La Breizhou académie note Rennes-Nancy (0-2)

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Et non, Roazh Takouer n’était pas en vacances.

La Breizhou académie n’était pas en vacances, son absence est une longue histoire. Elle n’avait pas non plus ce désir d’être à l’image de son équipe et donc de ne plus rien foutre pendant des mois, non, c’est une longue histoire.

Plus sérieusement, cette méforme inquiète l’académie comme tous les Rennais, qui d’ores et déjà ne visent à peu près plus que la 6e place bien qu’on soit encore 5e. On a pris un peu l’habitude, déjà quand on était sur le podium, tout le monde nous disait qu’il fallait pas voir plus haut, et qu’il fallait surtout s’attendre à tomber. Maintenant, on est à peu près sûr qu’on va encore tomber, on le sait d’ailleurs depuis un petit moment au point d’ailleurs qu’on espérait surtout juste que ceux qui étaient derrière Sochaux seraient encore plus tocards que nous. Il était déjà temps que ça se termine.

Après avoir donc perdu à Monaco, on a tenu la dragée haute aux terribles Girondins de Bordeaux de Gentil Gana chez nous, puis on a rechuté à Nungesser. 270 minutes de désert footballistique qui tenaient à nous rappeler à quel point le spleen est indispensable à toute saison rennaise. Antonetti peut encore essayer de réveiller les foules, mais c’est aussi son équipe qui l’endort de plus en plus.

L’épopée de la galette saucisse tournant un peu à l’eau de boudin, il était temps d’y remédier. Cela commença donc par Roazh Takouer, qui peu après le coup de sifflet final à Louis II, renversa un verre vide qui trainait. Enfin, reconnaissons lui ce mérite, le verre n’était pas tout à fait vide et c’est pourquoi Roazh Takouer prit soin de le vider avant de le renverser sur la table pour manifester son dépit. Puis il redressa la tête et revendiqua sa rupture avec le football pour aller dorénavant consacrer son temps à courir la gueuse. On le revit un peu plus tard dans la nuit, entre les deux seins énormes d’une cousine éloignée de Stéphane M’Bia.

Mais rompre après tant d’années est chose difficile, et à peine le coup de sifflet contre les Girondins retentissait que le vieux Roro rejoignait déjà sa taverne préférée pour voir le match de son équipe préférée en buvant ses pintes préférées. Là aussi, réaction terrible après le coup de sifflet final : il osa défier les dieux de la nature, et ceux du football, avec lesquels il fut alors en froid, en refusant d’attacher ses lacets jusqu’à ce qu’il soit chez lui. Après avoir insulté deux trois gendarmes qu’il croisa par hasard, il finit par se résoudre à de plus nobles combats et renoua les liens avec les dieux du football en entrant en méditation transcendentale pendant plus d’une semaine. Mais les dieux restèrent muets à ses appels, si ce n’est Georges Best qui l’insultait pour avoir osé le déranger les mains pleines de bouteilles vides (les trajets en méditation transcendentale sont longs).

Il finit par être entendu par Françoisdenix, vieille légende gauloise qui aurait inventé le tacle en football. Mais les dieux sont farceurs, et il lui offrit une nouvelle purge à Valenciennes, avant de lui offrir un match kiss-cool contre Caen. Roazh Takouer sombra alors dans un gigantesque bof footballistique, des matches de ligue des champions aux quotas en passant par la fin de saison non-palpitante des catcheurs. Il consacra alors sa plume aux merveilles du monde, et de la vie en général.  » La saison n’est pas terminée » tentèrent de lui rappeler ses quelques disciples. « La nôtre un peu quand même » rétorquait-il en écrivant un poème sur un envol de canards tout en se servant un verre de Vodka pure.

Roro partit même quelques jours après le match contre Caen, et cette nouvelle désillusion, vers une réunion druidique hors de nos frontières où chacun avait le prestige de faire goûte sa nouvelle mixture aux autres invités. Il ne disparut que quelques heures, le temps de trouver un streaming diffusant la victoire tant attendue des Rouges et Noirs en ligue 1, victoire qui de surcroît officialisait la qualification européenne. Une évidence il y a encore quelques mois, qui ressemblait de plus en plus à une promesse de fidélité de DSK depuis quelques semaines. Cette bonne nouvelle accompagnée de multiples expériences sensorielles régénérèrent sa fibre rouge et noire. Roazh prit alors la décision de retourner une dernière fois au Stade avant que cette saison ne se termine. Seule et unique possibilité donc : ce Rennes-Nancy qui sentait déjà bon la purge et les pendanges.

 

Ar matc’h

L’ambiance était à la fête : inauguration du nouveau maillot, coup d’envoi donné par Monsieur Laurent Pokou, à l’occasion d’une jolie semaine dans la capitale bretonne qui faisait de l’Ivoirien son grand héros, retour de Julien Féret et ce peut-être pour une dernière fois du mauvais côté, et enfin une banderole de remerciement envers les joueurs pour cette qualification européenne obtenue aux tripes et un peu à la chattoune aussi chez un presque concurrent direct.

Pas grand chose à dire sur ce dernier match de la saison à la maison, dominé tranquillou par les Lorrains, face à une équipe rennaise qui semble n’avoir ni tonus ni envie. On retiendra offensivement un mouvement initié par le duo pur beurre Danzé-Lemoine, bien repris par Boukari, mais sauvé par Grégorini, ce qui quand même montre que ça n’avait rien de très glorieux non plus.

Beaucoup de passes ratées, l’équipe étant considérablement gênée par un pressing immédiat des Lorrains, alors que les Rouges et Noirs attendaient encore la balle à 0-1. Défaite aussi logique qu’inévitable, tant on était plus proche du 0-2 que du 1-1 jusqu’au but final.

De toutes façons, on l’aura régulièrement répété ici, cette équipe se sera montrer incapable jusqu’au bout de renverser un match qui tourne en sa défaveur. L’ouverture du score de l’adversaire ressemble de manière quasi-systématique à une ultime mauvaise nouvelle annoncée à un groupe de dépressifs au bout du rouleau. Comme si elle se rendait compte par avance que son manque de mouvement vers l’avant, et son manque d’accélération n’allaient pas lui permettre de venir à bout d’un bloc regroupé. Tout juste aura-t-elle su montrer cette saison qu’elle sait forcer une décision, et donc marqué un but de la victoire peu après une égalisation adverse comme à Sainté, et surtout en fin de match à 0/0. Mais la défense ayant un peu perdu de sa solidité sur les dernières rencontres (il n’y aura donc eu que Bordeaux pour ne pas trouver la faille lors de cette mauvaise passe), elle ne garde plus ses cages inviolées lorsque la menace se fait trop ressentir.

La faute également à un milieu bien moins performant durant ces derniers mois, et qui se sera vu totalement dominé par le milieu nancéen samedi. On ne parlera même pas de la ligne offensive, qui était désespérante.

Bref, la victoire à Saint-Etienne n’aura été qu’un sursaut, néanmoins décisif dans la qualification européenne. Et si l’ambiance au stade était tout ce qu’il y avait de plus conviviale au coup d’envoi, on était passé au clairement délétère 90 minutes et une mi-temps plus tard. Au point que le but de Féret était fortement applaudi et que le Kop concluait la soirée par un mémorable « public de merde ».

La fête est gâchée, mais tant pis,la Breizhou trouvera d’autres raisons que le football pour célébrer la vie.

 

Les notes

Douchez 3/5 : Il faut reconnaître que ce joueur est un vrai pro, et on saluera le fait qu’il est l’un des seuls à encore jouer à fond alors qu’on sait tous qu’il se casse. Et ce même quand il est victime de gastro-entérite la veille comme à Saint-Etienne. Contre Nancy, il a dû se faire dans le calbut’ aussi en première mi-temps lorsque les Lorrains rataient des buts quasi tout-faits. Puis il a retardé l’inévitable en deuxième mi-temps. Respect La Douch’.

Danzé 1/5 : Cramé de chez cramé, plus qu’une crêpe flambée. Ce qui ne l’empêche pas de monter et de redescendre pendant tout le match. Sauf qu’offensivement, ses centres souvent en première intention ne trouvaient personne, et que défensivement, il n’était pas du genre granite.

Mangane 1/5 : Passé axe-droit depuis quelques matches sans que la cause n’en soit parue évidente aux yeux de la Breizhou, et sans d’ailleurs que la solidité défensive ne s’en soit sentie renforcée. Il est passé pointe en fin de match, sans que l’efficacité offensive ne se soit manifestée.

Kana-Biyik 2/5 : Laisse une impression mitigée sur ce match. Quelques oublis et quelques relances ratées, mais aussi de belles conquêtes du ballon et de spectaculaires montées rageuses comme on les aime chez Jean-Mamelle.

Souprayen 1/5 : Mine de rien, il progresse quand même un peu, se plaçant moins approximativement, récupérant plus de ballons, relançant assez proprement, et s’autorisant même quelques montées à bon escient. Ptet qu’une seule en fait. Donc 1, puis aussi parce que c’était fest noz sur son côté en début de deuxième mi-temps (du progrès quand même, c’était plus court que d’habitude).

M’Vila 2/5 : A retrouvé un peu de couleur chez les Verts, suffisamment pour réaliser quelques beaux tacles et quelques belles anticipations. Suffisamment aussi pour avoir l’audace de lancer deux fois Camara côté gauche, ce qui est quand même osé. Mais manque sérieusement d’inspiration en ce moment quand même. Doit faire plus la saison prochaine.

Lemoine 2/5 : Ne triche pas, et c’est déjà à noter. Pays du Coglès représente. Ne triche pas, mais fait des fautes, ce qui ne va pas déplaire à la Breizhou, mais illustre tout de même son manque de tempo à l’heure actuelle. Restait tout de même le Rennais le plus audacieux après l’ouverture du score. Sorti à la 53e sous les applaudissements parce que c’est lui.

Dalmat 1/5 : Sorti sous les sifflets parce que c’est lui. Il était pourtant le meilleur rennais en cette période de vaches moins que maigres comme un symbole de calva qu’il boirait cul sec avant de conduire. Samedi, il n’était pas spécialement le plus mauvais sur le terrain, mais il fallait bien que quelqu’un prenne donc c’est encore tombé sur lui. Ne doit pas payer que ses erreurs de jeunesse, mais sans doute aussi tout ce qu’il a pu accomplir dans des vies antérieures. Ce qui explique donc que la Breizhou lui colle un 1/5 alors qu’il aurait plutôt mérité un 2/5 en première mi-temps.

Leroy 1/5: Sorti sous les applaudissements et ovationné par le kop parce que c’est lui et qu’on est pas sûr de le revoir l’année prochaine. C’est un peu comme quand tu dis au revoir à ton papy au début de l’été avant de partir avec tes potes en vacances. Et si Pépé nous avait encore surpris à Sainté, il semblait exténué 6 jours après.

Montano 1/5 : Héros à Saint-Etienne, avec son but et sa passe décisive, il nous aura remontré son pire visage à la maison pour être sûr qu’il ne laisse aucun regret si jamais d’éventuels preneurs se manifestaient cet été. Au menu donc contrôles ratés, fautes et pleurnicheries permanentes, et exaspération dans les tribunes. S’est plutôt bien battu durant la première demi-heure avant de chercher à juste se battre pendant le reste du match.

Boukari 1/5 : Un tir et puis s’en va. Ce qui est déjà un peu mieux que toutes ses sorties précédentes. À mettre sous Prozac au plus vite.

 

Les remplaçants

Brahimi 3/5 : Son entrée en jeu a permis à Rennes de gagner du terrain, et de s’approcher (un peu) du but adverse. Mais surtout son entrée en jeu a fait plaisir à l’ensemble du stade parce qu’il commençait vraiment à nous manquer.

Mandjeck 2/5 : Entré en jeu pour permettre à Kader de monter. On l’aura surtout reconnu pour ses passes en touche.

Camara 2/5 : Sur son premier ballon, il déborde et finit en 6m. Sur son deuxième, il centre et peut-être même un peu mieux que d’habitude. C’était pas mal pour un de ses derniers matches en ligue 1.

 

Les autres apparitions

Féret 5/5 : Est réputé inconstant donc devait être particulièrement motivé hier. Ou alors la Route de Lorient le transcende. En tous cas, elle l’applaudit quand il marque. Bonne idée donc de le recruter.

Hadji 3/5 : Applaudi lors de la présentation des équipes comme la plupart des anciens joueurs rennais. Même s’il s’est bien fait dégager plusieurs fois par les deux colosses Mangane et Kana au duel aérien, il n’a pas rechigné et s’est même permis de prendre quelques ballons.

Le nouveau maillot 2/5 : La Breizhou est partagée. Il faisait plutôt pas mal sur mannequin, mais beaucoup moins bien sur cintre. Sur le terrain, bof. Et puis inaugurer un maillot par une défaite, ça fait vraiment mauvais genre. Peu de chances donc que Roazh Takouer l’achète, surtout qu’il préfère le maillot noir.

La galette saucisse d’après-match 3/5 : Correcte. Conclut honnêtement la saison. Mieux que le match en tous cas.

8 thoughts on “La Breizhou académie note Rennes-Nancy (0-2)

  1. Content de te revoir Roazh… Les circonstances purent être meilleures. Les vacances vont faire du bien, espérons juste que Dr Dre ne se repose pas trop, il a du boulot, lui.

  2. Avec les deux derniers WE, même au classement des alcoolos on a pris une sacrée longueur d’avance sur les rennais.
    En espérant que le LOSC finisse bien et gagne l' »éthylico » !
    (je tente des trucs vu que Margotton connait le site maintenant)

  3. Gloire à Roazh, gloire à Roazh!

    Dire que s’ils s’étaient un peu bougé l’arrière-train, on aurait pu croire à la LDC pour le dernier match…

  4. A quand des joueurs a leur vrai poste ? A quand un 9 ? Et puis si l’équipe est cramée , on parie que Anto remet le même 11 ou presque alors qu’il y a largement de quoi amener du changement ?

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