La face cachée de l’économie du foot – Interview avec Pippo Russo (seconde partie)

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« Le 0-0 c’est l’essence même du foot ! « 

La face cachée de l’économie du foot

Interview avec Pippo Russo (seconde partie)

Pippo Russo est sociologue et passionné de football. En avril 2014, il publie « Gol di Rapina » (Edizioni Clichy), un ouvrage où il décrypte minutieusement les mécanismes a priori peu ragoutants du foot global : tierces parties, fonds d’investissement, super agents, oligarques, etc. Au fil des semaines, le livre devient un petit phénomène en Italie, si bien que son auteur prévoit déjà un tome II, voire un tome III. Afin d’en savoir plus et de proposer une interview dans la langue de Molière, je suis allé à la rencontre de Pippo Russo la semaine dernière, à Florence, où il vit et enseigne depuis 1997. L’échange est long, intense, précis, c’est pourquoi j’ai choisi de le présenter en deux parties. Dans cette seconde partie, Russo évoque entre autres le cas de la France, l’avenir du football et le rôle des supporters. Bonne lecture !

 • Lire la première partie de cet échange.

Tu dépeins l’Atletico Madrid et Porto comme deux modèles négatifs. Pourquoi ? Commençons par l’Atletico…

Déjà, l’Atletico Madrid est l’un des clubs les plus endettés du monde. Ensuite, c’est un club dont l’activité sur le marché des transferts n’est pas décidée par la direction, mais par les financeurs et les fonds d’investissement. D’une certaine manière, l’Atletico Madrid est devenu le meilleur argument des fonds d’investissement, puisque son exemple tend à démontrer qu’on peut obtenir des résultats de très haut niveau en se basant sur leurs apports. Par contre, difficile de savoir combien de temps ça peut encore durer. Sinon, il faudrait un jour commencer à regarder au-delà des résultats sportifs pour évaluer les performances d’un club. Quand un club n’a pas d’autonomie décisionnelle quant à la politique sportive, pour moi, c’est un modèle négatif.

Et Porto ?

En septembre dernier, une enquête publiée dans le quotidien Diario de Noticias a révélé que les trois principaux clubs portugais (Porto, Benfica et Sporting) partageaient avec des tierces parties la propriété économique de 49 joueurs. Porto possède donc très peu de footballeurs totalement sous son contrôle et a tendance à faire affaire avec tout type de fonds d’investissement. Je voudrais ici m’arrêter sur le transfert de l’international Algérien Yacine Brahimi, passé de Grenade à Porto le 22 juillet 2014 pour un montant de 6,5 millions d’euros. Immédiatement, la presse de Grenade a fait remarquer deux choses importantes. Premièrement, le transfert aurait intégralement été orchestré par Doyen Sports Investments. Deuxièmement, au vu des dernières prestations de Brahimi au Mondial, 6,5 millions ça paraît vraiment très bas. A cette occasion, le président de Grenade Quique Pina déclare que le manque à gagner sur le faible montant du transfert de Brahimi serait compensé par l’aide de Doyen pour acheter d’autres joueurs. Entre parenthèses, ceci démontre encore une fois la dépendance totale des clubs vis-à-vis de l’acteur financier et expose au grand jour comment ce dernier dicte une ligne de conduite aux clubs dans la réalisation des affaires. Retour à Porto. Le 22 juillet donc, Porto communique d’avoir acquis Brahimi pour 6,5 millions d’euros. Le 24 juillet, on apprend que Porto a cédé dans la foulée 80% des droits économiques sur Brahimi à Doyen Sports Investments pour 5 millions d’euros. On fera remarquer ici que 80% de 6,5 millions correspond à 5,2 millions et non 5. Conclusion : en deux jours Porto voit déjà 200 000 euros s’envoler de ses caisses, comme ça, sans que Brahimi n’ait encore mis l’orteil sur le terrain. Mais il y a mieux. Au mois de septembre, Brahimi donne une interview au magazine algérien Le Buteur, de laquelle il ressort qu’un accord aurait déjà été conclu entre Porto et Doyen pour le rachat de ces 80% de droits économiques à la hauteur de… 8 millions d’euros ! Voilà un exemple de ce qu’est Porto.

Finalement, y a-t-il un seul club pro en Espagne et au Portugal qui ne soit pas sous le contrôle de fonds d’investissement ?

Aujourd’hui, il n’existe aucun club pro espagnol ou portugais qui n’a jamais eu de rapport avec un fonds d’investissement. Cela ne signifie pas que tous ont perdu le contrôle et que tous se laissent dicter leur politique d’entreprise. Mais actuellement je crois qu’il est impossible de n’avoir aucun rapport avec les tierces parties. Le virus est tellement répandu qu’un jour ou l’autre tu tombes forcément sur une tierce partie.

Après s’être largement imposés en Espagne et au Portugal, quels espaces ces fonds d’investissement vont-ils à présent tenter de conquérir ?

Les nouveaux fronts sont l’Italie et la France. En Italie, les fonds d’investissement réalisent déjà assez souvent des affaires, surtout grâce à l’aide de certains dirigeants comme l’administrateur délégué du Milan AC Adriano Galliani, le président de la Lazio Claudio Lotito ou le président du Genoa Enrico Preziosi. A Catane également on observe une certaine promiscuité. Concernant le cas français, il y a un travail de démystification à faire, car on a l’air de penser que les tierces parties sont encore assez loin. On continue par exemple de se réfugier derrière l’idée que la France fait partie de ces pays (avec l’Angleterre et la Pologne) qui explicitement rejettent les tierces parties. Je voudrais ici citer cette interview accordée à la mi-décembre par Nelio Lucas, l’administrateur délégué de Doyen Sports Investments (à savoir le fonds le plus puissant qui ces dernières années investit dans le foot), au magazine Challenges. Dans cette interview, Nelio Lucas annonce que Doyen est sur le point d’investir dans le foot français. Il y a donc de quoi être vigilant. Et puis il y a déjà eu différents signaux d’alerte, démontrant que la France est loin d’être immunisée contre les tierces parties. Au cours du printemps 2014 s’est diffusée dans la presse française et étrangère la nouvelle selon laquelle Marseille se serait adressé à Jorge Mendes pour réussir à transférer trois joueurs : Mandanda, N’Koulou et Valbuena. Je ne sais pas ce qui s’est finalement passé et si Mendes a fini par travailler pour l’OM, mais je garde à l’esprit qu’en septembre dernier El Loco Bielsa a déclaré en conférence de presse que Marseille venait d’acquérir 12 joueurs, dont aucun ne faisait partie de ses souhaits. En outre, Marseille a acheté Doria relativement cher et, si je ne me trompe pas, il n’a quasiment pas joué. Doria est un joueur contrôlé par le fonds d’investissement brésilien Elenko Sport, constitué par une série de personnages qui anciennement faisaient partie du fonds des frères Sonda, et qui a commencé à travailler avec le foot français.

As-tu connaissance d’autres cas similaires s’agissant du foot français ?

Il y a le cas de Vincent Aboubakar, transféré de Lorient à Porto au cours du dernier mercato estival, et qui à la hauteur de 70% appartient à un fonds d’investissement. Finalement, tant pour le club vendeur que pour le club acquéreur, il est très facile de prétendre ne pas faire affaire avec une tierce partie. Pour illustrer cette idée, je prends un autre exemple, celui d’Eliaquim Mangala. L’été dernier, Mangala a été cédé à Manchester City pour 40 millions d’euros et ses droits économiques étaient subdivisés de la façon suivante : 56,66% à Porto, 33,33% à Doyen Sports Investments et 10% à l’agence Robi Plus, qui ramène tout droit à Lucien D’Onofrio (impliqué dans divers scandales concernant l’OM). Entre parenthèses, D’Onofrio était il y a quelques années vice-président du Standard de Liège, club d’où venait Mangala avant d’arriver à Porto. Maintenant, les purs et les candides vont dire : « Pardon, mais il est impossible que City ait acquis Mangala en payant son transfert à des tierces parties, puisque les règles de la ligue anglaise (tout comme celles de la ligue française et polonaise) le prohibent ». Mais du côté de City on va rétorquer : « Nous on a filé 40 millions à Porto, après ce qu’il en a fait ce sont ses oignons ». Voilà, c’est facile de contourner les règlements, puisqu’au final Porto distribue son argent comme il l’entend ! Officiellement, City n’a rémunéré aucune tierce partie, il a juste donné 40 millions à Porto. Même chose pour l’OM concernant Doria : Elenko Sport n’aura pas été payé directement par Marseille, mais via le club de provenance de Doria.

Du côté du PSG, quels rapports entretient-on avec les acteurs de l’économie parallèle ?

Actuellement, le PSG fait partie de ces clubs d’élite, richissimes, qui sont en mesure de traiter d’égal à égal avec les tierces parties. Certains clubs de cette élite ont des rapports très proches avec ces dernières. Chelsea ou Manchester City par exemple. Le PSG fait depuis peu partie de ce cercle ultime qui comprend les deux Manchester, Chelsea, Arsenal, Liverpool, Real Madrid, Barcelone et le Bayern. Ces clubs ont une telle force économique, politique et communicationnelle qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Le PSG fait ainsi affaire avec tous les super agents, de Raiola, à Mendes, Zahavi, Joorabchian, etc.


Penses-tu qu’une Super Ligue verra bientôt le jour ?

Je crois, oui. C’est une perspective crédible, surtout si la FIFA et l’UEFA mettent le paquet sur le fair-play financier et la lutte contre les tierces parties. Si ces clubs d’élite sentent qu’on est train d’attenter à leur hégémonie, le risque de création d’une Super Ligue peut se matérialiser.

Parlons un peu de l’Allemagne. Les tierces parties peuvent-elles également trouver droit de cité Outre-Rhin ?

Oui, c’est possible. Pour commencer, faire affaire avec une tierce partie n’est pas explicitement prohibé en Allemagne. Le modèle 50+1 ne met pas les clubs à l’abri de la financiarisation. Prenons le cas de Hambourg, club qui se trouve dans une situation très opaque actuellement. Il y a cet investisseur privé – Klaus-Michael Kühne – qui voulait donner 25 millions d’euros au HSV, se montrant disposé à financer le club à condition que soient acquis les joueurs indiqués via son homme de confiance, qui aurait dû être Félix Magath… Et puis je signale le cas suspect de Wolfsburg, qui en permanence vend et achète énormément de joueurs. Quoi qu’il en soit, le foot allemand n’est pas immunisé.

Il y a quelques semaines, le cas du transfert d’Alessio Cerci a retenu ton attention. Transféré au cours de l’été du Torino à l’Atletico Madrid, Cerci vient de signer au Milan mais un peu à contrecœur vu que lui voulait l’Inter. Peux-tu nous aider à y voir plus clair ?

Cerci a en effet exprimé publiquement sa préférence pour un transfert à l’Inter, mais a dû prendre la direction du Milan en échange du retour de Fernando Torres à l’Atletico. En quelque sorte, l’affaire a été orchestrée par Chelsea qui, comme je le disais avant, est un club d’élite nouant des relations très étroites avec les acteurs de l’économie globale. Cet été, quand Cerci est vendu à l’Atletico, il est très probable que Doyen soit intervenu. Comme par hasard, à l’intérieur de la transaction, le Torino voit débarquer depuis l’Atletico un joueur du nom de Ruben Perez, justement estampillé Doyen. Un footballeur quelconque, passé entre autres par Elche, n’ayant jamais percé nulle part et qui cette année au Toro n’a joué que 6 bouts de match. Bref, pourquoi Cerci finit-il au Milan et pas à l’Inter ? On peut dire avec certitude que les rapports d’Adriano Galliani avec l’économie parallèle du foot sont bien plus étroits comparé à ses homologues intéristes. Mais à vrai dire il est impossible d’en dire plus. Selon moi, il faudrait mener une bataille de transparence et rendre publics certains documents pour savoir combien d’argent circule, selon quels pourcentages, quels échelonnements, etc. Actuellement, le football est le règne de l’opacité.

Finalement, y a-t-il encore quelque chose à faire pour sauver le football du règne de la finance et de l’opacité ?

En théorie, il faudrait bannir les tierces propriétés mais évidemment c’est plus facile à dire qu’à faire. A condition que tout soit bien ficelé d’un point de vue juridique, moi je proposerais de taxer très fortement les transactions entre clubs et tierces parties, ainsi que les bénéfices financiers de ces dernières. Toutefois, concernant les bénéfices financiers, il faudrait aussi compter sur l’intervention des gouvernements et des Etats. Je me rends bien compte que ce serait très difficile à mettre en œuvre, mais ce serait la seule chose à faire : les frapper sur leur propre terrain, sur le plan financier, de manière impitoyable. En tous cas, si une fédération ou une ligue voulait vraiment s’attaquer au fléau, qu’elle commence par s’activer sur le plan des transactions entre les clubs (lesquels tombent sous la juridiction sportive) et les tierces parties.

Au bout du compte, les fonds d’investissement représentent-ils vraiment la principale menace pour le foot ? Ne faut-il pas plutôt évoquer la corruption, les matches truqués, etc. ?

Si l’on suppose que les tierces parties sont des acteurs puissants et influents, pourquoi ne seraient-elles pas éventuellement impliquées dans des histoires de matches truqués ? Pour le moment, je n’ai aucune preuve en la matière, mais la menace est concrète. Quand un acteur quelconque a sous son contrôle toute une ribambelle de joueurs, des entraîneurs, et même parfois des clubs, un acteur de ce genre se trouve objectivement dans des conditions parfaites pour attenter à l’intégrité du jeu. Directement ou indirectement.

Dans plusieurs interviews publiées sur des sites italiens, tu expliques que le football est en train de devenir du pur divertissement. Peux-tu préciser ?

L’entertainment est l’un des piliers de l’économie globale du 21ème siècle. Dans cette économie de l’entertainment, le football se trouve en première ligne en tant que principal spectacle global, diffusé partout. Il était donc inévitable qu’une marchandise pareille attire les intérêts de tous types, y compris les plus opaques. Toutefois, il était possible d’éviter que le foot ne se retrouve à ce point dénaturé. Mais les autorités mondiales du football ont laissé couler et exprimé uniquement une opposition de façade. A présent, le football n’est plus tant un sport que du divertissement. Les dimensions financière et spectaculaire ont pris le dessus sur la dimension agonistique.

N’y a-t-il pas un risque que le public finisse par se détacher du football ?

Là-dessus, il n’y a pas de réponse univoque. Si l’on considère les passionnés traditionnels, je réponds oui. Des gens comme nous risquent de s’en lasser et peut-être s’en sont déjà lassé. Mais le foot s’est transformé génétiquement et s’adresse aussi à un public oriental, extrême-oriental ou nord-américain. Un public qui a une autre conception de la notion de spectacle comparé à la nôtre, passionnés old school. Le gros risque est que le foot devienne un peu comme le catch, à savoir un simulacre d’opposition sportive avec pour but le spectacle pur. A l’inverse, le spectacle traditionnel découlait plutôt de l’équilibre des forces en présence. D’ailleurs, il y a un truc qui m’a toujours rendu fou : la guerre déclarée au 0-0. Le 0-0 c’est l’essence même du foot ! Dans quelle autre discipline est-il probable que le score de départ soit aussi le score final ? Le football s’est toujours basé sur cet équilibre du 0-0, donnant au plus faible la possibilité de jouer pour ne pas gagner. Quiconque déclare la guerre au 0-0 n’a rien compris à l’essence du foot. Par contre, si tu veux vendre du football en tant que spectacle global d’entertainment, le 0-0 devient forcément l’ennemi absolu.

En mars 2014, tu as participé à une rencontre organisée par l’association de supporters Noi Samb, en collaboration avec l’organisation Supporters Direct et la participation de divers groupes d’actionnariat populaire. Qu’en as-tu retiré ?

En tant que sociologue, je m’intéresse beaucoup au développement de l’actionnariat populaire, car j’estime que c’est peut-être l’unique voie pour sauver le football en tant que phénomène démocratique. N’oublions jamais que les clubs appartiennent avant tout à la communauté et sont l’expression d’une histoire locale. Dans un contexte de financiarisation poussée, le seul moyen de mener un peu de contre-pouvoir est l’implication des supporters dans la gestion des clubs. Les supporters sont l’incarnation de la continuité historique du club de football. Tandis que les footballeurs et les dirigeants passent, l’identité territoriale et communautaire reste. Ainsi, les supporters ont non seulement le droit de savoir comment leur club est géré, mais surtout ils en ont le devoir. Ils ont le devoir de contrôler si au nom de leur passion des abus ont lieu. Ceci est un appel que je lance aux supporters de tous les clubs et de tous les pays. Cependant, même là où le phénomène associatif et démocratique est développé, il peut y avoir des dérives. A Barcelone, le modèle des socios n’a pas empêché certains scandales dernièrement. Il ne suffit pas d’élire un président tous les quatre ans pour dire « nous on est démocratiques ». La véritable démocratie réside en la participation des supporters au gouvernement de leur propre club.


Paolo Bartolucci

18 thoughts on “La face cachée de l’économie du foot – Interview avec Pippo Russo (seconde partie)

  1. (psst… juste histoire de faire le chieur… « attenter », et pas « intenter »).

    Mais sinon et surtout : merci.

  2. C’est presque aussi beau que le discours du Bourget de Hollande: « Mon ennemi, c’est la finance »! Mais contrairement à l’autre, Pippo (Inzagi) Russo est intéressant.

  3. Excellent article !
    Et donc Bielsa doit est anti TPO pour pas faire jouer Doria, c’est évident.

  4. C’est édifiant merci pour le travail. j’espère qu’on aura plus de contenu de ce type sur hors jeu.

  5. Y a un autre petit truc à corriger (sauf si c’est ce qu’il a dit et ce serait dommage) : Marseille n’a pas acheté 12 joueurs au mercato…

    En tous cas, merci beaucoup, c’était très intéressant ! Finalement, Pascal Praud a raison : « faut-il interdire les transferts ? » Ca réglerait les problèmes, non ? Bon, pas pour l’aspect « football, nouveau catch », mais…

  6. Merci beaucoup pour ce double article, vraiment intéressant.

    Peut-être de la naïveté de ma part, mais j’ai tiqué là-dessus : « Si l’on suppose que les tierces parties sont des acteurs puissants et influents, pourquoi ne seraient-elles pas éventuellement impliquées dans des histoires de matches truqués ? »
    A partir du moment où les TPO ont un modèle économique finalement peu dépendant des résultats du club (mettre un grand joueur dans un club bidon ne l’a jamais empêché de se faire repérer…), à partir du moment où les TPO doivent être à peu près les seules entités à avoir des intérêts à ce que chaque équope gagne (vu que souvent, elles détiendront des joueurs dans chacun des deux clubs), ne seraient-elles pas au contraire parmi les acteurs les moins susceptibles de corruption ?

    Loin de moi l’idée de les défendre, mais tant qu’à les pourrir, autant le faire pour des raisons justes uniquement (et elles ne manquent pas en plus, comme illustré par tout le reste de l’itw, ça tombe bien).

  7. @TonyVerole,

    Rien ne les oblige à faire gagner toujours le même club. Ils possèdent des parts de joueurs, voir de club, leur but est de faire monter la valeur d’un certain joueur à un instant T.
    Quand tu as un joueur À et un jour B qui s’affronte. Fait gagner ton joueur À aujourd’hui et revends le, puis fait gagner ton joueur B demain et revend le dans la foulée. Si en plus tu peux faire baisser la cote d’un joueur C avant de l’acheter c’est tout benef :)

    Donc oui si tu as un contrôle sur les deux camps qui s’affrontent et que ton but est uniquement financier et non sportif, la tentation doit être bien grande de faire en sorte que tes investissement fleurissent. C’est comme jouer à la roulette et pouvoir décider d’où s’arrête la bille. Peu importe que tu ai mise sur une bonne partie des numéros :)

  8. Superbe article ponctué de ‘si’, de ‘peut-être’, de ‘aurait été’, de ‘je crois que’, de ‘c’est possible’… Un magnifique aussi ‘Mais à vrai dire il est impossible d’en dire plus’.

    Ouais bon du coup en gros… Il en sait rien quoi. Je doute pas de la bonne foi du gars mais sérieusement… Même si tout est possible et vraisemblable, quand on a aucune preuve on fait pas un livre hein. Sinon ça porte un nom peu reluisant.

    J’espère que le comité relèvera aussi son magnifique ‘El loco Bielsa’. On a suffisamment chié tout l’été sur les gars qui disaient ça. Et l’incroyable ils ont donné des sous pour un joueur à un club qui utilise la tierce-partie, donc ils l’utilisent aussi. Oulà ! Alors là on se lance dans des putains d’amalgames infinis. Mr Pipo ? Si j’offre un pot en terre à quelqu’un, suis-je complice de meurtre si un passant est écrasé par celui-ci tombant d’un balcon ?

    Ouais j’ai laissé écrasé car je voulais mettre piano au début, mais en fait j’ai pas trop les moyens d’en payer.

    Finalement c’était un bon article de foot mercato ou le 10 sport c’est ça ?

  9. @Mayoul Vonsalsz : Dire que le gars n’a aucune preuve est la connerie la plus magnifique qui soit, tant le bouquin est truffé d’exemples, de sources et (ne t’en déplaise) de certitudes. Sinon, puisqu’à défaut du livre tu as au moins l’air d’avoir survolé l’interview, tu as dû passer à côté des nombreux exemples étayés et argumentés qui, contrairement à tes élucubrations ci-dessus, ne sont pas une opinion mais des faits… ;-)

  10. @Mayoul Vonsals : la prochaine fois, tu prendras la peine de faire quelques recherches complémentaires avant d’écrire ta purée de merde.

    Si tu préfères faire le malin sur l’emploi du conditionnel (utilisé à juste titre) plutôt que de parler de fond, si tu préfères prendre ce ton arrogant pour critiquer un travail que tu n’as manifestement pas lu, tu n’auras pas une once de crédibilité. Parce que comparer cet échange à un article de Foot Mercato ou le 10 Sport quand on emploie les méthodes d’un Riolo ou d’un Ménès, est-ce que ça ne serait pas finalement ça qui « porte un nom peu reluisant » ?

    Comment peux-tu écrire (dans la première partie) que Pippo Russo recycle tous les articles depuis 20 ans quand l’exemple le plus ancien qu’il prend à 8 ans et demi (Tevez/Mascherano) et permet de comprendre comment il a choisi d’étudier les dérives dans le foot ?

    Un amalgame avec Doria ? J’ai beau relire, je ne vois que des suspicions. Aucune accusation. Ou alors on ferme les yeux et on ne s’inquiète pas qu’un inconnu Brésilien acheté plusieurs millions ne joue pas 1mn en Ligue 1 et que même le kiné semble être en meilleure position pour jouer à son poste dans la tête de Bielsa ?

    Tu espérais dans ton premier commentaire, toujours dans un ton aussi détestable, que Russo amène des propositions dans la 2ème partie. Il l’a fait. Ça a dû involontairement t’échapper, je n’en doute pas. Comme à peu près tous les points extrêmement pertinents, en fait. Pourquoi ne pas réagir intelligemment dessus ? Pourquoi ne pas simplement dire que lui seul ne peut pas faire grand-chose à son niveau, mais qu’il est porteur d’idées et qu’une réunion des forces (c’est-à-dire celles de l’Alterfoot, soit nous, en principe, lecteurs ou académiciens d’HorsJeu et d’autres sites amis) allant dans le même sens que lui permettrait d’avoir plus de poids ?

    De telles dérives arrivent aujourd’hui en Belgique. Le Qatar a racheté un club de D2 et s’est engagé pour 10 ans (jusqu’à la CdM 2022). De jeunes Africains exploités depuis leurs 13 ans y côtoient des Qataris qui ont pour objectif d’élever le niveau footballistique du pays. Et comme passer par Eupen semble être un passage obligé après le centre de formation, c’est un joli paradis pour les agents ou tout intermédiaire qui veut toucher sa petite commission.

    De jeunes joueurs prometteurs quittent la Jupiler Pro League pour le Qatar. Non pas pour y jouer. Mais pour être prêté dès le lendemain de la signature de leur long contrat en Europe. Ce qui permet aux agents de toucher leur prime chaque saison.

    Le cas D’Onofrio sur Mangala est certes connu. Parce que son transfert vers Porto a fait autant parler que celui vers City. Ce qui l’est moins, c’est sa capacité à transférer les joueurs du Standard de Liège (dont il a été dirigeant et son frère entraîneur) vers le Portugal. Soit pour des montants sous-évalués (Defour en 2011, à peu près 50% en-dessous de son prix estimé, et plusieurs millions d’euros en-dessous d’une offre de Manchester United quelques mois avant), soit gratuitement, en faisant signer des joueurs dont Porto n’a pas besoin : c’est le cas de Sinan Bolat, qui en est à 18 mois de prêt après 19 mois à Porto. C’est aussi le cas de Daniel Opare, indésirable depuis son arrivée, toujours en tribune et récemment prêté.

    Alors on fait quoi ? On continue de jouer au con ou on soutient ceux qui essaient de faire bouger les choses ?

  11. @Lost in T : ça pourrait se concevoir en effet.

    Après, est-ce que le résultat influe forcément et significativement sur la valeur d’un joueur ?

    La coupe du monde récente prouve que oui me dira-t-on. Et on (qui est pourtant un con) aura raison ! Cela dit, je pense par exemple à un Djimmy Traoré qui a gagné la Ligue des Champions mais qui n’en est pas devenu un joueur désiré pour autant. Et à l’inverse, à un Pogba qui se retrouve propulsé à la Juve sans avoir eu à gagner trop de matchs avec Manchester (l’exemple est peut-être mal choisi vu que le transfert est gratuit. Mettons Nonda de Rennes à Monaco alors, Essien de Bastia à Lyon, etc etc).
    J’ai le sentiment que souvent les performances du joueur prévalent sur celles de son club au moment d’évaluer le montant d’un transfert, mais ce n’est peut-être bien qu’une impression.

  12. Hahaha les enfants quelle rigolade ! Allez Pfouff le prend pas mal, je cite :

    « L’invasion financière a eu lieu, tout d’abord, en Amérique du Sud au début des années 90 » Et ouais, je sais qu’on aime pas vieillir, mais on est en 2015. Fais le calcul toi même.

    Ensuite comme je l’ai dit le type emploie du conditionnel : ça arrive en France ! 2 exemples le cas Doria (qui concerne le Brésil donc que tu as bien étayé) et Aboubakar (à Porto, dont les fonds ont été racheté à 70%) donc au Portugal. Donc en fait non, même si c’est sûr que ça doit arriver je n’en doute pas une seconde. Tu l’as très bien dit « je ne vois que des suspicions », c’est ça le principe de dénoncer sans savoir.

    Tes exemples sur les africains (ça alors ? On exploiterait les joueurs africains ? C’est tout nouveau ça, personne ne s’en doutait) est très bon, surtout que je lis régulièrement ton académie très pro, et ta défense de l’alterfoot là dessus est plus qu’honorable ! Mais vous n’avez visiblement pas tous le même avis dessus : http://www.cahiersdufootball.net/article-l-atypique-aventure-ivoirienne-de-beveren-5552

    Donc dans des cas c’est bien et d’autres c’est mal ? C’est intéressant cette vision très européenne de la chose. Je rappelle que déjà dans les 80’s de jeunes africains exploités et laissé sur le bord de la route ça existait par exemple (je jouais dans un club marseillais entre 82 et 84 et j’en ai rencontré des gars dans ce cas).

    Ensuite c’est toujours sûr qu’il y a des dérives dans les transferts avec les commissions qui vont bien. 1990-92, le Toulon Var ça vous parle ? La carrière de Courbis en général d’ailleurs (1994 TFC : 16 arrivées…), le petit Diatta transféré à l’OM (toujours de Courbis) pour un total de… 10 jours avant d’être ré-transféré à Rennes. Sérieusement, vous tombez vraiment de votre pommier là…

    Alors oui, ce Pipo c’est bien ce qu’il montre, mais comme je le redis, c’est trop bourré de supposition et ses exemples avérés ont été déjà démontré ailleurs. Et sa menace de ligue fermée… On l’entendait déjà en 1992 c’est pour ça que le coupe d’europe des champions est devenue la ligue des champions, quel scoop !

    Allons donc sur le fond, finalement le problème que Pipo veut soulever, c’est que de financiers viennent faire du fric là où on peut en faire, ici dans le foot. Donc en gros, c’est de faire légalement tout ce qui était fait illégalement depuis toujours (8 ans si tu préfères hahaha). Alors c’est quoi le problème ? La perte du côté débrouille/magouille/gouaille (un truc très franchouillard et sympathique à nos yeux du coup, nous qui détestons la finance) ? Ou des lois mal faites et certainement pas ‘peu claires’ vu que les financiers, eux, les comprennent ?

  13. Encore une fois, ça me paraît très ironique d’évoquer une « dénonciation sans savoir. Mais soit.

    Si les Cahiers du Foot présentent un bilan bien plus enthousiasmant de Beveren que ce que j’ai modestement présenté avec les Qataris d’Eupen, c’est peut-être parce que les méthodes de formation et le but final sont complètement différents, non ? À ma connaissance, si tout n’a pas été parfait, les académies type Guillou ou Diambars ont des résultats sportifs et humains bien supérieurs à ce que fait Aspire actuellement. De ce que je lis, l’apprentissage de la culture européenne et le maintien des contacts avec la famille sont indissociables du projet. On est loin du Qatar qui ramène et laisse à leur propre sort, en plein hiver dans la capitale germanophone belge, des Ghanéens ou Kényans qui n’ont jamais vu un lave-linge, ne savent pas cuisiner ou porter autre chose que des tongs.

    Pour le moment, Aspire essaie juste de faire passer pour une réussite sportive un simple coup médiatique : Diagne a quitté Eupen pour signer au Barca B, il fait partie des 25 inscrits de la Ligue des Champions, mais il est incapable d’avoir du temps de jeu en match retour de Coupe après une victoire 7-0 à l’aller.

    Concernant les clubs qui accumulent les joueurs, c’est plus la régularité des mouvements importants qui est suspicieuse. Outre Wolfsburg, on peut citer le cas de Tottenham, qui empile les milieux de terrain de niveaux à peu près équivalents, tout ça pour aligner Mason et Bentaleb, plutôt que de chercher une alternative crédible à Harry Kane (Adebayor et Soldado n’en étant évidemment pas). Tout ça pour finir en Europa League et couper n’importe quelle tête qui dépasse et réclame plus d’ambition. Ca commence d’ailleurs sérieusement à démanger Pocchetino qui réclame le poste de manager.

    OK pour le reste.

  14. Une question toute bête Paolo, j’ai organisé hier soir la presentation du livre de Pippo chez moi, a Arezzo, très interessant, ne serait il pas utile de lui donner un coup de main pour la publication en France de son livre?

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