URSS – Égypte (3-1) – La Krasnaiya Akademiya n’en revient toujours pas

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Dansons tous la Dzioubida

Salut les kids,

Tout va beaucoup trop vite dans le fouteballe circusse. Sans que personne ne s’y soit attendu (moi le premier), la Sbornaïa a montré pour son Mondial le visage d’une équipe organisée, équilibrée et conquérante (ce qui était loin d’avoir transpiré de ces deux dernières années de mâches plus ou moins amicaux) et a fait naître les espoirs les plus fous chez tous les damnés de la terre et autres forçats de la faim. Après une mise en bouche durant laquelle les Saoudiens (DROITE) se sont étouffés sur nos amuse-gueules maison (j’ai nommé Golovine et Cherychev), la Sbornaïa avait rendez-vous ce mardi soir avec une autre équipe de touaregs du monde arabo-musulman, en l’occurrence l’Égypte de Momo Salah, le meilleur joueur du monde de l’année de la planète (accompagné de dix inconnus notoires).

Égypte. Terre de contrastes, qui a donné le jour à Dalida et à Nasser (non, pas notre Raïs à nous, l’autre), et à toute une flopée de pharaons, de ptolémétrucs et de cléomachinchouettesdecinqàsept. On dit que les grands Allemands sont autrichiens : les grand•e•s Égyptien•ne•s, elleux, sont donc grec•que•s. Mais ils nous cassent les pieds avec leurs hiéroglyphosates à la manque, et gnagnagna un art millénaire, et gnagnagna le canal de Suez, et gnagnagna des tombeaux gros comme une montagne… Merci de nous prendre de haut avec vos grands travaux, mais je ne vois pas ce qu’il y a de fantastique à faire crever des milliers de prolétaires sous-payés pour vos chantiers pharao titanesques, là où une dalle en pierre au-dessus d’un trou de 2 mètres aurait suffi à loger vos tyrans de droit divin enroulés dans du papier journal. Quant au canal, si y avait pas les Occidentaux pour le tenir, hein… Non, franchement, il s’agirait de grandir…

Et pour ce qui est de l’art, et bien je tenais à prouver que la grande nation russe n’est pas en reste, et comme c’est la mode sur Horsjeu.net en ce moment (maton, quel site ! (ou quelque chose comme ça)), j’ai moi aussi invité un illustrateur de talent pour m’aider à conter les exploits de nos camarades-joueurs bien-aimés, en la personne d’Ivan Bilibine, figure de proue de l’Art nouveau slave s’il en est (et ne me parlez pas de cet arriviste de Mucha qui a vendu son âme aux publicitaires de tous poils). Et y aura pas plein de fautes d’orthographe comme dans les dessins de David Smurge, là. Non mais.

 

Hokusai, mon cul.

 


LA RENCONTRE


 

Pour fermer leur clapet à tous les fanboys du paillasson préféré de Sergio R., Stan Tchertchessov nous ressort l’équipe gagnante du premier match, avec deux changements cependant : l’héroïque Denis Cherychev pour remplacer Alan Dzagoïev, forfait pour une dizaine de jours ; et le sympathique (non) Artyom Dziouba pour rouler façon T-34 sur la défense en papier mâché des Pharaons. Toujours pas de 1-2-3-4, donc. Mais je suis prêt à passer outre mes penchants spartakistes, si c’est pour gagner à la fin.

 

 

Et la Sbornaïa attaque cette partie aussi bien qu’elle avait fini la précédente, en imposant d’entrée sa présence physique et en occupant le camp adverse, façon Crimée, et en se battant sur tous les ballons. Sur une relance anodine de la défense, Golovine se fend ainsi d’un pressing de fou furieux dont il a le secret, ce qui lui permet de chiper le cuir dans les pieds d’un défenseur et d’armer la frappe, qui passe juste à côté. Passées ces dix premières minutes intenses, les islamistes Égyptiens mettent peu à peu leur jeu en place, et font montre par moments d’une belle maîtrise technique, comme sur la combinaison qui mène à une frappe dangereuse de Trezepagol au quart d’heure de jeu.

L’impact physique slave fait cependant très nettement la différence en contre. La simple présence du colosse Dziouba dans la surface suffit à faire brunir tous les slips en papyrus égyptiens au moindre ballon aérien. Et lorsque la patte soyeuse de Golovine est à l’origine du centre, c’est carrément un déluge digne de l’Ancien Testament qui se déverse dans les sous-vêtements adverses. Malgré cela, la partie perd du rythme en fin de mi-temps, et nous en restons là pour l’instant.

 

Artyom Dzyuba prend racine dans la surface adverse.

 

Il ne faut pas longtemps à Dziouba au retour des vestiaires pour placer ses gros coudes dans les maigres espoirs égyptiens : sur un centre de Golovine boxé en claquant des fesses par le gardien adverse, le ballon revient sur Zobnine qui tope sa frappe. Le ballon parvient mollement jusqu’à Fathi qui, sous la pression de l’haleine de vodka de Dziouba, apprécie mal le rebond et dévie tout aussi mollement du genou dans ses propres cages. 1-0, ça passe pour les Rouges, avec de la réussite. Malgré sa domination globale, la Russie affiche ses limites sur plusieurs centres dangereux, en plein dans une défense lourde et (Jean-Michel) apathique, qui manque de se faire surprendre à plusieurs reprises par la vivacité des métèq Égyptiens.

Les sueurs froides sont cependant de courte durée : à l’heure de jeu, sur un contre initié par Cherychev, Dziouba hérite du cuir, décale Samedov d’une chandelle, lequel temporise et profite du décalage créé par Fernandes. Le latéral feinte le crochet et centre en retrait pour Cherychev, qui conclut d’un plat du pied gôche sécurité, 2-0. Et bientôt 3-0 avec le combo contrôle poitrine-retournement-grand pont-frappe du droit de Dziouba, tout en souplesse sur ce coup malgré son physique de déménagement (oui oui, de déménagement).

Suite à ce but, les Rouges verrouillent la partie et se replient en bon ordre dans leurs 30 mètres pour subir pendant la dernière demi-heure les attaques solitaires du claudiquant Salah, qui finit par obtenir et transformer un anecdotique pénalty. 3-1, score final, la Sbornaïa est tout simplement QUALIFIÉE POUR LE TOUR SUIVANT, une première depuis 32 ans (pensez, la Terre n’avait à l’époque même pas encore l’insigne honneur d’être piétinée par les gros crampons d’Artyom Dziouba). Cette équipe semble tellement maîtriser son sujet pour le moment que l’on est tenté de se dire que tous les espoirs lui sont permis. Gagner sur un malentendu, ce serait pas la première fois que ça arrive en fouteballe. Prochaine étape : la première place du groupe, lundi prochain, face aux chiens de la casse uruguayens, et en prime un premier vrai test pour jauger Stan et son band.

 

Sa bite et son couteau entre les dents (quoique), la Sbornaïa est prête à déferler sur les huitièmes.

 


LE SOVIET-ÉQUIPE


 

Igor Akinfeïev (RAF/5) : Il va finir par nous choper un bore-out, ce vieil Igor. Et avec le gouvernement qu’on se trimballe (DROITE), c’est pas demain la veille qu’il pourra obtenir le statut de malade du travail.

Mario Fernandes (3+/5) : C’est qu’on serait presque tenté de le garder après la période d’essai.

Ilia Kutepov & Sergueï Ignachevitch (2/5) : Pas très sollicitée durant ces deux premiers mâches, la charnière centrale fut loin d’être souveraine dans sa surface face au déhanché du Prophète de la Mersey. Une faiblesse qui risque de devenir gênante lorsque l’on devra faire face à de vraies équipes.

Iouri Jirkov (2/5) : Moins en vue que son compère du côté droit, il a perdu une ou deux chevilles sur les dribbles de Mo Salace.

(Remplacé à la 86e par Fiodor Koudriachov, chauve)

Roman Zobnine (3-/5) : Toujours présent dans l’impact physique, il est à l’origine de l’ouverture du score, mais provoque aussi le pénalty en fin de mâche.

Iouri Gazinski (3/5) : La même, t’en fais pas.

Aleksandr Samedov (2+/5) : Du mieux par rapport au dernier mâche, mais ça casse pas non plus des briques cette affaire.

Denis Cherychev (3+/5) : Encore une fois décisif avec un troisième but dans la compétition, toujours prompt à la contre-attaque éclair.

(Remplacé à la 74e par Daler Kouziaïev, plus rougeaud que rouge)

Aleksandr Golovine (4/5) : Le petit Sibérien n’a pas fini de courir plus que les autres : Vladimir a ordonné qu’on lui greffe un cinquième poumon (prélevé sur le cadavre d’Alekseï Stakhanov).

 

L’ardent combattant Golovine montant au pressing sur le porteur de balle.

 

Artyom Dziouba (5/5) : L’ogre des contes (ceux que racontent les parents fainéants à leurs enfants gâtés pour les contraindre par la peur de la répression policière à aller se laver les dents avant de se coucher (DROITE)) a désormais un visage. Les Égyptiens en ont encore les jambes qui flagellent.

(Remplacé à la 79e par Fyodor Smolov, patibulaire)

Vive la révolution footballétarienne

Georges Trottais

4 thoughts on “URSS – Égypte (3-1) – La Krasnaiya Akademiya n’en revient toujours pas

  1. Quelle plume camarade, ça fait presque digérer la rouste que vous nous avez infligé.

  2. Zobnine, à une lettre près il était intronisé Editeur Honoris Causa à vie de Horsjeu(.net).

  3. DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS DOPÉS

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