Costa Rica-Colombie (3-2) : la Ticos Académie remet les boules à leur place

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Great boules of fire.

Des regrets d’avoir si mal débuté la compétition, mais quelques repères retrouvés pour l’avenir. Ce n’est déjà pas si mal.

Coucou mes trésoripounets d’amour,

Là mes amis, mais alors LA, c’est le Costa Rica qu’on aime. Si j’avais habité l’un de vos villages du Nord de la France mes amours – Dieu m’en préserve – les habitants auraient dû rappeler les pompiers pour vidanger leurs caves inondées de cyprine.

D’accord, ce match était sans enjeu pour nous, certes le sélectionneur colombien avait mis au repos la majeure partie de ses titulaires, oui notre défense reste plus fragile qu’un espoir de carte verte pour un paysan hondurien mais baste. Cueillons goulûment les fleurs de la vie et fouettons ce mécréant de Mauricio Vincello, coupable de nous avoir fait accroire que Venegas était un mauvais joueur. Cet homme est un dieu. Venegas, pas Mauricio Vincello, essayez de suivre, un peu. Mais reprenons le fil.

 

Composition

Pemberton

Salvatierra-Waston-Acosta-Calvo-Matarrita

Bolaños-Borges-Azofeifa-Ruiz

Venegas

Après avoir tiré les leçons du match contre le Paraguay au prix d’autres brèches béantes, Oscar Ramirez tire les leçons de la rouste contre les Etats-Unis, et cette fois l’ensemble tient la route. Gamboa et Ureña, blessés, sont remplacés par Salvatierra et Venegas. Fin de l’expérience catastrophique à un seul récupérateur : Borges se voit adjoindre Randall Azofeifa, qui souffle la place de titulaire à mon Tejedounet. Autres héros du Brésil à faire les frais de l’opération : Joel Campbell est sur le banc, de même que Duarte en défense.

Duo de boules.

Le match

Les derniers matches de poule se déroulant curieusement en horaires décalés, le Costa Rica sait à l’avance qu’il n’a aucune chance de finir parmi les deux premiers (l’espoir était de toute façon quasi-inexistant). Toujours est-il que RHHHHHAAAAAAAAAAAAAAA VENEGAHAHAHAHASSSHaaarglaf.

Rhâ.

Fiou. Ce beau Johan Venegas m’a prise par surprise, figurez-vous. 1 minute 27 de jeu à peine et le voici à la réception d’une fort belle ouverture de Borges pour pivoter autour de son défenseur et caresser le ballon pour lui offrir une petite mort dans la lucarne Colombienne.

Est-ce un rêve ? Nous revoici deux ans en arrière dans la moiteur brésilienne, quand les Ticos faisaient leurs choses de toutes ces équipes prétendument supérieures. Le milieu de terrain contrôle parfaitement des Colombiens peu ardents au pressing, tandis que Venegas fait remuer en une mi-temps plus de slips bogotanais en 45 minutes que Shakira en quinze ans.

Je vous vois venir d’ici : non, tout n’est pas rose, et notre défense se montre toujours d’une fragilité assez exaspérante. Après que Salvatierra se fait éliminer plutôt salement, en gênant l’intervention de Waston au passage, Acosta se fait une nouvelle fois éjecter comme une boule en baudruche dans une tentative de duel à l’épaule. Comme face aux Etats-Unis, la sanction est implacable : au départ de l’action, le latéral Fabra en est aussi à la conclusion pour l’égalisation moins de 5 minutes après l’ouverture du score.

Fort heureusement, à cette funeste exception près, la Colombie n’arrive pas à s’approcher suffisamment de notre défense pour tirer profit de ses lacunes. Le Costa Rica montre son visage le plus connu, celui d’une équipe collectivement solide sans pour autant se replier, patiente mais sachant créer des fulgurances.

C’est ainsi que, de manière inédite dans cette Copa America, le Costa Rica s’offre des phases de possession de plusieurs dizaines de secondes, dont l’une, au terme d’une remontée de balle posée, permet à Azofeifa de servir Venegas sur la gauche quandkxplfblt OH OUI, ECARTE-MOI LES CUISSES COMME TU VIENS D’ECARTER CELLE DU COLOMBIEN METS-MOI TON CENTRE ARHA AHA AHA AHA AHA AH AH AHAAAAAArhglaf.

OooOOoohhooh, Johan. Mpffffffffffihiouhaaarrrh. Mon Johaninou.

Après cette mi-temps quasi-parfaite, le Costa Rica revient sur le terrain en montrant moins de possession de balle, mais tout autant de maîtrise. L’entrée de James Rodriguez, sans doute en hommage à la communauté des victimes de l’attentat d’Orlando, ne change rien à l’impuissance colombienne. Au contraire, si Venegas s’assagit et se concentre sur ses tâches de pressing, c’est maintenant Bolaños qui se met à violer inlassablement l’effectif colombien.

D’ailleurs, sur une remontée de balle à la 58e minute, ohoui, rha, encore, et caetera. Rhglaf. Mais regardez plutôt, pendant que je m’en vais chercher une nouvelle serviette-éponge.

Ahhhhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhh, mes choupinous. Je ne m’en lasse pas. Cette remontée de balle, cette justesse des passes, ces centres et reprises sans contrôle, ce… ces…

Excusez-moi un instant.

Rhglaf.

Me revoici. Je vais essayer de conclure un peu plus rapidement cette académie, mes doigts commencent à se friper. Menant 3-1, le Costa Rica gère son avance assez sereinement dans un premier temps, beaucoup moins à compter de l’entrée de Cuadrado. Malgré sa bonne volonté, Matarrita le laisse échapper une fois de trop et Marlos Moreno permet à la Colombie de garder espoir.

Malgré quelques contre-attaques costariciennes, le dernier quart d’heure est beaucoup plus stressant. Les Ticos s’arc-boutent sur leur surface et résistent tant qu’ils peuvent (Waston est passé au centre, échangeant sa place avec Acosta). Heureusement, les erreurs individuelles se raréfient et sont compensées par une grande solidarité. Tejeda remplace un Borges fantastique mais carbonisé, tandis que Campbell remplace Ruiz. Le joueur d’Arsenal relaie Venegas au pressing, celui-ci, épuisé, redescendant à la place de Bryan. Malgré quelques frayeurs, le Costa Rica obtient sa première et seule victoire de la compétition.

 

J’ai fait expertiser ce document par notre dromadaire expert en la matière. Son verdict (je cite) : « James-Cuadrado < Barrada-Alessandrini ».

 

Les images

Mmmh. Encore.

 

Le classement

Après Etats-Unis-Paraguay (1-0) :

Etats-Unis : 6 pts (+4)

Colombie : 6 pts (+1)

Costa Rica : 4 pts (-3)

Paraguay : 1 pt (-2)

Je me rends compte que j’avais plus ou moins écrit n’importe quoi sur ce classement dans la précédente académie. Et vous ne m’avez rien dit. La relecture par les pairs, c’est pourtant fondamental, que je sache.

Une scientifique, deux boules, deux assistants bien bâtis. Le secret du bonheur (image d’archives).

 

Les notes :

P. Pemberton (3/5) : Un match et un tournoi d’honnête homme, mais il lui aura manqué l’arrêt spectaculaire et décisif qui marque une compétition.

F. Calvo (3/5) : Energique et solide, malgré quelques absences aussi incongrues que dangereuses. Le meilleur défenseur tico de la compétition, ceci dit.

J. Acosta (2/5) : Faible comme un anticorps d’indigène face à la variole ibérique, sa non-combativité nous coûte encore un but. Il s’est fait violence en fin de rencontre pour remporter de précieux duels, sauvant ainsi son match.

K. Waston (3/5) : Pas de grosse erreur à signaler, il a contribué à l’équilibre général autant qu’il en a bénéficié.

R. Matarrita (2/5) : Du point de vue des qualités footballistiques, le latéral gauche est la boule faible de l’équipe autant défensivement qu’offensivement. Si l’entrée de Cuadrado a failli marquer le début de sa déchéance, il a fait montre d’une combativité irréprochable pour finalement garder une sa dignité.

JL. Salvatierra (1/5) : Comme le précédent, il a coûté un but et montré ses limites. Mais lui est sorti avant d’avoir eu l’occasion de montrer mieux.

– remplacé par B. Oviedo (45e, 4/5) : Quand il n’est pas en train de composter sa carte de fidélité à l’infirmerie d’Everton, le latéral gauche n’est pas le dernier à me solliciter les muqueuses. Et ce n’est pas son entrée qui a démenti cette capacité, même sur le côté droit.

C. Borges (5/5): Enfin placé dans les meilleures dispositions par notre machillo de sélectionneur, le beau Celso a montré toute sa classe. Intelligence de jeu, justesse de passe, intensité, et une boule de volée au fond des filets pour faire bonne mesure.

– remplacé par Y. Tejeda (78e) : Il m’en coûte de le dire, mais mon Tejedounet est clairement descendu d’un cran dans la hiérarchie des milieux ticos. Son entrée a d’ailleurs paru plutôt hésitante. A exfiltrer d’urgence dans un club où il pourra se refaire une santé physique, sans doute la base de tout progrès pour lui en ce moment.

Boule mouillée.

R. Azofeifa (3/5) : Je m’en voudrais si je brisais le beau couple qu’il commence à former avec Borges.

C. Bolaños (5/5) : Sa tête hirsute a beau ressembler à mon dessous de bras, Christian est bel éphèbe lorsqu’il propose ce genre de prestation. Difficile à trouver en début de match, il souille sans relâche le côté droit colombien ensuite. Même sa perte de balle du temps additionnel aura à peine fait ciller les yeux doux que je lui réserve.

B. Ruiz (3/5) : Efficace et sobre, Bryan s’est montré relativement avare de gestes fantastiques, sans doute pour éviter le spectacle désolant de pucelles sud-américaines déchirant leurs soutiens-gorge en même temps que leurs pancartes d’encouragements à James.

– remplacé par J. Campbell (78 e) : Joel conclut une Copa décevante par une entrée de devoir, où il s’est appliqué à gêner la relance colombienne et à glaner de précieux coups-francs chronophages.

J. Venegas (5/5) : Pardonne-moi d’avoir douté de toi Johan. J’ai été méchante. J’ai même été très vilaine. Attache-moi et punis-moi Johan, fouette-moi comme tu as fouetté la lucarne. Fais-moi des petits ponts, mets-moi un Impact de Montréal. Et après nous irons ensemble châtrer ce philistin de Mauricio Vincello.

Même quand ils ratent, ces hommes sont beaux.

Bises mes amours,

Kimberly GutiérrezYigüirro

1 thought on “Costa Rica-Colombie (3-2) : la Ticos Académie remet les boules à leur place

  1. Ravi de voir que Venegas est capable de ce genre de choses. Et me voilà fort interloqué, curieux et, je dois l’avouer, jaloux. J’y mettrais mon membre à couper que l’exotisme de vos grosses boules y est pour quelque chose, il semble que dans le Grand Nord elles aient tendance à se ratatiner.

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