Dijon – Sochaux (2-2) : La Kir Académie livre ses notes

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Tel est pris qui croyait prendre et ainsi de suite

Avant de me lancer dans le résumé de ce match, je voudrais revenir sur un élément qui risque de ne pas passer inaperçu l’année prochaine quand le grand public découvrira notre belle équipe dijonnaise. En effet, les afficionados de la Ligue 2 l’ont sûrement déjà remarqué, le stade Gaston Gérard ne comporte que trois tribunes cette année. La grande tribune latérale faisant face à la tribune presse a été détruite. En vue de la grande reconstruction du stade, chaque tribune est détruite puis reconstruite dans un style flambant neuf. Pour encore un peu plus d’un an, c’est au tour de cette tribune qui sera d’ailleurs, dans la grande mode du « naming », appelée tribune « Caisse d’épargne ».

Alors je vois déjà l’année prochaine sur le plateau de la messe dominicale footbalistique de Canal +, le prétendu journaliste à l’ossature lourde, balançant sa vanne sur Dijon et son stade à trois tribunes. Il fera alors rire dans les chaumières ces personnes qui se pignolent en regardant la blonde se trouvant derrière Hervé Mathoux et/ou ceux qui s’esclaffent lorsqu’un chroniqueur de D8 s’enfonce un bol de pâtes dans le cul. Eh bien, vous les personnes dont le QI correspond au nombre du buts marqués par l’ESTAC cette saison, vous qui allez vous moquez de nous, sachez une chose, cette tribune, bien avant ce naming dégueulasse, se nommait « Marathon ».

C’était « ma » tribune. J’y ai vu David Remoissenet coller un pion au Monaco des Barthez, Henry, Trezeguet, pas encore champions du monde, et nous propulser en prolongations d’un match mythique. J’y ai vu les débuts de Rudi Garcia sur un banc, les saltos de Barel Mouko, la renaissance de Sébastien Heitzmann et ce match extraordinaire contre Romorantin en 2004 qui nous envoya en Ligue 2, mon plus beau souvenir.

Il y avait une baraque à frites sous la tribune, tenue par la mère d’un tout jeune Florent Mollet. Dans cette tribune, on croisait toutes les grandes personnalités du foot amateur côte d’orien et il s’y décidait tous les transferts de « Benjamins » à la « DH ». Il y avait là aussi les premiers « Téméraires » et d’autres gens un peu dingues comme le célèbre « Zorg TK ». On y chantait, on y rigolait. Cette tribune était faite pour les gens qui voulaient voir du foot pro mais qui ne pouvaient pas se payer Canal +.

Alors quand l’année prochaine, un homme bedonnant donnant son avis sur tout en défendant uniquement les personnes dont il est proche se moquera de nous, vous saurez qu’ici même plusieurs générations y ont découvert le « football vrai », celui dont Pierre M. se fout.

 

  • L’adversaire

Le Football Club Sochaux-Montbéliard est surtout connu pour son centre de formation. On y a vu débuter Stopyra et Genghini de la bande à Platoche. Durant les années 2000 Sochaux était cette équipe qui ne perdait jamais à domicile avec ses Pedretti, Frau ou encore le catalan Jérémy Mathieu. Depuis, ça s’est gâté. Il y a bien eu l’illusion Marvin Martin et Ryad Boudemerde mais Sochaux a sombré. De plus, c’est le moment qu’a choisi l’actionnaire historique pour vendre le club à « Ledus, filiale de la société chinoise Tech Pro Technology Development domiciliée aux îles Caïman, cotée à la bourse de Hong Kong ». Sans commentaire.

Finalement ce club n’est rien d’autre qu’une ancienne miss dont les heures de gloire sont lointaines. Pour se remettre au goût du jour, elle a décidé de faire de la chirurgie esthétique et a fait appel au mystérieux professeur Ledus. Le résultat n’est pas très réussi. Sochaux a un nouveau logo, mais Sochaux est 19e et notre miss refaite est assourdie par le chant des sirènes du National. Toute la Ligue 2 lui est passée dessus.

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Sochaux, allégorie
 

  • La compo

Reynet – Souquet, Jullien, Varrault (cap), Bernard – Marié, Gastien – Sammaritano, Amalfitano – Tavares, Diony.

La même équipe qu’au dernier match. On a gagné, donc Olivier a décidé de ne pas se faire chier.

 

  • Le match

Depuis le redécoupage des régions, Sochaux est devenue bourguignonne. Ceci est un peu dur à accepter, je ne vous le cache pas. On leur a donc attribué le statut de réfugié. A l’image de l’Etat français, nous avons accueilli nos réfugiés dans une véritable marre de merde. Le pré de Gaston Gérard n’ayant rien à envier à la jungle de Calais. Ce sont donc dans des conditions chaotiques qu’a été donné lé coup d’envoi de la 26e journée.

 

Il faut attendre le quart d’heure de jeu pour voir la première occasion chaude. Un corner de Sammaritano trouve la tête de Varrault qui frôle le cadre. Quelques minutes plus tard, un centre sochalien ne trouve preneur dans la surface. C’est un peu près tout ce qu’il se passe pendant une demi-heure. Le terrain se dégradant de minute en minute, il prend peu à peu l’aspect d’un camp de gitans, du genre de ceux bien logé entre deux bretelles de route nationale, sur ce qui fut un petit carré d’herbe, à une époque.

Mais à la 30e minute, l’enfant de la balle, Fred Sammaritano, dont le nom sonne comme une chanson des Gipsy Kings, décide de slalomer entre les caravanes de la défense doubiste puis arme une frappe repoussée in-extremis sur la ligne.

Sur l’action suivante, Hadi Sacko, l’homme à la clause libératoire de 60 Millions d’Euros, entame une série de dribbles dans la surface. C’en est trop pour Quentin Bernard dont la clause libératoire s’élève à une barquette de frites. Ne supportant cette injustice il décide d’envoyer un bon coup de crampons de 18 sur la cheville de l’ancien bordelais, pénalty. Florien Martin ouvre le score.

Dijon n’est pas loin d’égaliser avant la mi-temps mais Jullien ne cadre pas sa tête.

La seconde mi-temps s’ouvre sur un nouvel épisode du duel Bernard – Sacko. Le premier perd la balle dans une flaque de boue et voie le second débouler le long du flanc droit pour trouver la tête Mbombo, l’autre recrue hivernale, qui crucifie un Reynet bien seul. 0-2.

On se dit alors que la vieille miss sochalienne nous a joué un bien mauvais tour. On pensait nous aussi prendre un peu de plaisir avec cette femme âgée qui a su rendre heureux tous nos collègues de Ligue 2. Mais voilà que ce quart d’heure d’amour à l’arrière d’un camion du bois de Boulogne tourne au cauchemar.

C’était écrit, il ne pouvait en être ainsi. Sur le coup d’envoi, Souquet lance Amalfitano sur le côté droit qui trouve Diony dans la surface. Notre cher Loïs, dont la finition n’est pas la point fort, utilise alors un subterfuge. Il envoie un centre bien appuyé dans les pieds d’un défenseur doubiste qui propulse le ballon au fond des filets. 1-2.

On pense alors que les Dijonnais vont pousser pour revenir, mais la pelouse empêche tout spectacle. A la 65e pourtant, Sammaritano parvient à trouver Tavares dans la surface qui frappe au-dessus d’un but étonnement vide. Ce sont les Sochaliens qui poussent, mais Reynet par deux fois sort victorieux de ses face à face et maintien les siens en vie.

Cependant, je ne vais pas vous l’apprendre, vous les lecteurs d’horsjeu.net, tous les pornos ont une belle fin. A l’ultime minute, Marié centre depuis la gauche, il trouve Jullien qui remet de la tête à Thiam qui ne se fait pas prier et égalise. Le joueur qui venait de rentrer fait exploser Gaston Gérard. Nous aussi, nous parvenons à jouir face à Sochaux et la vilaine miss refaite repartit chez elle en boitant.

 

  • Les notes

Reynet (4/5) : L’homme du match. Ce résultat on le doit avant tout à notre gardien. Il ne peut pas faire grand chose sur les deux buts. Il a été abandonné par sa défense mais il sut faire face en gagnant ses duels. Depuis 2011 tu nous sors souvent du pétrin. C’est la Saint-Valentin alors ne nous cachons plus, Baptiste, je t’aime.

Souquet (3/5) : L’un des seuls qui a un peu surnagé.

Varrault et Jullien (2/5) : Même si Jullien est impliqué dans l’égalisation, globalement notre défense centrale est passée à côté de son match.

Bernard (1/5) : Responsable sur les deux buts, c’est un match raté. Le plus embêtant reste tout de même d’avoir pris le bouillon par Hedi Sacko.

Marié et Gastien (2/5) : Notre paire de 6 n’a pas vraiment existé. Eux qui aiment jouer au ballon, c’était impossible sur ce tas de merde. On notera tout de même la combativité de Marié.

Sammaritano (3/5) : Le plus remuant. Sur un terrain compliqué, il a su être dangereux sans être génial. Fred est régulier et semaine après semaine il fait mal sur tous les terrains de France. Fred est partout. Ce n’est pas sans rappeler le nain dans Amélie Poulain.

Amalfitano (2/5) : Mis à part le premier but, on ne l’a pas vu.

Diony et Tavares (2/5) : Un mauvais match. Diony va s’arracher sur le premier but et il faut lui reconnaître ça, mais pour le reste… Julio manque l’immanquable à la 65e, ce n’est pas dans son habitude. Bref un jour sans.

Béla (2/5) : Lui qui est si technique et virevoltant, sur ce genre de terrain c’est quasiment impossible.

Thiam (4/5) : Cette note peut paraître élevée mais il faut prendre en compte le contexte. Olivier ne l’a pas ménagé. Il a certes été blessé à plusieurs reprises, mais ses apparitions dans le groupe sont somme toute assez rares. Ce n’est pas la première fois que le demi-finaliste de la coupe du monde U20 nous sort d’un mauvais pas dans les dernières minutes. Il faut un sacré mental pour cela. Alors accroche toi, tu as été le héros aujourd’hui et tu le mérites !

Les dieux du foot étant toujours avec nous et surtout nos poursuivants ayant bien chié dans la colle, nous sommes toujours leader. Il ne faut pas le cacher, ça relève du miracle. Sur un terrain indigne de cette fantastique Ligue 2, nous avons su trouver les ressources nécessaires pour revenir.

Nous affronterons Laval vendredi prochain, club qui enchaîne sa 256e saison de Ligue 2 de suite. Il faudra se montrer plus sérieux car ce n’est pas tous les jours que l’on repart de chez les filles de joie sans payer, car oui, c’était un hold up !

 

Alban Bourguignon.

7 thoughts on “Dijon – Sochaux (2-2) : La Kir Académie livre ses notes

  1. Je constate qu’on s’est gelé le cul sur la même tribune Marathon pendant des années avec ses grands moments d’Histoire et surtout de fortes analités en CFA National et L2. Dans mes bras Alban !

    Ma mère m’a donné la permission de minuit…

  2. Ca va au delà, tu peux pas comprendre Gromerdier. Tu n’as jamais épandu ni reçu de la moutarde sur l’anus.

  3. Oh Rhinit, « pour aller me saouler la gueule à la Pitchouli »…
    Je ne savais pas qu’il y avait des dijonnais qui traînaient ici!

  4. Cher concurrent direct,

    j’approuve votre intro, ainsi que votre description de Sochaux. Il manquait toutefois un petit taquet à cette pelure d’Albert Cartier, le zona suppurant de l’est.

    J’approuve moins votre pelouse. Nous autres Lorrains rouges et blancs, devons vous taper le 1er avril. Et nous avons l’habitude de jouer sur un billard. Un billard d’imitation chinoise à la mélamine toxique, mais un billard quand même.

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