La Meufs Académie note Eire-France (1-3)

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Marinette Picon-Bière vient de s’endormir, mais elle a bien écrit avant.

Nouvelle soirée sur Direct 8 pour ce deuxième match qualificatif Euro 2013 qui voit l’Equipe de France Féminine rencontrer l’Equipe d’Irlande, enfin de République d’Irlande. Une équipe classée au 32e rang mondial, donc, sur le papier, et « tout en respectant Israël* », plus à craindre que leur précédent adversaire.

Alexandre Delperrier, mon nouveau meilleur ami commentateur, plante le décor : nos filles sont malades. Oui, elles ont attrapé la maladie entre les 35°C d’Israël (sans offense), la climatisation de l’avion, et les 10°C et 99% d’humidité de Cork (mais n’y voyez rien de péjoratif, attention aux potentialités de conflits géopolitiques).

Alors il faut voir les choses en face, même si c’est dur : elles ont eu, ont, ou auront dans les prochaines heures voire minutes, fièvre et rhume. Pour être sûr que le spectateur perçoive bien l’état insoutenable de tension dans lequel cela plonge la rencontre, Alex va jusqu’à mimer le geste de quelqu’un en train de se moucher.

Un doute m’étreint. Nous prendrait-il pour des con(ne)s ?

 

L’analyse fiévreuse

Bruno Bini reconduit le 4231 habituel malgré l’absence d’attaquantes officielles au coup d’envoi (malades, paraît-il). C’est donc la formidable-mais-non-récompensée Gaëtane Thiney qui joue à la pointe de notre équipe.

Côté irlandais, les O’Girls ont une stratégie prétendument en 4141 qui se transforme sur le terrain en un solide 91 utilisant la tactique dite de la « catapulte » : interception de ballon, balançage devant, ah ben raté.

Une bonne première demi-heure verrouillée où le jeu français penche à droite via les montées d’une Lepailleur sans réussite m’a permis de cristalliser sur les commentaires grandioses et grandiloquents d’Alex’ Delper’ sur l’état de santé préoccupant des joueuses (et de Bruno Bini, « malade lui aussi, bla bla bla »).

Plusieurs changements offensifs français plus tard, l’ouverture du score des Bleues force les Irlandaises à sortir de leur tranchée tout en ouvrant des brèches dans leurs lignes. A partir de là, les actions de part et d’autres s’enchaînent.

Bon. Je sais. C’est un peu « hyper-résumé » mais ceux qui voulaient un compte-rendu exhaustif pouvaient se tourner, en l’absence de match de Ligue des Champions côté mecs, vers le meilleursitedefootdelunivers.fr qui a daigné coller un stagiaire à un clavier pour un direct (en lui promettant d’un sourire entendu que, oui, les Féminines, aussi, faisaient l’échange de maillots en fin de rencontre… tttsss, ces stagiaires, quels naïfs, il pensait même être payé…)

En tout cas, une bonne domination tekenique et taketique des filles qui se solde par deux buts de plus. Certes, un petit relâchement coupable en fin de partie leur coûtera 1 but au goal average (O’Gorman, 92e, 1-3).

 

LES NOTES

Les filles qui se sont mouchées avant d’entrer sur le terrain :

 

Gardienne

Deville (OL) : 2/5. En première mi-temps, après une sortie hasardeuse et une relance dévissée, Céline n’aura pas eu droit à la même mansuétude médicale de la part du bel Alex que le reste de l’équipe. Céline, elle, ça fait au moins 42 heures qu’elle n’a plus le nez qui coule et il le sait. Alors Alex estime qu’il est grand temps de rappeler que Céline n’est QUE la 2e goal de l’OL et QUE la 2e goal de l’Equipe de France. De facto, je lui accorde donc un +1 pour soutien psychologique. Après, c’est vrai qu’elle n’était pas top top…

 

Défenseuses

Bompastor (OL) : 3/5. Elle est montée en régime tout au long du match pour conclure par une belle passe décisive sur le 2e but français. Elle a néanmoins été bien moins libre de ses mouvements que face aux Israéliennes (no offense really).

Meilleroux (MHSC) : 1/5. -1 pour « Tendance caractérisée à se mettre dans la merde toute seule ». Car la question se pose : pourquoi jouer la touche quand on peut se faire déculotter en un contre un ? Pourquoi ne pas faire une faute grossière après un joli tacle ? Hein ? Pourquoi ?

Georges (OL) : 3/5. La nouvelle coqueluche locale O’Truc (cf. plus bas) lui aura permis de mettre en évidence sa solidité défensive au sol. La p’tite rouquine d’en face ne peut que pleurer sur sa prometteuse-mais-crevée-dans-l’œuf destinée. Avant ça, Laura a été impeccable. Après ça, Laura s’est endormie alors que le match n’était pas fini et s’est fait prendre par derrière sur le but irlandais. Hum. Bref. -1.

Lepailleur (PSG) : 2/5. Au début de la rencontre, tout le jeu français passe par son côté. À la mi-temps, elle est sortie par Bini. CQFD.

 

Milieuses de terrain

Soubeyrand (Juvisy) : 2/5. La capitaine française en charge des coups de pieds de coin s’est montrée plus à l’aise sur les coups francs. Pas mieux pour le reste.

Franco (OL) : 2/5. Un manque d’impact sur ce match. Des frappes lointaines qui laissaient plus un sentiment d’impuissance qu’autre chose. Merci à Alex pour son analyse « oui, car il faut savoir aller, et pardonnez-moi l’expression ( ? aux chiottes ? aux putes ?), au charbon. ». sic.

Abily (OL) : 2/5. Beaucoup de fautes techniques et de manque de précision. L’intention était là mais la fébrilité rhumique (rhumesque ?) aussi sans doute.

Bussaglia (PSG) : NN. Sortie à la 33e sur blessure. Le coup du petit doigt de pied. Celui qui fait super mal quand on le cogne malencontreusement contre un pied de table, un pied de chaise ou un pied d’Irlandaise.

Necib (OL) : 3/5. Des points bonus/malus qui se neutralisent : -1 pour sa coupe de cheveu sur sa photo officielle FFF / +1 pour avoir été à la conclusion du premier but superbement collectif : contre, long ballon devant, puis repiquage dans l’axe de Gaëtane, puis slalom d’Eugénie dans la surface, puis décalage à droite pour Louisa, puis frappe déviée, puis gardienne lobée, puis but (0-1, 60e).

Thiney (Juvisy) : 5/5. Le cadre continue de lui échapper. Et c’est rageant. Parce que Gaëtane a de l’énergie à revendre et qu’elle l’utilise au service de son équipe. Et c’est bô. +1 pour sa percée individuelle qui meurt sur le poteau avant de se transformer en passe décisive par Eugénie Le Sommer.

 

Les filles qui ont de la fièvre mais qui vont quand même entrer en cours de match pour leur en coller une grosse :

Attaquantes

Delie (MHSC, pour Bussagglia, 30e) : 3/5. Sa reprise de volée en pivot pied gauche qui vient à la conclusion d’un centre énergique de Bompastor était impec’ (0-2, 69e).

Le Sommer (OL, pour Lepailleur, 46e) : 4/5. Elle a « apporté de la fraîcheur » aka « gigotté » dans un premier temps. Ensuite, elle apporte sa pierre à la construction du 1er but et est restée impliquée jusqu’à corser l’addition (0-3, 74e).

Thomis (OL, pour Necib, 61e) : 2/5. Une prolifique saison des vendanges terminée en apothéose d’une reprise de volée en pleine lucarne islandaise (91e). Non, je n’ai pas fait de faute de frappe, je parle bien de l’île d’à côté. Beaucoup d’efforts par ailleurs mais, comme on dit dans le jargon « Tout ça pour ça… ppffff… ».

 

Les pétasses d’en face (n’y voyez pas malice) qui se portaient comme un charme, elles :

Deux pensées émues pour nos adversaires du jour :

Tout d’abord pour Emma Byrne, la gardienne irlandaise qui officie aussi pour Arsenal et qui doit, au quotidien, lutter contre les préjugés nés des exploits de ses collègues masculins.

Ensuite pour la petite Denise O’Sullivan, tout juste 17 ans nous rabâche-t-on, qui honore sa 2e sélection en Equipe Nationale. En effet, cette jeune demoiselle va sans doute faire l’amère expérience de ceux qui concluent leur première sélection d’un doublé victorieux et entrer ainsi dans la légende statistique des ex-futurs Zinédine Zidane (cf. Bafé Gomis et Marvin Martin).

 

 Zoom sur le Groupe 4 plus facile à dire qu’à faire

Chercher les résultats en temps réel (trois jours après) de la rencontre du 17 septembre entre le Pays de Galles et l’Eire m’a prouvé, si cela était réellement nécessaire, qu’Adriana Karembeu va encore devoir faire un peu plus don d’elle-même pour que l’on s’intéresse vraiment au foot féminin.

Je vous passe les détails de la spéléo extrême que j’ai dû mener sur internet pour trouver que l’Eire a battu le Pays de Galles (0-2).

Au soir du 22 septembre 2011, et avant de se retrouver dans tout pile un mois pour Pays de Galles – France, le classement est donc un peu bordélique puisque tout le monde n’a pas joué le même nombre de matches. En tout cas, la France est preums. Pour ceux qui veulent étudier ça de plus près, y clique ici.

Je vous laisse, je commence à ne pas me sentir très bien…

Marinette Picon-bière.

*Alex’ Delperrier’s amazing comment included.

6 thoughts on “La Meufs Académie note Eire-France (1-3)

  1. Merci copine pour ce résumé/notation du match que je n’ai pas vu et dont je ne connaissais pas les résultats.
    Passionnant!

  2. Je suis déçu. Déjà ya pas eu de blagues sur les juifs contre Israël, là on fait un match contre les Irlandais et pas de blagues sur les rouquins.

    Luissette.

  3. Seulement -1 pour Necib et ses cheveux ? quelle clémence !

    un bon gros +5 au challenge Taribo West

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