La LOSC académie note Caen-Lille (1-2)

7

Michel Saint-Doux, de retour, pile pour pourfendre.

Bonjour à vous chers lecteurs. De retour d’une nouvelle édition du Saindoux Evangelist Tour dans nos vertes contrées (particulièrement fructueux cette saison, allez savoir pourquoi) je m’attelle enfin à ma tâche favorite, vous conter les aventures de mes fidèles brebis. Inutile de revenir sur les mouvements de l’intersaison qui ont déjà largement été commentés par-ci par-là. Et encore moins sur le nouveau début de saison poussif du LOSC, habitué de la chose il est vrai, et ce d’autant plus que les conditions de vie rustiques qui conviennent à ma qualité de missionnaire pendant les chauds mois d’été ne m’ont pas permis de voir les matchs dans des conditions convenables.

Ainsi nous voilà donc d’ores et déjà à la 3ème journée du championnat, face à un adversaire croqué à trois reprises lors de la glorieuse épopée de la saison dernière (2-5 à la 13è, 3-1 à la 29è et 4-1 en Coupe de la Ligue), le SMC de Michel Dahleb où l’on ne retrouvera pas l’ancien vilain petit canard de cette académie, PAF, qui pour mon plus grand malheur se blesse pendant l’échauffement, ce qui implique que le SMC va évoluer à 11. Le LOSC se présente dans son inénarrable et inaltérable 4-3-3 où l’on retrouve Landreau dans les cages, les habituels Debuchy, Chedjou et Beria rejoints par leur nouveau camarade de jeu Marko Basa en défense, les valeurs sûres Mavuba, Balmont et le déjà très contesté Pedretti au milieu, enfin un trio offensif reposant très largement sur les épaules de l’ennemi public n°1 des défenses de Ligue Sainte, bien mal secondé par le maladroit Moussa Sow et l’énigme Payet lors de la préparation et des premiers matchs officiels. Espérons que la rencontre de ce soir puisse nous montrer plus d’implication de la part de Payet, dont toute la paroisse attend beaucoup (privilège offert à la recrue la plus chère de l’histoire du club), plus de justesse de la part de Pedretti, plus de concentration de la part de Béria et plus de « je ne sais même plus quoi » de la part de Sow.

Le match va malheureusement seulement sonner le réveil des qualités de « Pedrettinho » (pour les dents), capable de lancer Sow d’à peu près n’importe quelle partie du terrain grâce à ses balles en profondeur douées d’une précision balistique (à la 16è par exemple pour Sow) que lui envie sans nul doute n’importe quel engin militaire français, mais aussi de jouer court et de combiner dans des petits espaces. Si sa capacité à défendre dur ne m’a pas semblé flagrante, il faut bien voir que ce n’est pas une donnée déterminante, Mavuba et Balmont assumant parfaitement la tâche. A côté de lui, les trois autres n’ont pas fait d’étincelles. Béria a tenté de se rassurer en limitant ses prises de risque, Payet a été vraiment trop peu entreprenant et va longtemps souffrir de la comparaison avec un Hazard omniprésent s’il ne se remue pas très rapidement. Enfin Sow a encore raté toutes ses occasions bien qu’il faille admettre qu’il se démène pour en obtenir. Un autre point positif de sa soirée étant son entente parfaite avec Pedretti.

Les buts lillois sont venus au terme de deux actions de jeu parfaitement réalisées, le premier sur une attaque placée sur le côté gauche à la 68 ème où Hazard, après avoir éliminé son ex-futur coéquipier Van Dam a centré fort pour Pedretti aux six mètres qui avait parfaitement lu le mouvement et bat Thébaux (au demeurant quasi-infranchissable) d’un plat du pied droit. Le second à la 88è sur contre, Debuchy profitant d’un remarquable service d’Obraniak pour inscrire son second but de la saison. Notez la prise de risque de Debuchy, accompagnant un contre depuis son poste d’arrière droit à la 88è d’un match où son équipe mène seulement d’un but. Au final, malgré la réduction du score caennaise sur penalty, la victoire est logique, le LOSC a complètement étouffé les Caennais, qui n’ont pas su profiter des espaces qui s’offraient à eux en contre lorsque les Lillois se retrouvaient coupés en deux à ne plus trop savoir s’il fallait tout donner en attaque ou tout de même assurer en défense. En effet, si en attaque, malgré le manque d’efficacité de Sow et la propension à l’effacement de Payet, les bases de la saison dernière sont là, avec un Hazard encore plus impliqué dans la construction du jeu et un Pedretti qui s’il garde ce niveau ne me fera en aucun cas regretter Cabaye, en défense, malgré un Basa très solide, la sérénité ne semble pas de mise, les joueurs semblant nerveux à l’image de Chedjou et laissent trop d’espace avec le milieu, espace que s’use à combler Mavuba.

S’il reste donc des détails à régler, nul doute que la venue de Marseille dans une semaine au Temple permettra d’y voir plus clair. En attendant cette affiche qui excite même jusqu’aux grenouilles de bénitiers de la congrégation Saint-Douxienne, voici les notes :

 

Les brebis :

Landreau (4/5) : Absorbé pendant tout le match par les petits points blancs et ceux rouges et bleus qui semblaient s’amuser sans lui mais bien avec Thébaux de l’autre côté du terrain, il s’est tout de même réveillé au bon moment pour sortir une superbe parade à la 94è. Il ne peut rien sur le pénalty.

Debuchy (4/5) : Le Debuchy de la saison dernière aurait mérité d’avoir un poster accroché aux murs de ma chambre si Mme Saint-Doux avait un quelconque amour de la chose artistique, le nouveau modèle va m’obliger à faire un choix : le poster ou Mme Saint-Doux. Rendez-vous bien compte que maintenant il marque un but tous les deux matchs!

Basa (4/5) : Solide dans les duels, présent dans l’anticipation, intéressant de la tête aussi bien offensivement que défensivement. C’était qui avant ? Rami vous dîtes ? Connaît pas…

Chedjou (2/5) : Je pensais que la présence de Basa, moins « excentrique » que son prédécesseur, lui permettrait d’exploser. Pour le moment, j’ai l’impression qu’il cherche à reprendre le taf de son ex-coéquipier avec des relances approximatives et beaucoup trop de nonchalance, notamment sur l’occasion de Niang à la 24è où un Chedjou autoritaire ne se serait jamais laisser surprendre.

Béria (2/5) : Après sa fin de saison dernière de haut niveau, j’attendais beaucoup de lui. Il me semble bien plus timoré, et plutôt frustre techniquement sur les rares attaques qu’il a accompagné. Il gagnerait certainement en sérénité et audace si, à côté de lui, Chedjou en faisait autant.

Mavuba (3/5) : Très impliqué défensivement et souvent efficace, il a malheureusement eu du mal à accompagner les offensives lilloises, se contentant de relances courtes à destination de Pedretti ou Balmont. L’explication repose-t-elle sur sa réticence à laisser sa défense un peu trop esseulée ou sur un manque de condition physique ? Vaste question. Néanmoins le Captain Ch’ti est toujours à la hauteur.

Balmont (Dudulle/5) : « Pourquoi tu l’aimes tant ton Dudulle ? Il est pas beau, il est mal fait, mais elle, gentiment, répondait : z’en faites pas, les amies, c’que j’aime en lui c’est (message à caractère sexuel censuré par la morale chrétienne dont je suis le garant) … » et oui ce qu’on aime chez Balmont c’est sa grosse paire… d’abnégation et de talent, qui lui permet de ne jamais lâcher un adversaire avec le ballon et surtout de savoir s’en servir une fois qu’il a mordillé les mollets du malheureux qui a croisé sa route.

Pedretti (4/5) : Un match de grande envergure, et j’ai déjà expliqué pourquoi avant. En toute logique si vous êtes arrivés jusqu’ici (et je vous en félicite), c’est que vous avez lu le 3è paragraphe. Si tel ne devais pas être le cas, vous pouvez donc vous reporter au paragraphe sus-mentionné. Bonne lecture.

Payet (2/5) : Deux pour ses quelques fulgurances, comme pour cette frappe à la 36è ou son raid à la 65è pour obtenir un coup franc bien placé. Mais il fallu une demi-heure pour que moi et mon enfant de choeur et de coeur le voyons enfin apparaître sur l’écran magique. Il manque clairement de disponibilité et ne semble pas toujours concerné par ce qu’il se passe autour de lui. Mais on ne peut pas dire qu’il est embêté par le ballon quand il le reçoit, ce qui est déjà une bonne nouvelle (hormis sur son épouvantable coup-franc à la 32è). Au boulot!

Hazard (4/5) : Il aurait pu obtenir la note suprême, celle qui vous permet de toucher au Saint-Graal du footballeur professionnel, le onze mondial de la semaine. Mais à mon grand désarroi ce ne sera peut-être le cas, la faute à sa propension à vouloir dribbler la terre entière quand une offrande envers ses coéquipiers s’impose après un ou deux tours de passe-passe. L’ouverture du score illustre ainsi à merveille mon propos. Un crochet, une passe instantanée et but de Pedretti. En même temps, il faut le comprendre. Le travail intérimaire de Payet et la gaucherie de Sow l’oblige a beaucoup plus prendre le jeu à son compte que lorsque Gervinho était présent.

Sow (2/5) : Ceux qui suivent cette académie ont dû déjà remarquer que Sow ne s’était pas encore fait une place au Paradis dans mon esprit. Et ce n’est pas pour tout de suite. Nonobstant ses caprices salariaux, c’est bien son manque d’efficacité chronique qui agace. Heureusement pour lui que Gameiro n’ait pas eu autant d’occasions à se mettre sous la dent la saison dernière et qu’il semble continuer à s’arracher pour obtenir des occasions. En plus, d’après la bible du sport, personne n’en veut alors il va bien falloir faire avec lui.

 

Les remplaçants :

Souaré : Aucune action côté gauche pour les Caennais après son entrée. A revoir.

Obraniak : Une passe décisive subtile pour le second but et quelques pertes de balles évitables. Obraniak quoi.

Rodelin : Une belle frappe à la sortie d’un superbe mouvement à quatre. Mais pas de quoi se faire une opinion tranchée. Vivement la Coupe de la Ligue!

 

Le Prophète :

Il s’accroche à son onze type, ce qui est cohérent à ce moment de la saison. A voir comment va évoluer le statut de Payet, le problème étant qu’il ne peut plus recruter, les finances sont dans le rouge. Ses remplacements ont été pour le moins judicieux, bien que sans doute un peu tardifs.

 

Les infidèles :

Ils sont bien loin de la Normandie les Vikings désormais. Je regrette quand même que les Caennais n’aient pas été plus entreprenants, voire même conquérants pour ressusciter l’image de leurs ancêtres. On n’a que trop peu vu les qualités de Nivet, Niang et surtout Hamouma. En revanche, les forts nombreuses de Thébaux ont plus que sauté aux yeux des Lillois. Heureusement pour Caen qu’il n’est pas parti faire banquette au PSG. J’espère les voir plus sûrs d’eux-mêmes au retour, pas loin des premières places.

 

Oh, de belles images, là.

7 thoughts on “La LOSC académie note Caen-Lille (1-2)

  1. Enfin le retour de l’académie des Champions, et pour la première victoire !
    En espérant qu’elle soit un prélude à la future humiliation infligée à l’OM droit au nul haha.
    Sans vouloir être chauvin le Losc est l’équipe qui m’a le plus impressionné en ce début de championnat, après peut être que c’est le cœur qui parle(peut être), si je devais trouver le plus dangereux adversaire pour la conquête du titre je parierai sur Lyon.
    Marseille étant arrivé au bout de son système de jeu pourri de Deschamps du calcio catennacio qui n’existe plus mais que je fais jouer 2 n°6 dont un étant Charles Kaboré. En plus Ayew n’a déjà plus la tête à la ligue 1.
    Et Jimmy Traoré ? Et Amalfitano et Cheyrou sur le banc ?
    Europa league pour Marseille cette année et 3 ème place pour Paris qui aura acheté chaque arbitre afin d’avoir le péno de la victoire quand il le faudra.

  2. Les vikings ils faisaient du commerce et ils attaquaient que les petits villages côtiers sans défense pour massacrer des femmes, des gamins et des vieux.

  3. Hugog ta susceptibilité t’honores. Etant moi-même Haut-Normand d’origine, je plussoie à ta remarque, mais n’oublie pas que cet article n’a pas vocation à enseigner l’histoire mais à parler de football avec un peu de légèreté.

  4. les vikings sont devenus cruels parce que Charlemagne les massacrait, auparavant ils étaient aussi doux que la famille ingalls, après ils sont partit aux états unis en voulant aller en inde et ils ont crée new york dont l’emblème était un dogue rouge et blanc

  5. Ca part en culture dans les comm’s!
    Merci pour cette belle allusion à la grosse b**e à Dudulle.

  6. Charlemagne était Amish et n’utilisait pas de voiture électrique mais cultivait son propre tabac entre deux massacres.

    De toute façon pour parler de Caen, il suffit de penser à Nathalie, la supportrice. Pas besoin de faire son Alain Decaux.

Répondre à chantivlad Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.