En duplex depuis une habitation cossue d’une banlieue pavillonnaire américaine…

 

Ben. On me reconnait pas les gringos ? C’est moi ! C’est Tony. Tony Montaño ! Mais si, souvenez-vous il y a quatre ans : Le Brésil, le business, l’otage, Shakira, James, la DEA, les emmerdes. Ah ça vous a fait vibrer au moins autant que nos magnifiques Cafeteros à la Coupe du monde hein ?! Et pourtant quand les emmerdes sont tombées sur Tony, paf ! Plus personne. Pas un message adressé au site, pas un courrier. Rien. Il s’en souvient de tout ça Tony. Plus d’un an à vivre dans la jungle avec ce qu’avaient laissé traîner les farcs par-ci par-là. Vous m’avez pas envoyé une boîte de thon. Puta Escobar.

Et pourtant Tony il est de retour. Parce que la Colombie est de retour. Et qu’il doit vous en parler. Alors oui, Tony il vous fait peut-être marrer avec son petit bermuda, à cultiver ses petits geranios. Mais Tony c’est un battant. Il s’est fait gauler dans la jungle et pourtant aujourd’hui il est là, dans le Massachussets, protégé par la CIA sous un faux nom, joyeux mécène de Donald Trump, re-marié à une petite du coin. Tony il tombe pas. Tony, il meurt pas. Comme la Colombie.
Tony il rebondit. Comme les hanches de Shakira.

La Qualif’

Disons qu’on s’est fait peur. Infoutus d’embêter proprement le duo de tête, (Brésil et Uruguay), la Colombie a bataillé ferme avec l’Argentine, le Pérou, le Paraguay et le Chili pour les trois places restantes. Pas forcément mal partie (bon un 3-0 sec dans la gueule contre l’Uruguay dès la 2e journée puis une défaite à domicile contre l’Argentine, ça soigne pas la confiance ok), la bande à Radamel s’est faite peur en bout de course avec  un nul contre le Venezuela (c’est possible !), la même contre le Brésil et surtout une défaite à domicile contre le Paraguay pour s’offrir une puta de match couperet au Pérou.
Bon, le match nul arrangeant tout le monde, tout s’est « bien passé : 1-1 avec un golazo de James… Heureusement pour Ospina d’ailleurs, parce que se trouer avec une main molle comme il le fait en fin de match sur un coup-franc de Guerrero, aurait pu avoir des conséquences lourdes. Pour lui.
Enfin bref qualifiés direct, le principal est là. Depuis la préparation suit son cours comme toute préparacion qui se respecte : coups d’éclats en venant vous tabasser chez vous en mars les petits Français, histoire d’entretenir la confiance… Et des matchs nuls de chez nuls contre le Japon et l’Australie récemment (pour qu’on nous croie tout nul, c’est une tactique de mister José, mais chut c’est un secret).

 

Le Groupe H

C’est la même chose qu’il y a 4 ans puta madre !
Le Japon (19 juin, 14h) d’abord. On les craignait il y a quatre ans et finalement on les avait éparpillé façon pouzeul comme vous dîtes. Un peu comme Tony avec les flics du coin dans sa prime jeunesse ! Alors laisse-le te dire que cette année, il va même pas s’emmerder à les respecter : tres puntos.
Ensuite on a une équipe européenne toute pétée : la Pologne (24 juin, 20h) avec leur défenseur en chef qui vient de se péter. Ah c’est fragile une épaule Kamil. C’est fragile… Y a aussi un sous Ospina dans les buts. Il suffira de marquer plus de buts que Lewandowski : tres puntos.
Et enfin le Senégal (28 juin, 16h) qui remplace la Côte d’Ivoire d’il y a quatre ans. C’est comme la Pologne (enfin c’est pas pareil mais quand même), il faudra marquer plus de buts que Sadio Mané. Encore une mission pour El Tigre : tres puntos.

 

L’Hymne

La honte. Un fond vert dégueulasse, une chanson sponsorisée par notre équivalent du 20h de TF1. La putain de honte. Si c’est le fiston à Tony qui fait le gros dur en agitant un drapeau comme une majorette, on retrouve sa carcasse dès le lendemain dans le Rio Negro.

Les 23

Le ridicule ne s’arrête jamais. L’annonce des 23 aurait déjà été ringarde dans les années 80 à la télévision colombienne ! CO-LOM-BIEN-NE.

 

Regardons plus en détail :

Gardiens :  José Fernando Cuadrado (Once Caldas), David Ospina (Arsenal), Camilo Vargas (Deportivo Cali).
Oui ben Ospina et puis voila. Sinon c’est Cuadrado sosie de Chris Smalling, ou Vargas qui n’a jamais su s’imposer hors du championnat local, alors bon…

Défenseurs : Santiago Arias (PSV), Frank Fabra (Boca Junior), Yerry Mina (Barcelone), Johan Mojica (Gérone), Oscar Murillo (Pachuca), Davinson Sanchez (Tottenham), Cristian Zapata (AC Milan).
Il a bien fallu faire le deuil d’el patron Mario Yepes. Le leader. Le saigneur. Notre défense, orpheline, a alors vu débouler d’Amsterdam un roc, un gros roc, un sacré morceau : Davison Sanchez qui après avoir fait la loi aux Pays-Bas est devenu la nouvelle tour de contrôle de Londres depuis son arrivée à Tottenham. Titulaire indiscutable qu’il est Davinson ! Il devrait être aligné avec Yerry Mina… Mais pas d’emballement le gars a 23 ans et autant de chance de s’imposer à Barcelone que Tony de revenir un jour au pays sans risquer sa vie. Il est bon le petit, mais pas top. Sur les côtés, ce sera Fabra et Arias. Ouais en gros, sur les quatre on a trois petits puceaux de la Coupe du monde COCA COLA © (pardon Tony est obligé, c’est dans son accord avec les americanos), Arias faisant office de caution expérience avec ses 40 sélections. En cas de panique totale au bout d’un match, il sera toujours temps d’essayer de ranimer Zapata.

Milieux : Abel Aguilar (Cali), Wilmar Barrios (Boca Junior), Juan Cuadrado (Juventus), Jefferson Lerma (Levante), Juan Fernando Quintero (River), James Rodriguez (Bayern), Carlos Sanchez (Espanyol), Mateus Uribe (America).
Il y a quatre ans, il avait uriné sur le mondial avant d’être stoppé irrégulièrement par le Brésil. Il était le joueur le plus élégant. Et puis sont venu le Real, les blessures. Alors en 2018 James revient, James revient parmi les siens pour retrouver ce souffle divin. Et vous prouver qu’il ne fallait pas l’enterrer. Pour sa mission sacrée, il pourra compter sur Cuadrado qui a presque cassé autant de bassins que Tony dans sa carrière. Et pour mettre un peu de plomb dans les attaques adverses, Carlos Sanchez le tonton et son apprenti Matheus Uribe si l’on en juge par les dernières compos du mister Pekerman. La grosse question au final c’est comment tout ceci va être organisé ? Sur la dernière année footballistique on a vu du milieu à 3, 4 ou 5. James sera-t-il ailier « libre » ou meneur sublimant ? Va-t-on défendre béton ou laisser la folie s’emparer des corps ?
Tony n’aime pas parier quand il a un risque de perdre, alors il vous donne rendez-vous contre le Japon pour savoir.

Attaquants : Carlos Bacca (Villarreal), Miguel Borja (Palmeiras), Radamel Falcao (Monaco), José Izquierdo (Brighton),  Luis Muriel (Séville).
Avec quatre ans de retard, El Tigre est là. Luis Muriel aura le droit de lui offrir des buts. Selon la stratégie en place, il n’est pas impossible que le petit José Izquierdo gratte une place de titulaire  (à gauche ! Vous l’avez la blague à Tony ?) lui qui a pris la flotte toute l’année à Brighton et s’est quand même imposé a de quoi faire bouger le petit monde devant.
On espère en tout cas que l’attaque retrouvera des idées, de l’inspiracion. Parce qu’avec 21 buts en 18 matches lors des éliminatoires, et un double zero contre le Japon et l’Australie récemment, Tony commence à se faire un peu de souci. On va quand même pas commencer à menacer les mamans pour les faire courir, devant ?

 

Voila, c’est terminé pour cette petite introducion. Tony vous laisse, il doit aller mettre une balle au chien des voisins qui aboie sans arrêt. Eh, il a le droit.

 

 

3 thoughts on “La Copa o Plomo Academia (re)fait les presentaciones de la Colombie

  1. Besos Valderanal… Qué genio (j’imagine que c’est comme ça qu’on dit génie en espagnol de chez vous).

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