France – Turquie (1-1) : L’Académie française à deux doigts du panpan kukurde

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Après s’être fait fesser à l’aller, l’équipe de France devait deux choses à son peuple : une victoire sans conteste, et la vérité sur le complot qu’elle a fomenté, à savoir les fausses retrouvailles avec Xavier Dupont de Ligonnès pour divertir le spectateur d’un triste match face à l’Islande. Aurons-nous la victoire, la réponse, ou les deux ?

À peine remis d’un week-end éprouvant où l’ascenseur émotionnel post-XDDL n’en finissait pas de nous secouer le cœur comme n’importe quel mixologue branleur parisien secoue son shaker pour faire une simple grenadine, nous voilà face à un match des Bleus à enjeux. Eh oui, ça existe encore. Finir dans les 2 premiers d’un groupe de 6 avec, notamment, la Moldavie, Andorre et l’Albanie, c’est pas donné à tout le monde. En perdant la manche 1 face aux Turcs, les Bleus se sont un peu compliqué la tâche. Mais une victoire ce soir et la qualif’ serait en poche. Jouez, M. Bond.

La compo :

Y’en a toujours un qui fait jamais comme tout le monde.

Le derrière :

On prend les mêmes que face à l’Islande et on recommence, sauf pour notre côté gauche où le bel homme Hernandez, quoique protégé par les donneurs de leçon de Bavière, remplace le fade Digne.

Le milieu :

Sissoko, 2e ! Deux titularisaitons de suite pour Moussa, pour le plus grand malheur de votre serviteur. Coco Tolisso, toujours à ses côtés, devra se charger de faire 6 (consigne de DD 99% du temps), 8 (consigne de DD pour le 1% restant) et 10 (consigne du rédacteur).

Le devant :

Coman et Matuidi sur les ailes, c’est le nouveau classique du moment (en vérité, Blaise a pas mal joué au milieu, laissant à Coman l’aile gauche et le soin à Moussa d’injecter du bonheur dans nos yeux en ailier droit). Grizou en plateforme, la base. Mais, surprise ! Giroud est sur le banc, remplacé par Wissam Ben Dali en pointe.

Le match :

Si certains veulent la suite de l’épisode XDDL (dont la saison 2 a repris vendredi dernier pour les retardataires…), n’hésitez pas, je vous ai concocté les meilleurs résumés ici, par là ou juste là-bas.

Les Bleus posent le pied sur le ballon et ça circule plutôt bien en ce début de rencontre. Tolisso distribue et trouve Grizou entre les lignes, les deux combinant côté gauche avec Hernandez. C’est d’ailleurs de ce côté qu’une jolie offensive se lance et, de manière très fluide, aboutit à une percée de Grizou dont la frappe est repoussée par le gardien. Moussa, qui traîne par-là, arrive sur le ballon mais bute lui aussi sur le gardien.

Juste après, la tête de Grizou sur un centre de Coman est captée par le gardien, tout comme la frappe de Sissoko deux minutes plus tard. Grizou, encore lui, enroule une magnifique frappe côté droit mais le ballon passe juste à côté. Les lignes turques sont bien organisées, solides et difficiles à faire bouger. Les Bleus ne concèdent presque rien de leur côté, mais ça fait toujours 0-0 à la pause malgré une dizaine de tentatives.

Où l’on apprend que c’est la sixième confrontation entre les deux équipes et qu’il y a certainement eu un match nul une fois, mais on en est pas certains.

Au retour des vestiaires, les Bleus sont un peu moins dans le coup et Yilmaz se procure en quelques minutes deux belles occasions, heureusement sans frais. Comme ce qui circule dans les veines d’Olivier Giroud, qui entre à la place de Ben Yedder, vraiment pas à son avantage ce soir. Face au bloc dense des Turcs, la présence d’Oliv’ fait du bien. Les Bleus commencent à centrer davantage et, rapidement, cela paye.

Demiral dévie en effet un centre de Grizou de la tête et le ballon rebondit sur son bras. Toutefois, l’arbitre ne turpinise pas et désigne le poteau de corner. GIROUUUUUUUUUUUUUD. Première occaz’, but (76e, 1-0). El Oliviero libera el casa bleue de papelitos, comme on dit en éwé (Scrabble-knowers know).

Les fondations turques ont fini par céder, non pas sous les coups de boutoir répétés des Bleus, mais sous le coup de casque du joueur qui compte 18 minutes de jeu à Chelsea cette saison mais 38 buts en Equipe de France. D’aucuns diraient que c’est beau. Mais Denis Balbir n’est pas de ces d’aucuns. Il est au-dessus de la mêlée. Ainsi, « Zorro est arrivé au Stade de France ! » lâche le Balbir. « Et le Sergent Garcia est arrivé à Lyon ! » aurait répondu Aulas. Y’a pas de hasard.

« – Tu vois Rudi, c’est marqué noir sur blanc : « victoire obligatoire contre les sardines ».
– Ahem (toussote). Oui alors voilà, vous n’êtes pas sans savoir Jean-Mich’ que je ne sais pas gagner un match face à une grosse équipe et donc… (toussote)
– Et donc ?
« Et donc vivement le 10 novembre Président »

Libérés, délivrés, les Bleus ne défendront plus jamais. Sur un coup-franc lointain, certes bien frappé, Kaan, libre et lancé au second poteau, envoie sa tête premier poteau au sol. Mandanda est battu (81e, 1-1). Pavard couvre tout le monde. C’est déjà pas terrible de base, mais quand t’es le latéral côté opposé et que tu vois TOUT le monde, c’est vraiment mauvais. Vous voulez finir plein de goudron et de plumes Herr Pavard ? Bon, après, il est en deux contre un, ce qui est anormal. Et ne nous mentons pas non plus : Mandanda bouche aussi bien son angle que 99% des marins d’Ulysse leurs oreilles. Bref, erreurs cumulées, on se fait égaliser, la soirée est un peu gâchée.

Le débrief :

La France n’est pas encore mathématiquement qualifiée. Il faudra encore travailler un peu (plutôt que d’être 100% détendu, faire tourner – enfin, bon, Deschamps, hein, voilà – et taper la Moldavie les doigts de pied en éventail). Notre côté droit a été particulièrement triste. Pavard-Sissoko, les deux font la paire, mais dans le mauvais sens du terme. La paire maison, la paire pas solution. On a plutôt bien joué, mais ça n’a pas payé. On peut quand même dire (Captain Obvious incoming) que Pogba manque, que Kanté manque, que Mbappé manque. Voilà, retrouvez-moi bientôt pour mes analyses foot dans 50% Foot 50% Malaise avec David Ginola, Alain Boghossian et Daniel Lauclair.

Les notes :

Mandanda (2/5) :

Aussi peu sollicité qu’en Islande, Steve a malgré tout eu le temps de laisser parler son talent d’illusionniste : capable de se relever très vite avec l’OM une fois par saison pour faire illusion et être appelé en Bleu, on a aussi tous cru qu’il avait évidemment sorti le ballon, alors que pas du tout. Quel talent.

Hernandez (4/5) :

Ne laissez jamais une occasion à Lucas de jouer ou bien il vous renvoie sur le banc pour toujours. On le dit fatigué/moitié blessé, mais Lucas s’en tape. Il joue, il court, il mord, il centre, il met des taquets. Digne, Kurzawa, B. Mendy, F. Mendy : autant de promesses et de faux espoirs balayés jusqu’à maintenant. Heureusement qu’il y a Lucas.

Varane (2/5) :

Un air-marquage sur le but turc (d’où Pavard en deux-contre-un) et la sérénité d’un Première L devant l’intitulé : « donner le résultat sous la forme d’une fraction irréductible ».

Lenglet (3/5) :

L’ex-Nancéien (Rousselot me file 1€ dès que je le rappelle) a été meilleur que son comparse, avec des interventions plus autoritaires, à l’image de notre adversaire du soir (car la France est un pays qui frappe ses manifestants sans conséquences pour le gouvernement, qui appelle à signaler les barbes plus longues et les gens qui ne mangent pas de porc, qui dégueule de racisme puant et de mensonges éhontés, mais c’est la France pays des droits de l’Homme apparemment, donc on peut donner des leçons de morale). Rassurant de savoir qu’il peut être là quand Varane ne l’est pas. Pas rassurant pour Umtiti.

Pavard (1/5) :

De plus en plus compliqué de pas le sacquer. Le côté droit qu’il devait animer avec son compère ci-dessous aurait mérité mieux que la mobilité d’un hémiplégique et l’efficacité d’une cure d’austérité sur un pays en crise. Fautif sur le but et beaucoup trop fade offensivement (alors que « couvert » par Moussa), la comparaison avec Lucas pique. Rendez-moi Bacary Sagna (j’en suis là).

Sissoko (1/5) :

J’suis au bout du rouleau là. Franchement c’est plus possible. On a tout dit de Moussa, ici comme ailleurs. Vaillant, guerrier, solide, généreux, et mon cul sur la commode. Mais là, j’peux plus. Libérez-nous du Malin.

Tolisso (3/5) :

Encourageant rapport à ses dernières sorties. Intéressant en première période, du déchet en seconde. Toujours besoin de l’évaluer avec un vrai milieu à ses côtés et avec plus de liberté dans son jeu (un bon Kanté en 6 et lui en 8, mais DD n’aime pas vraiment).

Matuidi (2/5) :

C’est pas parce que tu t’imposes dans tous les clubs où tu passes en défiant les pronostics que tu peux te permettre de te reposer chez les Bleus mon Blaisou. Une prestation bien terne dans l’ensemble. Remplacé par Lemar (non noté), toujours vivant, toujours debout, rassurez-vous.

Griezmann (4/5) :

Un placement toujours aussi intelligent entre les lignes, il se créé les espaces pour distribuer. De la nervosité en fin de match ainsi que quelques fautes inutiles. +1 pour son corner décisif pour Giroud.

Coman (3/5) :

Son duo avec Hernandez a bien compensé la nullité de l’autre côté du terrain. Kingsley a percuté comme il sait le faire, sans la réussite cette fois. J’ai bien peur qu’il soit en train de gagner sa place sur l’aile (Mbappé d’un côté, lui de l’autre ?). Remplacé par Ikoné (non noté), qui a eu le temps de frapper mais pas de marquer.

Ben Yedder (1/5) :

Une vraie chance donnée, une chance vraiment pas saisie. Wissam avait marqué des points en tant que remplaçant, il en a sûrement un peu perdu ce soir. DD retentera-t-il l’expérience dans cette configuration ou bien ça va être « merci, au revoir, retourne sur le banc pour toujours » ? Remplacé par Giroud (non noté), qui a rappelé que même s’il jouait 30 secondes tous les 3 mois sur le terrain de five à côté de chez lui, ça lui suffirait toujours pour marquer.


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3 thoughts on “France – Turquie (1-1) : L’Académie française à deux doigts du panpan kukurde

  1. Tu veux passer Blaisou #non

    Sinon vous zêtes trompés dans les notes pour Pavard et Sissoko. C’est pas eux les nuls ce sont vos yeux.

    Allez les Bleus !

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