Slovaquie – Allemagne (0-3) : La Haluski akadémie vous laisse ici.

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Ils ont pris l’eau (qui reste plus chère que la bière, rappelons-le).

Ahoj, célestes et fins esprits !

La Slovaquie est cette belle femme qui part trop tôt de la soirée, sans avoir attiré l’attention, laissant toute la lumière des lustres à une rivale fardée, lancée elle en plein discours germanophile. Cette dernière est celle que tous les hommes adulent par-delà les frontières pour ses appas somme toute peu singuliers. La Repre, triste et délaissée, est ce cœur à prendre déçu qui illumine ponctuellement les salons sans jamais en obtenir de faveurs définitives. Aussi, elle rentre chez elle éplorée, fait allumer toutes les lumières, et déambule ainsi dans une triste solitude, au beau milieu de ce muet firmament factice. Plus tard, lorsque la nuit est bien avancée, elle se réveille en sursaut, encore toute habillée, la gorge serrée après un rêve brumeux et humide. Puis elle erre candélabre à la main dans sa demeure trop grande, âme en peine cherchant en son propre sein le remède à toutes ces déceptions que lui impose un au-dehors bien trop hostile, oppresseur et ingrat, en vain.

Sa rivale, forte d’une domination sans partage sur le cœur fragile des hommes, s’enivre de joie et de buts en l’absence de toute résistance. Petits nobles arrivés, gourgandins au crâne vide, courtisans fardés et godelureaux priapiques lui content fleurette, tandis que ses rivales s’étranglent de haine à la vision de ses atours somptueux.

Afin de contrer cette frivole ennemie, Pan Kozac a entériné une tactique venue de l’Est. Ou plutôt, il a exhumé un programme ancestral appelé « la Frileuse » par les connaisseurs, un programme consistant à placer autour de ses maigres individualités offensives, de lourds titans voués corps et âme à se partager le sale boulot en chargeant tous à l’unisson leurs adversaires terrifiés.


ZAPAS

…et le moins que l’on puisse dire, c’est que le plan en question a rapidement montré ses limites, puisque la réussite était du côté de la femelle paon qui nous faisait face. La roue du destin, par l’odeur alléchée, a tourné en sa faveur dès la 8e minute, plaçant le pied de Skriniar sur la trajectoire d’une reprise autoritaire que Boateng supervisait à la faveur d’une fort peu judicieuse chandelle défensive dans l’axe 1-0 (8e).

Reprise Boateng

Défense de fer, acte 1 : La remontée fantastique.

Le drame de toute notre belle nation ne devait pas en rester là, puisque quelques instants plus tard, un immonde traître chauve se livrait à la basse besogne la plus sauvage et la plus méprisable de l’histoire de la Repre, en déséquilibrant fort peu habilement un Allemand dans la surface. Le contact, aussi justifié qu’un foie de veau dans une réunion L214, était bien évidemment sanctionné du coup de pied de réparation qui s’imposait, tandis que l’imposteur à la solde des Teutons était averti comme il se devait, en attendant de découvrir le juste châtiment qui l’attendait une fois de retour à Bratislava. Mais c’était sans compter sur la nonchalance d’un tireur aux yeux fous, dont le traumatisme s’est certainement encore accentué puisqu’il a décidé de faire offrande du ballon aux mains chastes de Pan Kozacik, qui ne se sont pas faites prier pour détourner le mou tir.

Arrêt Kozacik

Matus aux doigts d’or recevant une offrande d’une goule mineure germano-londonienne.

La suite ne donna pas de grandes choses étant donné le peu d’espaces disponibles pour qu’Hamsik et Weiss puissent s’exprimer. Il serait toutefois ingrat de ne pas mentionner une belle action, qui a vu Manuel Neuer gâcher une nouvelle fois les velléités conquérantes de nos fiers représentants, puisqu’il s’est même octroyé une fort belle Raie à cette occasion. Comme quoi si nous n’avons pas remporté l’Euro, au moins aurons nous fait briller ses gardiens.

Ceci avait lieu quelques instant à peine avant que Julian Draxler décide subitement de se moquer de Pan Kucka, en lui assénant un dribble qui laissait sa crête figée sur place. L’espace ainsi dégagé, le vil Germain n’avait plus qu’à appliquer la sempiternelle passe au premier poteau qui suffisait à Mario Gomez pour coiffer cette rencontre du couvre-chef de l’humiliation suprême : oui, la Repre est repartie chez elle en encaissant un but de Mario Gomez. 2-0 (42e).

Moquerie Draxler

Déguisé en poteau, le Mario Gomez est redoutable.

La deuxième mi-temps ne vaut pas vraiment la peine d’être racontée, elle qui fut avare en occasions. À peine pouvons nous mentionner les quelques frappes rocambolesques que l’ont vit Hamsik ou Kucka tenter, et qui finirent bien souvent dans les bras de Neuer et/ou d’un spectateur de 3e catégorie. L’on peut tout de même s’infliger ce dernier but allemand, signe indubitable que la Repre avait cessé de jouer bien avant le coup de sifflet final, ou du moins que sa défense était plus préoccupée par le bouclage de ses valises que par le marquage :

But Draxler

Défense de fer, acte 2 : isoler un joueur (en l’ignorant)


POTZNAMKY

Pan Kozacik a bien tenu, et même s’il a cédé trois fois sous les coups de boutoirs de l’usurpatrice, ses exploits à répétition lui valent bien 4/5.

Pan Pekarik a été aux abonnés absents, ce qui nous laisse croire qu’il ne réussit qu’un match sur trois, et que ce seul match réussi a eu lieu contre une des pires équipes du tournoi. En conséquence, il se verra affubler, pour l’ensemble de son œuvre, de la note de 2/5.

Pan Skrtel a trahi, a abandonné, a lâchement lâché ses partenaires et compatriotes. Fourvoyé par le démon, il s’est laissé dominer tel l’immense pleutre qu’il est par d’impétueux Teutons, qui ne se sont pas priés pour entrer dans les espaces qu’il a laissés sans s’essuyer les pieds. Qu’il ne conteste pas son 1/5.

Pan Durica restera dans les esprits chagrins repensant à cette élimination comme l’homme qui s’est fait passer devant par Mario Gomez. Peu de choses le rattrapent de la note de 1/5.

Pan Gyomber était inconnu ou cantonné au banc pour l’instant, sa sortie n’a pas déçu ! Il y retournera vite fait, sauf s’il veut encore écoper de 1/5.

Pan Skriniar jouait à un poste semble-t-il créé pour lui : libéro inoffensif. 1/5.

Pan Hamsik s’est démultiplié une dernière fois avant de marcher au rythme de l’hymne des héros incompris : je n’en ai plus rien à foutre, lalalala. 3/5

Pan Hrosovsky a fait montre d’une belle abnégation dans le n’importe quoi, et s’est en plus de cela singularisé par un manque d’activité flagrant. Lui au moins ne pouvait pas se plaindre de ne pas jouer à son poste, c’est pourquoi il est marqué lui aussi du sceau de la honte : 1/5.

Pan Weiss est resté sur le terrain le temps d’une seule période. Le temps pour lui de ne pas attirer notre attention, sauf au moment de le noter : 1/5.

Pan Kucka n’était pas à son poste, et a subi l’humiliation de Draxler dans son couloir droit sur le second but germain, mais il a démontré une forte volonté de marquer ensuite. Pour sa belle abnégation, qu’il soit remercié à hauteur de 3/5.

Pan Duris ne vaut rien depuis le début, et n’a pas prouvé autre chose sur ce match. Même s’il en avait eu l’occasion, le doute est permis quant à sa capacité à dépasser 1/5.

REMPLAÇANTSKY

Pan Gregus, pan Sestak et pan Salata sont entrés afin de tout améliorer, ce qui n’a pas tout à fait eu l’effet escompté. En conséquence, qu’ils prennent comme une touche de saine mansuétude le fait que nous ne les notons pas.

En guise de conclusion pour ce match, qu’il me soit enfin permis d’emprunter à un illustre auteur de votre patrie, à vous, Français : « Ce n’est pas étonnant qu’ils nous aient battus, nous n’étions pas prêts ! » (Flaubert, Dictionnaire des Idées Reçues, entrée « Allemands »).

La Haluski Akadémie se retire ici, vous laissant profiter des dernières joutes de ce sympathique Euro. N’hésitez pas à venir nous rendre visite dans l’Est une fois toutes ces frivolités passées !

Zbohom.

Bratisla Toyboy.

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