Vous connaissez peut-être Gianpaolo Pozzo. Cet Italien de 72 ans détient trois clubs de football en Europe : Udine (Serie A), Grenade (Liga) et Watford (Championship). Les transferts entre les trois clubs sont très fréquents.

La Jup’ a également déjà mentionné Maged Samy, possesseur du Lierse (D1 belge), de Turnhout (D3 belge) et de Wadi Degla (D1 égyptienne). « Profitant » de l’arrêt du championnat égyptien suite aux événements de Port-Saïd, Samy avait voulu aider ses deux clubs belges en difficulté en y envoyant les joueurs de son club égyptien : les 6 meilleurs étaient partis en D1, les 14 autres en D3. Si les deux clubs belges se sont sauvés, Samy n’avait pas prévu que le championnat égyptien pouvait reprendre. Longtemps à la ramasse, Wadi Degla a fini par se sauver, en profitant notamment d’un nouvel arrêt du championnat en raison de la situation sociale et politique.

Début janvier, en devenant l’actionnaire majoritaire d’Alcorcon, un homme a acquis son troisième club en 6 semaines. C’est d’autant plus incroyable qu’il en possédait déjà 3. Cet homme, c’est Roland Duchâtelet.

 

L’entrepreneur, le politicien

Ingénieur civil, détenteur d’un MBA, Duchâtelet commence dans l’entreprise Elmos en Allemagne, active dans la production électronique pour le secteur automobile. Il rachète en 1994 Melexis, une entreprise belge du même acabit. Cette même année, il fonde un parti politique, le BANAAN (pour Beter Alternatieven Nastreven Als Apathisch Nietsdoen, ce qui signifie à peu près Mieux vaut chercher des alternatives plutôt que de ne rien faire dans l’apathie). Le BANAAN fera évidemment un bide aux élections de 1995 (0,7%), ne concourant même pas pour le titre d’acronyme le plus ridicule du millénaire, prix dont il semblait pourtant partir grandissime favori. Le BANAAN disparaitra l’année suivante au profit de « Vivant », aujourd’hui absorbé par l’Open-VLD, le parti libéral et démocrate flamand. Il sera sénateur de décembre 2007 à mai 2010 en remplaçant Guy Verhofstadt, revenu au poste de premier ministre six mois après ne l’avoir jamais vraiment quitté. Il peut ainsi jouir de contacts privilégiés, comme, à tout hasard, Christine Boutin, avec qui il a certaines affinités. En 2013, Roland Duchâtelet est la 15ème plus grosse fortune de Belgique, estimée à 750M€.

Les débuts dans le football

Sponsor de Saint-Trond depuis 1999, Duchâtelet rachète le club en 2004 et le sauve de la faillite, en réglant les 2,5M€ de dettes et en injectant un million supplémentaire. Le club est remonté en D1 en 1994. Durant ces dix saisons, le STVV a régulièrement terminé dans le ventre mou (neuf fois entre la 8ème et la 15ème place) mais a réalisé en 2002-2003 une des meilleures saisons de son histoire : le club termine 4ème et va en finale de Coupe, où il sera battu par La Louvière, entraînée par Ariel Jacobs. Saint-Trond est d’ailleurs un habitué des bons parcours en Coupe, sans pour autant l’avoir déjà remportée. Outre la finale de 2003, on note aussi 3 demis et 3 quarts entre 94 et l’arrivée de Duchâtelet. C’est lui qui donnera à Marc Wilmots sa première expérience d’entraîneur en Belgique. Il connait en effet bien l’actuel sélectionneur depuis que ce dernier fut élu sénateur en 2003. De plus, Marc est marié avec la fille de l’ancien président de Saint-Trond. L’expérience n’est pas concluante, Wilmots quitte le club en février 2005, faute de résultats. Il n’y a d’ailleurs plus de coups d’éclats, même en Coupe. Saint-Trond est certes toujours dans le ventre mou, mais se rapproche dangereusement du rectum du championnat, comme un symbole d’article écrit pour horsjeu.net. Le club est relégué en 2008. Pour mieux revenir. Après une saison en D2 survolée (titre de champion, 80 points), le promu trudonaire termine 5ème de D1 en 2009-2010, grâce notamment à la saison exceptionnelle de son gardien Simon Mignolet. Ce dernier parti, Saint-Trond ne confirme pas et est de nouveau relégué en 2012. Pas forcément une mauvaise affaire pour les clubs de D1 (à tout hasard le Standard de Liège) : les prêts de joueurs vers les divisions inférieures ne sont pas limités, alors qu’il est possible de n’en envoyer que trois maximum vers un autre club de D1. Le magazine Sport/Foot Magazine va même plus loin : « Autre élément bienvenu, il n’est pas nécessaire de prendre d’assurance-groupe en D2 (NDLR: ce qui diminue les salaires de 30% pour un employeur). En outre, le Grand Café et l’Hôtel Stayen à Saint-Trond, depuis peu aux mains de Staprix, une entreprise de Duchâtelet, ne subit pas de perte parce que le club évolue en D2. Vu sous cet angle, Duchâtelet n’a aucun intérêt à ce que le STVV soit promu.« [1]

Juin 2011 : Standard de Liège

Pourquoi n’y a-t-il aucun intérêt ? Parce qu’en juin 2011, Duchâtelet rachète le Standard et en devient président. En raison de la législation, sa femme devient propriétaire de Saint-Trond. Le vice-président, en poste depuis 1999, s’en va. Le nom vous dira peut-être quelque chose, il s’agit de Lucien D’Onofrio, plusieurs fois condamné dans le cadre de transferts suspects et plusieurs fois évoqués dans un récent reportage de France 2 (Cash investigation – « Foot business : enquête sur une omerta »). D’Onofrio quittera le club lors du changement de propriétaire, non sans avoir préalablement vendu les meilleurs éléments au Portugal de manière à toucher ses commissions, avec la bénédiction de Duchâtelet qui récupère quelques pépettes au passage. Axel Witsel est transféré au Benfica, tandis que Steven Defour et Eliaquim Mangala partent au FC Porto.

Le club prépare donc une saison de transition et termine 2011-2012 à la 5ème place, sans ticket européen. C’est un peu mieux en Europa League : le Standard atteint les 1/8. Toutefois, il doit faire face au départ de José Riga, l’entraineur en poste depuis 12 mois. Auteur d’une saison remarquée aux Pays-Bas avec Heerenveen, Ron Jans est engagé. De nombreux jeunes arrivent, mais deux joueurs importants quittent le club pour la concurrence : Tchité signe au FC Bruges, Cyriac part à Anderlecht. Une deuxième saison de transition s’annonce. Fin octobre, Jans est viré. Le Standard est alors 12ème. Mircea Rednic arrive et redresse la situation : il qualifie les Rouches pour l’Europa League, mais n’est pas conservé. Il est remplacé par un Israélien sans aucune expérience d’entraîneur en club. La Jup’ en avait d’ailleurs fait un article ici.

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L’été 2013 fut mouvementé au Standard, de nombreux supporters manifestant en faveur d’un départ du président. Il faut dire qu’au-delà de cette instabilité des entraîneurs incompatible avec les objectifs d’un tel club, Roland Duchâtelet a annoncé vouloir sortir 20M€ des caisses du Standard au titre des dividendes. « Pour raisons purement fiscales » selon le président, « pour son enrichissement personnel ou celui de sa société » pour les supporters. Les figures emblématiques du club s’en vont. Le 27 juin, 5000 supporters se réunissent autour du stade, puis à l’intérieur de l’enceinte.

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Depuis cette crise, Duchâtelet tente d’apaiser la situation. Il a ainsi déclaré être ouvert à une reprise du club si le Standard finissait en dehors du Top 3 en 2013-2014. De plus, malgré des éliminations rapides en Coupe nationale et européenne, le Standard domine nettement le championnat, à défaut d’avoir un jeu emballant. Néanmoins, il apparaît clair que Duchâtelet a quasiment déjà récupérer son investissement via les diverses opérations citées. Quel que soit le montant de la vente, il devrait donc faire une plus-value. En outre, vendre le club seul le rendrait presque plus dangereux : en gardant le patrimoine (terrains, centre de formation, stade), il conservera sa mainmise sur le club.

Octobre 2011 : Ujpest FC

Quelques mois après la reprise du Standard, on apprend que le clan Duchâtelet a mis la main sur Ujpest, le plus ancien club de Hongrie. Par l’intermédiaire de son fils Roderick, Duchâtelet acquiert 94% des parts du club hongrois. Dans la foulée, le club de Budapest officialise un accord de collaboration avec Saint-Trond.

En fin de mercato hivernal 2013/2014, Ujpest a accueilli Jonathan Héris, milieu de terrain de Tubize (D2 belge). Annoncé au Standard pour l’été 2014, le joueur parlait même déjà d’un possible départ de Liège le temps de se mettre à niveau : « Je les rejoindrais ainsi à la fin de la saison. Rester à Tubize jusqu’en juin serait une bonne chose car l’équipe tourne bien. Je peux encore progresser. […]Et puis, ce serait difficile pour moi d’intégrer un noyau qui tourne déjà très bien. En début d’exercice 2014-2015, j’aurai toute la préparation pour combler mes lacunes et voir si je suis paré pour une telle équipe. Si ce n’est pas le cas, l’idée serait de me faire prêter dans un club de Roland Duchâtelet. [2] » Sans officialisation d’un accord avec le Standard, Héris a donc signé 2 ans et demi à Ujpest, dès le mois de janvier. On se doute toutefois qu’un retour en Belgique est à prévoir cet été ou l’année prochaine.

Le Standard profite d’un partenariat signé au printemps 2013 avec l’AFC Tubize. L’accord prévoit d’envoyer des joueurs du Standard en panne du temps de jeu (principalement des joueurs sortis du centre de formation). Le Standard profite ainsi de l’expérience de l’excellent directeur sportif/formateur Philippe Saint-Jean et sera prioritaire sur les jeunes du centre de formation de son partenaire. En difficulté financière, l’AFCT, qui a vu passer dans ses rangs Enzo Scifo et Eden Hazard jeunes, garde ainsi sa place en D2. Menacé de rétrogradation l’été dernier (comme bon nombre de clubs de D2 d’ailleurs), il se pourrait que Roland Duchâtelet ait fourni les 400 000 € nécessaires pour décrocher la licence. Bien qu’étant une perte sportive évidente, le transfert d’Héris doit probablement être considéré comme un coup de pouce financier plus ou moins caché.

Depuis la reprise du club hongrois il y a deux ans et demi, on observe une dizaine de mouvements de joueurs entre la Hongrie et le Standard ou Saint-Trond, aussi bien en prêts qu’en transferts sec, et dans tous les sens possibles (ce qui n’est pas sale).

Décembre 2013 : Carl-Zeiss Iéna

On apprend mi-décembre que Duchâtelet vient d’acquérir un 4ème club. Il s’agit cette fois du Carl-Zeiss Jena, finaliste de la Coupe des Coupes 1981. Aujourd’hui en D4 allemande, le club a des difficultés financières. Connu dans cette région d’Allemagne en raison de l’activité de certaines de ses entreprises, Roland Duchâtelet voit son arrivée approuvée à une large majorité. Détenteur de 95% des parts, il ne détient pourtant que 49,98% du droit de vote en raison de la législation allemande. C’est ce qui se passe également à Hoffenheim, où Dietmar Hopp ne détient que 49% du droit de vote malgré 96% du capital en sa possession. Néanmoins, on se doute qu’avec une telle puissance financière, son droit de vote n’est peut-être pas si minoritaire que ça…

Duchâtelet y investit 2M€, auxquels s’ajouteront 4M€ lors des prochaines saisons. Il estime que « 5 ou 6 saisons seront nécessaires avant de revenir en 2. Bundesliga ».

Décembre 2013 : Charlton Athletic

Notre homme d’affaires ne s’arrête pas là. Entre Noël et le Nouvel An, Duchâtelet débourse 17M€ pour acquérir 100% des parts de l’ancien club de Talal El-Karkouri. Le contrat est officialisé le 3 janvier 2014.

Très rapidement, il profite de sa nouvelle acquisition pour y envoyer tous les joueurs du Standard en manque de temps de jeu : quatre joueurs du Standard débarquent en Championship, dont Yohann Thuram. Outre un jeune polonais venu des Pays-Bas, la dernière recrue hivernale se nomme Loïc Négo. Le Français, formé à Nantes et passé par la Roma, arrive…d’Ujpest après 6 mois passés…au Standard !

Les supporters de Charlton se satisfont de l’arrivée de joueurs mais restent un peu réservés : « On avait besoin de nouveaux joueurs, l’effectif était trop limité. Mais se battre contre la relégation en Championship est très difficile, je ne suis pas sûr que les bannis du Standard ou un mec de D1 hongroise soient de bons recrutements. Je me fais dessus à chaque intervention de Yohann Thuram. Négo n’est pas rassurant non plus», m’écrit cindyblue. Soapyjones est peut-être encore plus lucide : « Les nouveaux venus sont plus jeunes, potentiellement plus forts. Mais s’ils arrivent à s’imposer dans le football anglais, qu’est-ce que Duchâtelet compte en faire ? Les renvoyer au Standard ou dans une de ses franchises ? Les vendre au club anglais le plus offrant à la première occasion ? »

Les départs également vont faire parler. En effet, juste avant la fin du mercato, Charlton va vendre Dales Stephens à Brighton, et son attaquant français Yann Kermorgant à Bournemouth. « Les deux faisaient partie de nos meilleurs joueurs. Kermorgant était notre talisman, un vrai guerrier. Les vendre en fin de mercato en plus… Le timing est affreux. Je ne suis pas sûr que Duchâtelet se rende compte de la difficulté de la tâche », poursuit cindyblue. «Financièrement, on était dans la merde jusqu’au cou. Les deux étaient en fin de contrat en juin. Je comprends que Duchâtelet veuille récupérer un peu d’argent. Je suis même d’accord avec lui », juge un autre supporter.

Si les supporters avouent que le projet est pour le moment flou (« s’il a prévu d’investir ? Il a parlé du centre de formation, donc on suppose qu’il va s’appuyer dessus. Il a promis une nouvelle pelouse en fin de saison aussi »), aucun ne craint pour l’identité du club : « Nous sommes les n°1 du sud de Londres. Les Addicks [surnom donné aux supporters du club] ont connu des problèmes bien plus grands que notre situation actuelle. On a toujours été présent. »

Janvier 2014 : Alcorcon

La dernière acquisition date du 10 janvier. Duchâtelet ne patiente pas : deux joueurs du Standard y sont immédiatement prêtés. Le projet est encore plus flou, Duchâtelet n’ayant pas encore rencontré les médias. À court-terme, l’objectif sera évidemment le maintien en 2ème division.

C’est bien beau tout ça, mais pourquoi ?

« Le modus operandi de Duchâtelet est limpide: il achète un club en proie à des problèmes, il rappelle à la ville qu’il a sauvé son club et en échange, il parvient à acquérir à bon prix les terrains qui entourent le stade. Il achète ainsi un projet immobilier au sein duquel se trouve un club de football, par hasard. Il n’essaie même pas de réaliser un bénéfice avec ce club. Le break-even lui suffit. Si le carrousel des joueurs est aussi important, c’est qu’il est allergique aux charges salariales. »[3]

Ce bon vieux Roland n’est pas un philanthrope. Il ne rachète pas non plus les clubs par passion pour le football. S’il entretient quelques liens forts avec Saint-Trond, la possession de 5 autres clubs n’est qu’un business. Dans un récent article de Marianne (édition Belgique), on disait d’ailleurs de lui : « Il n’est pas un mordu de foot. Il l’adore, certes, mais pas pour l’aspect sportif. »[4] Peu de temps après son arrivée au Standard, il s’était d’ailleurs prononcé en faveur de la création d’une Bene League. Bart t’en avait parlé ici. Le « manque de compétitivité » au sein de la Jupiler Pro League dont il parlait n’est qu’une version sportive du moins accrocheur mais plus honnête « j’veux du blé ». Autour du stade, Duchâtelet a d’ailleurs fait beaucoup de placements immobiliers dont il pourra jouir lorsqu’il aura laissé sa place à un président normal et ambitieux pour le club. Seul le partenariat avec Tubize ne semble relever que de l’aspect purement sportif : certes, Tubize semble se faire aider financièrement (même si rien n’est officiel sur ce point), mais le simple bénéfice du Standard est la progression des joueurs envoyés en prêt.

Les rachats de Iéna et Ujpest s’apparentent à une stratégie de maillage territorial : il poursuit son expansion autour de régions où il est déjà solidement ancré. La Thuringe emploie beaucoup de personnes travaillant pour les entreprises de Duchâtelet. Il a reconnu qu’Erfurt, club du même Land mais évoluant au niveau supérieur, aurait pu être une option. « Mais nous y avons une entreprise. Il n’est donc pas plus mal d’investir à Iéna», 60km plus loin.  En Hongrie, la raison semble être la même que pour le club allemand. Roderick Duchâtelet le confirme dans un journal hongrois : « Mon père fait régulièrement des affaires avec eux[5]»

Pourquoi racheter Charlton ? Au-delà de la popularité du club qui lui confère des revenus importants en termes de merchandising, le rachat de Charlton peut s’expliquer par la profession de son ancien propriétaire, Kevin Nash. Je vous le donne Émile, il est promoteur immobilier. Au prix du rachat, il y a peut-être moyen de faire une ristourne sur certains bâtiments aux alentours, non ?

Quant à Alcorcon, la ville a abandonné certains projets en pleine construction, faute de financement. On peut donc penser que le rachat du club n’est qu’une première étape, et que le rachat de bâtiments neufs (certes non-finis) pourrait suivre. Par ailleurs, étudiée depuis plusieurs années, la construction d’un Eurovegas à Alcorcon est pour le moment mise de côté. Mais si ce projet devait aboutir (vers 2022), les estimations portent à 65 000 le nombre de créations d’emplois. Une mine d’or pour Duchâtelet, qui prend donc le risque d’investir maintenant. Si l’Eurovegas est abandonné, la perte sera minime.

Le business semble donc être la raison de toutes ces acquisitions. Duchâtelet se préoccuperait avant tout de l’extension de son réseau de collaborateurs dans le secteur de la production électronique. C’est particulièrement le cas pour Ujpest et Iéna, qui correspondent à la politique du maillage territorial : l’extension de l’influence de Duchâtelet est calculée, cohérente. Elle ne disperse pas.

Pourtant, certains voient en Duchâtelet un visionnaire. Geerts Smets par exemple : « Selon moi, il veut démontrer qu’on peut développer un modèle économique productif à partir du football. Mais pour cela, il faut cumuler les clubs. »[6] Duduche est-il alors sincère quand il déclare être ouvert à une reprise du Standard ? «D’un point de vue économique, c’est la seule chose qui me surprendrait car alors, ce cumul de clubs n’aurait plus de raison d’être. […] Pour faire court : il se construit un réseau de clubs qu’il contrôle et dans lesquels il place ses joueurs sans intervention extérieure, de façon à augmenter leur valeur marchande. […] C’est un modèle économique comme un autre mais c’est le seul qui, en football, produise du bénéfice. Quand même les quatre meilleurs de votre championnat perdent de l’argent, que faut-il faire ? Des transactions avec les joueurs. Ce n’est pas nouveau, ça a toujours existé. »

 Si certaines méthodes sont critiquables, il faut lui reconnaître cette saison un certain succès avec le Standard, qui se dirige vers son premier titre de champion depuis 2009. Mais la tâche s’annonce compliquée ailleurs. 4ème de D2, Saint-Trond ne sera pas champion, mais peut encore croire en la montée. Il faudra pour cela aller chercher la 3ème place, pour le moment à 4 points. Ujpest est dans le ventre mou de l’OTP Bank Liga. Charlton est relégable, mais a joué deux matchs de moins que les cinq équipes juste au-dessus du club londonien. Iéna est troisième de D4 allemande. Seule la première place, pour le moment distante de 7 points, permet de se qualifier pour les barrages de montée. Enfin, dans la très serrée Liga Adelante, Alcorcon est 19ème sur 22. La stratégie de Duchâtelet ne laisse en tout cas personne indifférent. Lui permettra-t-elle de connaître le succès dans ses six clubs ?

Chères lectrices, chers lecteurs, je vous aime bien. Si l’intérêt anal est réciproque, vous pouvez me retrouver sur Facebook et Twitter. Notre ami Bart Van den Van Krrr a aussi Facebook et Twitter.

 

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Un grand merci à toutes les personnes ayant pris de leur temps pour m’aider à écrire ce pavé (on me dit souvent que c’est long et bon, mais on parle pas de mes articles là), grâce à leurs conseils, renseignements ou traductions : HungarianFootball.com, Afanal (comme un symbole) Janos et le forum des supporters de Charlton « Into the Valley ». Courage !

Pour finir, si vous ne l’avez pas encore fait, likez la Jup’ Académie !

Jean-Marie Pfouff

2 thoughts on “La Jup’ : Roland Duchâtelet, l’homme aux 6 clubs

  1. C’est tellement dommage de voire que la seule bouée de sauvetage du football Est-Allemand semble-t-être le mécénat (cf RB Leipzig)

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