’aurez compris, on a évidemment trop bu, Picolotron aidant. Et dans ce genre de moment mystique, chacun dealant à sa facon avec les brumes tenaces de la sangria, j’ai personnellement choisi d’être profondément emmerdé par tout ce cirque. Pas de méprise, c’est ma faute. Je suis un pisse-froid, un naze mineur à l’humeur massacrante.

J’adopte ici une attitude arrogante qui tient la plupart des crétins à bonne distance mais hé, que voulez-vous, le supportérisme du nombril, les gueulards vains et inutiles, les experts bouffis de satisfaction, généralement confits dans un marais de médiocrité stagnante, tous ces gens me les brisent. Tout comme les petits connards prétentieux de ma trempe, d’ailleurs.

Hors-jeu ? Hors service

En somme, faut plus me laisser mater les matches dans les bars, ça me rend con. Mais arrêtez d’essayer de comprendre la règle du hors-jeu, c’était drôle car pathétique, c’est juste désormais source d’empoisonnement. La phrase est tombée sur le deuxième but de l’Impact (je sais pas, je sais plus) et on l’a retrouvée sur les réseaux, pendant le match du Toronto FC, le lendemain :

« Le défenseur fait action de jeu DONC, pas hors-jeu. »

Random twitto, mars 2019.

C’est mignon comme tout, l’ami, et ton interprétation tout à fait typique de ces imbéciles à qui l’on doit la pourriture sèche de ce sport. En balançant au calme ce genre de connerie, tu m’invites dans ton coin et, une fois que j’y serai, fais-moi penser premièrement à te refaire le portrait et éparpiller tes ratiches sur le Boulevard Saint-Laurent et, deuxièmement, à te carrer le bouquin des règles du soccer (la version d’après 2004, on n’est pas des chiens) bien profond dans l’intestin grêle. Il me semble que le rôle, le devoir, l’obligation et, en effet, le seul choix du supporter, aujourd’hui, est de connaître cette putain de règle du hors-jeu, aussi honorablement et avec autant de panache que possible.

Évidemment, c’est pas simple. Rien n’est simple en ce bas monde. Mais ne profitez pas du sport pour étaler votre paresse. Le foot est un hobbie basique pratiqué par de parfaits crétins, certes. Y’a une règle qui nécessite de se creuser un peu les méninges, ne refusons pas le défi qui s’offre à nous. Ne soyez pas l’individu qui fuit la responsabilité, n’a pas le courage, le temps, de se remettre en question. Aussi laisserons- nous le lecteur répondre à cette question : qui est le plus heureux, l’homme qui aura bravé la tempête de la vie et vécu loin de ses petites certitudes étriquées, ou celui qui sera resté en sécurité sur la berge et se sera contenté d’exister ? Une bonne fois pour toute, c’est pour vous que je fais ça, ce n’est pas pour moi.

Petit bonus : Y’A JAMAIS HORS-JEU SUR UNE RENTRÉE DE TOUCHE.

Voilà. En gros, fiez-vous à votre instinct. Matez des matches, beaucoup, d’ici ou d’ailleurs. Il y a du bon à être cet éternel fouineur insatisfait, un fauteur de troubles inconscient. Attisons la tension entre ces deux extrêmes, idéalisme tapageur d’une part, hantise de l’échec imminent de l’autre, pour continuer à se pousser en avant, dans cette longue et absurde odyssée vers la connaissance.

Et, accessoirement, faites pas chier.

Evan Bush (3/5) : Toujours pas de clean sheet. Toujours zéro sérénité dans ses cages, même s’il est constamment en poker face pour avoir l’air d’un vétéran du Vietnam, mais toujours presque rien à redire de sa performance. S’il y en a bien un qui est régulier dans ce début de saison, c’est lui. Il n’en oublie même pas de nous balancer un dégagement directement en touche, pour remplir le cahier des charges. Costaud.

Bacary Sagna (3/5) : Défensivement un peu en galère face à Nani, jusqu’à ce qu’il comprenne que le Portugais marchait. L’a rapidement éteint avant d’effectuer quelques montées intelligentes, puis de se concentrer sur la fermeture de son côté en seconde période.

Victor Cabrera (2/5) : C’est assez miraculeux si on n’a pas encaissé de but dans ce match quand l’Argentin était là. Comprendre par là que les attaquants d’Orlando ont été nuls à chier. Victor nous a sorti un salmigondis d’interventions défensives flinguées, de la perte de balle de paraplégique, à l’ouverture de fion façon Rocco (face à Nani), en passant par le duel de la tête perdu contre un mec d’un mètre douze. On passe sur les habituels tacles à la Ciman, pour lui accorder un gentil 2 récompensant le clean sheet jusqu’à sa sortie (pour Choinière) à la 83e. 

Zakaria Diallo (2/5) : Baladé par Dwyer une bonne partie de la première période, y’a pourtant environ 1,5 m entre les deux joueurs. Pas trop embêté en seconde période, il aurait même pu claquer son but presque tout fait. Puis, alors qu’on pensait vraiment qu’il avait mis le sosie bronzé de Mathieu Valbuena dans sa poche… Patatras, Dwyer l’a fait expulser dans les arrêts de jeu. Respect éternel pour la mandale, mais c’est con quand même Zak.

Daniel Lovitz (2/5) : Le moins bon joueur de ces trois premiers matches à mes yeux. Passons directement sur son impact offensif, inexistant – heureusement que Piatti sait se démerder tout seul -, pour aborder brièvement son après-midi que n’aurait pas renié un touriste allemand à DisneyWorld. Car quand tous tes coéquipiers, ou presque, se mettent minables sur le terrain, ça se voit un peu quand il y en a un soit qui branle rien, soit qui branle dans le manche.

Samuel Piette (4/5) : À contre-temps un petit quart d’heure, avant de rentrer dans le bon trou et de littéralement pisser sur Orlando. Relances, interceptions, tacles, ouverture lumineuse de 50 mètres… J’en ai rêvé si fort que mes slips s’en souviennent. Quant à ceux de Sam, ils sont toujours parfaitement cousus à son chandail, y’a rien qui bouge.

Michael Azira (3/5) : Toujours un peu au four et au moulin. D’ailleurs, faudrait penser à pas se dire, « c’est bon, Michel est là, pas besoin de couvrir ». Bah si, il a autre chose à foutre que de défendre à votre place les copains. Il se transforme en un Black Samuel Piette petit à petit, bouffant ses adversaires, récupérant moult ballons, de plus en plus haut sur le terrain au fil du match. D’ailleurs, c’est lui qui gratte la balle du troisième. Il loupe le 4 d’un poil de zob à cause d’une transversale dé-gueu-lasse, quasi passe décisive de la réduction du score.

Saphir Taïder (3/5) : Plus les matches avancent, plus l’Algérien se cantonne à un rôle offensif. En Floride, c’est une passe dé, une lourde qui aurait bien pu finir au fond, une circulation de balle intelligente et parfois déroutante pour l’adversaire… Mais il est souvent trop facile, un peu nonchalant, c’est son style, sauf quand ça se traduit par des dribbles à la con, surtout dans sa moitié de terrain. À gommer, mais ce gros 3 compense le petit de la semaine dernière.

Orji Okwonkwo (3/5) : Sans doute le premier match référence pour Okwonkwo, qui porte particulièrement bien son prénom quand il s’enfile la plupart des défenseurs adverses. Un but super propre, la possibilité d’en mettre deux autres, de nombreuses courses pour libérer ses partenaires… Une belle revanche après sa sortie à la mi-temps à Houston. Remplacé par Novillo (74e).

Ignacio Piatti (4/5) : Aaaah Nacho, Nacho… PornHub vient d’annoncer la création de super serveurs sous le désert de l’Arizona, afin que le site supporte les nombreuses preuves d’amour de l’Argentin aux joueurs de la MLS. Deux buts, donc, pour Nacho. Un facile dans un but vide offert par Urruti. Un second servi sur un plateau par Novillo, où Piatti se permet de coller un Mickey sur Kljestan avant de marquer une main dans le slip. Que hombre.

Maximiliano Urruti (3/5) : Un pressing plus que décisif pendant le premier quart d’heure, provoquant pertes de balle et profitant des cadeaux de Disney. Dommage qu’on ne se serve pas plus de lui comme point d’appui, même quand il s’agirait seulement d’envoyer un parpaing devant. Manque toujours de présence dans la surface, même si elle fut quelque peu compensé samedi par celle d’Orji. Remplacé par Raitala (76e).

Substituts

Harry Novillo (non noté, 74e) : Un petit quart et quelques belles promesses, notamment sur sa passe dé à Piatti.

Jukka Raitala (non noté, 76e) : Rentré pour remonter d’un cran Lovitz, afin que ce dernier évite de faire trop de conneries. Mais chut, c’est un secret.

Mathieu Choinière (non noté, 83e) : Bonsoir.

L’avis de Tony

Trois points, trois buts et trois changements à Orlando : fête du slip chez Tony.

Car il est important de laisser s’exprimer les talents émergeants, cette chronique est destinée à accueillir des chefs d’oeuvre dans un style allant du merdico-cubique au débilo-gribouillage abstrait.

Aujourd’hui, un humour ludique et pédagogique détonnant du cul. ‘Scuse-nous Pierre ! 

C’est tout pour cette semaine et cette belle victoire de l’Impact de Montréal. On se retrouve avec ce très cher Kurtis à Kansas City, face au Sporting, et ça sera un autre paire de gros manches.

Ah ouais, dernier truc. Aide Mauricio à vendre son cul et retweete en masse le message de l’Impact de Montréal ci-dessous. Merci.

Retrouve Horsjeu sur les rézosocio, mais également ses fidèles sbires Kurtis Larsouille, aussi rédacteur de la Canuck Academy à ses heures perdues, et Mauricio Vincello

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2 thoughts on “Orlando – Montréal (1-3) : L’Impact Académie livre ses notes

  1. comment dit-on Pipolito en Québécois ? Faudrait qu’on se fasse rencontrer les nôtres et les vôtres voir qui gagne ce non-duel de foot

  2. Alors premièrement : Je ne pensais pas qu’il y avait tant de choses à écrire sur un match de foot… canadien. Je suis agréablement surpris, j’avoue.

    Deuxièmement : merci pour avoir retrouvé Bacary Sagna… Depuis le temps que je le cherchais..

    Et de trois, outre la bonne acad’ que je tiens à féliciter : comment voulez-vous lire cette phrase sans avoir l’accent quebecquois dans la tête ? Je vous laisse en juger…

    « Mais nom d’une bite sans burnes ! Y’a-t-il un prêtre dans cette taverne ? Seigneur dieu, dans quel pétrin nous as-tu fourrés ? Si la victoire de l’Impact fut un doux présent, point d’orgue d’une partie somme toute agréable, il est fort possible que le Frappé soit construit sur un ancien cimetière indien, lieu sacré d’une tribu qui vénère la Sainte Cyrrhose à des degrés inégalés. Vous l’aurez compris, on a évidemment trop bu, Picolotron aidant. »

    C’est fou…

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