Pour leur premier match officiel post-demi-finale de la Coupe du Monde, les joueuses de l’équipe de France se devaient de prendre le maximum de points dans leur Groupe n°4 pour la qualification à l’Euro 2013 en Suède (et ainsi poursuivre leur mission d’évangélisation footballistico-féministe entamée cet été en Allemagne avec plein d’albums Panini vendus) avant la rencontre entre le Pays de Galles et l’Eire qui se jouera samedi 17.

C’est donc en Israël (à 3 000 bornes de plus et 18 000 spectateurs de moins que leur dernière rencontre amicale à Bollaert, pour être précise) que les Françaises se sont rendues faire un peu de tourisme ces jours-ci (entre autres, la visite de Tel Aviv programmée le lendemain, comme indiqué par notre ami commentateur Alexandre Delperrier).

Oui, vous l’avez compris à l’évocation de Sieur Delperrier, les matches sont diffusés en direct sur la 8e chaîne de la TNT qui en profite pour faire une super soirée thématique avec, après le match, une émission sobrement intitulée « Merci les Bleues »… Rapport à leur beau parcours en Coupe du Monde. Elles.

Enfin, bon, bref.

 

L’ANALYSE RAPIDE

Au niveau du jeu, Bruno Bini aligne un 4231 bien maîtrisé par ses joueuses. Les Israéliennes, supposément en 433, se sont montrées excellentes hôtesses puisqu’elles ont laissé leurs invitées profiter à loisir de leur moitié de terrain. A part trois situations de contres en première mi-temps, j’ai plus noté leur marquage individuel (c’est la première fois que je croise un libero depuis les 70s) que leur stratégie offensive.

Au niveau de l’ambiance, comme un sein bol, le stade est tellement vide qu’on entend les joueuses se parler comme si on était au bord d’une patinoire de curling. De désarroi, le speaker n’a trouvé comme seule solution que de brancher la sono sur la radio locale. Chelou.

Au final, une victoire des Françaises sans discussion possible. Mathématiquement 5 à 0.

 

LES NOTES

Les filles qui le valent bien :

Gardienne

Deville (OL) : 3/5. Bon bais je ne l’ai pas bien vue. Faut dire qu’elle n’a eu absolument aucun arrêt à effectuer, ni même esquisser de loin… Elle aurait pu tenter le mime, mais non, même pas. La seule sortie qu’elle ait dû négocier est peut-être, à la rigueur, la sienne, puisque je ne suis pas sûre qu’elle soit restée sur le terrain jusqu’à la fin du match… Admettons que la clean sheet vaille sa note.

 

Défenseur(e)s

Bompastor (OL) : 5/5. Vous êtes sûre de ne pas vous être gourée de ligne quand vous vous êtes inscrite, Mademoiselle ? Toujours aux avant-postes, au point d’être loin en tête dans le top des hors-jeu de la partie, elle dédouble, centre du gauche, délivre trois passes décisives. Une victoire à elle toute seule.

Meilleroux (MHSC) et Georges (OL) : 3/5. La charnière centrale aura bien tenté de lancer une belote avec Deville, mais il leur aura manqué un 4e joueur pour conclure favorablement cette affaire. Côté foot, elles auront été propres dans les relances, sans mise en danger d’autrui, ni faute inutile. Peut-être se sont-elles amusées à compter les avions que l’on entendait s’envoler vers de lointaines destinations au-dessus du stade aphone ?

Franco (OL) 4/5 : Beaucoup moins en vue que sa comparse latérale gauche, elle aura tout de même été infranchissable en défense. La fatigue des Israëliennes aidant, elle s’est essayée à quelques montées en seconde mi-temps, conclue par une tentative de frappe de volée pied gauche foirée. + 1 pour son but de la tête tranquillou sur un centre de Bompastor (0-4, 63e).

 

Milieuses de terrain :

Soubeyrand (Juvisy) et Bussaglia (PSG) : 2/5. Les deux milieux récupératrices (bon sang je me galère avec les accords au féminin…) n’ont pas été très en vue. Peu déterminantes dans la construction du jeu, elles n’ont toutefois pas failli dans leur rôle en vérouillant bien le jeu des milieux adverses. A noter que Soubeyrand assume pleinement son rôle de capitaine en tentant d’assomer de temps en temps une défenseur(e) israëlienne d’une frappe version « missile dans ta face ! tiens ? Tu ne te relèves pas? ». J’apprécie l’effort.

Thiney (Juvisy) : 4/5. Pour une nana blessée « le tronc enserré dans un bandage » dixit Alex’ Delpellerier (je ne suis pas allée vérifier), elle déchire sa race la Gaëtane ! Elle est partout, des centres réussis, des passes en profondeur précises, des frappes cadrées. Elle va jusqu’à suppléer Bompastor en défense puisque cette dernière est tout le temps 150m plus haut qu’indiqué dans sa fiche de poste initiale. Dommage qu’aucun but de la moisson française ne soit à attribuer à son actif.

Necib (OL): 3/5. L’animation offensive est beaucoup passée par les côtés, et notamment la gauche, rapport à vous-savez-qui, suivez mon regard qui oscille entre défense et attaque. Donc dans l’axe, c’était un peu calme plat. Quelques frappes lointaines cadrées néanmoins. Et c’est sur son corner que la France a ouvert le score (Eni, 4e csc , 0-1).

Thomis (OL) : 1/5. Centres pouvant compromettre la stabilité géopolitique de la zone puisque frôlant la Palestine, frappes dévissées de type sol-air… Son exfiltration à la mi-temps se comprend.

Delie (MHSC) : 4/5. Seule en pointe, elle aura montré beaucoup d’envie. Clairement en confiance, elle aura tenté toutes les frappes possibles. Parfois un peu too much néanmoins, parce que la reprise de volée pied gauche sans contrôle avec retourné 360° et triple lutz piqué, ben, bizarrement, c’est foiré. Récompensée d’un but sur une belle finition de volée suite à une ouverture en profondeur de Bompastor (0-5, 87e).

 

Les petites nénettes entrées en renfort :

Abily (OL, 45e pour Thomis) : 5/5. Je ne sais pas bien bien pourquoi Abily a commencé sur le banc, mais je sais pourquoi elle est entrée sur le terrain. Elle a créé du jeu : essentielle à la construction offensive, elle a trouvé les intervalles, permettant de franchir les lignes adverses en restant au sol. Son entrée explique l’efficacité croissante de l’équipe de France en seconde mi-temps. Un joli but pour couronner le tout (0-3, 71e).

Le Sommer (OL, 59e, pour Soubeyrand) : 4/5. Excellente entrée, coaching gagnant, tout ça, tout ça… En renforçant son secteur offensif par l’entrée d’une attaquante à la place d’une milieue, Bini a obtenu des une/deux dans la surface, des frappes cadrées puissantes et un but (0-4, 85e).

Boulleau (PSG, 83e pour Bussaglia) : NN

 

Par contre, les girls, c’est bien la sobriété, mais faudrait faire preuve d’un chouïa d’enthousiasme dans la célébration des buts. On est loin, très loin, limite dans une galaxie lointaine, de celles des Islandais tarés… ce qui se révèle légèrement frustrant.

A améliorer donc (oui, terminer sur un point négatif fait ressortir mon côté sadique).

 

Les poufs d’en face (terminologie acceptée en cas d’agressivité sportive nécessaire et n’ayant, de facto, aucune valeur réelle en termes de jugement de valeur) :

Bon, ben les Israéliennes, je ne suis pas sûre qu’elles étaient vraiment sur le terrain. J’ai bien vu leur gardienne Shamir qui, selon certains modes de calculs de temps de possession de balle pourrait créditer à elle seule son équipe d’un bon 75% vu que tout le match s’est déroulé dans ses mains ou pas loin). Quoi que leur n°9, et sa coupe de cheveux iroquoise, je l’ai remarquée et je lui accorde un +1 pour tentative de déstabilisation capillaire.

Allez, rendez-vous le jeudi 22 septembre « en » Eire… « dans » l’Eire ?… « Attention aux trous d’Eire ? Bref, à la semaine prochaine.

Bizarrement, pas d’images sur youteub. Je vous refile le lien du Must disponible, le film du match sur le site de la FFF, la misère, quoi.

 

*******Zoom non exhaustif sur la D1F******

Avant la trêve internationale, les 11 équipes féminines ont presque toutes joué deux journées de leur championnat. Les Lyonnaises, tenantes de presque tous les titres, ont abordé cette nouvelle saison avec toute la modestie possible. Deux semaines et 19 buts plus tard, elles sont leaders devant Juvisy FCF et Montpellier HSC, toutes les trois à 8 points (en attendant d’être rejointes par le PSG, en retard d’un match). Si le classement change, je vous tiens au courant.

En attendant, les paris sont ouverts sur le goal average final des Rhodaniennes.

 

Marinette Picon-Bière.

 

Barème des notes :

– 1 = Catastrophique au point d’être remplacé avant l’heure de jeu par l’entraîneur.
– 2 = La faible performance du joueur a handicapé son équipe, obligée de compenser.
– 3 = Match « verre d’eau »…incolore, inodore, mais indispensable au bon fonctionnement de l’ensemble. Le joueur a tenu son poste en professionnel.
– 4 = Passe décisive, but marqué, intervention défensive décisive, omniprésence du joueur dans sa zone d’expression. Il s’agit de signaler ce que le joueur a fait de plus que tenir son poste.
– 5 = Un 4 serait insuffisant tant le joueur fut déterminant.

11 thoughts on “La Meufs Académie note France-Israël (5-0)

  1. ribéry ferait bien de s’inspirer de Thiney, droite ou gauche, elle s’en fout et joue au dessus de niveau du reste de l’équipe, et ca fait plaisir à voir (et pas que physiquement parlant ou pour la richesse de l’interview télévisée d’ailleurs)!

  2. C’était pas très sympa de programmer le match des gonzesses un soir de Ligue des Champions, nez plongé dans le multiplex, je n’ai pu avoir toute ma concentration sur ce match…

    Merci donc pour cette excellente analyse MPB.

    Sinon, si, Necib a un point commun avec Ribéry. Elle est certes bien plus jolie, mais si elle pouvait apprendre à donner son ballon de temps en temps… Elle m’agace à trop le conserver…

  3. @ Laura Boy Georges: une équipe de France féminine académy et un fenotte académy, pour moi, c’est du kiff kiff.
    L’OL est seul(e) en France à avoir un club à peu près compétitif (aller avec Montpellier, je suis sympa).

  4. Bompastor est ailière (euh, ça se dit ?) comme Vahirua ou Evra, mais elle dédouble et centre 100 fois mieux que notre chasseur de taupes préféré.
    Gaëtane, épouse-moi !

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