Manchester City – Liverpool (98-97) : la Reds academy garde la tête haute

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Il est 6h30 quand j’écris ce papier. Je suis enfermé dans un bus avec une trentaine de scolaire, tous armés d’un sac pour vomir dans une main et d’un téléphone dans l’autre. La position est inconfortable mais pas autant que celle d’un dysentérique coincé dans un ascenseur. Ou que Solskjaer et son équipe de bras cassés. J’ai 30 pommes sous ma responsabilité avec la pression des parents qui ne veulent pas les récupérer en compote. Pourtant, j’ai la tête ailleurs. J’ai plutôt en tête ces 97 points qui auraient été suffisants pour nous sacrer champion du Royaume dans 98% des cas. Briser cette malédiction qui nous suit depuis la saison 89-90. De mon vivant donc, Liverpool n’a jamais été champion. Cette idée me sape le moral et savoir que Sacha va, dans les deux prochains virages, vomir son petit-déjeuner sur son ensemble du Barça ne me réjouit pas tant que cela.

Et pourtant. Doit-on être abattu quand son équipe va jouer une seconde finale de Ligue des champions consécutive (d’ailleurs, à ce propos, votre équipe est-elle en finale d’une coupe d’Europe ?) ? Peut-on tirer la tronche quand son portier, à l’issue de sa première saison termine avec le trophée de meilleur gardien (38 apparitions, 21 clean-sheet) ? Peut-on être déçu quand votre ailier devient le défenseur avec le plus de passes décisives (12 unités) ? Alexander-Arnold n’a que 20 ans et son vis-à-vis a quand à lui délivré 11 caviars. Andy Robertson a 3 poumons, des jambes de feu et 25 ans. Peut-on déprimer quand vos deux attaquants, Mané et Salah, terminent meilleurs buteurs avec 22 pions plantés chacun ? Peut-on grimacer quand votre défenseur central, après sa première saison complète, est élu meilleur joueur de la saison par les supporters et surtout par ses pairs ? Van Dijk est un monstre. Vous me direz que les distinctions individuelles ne valent pas grand chose au final. C’est vrai, l’armoire à trophées de Liverpool ne va pas s’agrandir. Mais combien d’équipe du championnat rêveraient d’avoir au moins un de ces gars là ? Pire, combien d’équipes du Top 6 souhaiteraient compter un de ces talents dans leur effectif ? Toutes, je pense.

Le Liverpool bashing a rythmé notre saison. « Tous, sauf Liverpool. » Beaucoup se sont rattachés à cette idée, jugeant qu’on serait imblairables une fois champion. Pas sûr qu’après tant d’années de disette on aurait crâné comme des jeunes princes. Surtout après une telle lutte contre City, à qui il faut rendre hommage pour leur consistance tout au long de la saison. Beaucoup ont rejoint les rangs des anti-Liverpool par jalousie peut-être, par envie de suivre le courant sûrement. Libre à eux de préférer un chauve à gilet qui a dépensé le PIB de Rwanda pour fonder un rouleau-compresseur sans surprise. Alors non, on ne va pas hâbler sur cette deuxième place et ce plus haut total de points pour un second. Mais, a contrario, on va fanfaronner sur une saison qui nous a fait vibrer comme le vibromasseur que ta mère cache au fond de son armoire. Des victoires à l’arrachée, des buts en pagaille, du spectacle à tous les étages, des secteurs de jeu renforcés et dominants et des émotions putain. Des cris de joie en sautant sur mon canapé. Madame qui râle parce que je beugle comme un sourd devant un match (mais qui, petit à petit, se rallie à ma cause). Des élèves bien obligés de la fermer quand son équipe en colle quatre à l’équipe qu’ils « supportent ». Des amis qui n’ont pas d’autre choix que de te féliciter après un tel parcours en championnat ou en Ligue des champions. Et des amateurs de football, heureux de voir Liverpool renaître de ses cendres et te dire : « Putain, vous aviez des Carroll, Downing, Spearing et encore d’innombrables autres pipes et voilà où vous en êtes. » Elle est là, la victoire.

Alors pour tout ça, merci les gars. Merci Alisson, Simon, Virgil, Dejan, Joseph, Alberto, Andrew, Joel, Trent, Georginio, James, Jordan, Adam, Alex, Fabinho, Naby, Curtis, Rafael, Isaac, Roberto, Mohamed, Sadio, Daniel, Divck, Xherdan, Rhian, Ben.

Et merci Jürgen.

We’ve conquered all Europe

We never gonna stop.

From Paris down to Turkey,

We’ve won the fucking lot.

Bob Paisley and Bill Shankly,

The Fields of Anfield Road,

We are loyal supporters,

And we come from Liverpool !

Allez, allez, allez…

Steve Macadam

3 thoughts on “Manchester City – Liverpool (98-97) : la Reds academy garde la tête haute

  1. Je prends la LDC cette année et la PL l’an prochain. Je suis pas difficile.

    Vous êtes beaux mon Stevie.

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