Au courrier du coeur : l’éditroll de la semaine

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Château l’harpiste !

Georges Moustaki est mort et ce sont tous les passionnés de l’antichambre de la poésie qui sont en deuil. Il s’est éteint à l’heure où Blanc chie sur la campagne, à l’âge de 79 ans, un bel âge pour ceux qui n’ont plus rien à dire depuis 30 ans.

Son fait d’arme le plus glorieux reste quand même d’avoir culbuté Barbara à une époque où pas mal de mâles souhaitaient tâcher sa longue robe brune de stagiaire. Il reste exagéré de dire qu’il a écrit pour les plus grands quand on connaît les tailles d’Edith Piaf et de Serge Reggiani mais je laisse les censeurs et les spécialistes auto-proclamés de la chanson française endormir le quidam avec des vérités convenues et superficielles.

Né à Alexandrie Alexandraaahhh, sa pilosité a toujours été une concurrence flagrante au Portugal, même si l’évidence de cette caractéristique physique est partagée par ses compatriotes en premier lieu desquels Demis Roussos et Nana Mouskouri. Pour ceux qui se gaussent de cette remarque, je les renverrai à leurs études puisque Moustaki a donné moustache en français donc « l’homme qui a du poil sur la figure ».

Je peux le dire tranquillement et avant toute cette déferlante niaise qui emportera tous les médias dans les minutes qui viennent, je n’ai jamais aimé Moustaki, ni l’homme, ni sa musique. Il a écrit poussivement quatre ou cinq chansons qui ont marché pour trois artistes déjà célèbres, le tout en couchant avec ses interprètes féminines. Sous le haut patronage des stars qui l’ont intronisé, poussé, porté, accompagné (Brassens, Brel, Gainsbourg, Moreau, Piaf, Reggiani, Barbara), il a trouvé sa place médiatique en dandy hédoniste alors qu’au final, il serait facile de justifier une attitude de paresseux gigolo opportuniste.

Ces dernières années, ses rares, mais encore trop nombreuses, apparitions nous donnaient l’occasion de plaindre l’évolution lente mais irréversible de ces idoles vieillissantes qui n’ont pas eu la chance de mourir plus tôt, comme Thierry Roland. Je ne lui souhaitais pas cela évidemment mais sa pseudo sagesse affirmée sur le tard et garantie par sa barbe philosophale, comme Eric Cantona, m’irritait au plus haut point. Pas moins que les journalistes sirupeux qui lui servaient la soupe avec toujours les mêmes questions ineptes, iniques et inutiles, comme à Zinedine Zidane. Ne vous trompez pas non plus sur son engagement politique crépusculaire et epsilonnesque à côté d’un Montand. Sa passion était lui-même, son bonheur et son image qu’il cultivait sur l’Île de la Cité ou sur sa grosse moto, appendice anachronique de sa jeunesse.

Je retiendrai néanmoins sa « Gueule de métèque » qui est un beau pied de nez aux nazillons de tout bord et du Parc des Princes, qui doivent ravaler depuis tant d’années l’ajout du mot « sale » devant, à la manière d’un Pierre Ménès qui vagit que le mot « beauf » ne peut que s’accompagner que du mot « gros ».

Reste cet éclair génial dans sa chanson Le Quotidien où il fait rimer deux mots qui résonnent dans la tête de tout supporter, deux mots axiomes de nos vies, « alcool » et « football », qui s’accordent presque aussi bien que de « la balle » et « anale ». Reste cette nostalgie personnelle de voir encore disparaître une personne de la génération de mes parents et de Jean-Michel Larqué.
Au final, je crois que j’ai été plus ému quand j’ai appris que Marcel Dib partait en retraite, souvenir de ce jour où je lus enfin le point final de mon histoire d’amour avec Panini.

Une page de la chanson française se tourne. Plus vite que celle du bus de la honte, ce traumatisme sud-africain qui nous frappa le jour de la démission de Monsieur Valentin, ne se tourne dans la vie du football national.

Frantz-Robert-Olegunar Kristofbarbérianski

 

6 thoughts on “Au courrier du coeur : l’éditroll de la semaine

  1. « Ne vous trompez pas non plus sur son engagement politique crépusculaire et epsilonesque à côté d’un Montand. »
    Le Montand acteur ? le Montand bourgeois ? le Montand ami des pauvres ?
    Ou bien le bourgeois qui joue le rôle de l’ami des pauvres ?

  2. Ca devient vraiment n’importe quoi HJ.net. Que fait l’Editeur, ce bel homme ? Où est Moké ? Que fait la police ?

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