Bosnie-France (0-1) : l’Académie Française déjà prête à ne pas boycotter

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Ca y est, c’est fini, rassurez-vous : c’est votre dernière dose de blues bleu (blue blues pour les bilingues, Blues’ blues pour Nabil Fekir, bloublouse pour les infirmiers). Le foot de club revient très vite : un long tunnel jusqu’à juin et l’Euro pour revoir nos deux étoiles briller sur un terrain.

Ça vous rappelle quoi France – Bosnie à vous ? A moi, absolument rien. Pour l’historique, visez un peu ce bon récap’ des Dernières Nouvelles d’Alsace : on y apprend par exemple que la première de Domenech avec les Bleus, c’était face à la Bosnie ; que la première et la dernière de Faubert avec les Bleus, c’était face à la Bosnie ; que le but le plus important de Nasri en Bleu (bon, il en a marqué que cinq…), c’était face à la Bosnie.

Quant au gentilé, contrairement au match précédent, ce coup-ci c’est limpide : les « Bosniens » désignent toutes les personnes vivant en Bosnie-Herzégovine ; les « Bosniaques » représentent une des trois principales ethnies peuplant le pays, chacune des trois étant de confession distincte (musulmane pour les Bosniaques, catholique pour les Croates et orthodoxes pour les Serbes – pour toute erreur, s’adresser au géopoliticien Emmunael Mocran). Nous parlerons donc d’action bosnienne comme de coup-franc bosnien ou d’arrêt Bosmann. Hein ?

La compo :

Le derrière, le milieu et le devant : La Dèche persiste et signe dans ce schéma bizarroïde sans Giroud. Car oui, tout ce qui est sans Giroud est bizarroïde. Une défense classique, un milieu devenu habituel quand Kanté n’est pas là, une attaque avec deux ailiers mais sans Dembélé dans le lot. Y’avait des choses à voir.

Le match :

Non j’déconne, y’avait rien à voir. Dans 75% des cas, un copier/coller des précédentes académies suffirait : lorsque les Bleus affrontent une équipe cohérente en défense avec des lignes resserrées (ici, une ligne de 5 défenseurs en plus), ils galèrent et ce depuis fort longtemps. Ca ne date pas de DD. Pour autant, ils gagnent. Souvent, très souvent. Et plus souvent depuis que DD est là.

Alors qu’attendre de ce genre de matchs ? Pas grand chose à l’évidence, d’autant avec ce calendrier dantesque : 3 matchs en 8 jours, ça ne donne aucune matière à entraînements poussés et automatismes développés. Jouer ensemble, c’est déjà bien. Gagner sans prendre de buts, c’est aussi très bien pour la confiance. Bien sûr, on peut toujours compter sur l’Equipe du Soir et ses pimpins pour se demander si d’un coup d’un seul, la France se mettrait à jouer comme le Chauve de City :

Oui Kykyyyyyyyyyyyyyy ! But dès l’entame mais non, hors-jeu ! Mouais, c’était vraiment un hors-jeu point net. Une première période somme toute peu intéressante, comme on s’y attendait. Des Bosniens assez bas mais habiles techniquement dans les transitions – vous me direz, l’un n’empêche pas l’autre. Les potes d’Edin Dzeko se montrent même bien plus dangereux que les Bleus et Captain Hugo est obligé de s’employer par deux fois vers la demi-heure de jeu avec, notamment, un magnifique arrêt de la main ferme sur une tête d’Ahmedhozic.

30 minutes plus tard, en seconde période donc, les Bleus en sont au même point : ils ont la balle mais ne savent pas quoi en faire. Lemar remue, Coman tricote, Griezmann essaye, Mbappé échoue. La lumière est finalement venue du Toto de l’Atletico : Lemar a trouvé le duc Rabiot qui a centré pour la tête parfaite d’un Grizou esseulé (1-0, 60e). A partir de là, c’était plié. Les Bleus avaient fait le plus dur, ils pouvaient dorénavant se contenter de bander mou. Malgré les quelques changements, la fin de rencontre se tint sur le même rythme freiné que le reste du match.

Grâce au nul du Kazakhstan face à l’Ukraine, les Bleus sont premiers du groupe avec 4 longueurs d’avance. Autant dire que c’est déjà plié et que, sans surprise aucune, les Bleus seront de la Coupe du Monde au Qatar (sur le sujet du « boycott » et des messages passés par certaines fédérations sur cette question, voir notamment ici).

RDV dans les semaines à venir pour ma liste des 23 (ou des 26 selon décision de l’UEFA) pour l’Euro puis, début juin, pour les deux matchs de préparation avant le début de la compétition la plus importante de la décennie. Il s’agira en effet pour le Portugal de nous rendre l’Euro.

Les notes :

Lloris (4/5) :

Fait la parade parfaite au moment opportun. Oh captain my captain.

Hernandez (3/5)

A son niveau standard de quand il ne joue pas en Coupe du Monde, c’est-à-dire ce qu’il nous faut.

Varane (3/5)

A choisi la facilité en ne se coltinant pas Dzeko. Petit joueur.

Kimpembé (2/5)

N’a pas choisi de vivre ici, entre la soumission, la violence et l’envie de fuir Dzeko. Très inutilement agressif face à son adversaire. Un peu comme quand j’étrangle un chaton en écoutant Macron nous parler au JT : ça détend mais c’est peu efficace.

Pavard (2/5)

A son niveau standard de quand il ne joue pas en Coupe du Monde, c’est-à-dire toujours meilleur que Léo Dubois à n’importe quel moment de sa carrière.

Rabiot (3/5) :

Voir la note de Pogba.

Pogba (3/5)

Voir la note de Rabiot.

Lemar (4/5)

Qu’il est doux ce retour en grâce de Thomas. L’amour que votre rédacteur lui porte depuis 2017 s’était un peu tu, faute de temps de jeu. Mais son retour en forme à l’Atletico et ce positionnement en ailier capable d’aller à l’intérieur du jeu est toujours aussi utile. Remplacé par M. Sissoko (non noté).

Coman (3/5)

Dans un autre style que Lemar, Kingsley se rend indispensable en provoquant en permanence les 1-contre-1 et en les gagnant souvent. A manqué un peu de tranchant et de lucidité, mais a toujours de l’avance sur Dembélé à ce poste. Remplacé par O. Giroud (non noté).

Griezmann (4/5)

Chef d’orchestre lumineux mais seulement avec une ampoule 40W. Une implication défensive toujours jouissive et un but dans la musette. Quatrième meilleur buteur de l’histoire des Bleus avec 35 buts pour 89 matchs, soit presque 0,4/but par match : pas mal non ? C’est français.

Mbappé (2/5) :

Kyky est dans le dur en Bleu depuis quelques matchs. Il aurait dû ouvrir le score mais un hors-jeu incorrectement signalé l’en a empêché. Pas certain que ce système face à ce type d’équipe regroupée mette en avant ses qualités. Nul doute qu’il répondra présent quand il le faudra.

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3 thoughts on “Bosnie-France (0-1) : l’Académie Française déjà prête à ne pas boycotter

  1. Non mais ça va pas bien de nous coller des liens BFMTV sans prévenir, là ? Mettez au moins un petit label « NSFW », comme Homerc (non), c’est que j’ai une petite réputation d’islamo-gauchisse à tenir auprès de mes collègues, quoi.

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