France – Irlande (2-0) : l’Académie Française évite le trou d’Eire

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Désolé

Votre serviteur prépare un beau papier sur la liste des 23. Il y parle avec amour d’Adrien Rabiot, qu’il remercie d’avoir assuré sa non-sélection pour les deux prochaines années au moins.

Les matchs de préparation sont là. « Enfin ! » diraient certains. « Oh non, pas encore ! » diraient les fans de Loto. C’est pourtant le jeu mes pauvres amis. Tous les pays qualifiés y passent. Pas l’Italie. Mais tous les autres, oui.

La compo :
DD opte pour un 4-4-2 losange. Cela implique que les deux milieux excentrés (Matuidi-Tolisso) fassent les efforts défensifs nécessaires pour ne pas laisser leurs compères latéraux dans la mouise et/ou que le 6 compense pour tout le monde (non). Un système plus fiable avec Matuidi que Pogba, avouons-le. Et un système plus fiable face à l’Irlande que face au Brésil, avouons-le aussi.

Le derrière :

Mendy et Sidibé se préparent à courir davantage en un match que durant toute leur saison. Autant dire qu’ils ont faim, et je ne dis pas ça parce que c’est le ramadan et qu’ils… Umtiti est évidemment en charnière, mais avec Tonton Adil, Varane étant encore en train d’étudier Las tecnicas de putas – Nivel extremo d’un certain Sioger Mosar.

Le milieu :

Celui qui a pris la place de Rabiot pour le plus grand bonheur de tous est titulaire pour la première fois avec les Bleus. Notre pantin désarticulé est à sa gauche, notre demi-Dieu qui n’en reste pas moins lyonnais est à sa droite. A la pointe haute du losange, l’Ahou-qu’elle-est-vilaine-cette-barbe occupe son poste de prédilection.

Le devant :

Giroud et Mbappé sont chargés de mettre des buts, avec ou sans la main. Griezmann débute sur le banc, histoire de mettre son doublé seulement aux mêmes moments qu’à l’Euro.

Le match :

Les Bleus entament bien la rencontre. Sidibé déborde et sert Mbappé pour une belle frappe des 20 mètres qui passe de peu à côté. Le quart d’heure qui suit voit les Bleus monopoliser le ballon : la possession frôle les 90%. Alors que les Irlandais se contentent de courir sous la pluie, ce qui ne les change pas de leur quotidien, certains de nos Bleus combinent, d’autres tricotent (coucou Kylian), mais pas de quoi inquiéter vraiment les rouquins.

Mendy puis Mbappé voient leurs frappes repoussées par Doyle (Brunson). Les quelques tentatives de solistes se transforment enfin en mouvements de qualité. Mendy centre pour Giroud dont la tête passe de peu à côté. De l’autre côté, Sidibé, lui aussi très haut, transmet à Tolisso, Pays des Merveilles, qui voit sa superbe frappe lointaine repoussée par le poteau irlandais.

A force de subir, la sanction tombe : sur un corner tiré par Fekir, Giroud saute plus haut que tout le monde au deuxième poteau et envoie une superbe tête, arrêtée par la main ferme d’(Arthur Conan) Doyle. Oliv’ ne s’en laisse pas conter et vient finir au près. Si un défenseur irlandais tente encore de repousser le ballon, il se trouve 5 mètres derrière la ligne de but. L’arbitre prend la bonne décision et siffle le 1-0. Sans aide de la vidéo, quel talent, quelle perspicacité. Au cas où ce ne soit pas assez clair, celui qui fait partie des plus grands attaquants de l’histoire de l’Equipe de France frappe une dernière fois, histoire que le ballon entre correctement dans ces putains de filets (1-0, 40e).

(tututut les rageux, Giroud vous emmerde)

Giroud égale le nombre de buts marqués par Zizou (31 pions). J’ai autant d’estime pour ceux qui continuent à le critiquer que pour Mildred Ratched. Quasiment sur le renvoi, Fekir se retrouve en bonne position dans la surface irlandaise : sa frappe du pied droit est repoussée par (Patrick) Doyle.

Ah, on me dit dans l’oreillette que pas du tout. Le gardien irlandais a sorti ses plus beaux gants en mousse. Le ballon virevolte dans les airs. Profitant des 30 secondes normalement suffisantes pour relever son cul de pachyderme et récupérer le ballon, ce bon vieux Doyle, comme d’autres avant lui, se dit qu’il a le temps de farmer une ou deux écailles de Nordrac pour upgrader son armure du Prodige. Trois heures plus tard, après avoir trouvé sa 86e noix Korogu, lancé des poules au Village Cocorico parce que ça l’amuse et s’être juré que c’était le dernier sanctuaire qu’il ferait, Monsieur Doyle voit le ballon dans ses filets (2-0, 44e).

La domination est totale, et on s’attend à encore quelques buts en seconde période. Que nenni. Le temps n’aide pas, le ciel n’est pas loin de tomber sur la tête des joueurs. Les Bleus ne forcent pas, les Irlandais ne sont toujours pas là. Picorant des pizzas avec un verre de Chinon, mon intérêt pour le match faiblit aussi vite que ma foi en l’humanité en lisant les complotistes parler de Mamoudou Gassama.

(Comme vous pouvez le constater, l’ambiance était pourtant folle. « Puisque une », ce n’est pas de moi hein.)

Les Bleus dominent mollement, ça joue avec autant d’intensité que dans La Vie d’Adèle.  Mbappé marque sur une belle ouverture mais est signalé hors-jeu (65e). Plus rien ne se passe vraiment. Le terrain est une piscine, on dirait Aurore Bergé quand elle voit une opportunité politique.

(Aurore Bergé quand Dupont-Aignant sera le nouvel homme fort de la DROITE)

Les conditions ne sont pas loin d’être dantesques ©. L’orage redouble, la pluie triple Karmeliet. Dans le temps additionnel, les Irlandais s’enflamment. Ils vont sauver l’honneur. Williams est seul au second poteau, il frappe et… Mandanda fait avorter toutes les célébrations prématurées à travers l’Irlande. « Pour les prématurés, ça passe encore » comme on dit à Dublin.

Le débrief :

Aucune adversité, et un schéma de jeu sympathique mais qui ne sera jamais reconduit à court-terme. Souvent l’impression de solistes jouant des gammes qui ne sont pas sur la partition de l’orchestre. On n’est clairement pas plus avancés qu’avant. Seule satisfaction : Mendy et Sidibé savent de nouveau courir.

 

Les notes :

Mandanda (3/5) :
Un bel arrêt en fin de match, sinon j’ai plus transpiré que lui hier soir au Zénith. Insuffisant cependant pour que je critique ce bon vieux Steve Mandanda.

Mendy (3/5) :
Plus tranchant qu’un sabre en mousse mais pas aussi affûté qu’une lame de Laguiole. N’a pas hésité à aller au charbon malgré son retour de blessure. Remplacé par Hernandez (non noté), aka « Le frappeur fou ».

Umtiti (3/5) :
Oncle Sam n’a rien eu à faire. Quelques relances propres. Un match aussi calme que le silence après « Snoop Doggy Dog keskonaten ». Remplacé par Kimpembé (non noté), qui double son nombre de matchs en Bleu.

Rami (3/5) :
Du classique. Solide dans le peu de duels à jouer, téméraire et présomptueux quant à la qualité de ses relances. Il nous a en effet gratifiés de quelques tentatives aussi gonflées que sa compagne.

Sidibé (4/5) :
Comme son compère à gauche, Bridjil n’a pas manqué d’engagement. Très haut, il a aussi été souvent très juste dans ses choix, ce qui est assez rare. Et comme il n’avait même pas à défendre… Remplacé par Pavard (non noté), qui a plus joué en Bleu que Kimpembe et Chimbonda réunis.

Nzonzi (4/5) :
Tout, tout, tout, vous aimerez tout chez Nzonzi. Son crâne, son nom, sa femme, son con, son nez, son genou et son grand cou, son joli style, son air kabyle, son jeu au pied, vas-y nique-les, tout, tout, tout, vous aimerez tout chez Nzonzi.

Matuidi (2/5) :
Il court, il court, Matuidi, mais moins bien que Nzonzi. J’arrête les chansons. En vrai, un Blaise moyen, avec (encore) plus de déchets que d’habitude, et moins de projections. Je veux toujours voir un milieu Kanté-Pogba-Tolisso.

Tolisso (4/5) :
Est-ce que c’est pas le meilleur joueur des Bleus depuis sa première sélection face à l’Espagne en mars 2017 ? Il fait plus simple que Pogba, s’engage plus que Rabiot (oui, bon…), ne tricote pas inutilement, joue aussi bien en 8 que plus reculé, décale, oriente, met des taquets… Il mérite amplement sa place. Remplacé par Pogba (non noté), qui est sorti du PogBanc.

Fékir (3/5) :
Une passe décisive (corner), un but (boulette). Je pouvais pas mettre moins. Il a été remuant et bien mieux à son poste fétiche que sur un côté, comme lors de ses précédents matchs. Il a pris en volume de jeu et en engagement. A encore parfois les yeux rivés sur ses pieds. Remplacé par Griezmann (non noté), qui n’a toujours pas signé au Barça.

Giroud (4/5) :
Excusez-le de marquer, tout le temps, peu importe le système et les joueurs qui l’entourent. « Ce n’est pas [s]a faute » dirait Valmont. Il a pesé tout le long du match, y compris défensivement. Toujours quelques mauvais choix/timings malgré tout.

Mbappé (3/5) : Très remuant, oui. Au-dessus du lot, oui. Dynamiteur, marteau-piqueur, serial hip-breaker, oui. Mais on exige toujours plus de ceux qui peuvent faire plus. Il faudrait marquer à nouveau Kylian. Parfois un peu facile. Remplacé par Dembélé (non noté), qui n’a toujours pas joué au Barça, si ?

 

Le_Mont_Térubio est mort, vive DidierDécampe.

Venez constater le décès de l’ancien loriento-nanto-rennais sur Twitter où, sous couvert de causticité, je me livre à des analyses d’une profondeur inégalée.

Didier Décampe

 

 

 

 

 

 

4 thoughts on “France – Irlande (2-0) : l’Académie Française évite le trou d’Eire

    1. 4/5. Il a le look de la période Humbug, la barbe sale et le déhanché en plus. Mais je te donnerai une description plus fine demain puisque j’y retourne dans 2 heures.

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