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Marc Planus est né le 7 mars 1982 à Bordeaux soit 22 ans après ses genoux. L’Histoire veut qu’il ait appris à tacler avant même de savoir marcher, exécutant son premier tacle glissé le 17 octobre 1982 au grand dam de ses parents qui durent se mettre à porter des protections aux chevilles à partir de ce jour.

Marc est un enfant timide qui passe de longues heures à regarder les tacles de Gernot Rohr, Jean-Christophe Thouvenel ou encore René Girard pour qui il voue un véritable culte dans sa chambre. A 5 ans il le décide, il sera casseur de tibias. Le poste n’existant pas dans le football, il choisit ce qui s’en rapproche le plus : défenseur central. A l’âge de 8 ans, sa réputation ayant fait le tour de la Gironde, il entre au centre de formation des Girondins de Bordeaux pour ne plus jamais quitter le club.

Au centre de formation, il parfait son art à l’aide des poètes de l’époque : Dogon et Sénac. A l’âge de 12 ans on lui fait comprendre que s’il espère passer pro un jour il faut qu’il apprenne à jouer au ballon. C’est ainsi que sans  relâche il travaille son jeu long, s’inspirant de Laurent Croci. D’une redoutable précision, son jeu long fait de lui un titulaire incontestable dans toutes les catégories de jeunes l’amenant jusqu’aux portes de l’équipe première en 2001, Marc a alors 19 ans. Hélas, ses genoux en ont 33 et commencent à montrer des signes de fatigue. Le joueur fait fi de tout cela et poursuit son rêve : pouvoir un jour chausser un mec, le maillot de l’Equipe de France sur les épaules.

Le 15 décembre 2001, il découvre enfin l’atmosphère du haut niveau, enfin presque, il rentre à la 87ème minute d’un match de Coupe de France à Fréjus en remplacement de David Sommeil. Ces 3 minutes lui font comprendre une chose : pour éviter le carton suite à un tacle non maîtrisé il faut lever le bras. Merci Alain Roche. Il faudra attendre le 9 septembre 2002 pour le voir obtenir un temps de jeu plus conséquent et en Ligue 1 lorsqu’il entre à la 16ème minute face à Rennes. Faute de véritable attaquant en face (Fleurquin et Ivanov ne sont pas vraiment des footballeurs), il n’a pas l’occasion de montrer son art mais goûte enfin à cette atmosphère de sueur et de sang dont lui parlait Sénac durant les longues nuits d’hiver.

Le 23 Novembre 2002 restera gravé dans sa mémoire puisqu’il est titulaire face à Ajaccio, pour la première fois de sa carrière. L’émotion l’empêchera de s’exprimer correctement et il termine son match sans carton. Il lui faudra attendre un déplacement au Havre le 4 décembre pour y prendre le premier carton jaune de sa carrière, prestation éclipsée par l’expulsion de David Jemmali. Il cumule les apparitions et le temps de jeu, ce qui lui permet d’enfin exprimer son art avec 4 cartons jaunes. Il sait tout de même qu’il est loin d’un David Jemmali et se promet de faire mieux la saison suivante.

Comme tout bordelais qui se respecte, Marc aime la bonne bouffe et le bon vin, deux arts qu’il pratique régulièrement en plus du tacle glissé. Tout cela ne l’empêche pas de gagner ses galons de titulaire sous Michel Pavon lors de la saison 2003-2004 où il aligne les tacles et les titularisations. Il connaît sa première grande joie le 29 Février 2004 avec une expulsion à Ajaccio avant de connaître une joie quelque peu différente puisqu’il marque son premier but pro en Coupe de l’UEFA face au Groclin Grodzisk sur un coup-franc direct. Il s’aperçoit qu’il prend plus de plaisir avec un carton et se fait donc une nouvelle fois expulser lors de la 35ème journée à Lille. Malgré une saison pleine, le joueur en veut toujours plus et notamment connaître enfin la joie de l’expulsion à domicile, si possible sous les yeux de ses idoles. La saison qui suit est enrichissante puisqu’il découvre qu’éviter les cartons rouges et les suspensions peuvent faire de lui un joueur « intéressant » et qui peut attirer les regards des autres clubs. Mais Marc aime Bordeaux et ne sent pas prêt à quitter la gastronomie bordelaise pour découvrir d’autre horizon. Et puis honnêtement, rien ne vaut le pinard bordelais.

Les deux saisons sous les ordres de Ricardo lui font découvrir qu’un défenseur rugueux ne prend pas forcément des cartons à tous les matchs et c’est ainsi qu’il parfait l’art du « tacle qui prend le ballon avec le premier pied avant de chausser le joueur avec le deuxième pied » qui fera de lui un homme adoubé par la profession. Tout de même, le joueur commence à se blesser un peu plus régulièrement, il faut dire que ses genoux ont fêté leurs 40 ans en 2005.

Lorsque Laurent Blanc arrive, Marc essaie de changer son style de jeu pour devenir un joueur plus « classe » et ainsi plaire à son coach. Mais chassez le naturel, il revient au galop et les deux pieds décollés et c’est ainsi que Marc goûte une nouvelle fois au rouge lors de la déroute bordelaise à Caen, prestation éclipsée par les déclarations de Franck Jurietti : « Nous n’avons pas été ridicules, au contraire, Caen n’a pas existé pendant les vingt premières minutes. Et dans le dernier quart d’heure, « ils » se prenaient pour Maradona, avec des petits ponts et des sombreros. Ils nous ont pris pour des cons. Je les attends au match retour. » Cette même saison, Marc ouvre son compteur but en L1 avec un coup-franc direct de 25 mètres marqué face à Auxerre.

La saison 2008-2009 l’amène sur le toit de la France avec le doublé Championnat – Coupe de la Ligue, coupe où il marque en finale lors de la volée administrée à Vannes. Il marque un autre but en championnat contre Le Mans, but qui permet à l’équipe de prendre la tête du championnat à 2 journées de la fin. A titre personnel, il reste néanmoins déçu de ne toujours pas avoir pris de rouge à domicile et ce malgré son expulsion à Rennes.

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Marc n’est pas gros, il a juste un cul de black

La saison 2009-2010 est pour lui celle de l’apothéose : dans une équipe qui fait rêver, il se permet le luxe de marquer face à Monaco mais surtout face au Bayern et obtient enfin la consécration avec une expulsion à domicile contre Marseille. Pouvait-on rêver de mieux comme première fois ? Ses prestations (malgré les blessures) lui permettent de gagner une place en Equipe de France et d’être du voyage touristique en Afrique du Sud. Là-bas, alors que ses coéquipiers refusent de descendre du bus par conviction, lui refuse par flemme et par la faute d’un petit-déjeuner trop copieux.

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La consécration

De retour à Bordeaux, il s’aperçoit que les sandwichs « fromage – bacon – mayo » ingurgités en Af Sud ne lui ont pas fait du bien et trouve que Tigana est chiant par rapport à Blanc, notamment quand il demande aux joueurs d’arriver sobres à l’entraînement. Du coup il se blesse et parfait sa culture de la gastronomie en se nourrissant exclusivement de confit de canard accompagné de pommes de terre à la sarladaise avec un bon Château Gloria tapé dans la réserve personnelle de beau-papa Triaud. Il passe une saison à prendre des rouges à table plutôt que sur le terrain et réussit à s’embrouiller avec Tigana, se retrouvant en partie responsable de son départ.

Malgré une image écornée auprès des supporters, Marc ne voit pas pourquoi il changerait d’attitude avec Gillot. Mais il tombe sur un expert du tacle verbal qui le chausse en remettant en cause son hygiène de vie. Marc tente bien de se rattraper en dégommant Utaka mais cela ne plait guère au coach qui préfère aligner un Sané catastrophique à ce moment-là à sa place. Le joueur semble changer alors quelque peu d’attitude et retrouve sa place aux yeux de Gillot ce qui ne l’empêche pas d’aligner de temps en temps des prestations catastrophiques comme en Coupe à Créteil, déclenchant l’ire de Claude Pèze : « Aussi gras que la pelouse, Marc a eu l’air aussi manœuvrable qu’un Sherman en pleine forêt Viêt-Cong ». Il décroche tout de même l’Europe grâce à une fin de saison improbable.

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Marc Planus, acteur

La saison 2012-2013 semble marquer la fin pour ce défenseur au physique atypique en L1 (ni grand, ni costaud, ni rapide) qui voit son physique le lâcher de plus en plus régulièrement (ses genoux ont 43 ans, son foie 50). Mais qu’on le veuille ou non, il restera un joueur emblématique du club, un fidèle comme on en fait plus. Plus de 350 matchs en pro, une sélection en Equipe de France, des tacles glissés par centaines, on ne l’oubliera pas… enfin une fois qu’il aura arrêté sa carrière parce que là on souffre.

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Marc Planus sait faire plaisir au public

Un grand merci au site Scapulaire.com pour toutes ces infos sur Marc ainsi que pour les images. Vous voulez tout savoir sur les Girondins ? Ce site est fait pour vous.

18 thoughts on “La biographie interdite de Marc Planus

  1. Planus c’est vraiment un mec à double tranchant. Je loue naturellement sa fidélité, son implication, le fait qu’il est toujours été dans le club que j’aime. C’est un mec que j’admire naturellement pour ça. Et aussi pour ses tacles glissés (pourtant souvent suicidaire, mais également régulièrement salvateurs), ses relances de 60m comme s’il ne savait pas faire des passes courtes (et qui ne trouvent jamais personne).

    Pourtant sa fébrilité, sa lenteur qui le force à jouer quasiment libéro et tout un tas d’autres défaut dont l’énumération serait longue et fastidieuse me pousse à faire la gueule dès que je le vois.

    Planus, c’est le seul joueur au monde qui me fait alterner plaisir et dépit. Sourire et bouderie. Joie et tristesse.

    Un peu comme ça, pendant 90mn : http://media.tumblr.com/tumblr_lefsy2U3q81qf8yek.gif

  2. Marc est un exemple pour moi au niveau des tacles, et mon amour des glissades (et du sang sur mes crampons), sur tout terrain (Herbe seche ou mouillé, stabile, synthétique), c’est grâce à lui !
    (D’ailleurs à un match à Auxerre (victoire 2 à 0 e nos Gigis, bah oui, c’est Auxerre quoi ^^) je lui avait dis à la sortie des vestiaires qu’il était le meilleur tacleur du monde, il en a rit.

  3. Quand je pense que des journalistes bien moins pertinent que toi, préfèrent louer la longévité et et la fidélité de joueur comme Scholes, Giggs, Casillas et j’en passe … Mais jamais un petit mot pour Marc !!!

  4. N’empêche Marc Planus c’est un peu le Steven Gerrard de Bordeaux, le Francesco Totti des Girondins, l’Iker Casillas du club au Scapulaire.

  5. Je serai curieux de savoir qui a écrit cet article… Mais la jalousie rend stupide et je trouve cet article bête et nul. Même au second degré je ne vois l’intérêt de faire ça…
    Enfin, lui il a fait sa carrière et personne pourra lui enlevé surtout pas des Gens comme vous ! A bon entendeur…

  6. ah ballock n’a pas vu le coter affectueux de l’article…. ballock n’est peut’etre pas jaloux mais il a l’air stupide !

    moi j’ai trouver sa drole et magik :p

  7. Excellent article Claude, un grand merci. On aurait pu egalement citer le poete Leonard Specht comme grande influence sur le jeu de l’ami Marc

  8. Un jour on m’a raconté une rumeur comme quoi Planus était passé pro parce qu’il avait des « relations »(parents?) qui bossaient aux Girondins et que son concurrent direct plus talentueux n’avait pas pu avoir sa chance…
    Enfin j’dis ça, c’est le pote d’un pote d’un pote d’un ancien jeune du centre de formation qui jouait avec lui et qui n’est pas passé pro, qui m’a raconté ça…

    C’est un peu la théorie du complot du jour…

    Enfin je l’aime bien car grâce à lui, les enfants obèses peuvent aussi rêver d’être un jour footballeur!

  9. Polo tu es drole et ca m’emoustille, ballock13 tu n’es pas rigolo toi, je t’aime pas, j’ai mis ta tete a prix auprès de deux serbes.

  10. Je n’aurai pas pensé au tacle assassin pour me moquer de Planus (que va-tu dire d’henrique alors?). Sur toute sa carrière, il a pas trop pris de rouges et son tacle glissé est juste l’inverse, élégant.
    J’ai bien ri au « cul de black) mais maintenant, c’est surtout carrasso qui l’a remplacé et personne ne dit rien. Contre Montpellier, en pleine extension = 12 cm

  11. On sent que ce ne n’est pas toi qui l’a écrit et que tu ne fais que relayer. Ton honneur est sauf.

  12. Marc Planus est un exemple pour la jeunesse.

    Respect, rigueur, loyauté, professionnel, image pro pour son club et fidélité a son employeur et les supporters. Il a eu des hauts et des bas dans sa carrière professionnelle comme chacun dans sa vie. C’est un exemple pour la jeunesse.

    Bravo Marc, sois fière de toi…

    Bonne continuation dans ta fin de carrière et dans ta reconversion

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