Pour ce premier match amical de la tournée des Bleues aux Antilles, les joueuses de l’Equipe de France rencontraient les Uruguayennes, 68e mondiales, à la Guadeloupe.

On aurait pu s’attendre à ce que les Françaises se la jouent tranquille coolos, genre « On profite des vacances ». Ne soyez pas naïfs ! Aucune pitié ne sera de mise. Elles ne se laisseront pas attendrir par des adversaires plus petites de deux têtes venues timidement demander autographes et photos avant le match. Non, non, non… Les Bleues ne tenteront pas de tourner en arguments fallacieux des éléments extérieurs tels que la pelouse récalcitrante qui n’en est pas (c’est du kikuyu, nous précise-t-on, une plante grimpante qu’on sait pas trop ce qu’elle vient foutre là mais c’est comme ça), ou tels que les 35°C qui ont transposé les mi-temps en quart-temps (l’arbitre autorisant une pause « rafraîchissement » toutes les 22 minutes 30) pour ne pas en foutre une ramée. Non, non, non.

Au lieu de ça, les nénettes auront défendu les valeurs de la Nation et porté haut et fièrement les couleurs du Maillot (marinière pour faire dans l’ambiance vacances à la mer). Elles auront porté à leur paxoxysme les ambitions de colonisatio…. non, déjà fait… de christianisati… damn, fait aussi… de footballisation de la FeuFeuFeu des populations féminines de nos lointains départements outremarins… J’en ai les larmes aux yeux.

Le film du match, analyse incluse

De prime abord, vu de la Métropole, les premières images sont quasi insoutenables (soleil à gogo, public en tee-shirt ou débardeurs, équipe de Direct 8 coup-de-soleillée…) et le son aussi (on entend à peine Alex’ Delp’ dans le brouhaha ambiant, ce qui n’est pas un mince  exploit…).

Heureusement, l’engagement affiché par les Bleues et l’ouverture du score dès la 6e minute par Gaëtane Thiney remettent les choses dans le bon sens : il aura du foot ce soir. Extrait de la domination technique des filles en avant-première ici. C’est marrant ce qu’elle arrive à faire avec un ballon entre les cuisses, non ?

Avant et après THE action uruguayenne dangereuse du match (coup-franc à l’entrée de la surface transformé magnifiquement, zut, on n’est pas au rugby, en fait en foot, c’est directement en sortie de but, 36e), les filles de Bini ont joué juste et beau, chaque action apportant son lot d’opportunités, concrétisées par 8 buts (Thiney, 1-0 à la 6e et 4-0 à la 45e, Delie, 2-0 à la 7e, Necib, 3-0 à la 11e, Le Sommer, 5-0 à la 51e, 7-0 à la 62e et 9-0 à la 88e, Abily, 6-0, 52e).
En vérité, je suis émue… Nos joueuses ont été excellentes : concentration de la 1ère à la 92e irréprochable, maîtrise tactique en phase offensive et défensive au poil, passes précises, gestechniques parfaitement exécutés qui servent à quelque chose, dose d’altruisme et de solidarité active… La Marinette se rend bien compte qu’elle a des difficultés avec les compliments… *soupir* Vivement qu’on se prenne une dérouillée face à l’Allemagne, je serai plus à l’aise…

Allez zou ! Les notes des filles qui ont plein de +++ de partout sur mes fiches :

Pour rappel, le barème des notes (je vous mets que celles utiles, ça aura le mérite d’être clair) :

3/5 = La joueuse a tenu son poste en professionnelle
4/5 = Passe décisive, but marqué, intervention défensive décisive, omniprésence de la joueuse dans sa zone d’expression. Il s’agit de signaler ce que la joueuse a fait de plus que tenir son poste.
5/5 = Un 4 serait insuffisant tant la joueuse fut déterminante.

Gardienne

Céline Deville : 3/5. Sur sa seule intervention du match, elle tente une loooongue relance/presque passe décisive. Je valide.

 

Défenseuses

Laure Lepailleur : 4/5. A la voir porter le surnombre en attaque toutes les trente secondes sans baisse de régime aucune, je me suis demandée s’ils ne bluffaient pas tous avec leur soi-disant « chaleur étouffante ». A moins que les filles n’y aient décelé un intérêt certain de type sauna/hammam pendant le travail…

Wendie Renard  : 3/5. Une gestion en charnière centrale simple et efficace. Malgré l’envie de  s’illustrer « à la maison », elle n’est pas parvenue à inscrire le 9e but de la rencontre en montant aux corners…

Laura Georges : 3/5. Originaire du coin à ce que j’en ai compris (c’est pas comme si Delp’ en avait causé 142 fois en 1h30…), toute sa famille est dans les tribunes (ce qui explique sans doute les 5 000 spectateurs annoncés par Alexounet dans un stade qui comporte 4 000 places…) et Bini a fait dans le scenario hollywoodien niais en lui confiant le brassard à la sortie de Soubeyrand. Julia Roberts likes this.

Laure Boulleau : 5/5. Non seulement elle est mignonne et intelligente, mais en plus elle est une superbe aillière virevoltante. Tttttttsssss…

 

Milieuses

Corinne Franco : 3/5. Elle a fait le job. Et bien. Voilà.

Sandrine Soubeyrand (cap.) : 4/5. Franchement essentielle à la récupération et la construction du jeu, elle m’a encore plus fait kiffer à ne jamais négliger le soutien à sa défense pendant les montées des ailières.

Gaëtane Thiney : 5/5. Chaque ballon qu’elle touche, on sent que c’est le bon. Une mi-temps de démonstration aura été suffisante. C’est aussi bien qu’elle soit sortie, c’est un peu pénible d’avoir des frissons d’excitation toutes les deux secondes pendant 45 minutes.

Louisa Necib : 4/5. Gestechniquement au top, et bim, -1 pour un léger manque d’altruisme. Elle a l’air de préférer s’empaler en solo sur la défense adverse. Chacun son truc, certes…

Elodie Thomis : 4/5. Il faut de l’efficacité, bon sang de bois ! Parce que c’est super de se trouver astucieusement en position de conclure, mais quand c’est pas pécho, eh ben c’est pas pécho et pis c’est tout ! Amis de la frustration, « bonjour ! ». Et je mets -1 parce que, quitte à suivre Le Sommer en contre, ce serait sympa de tenter un truc sur la gentille passe dite de « tiens, copine, j’aurais pu marquer toute seule mais je te file le ballon parce que ça fait longtemps que t’as pas marqué et qu’on s’aime bien, nous, les filles » qu’elle lui adresse, plutôt que de regarder le truc rond jaune et noir qui roule, s’éloigner béatement. Certes +1 pour cause de multiples passes décisives… Admettons…

Attaquante

Marie-Laure Delie : 4/5. Un but certes, mais elle peut (et doit) faire plus.

 

Les remplaceuses

Sonia Bompastor (pour Lepailleur, 46e) : 5/5. Enfin une Bompastor de retour comme on l’aime, elle a retrouvé du peps et illumine le flanc gauche, ça fait plaisir !

Camille Abily (pour Thiney, 46e) : 5/5. Quelle magnifique frappe qui glisse sous la transversale ! *clap* *clap* *clap*

Eugénie Le Sommer (pour Délie, 46e) : 5/5. Plein d’efficacité pour cette jeune ingénue Eugénie. Les balles de contre, c’était pour elle ce soir.

Elise Bussaglia (pour Soubeyrand, 54e) : NN. Une belle vision du jeu qui a apporté de nouvelles solutions offensives.

Ophélie Meilleroux (pour Franco, 63e) : NN. Pas grand chose à faire pendant sa demi-heure de présence. Ni plus, ni moins, bien au contraire…

 

Les victimes consentantes du jour :

Bon, les Uruguayennes n’ont pas servi à grand-chose, il faut l’avouer. C’est bien parce qu’elles ont laissé les lignes ouvertes (ni bétonnage de faible granulométrie en défense, ni pressing collé-serré à outrance) que les Bleues ont pu exprimer tout leur talent.

Mais que l’on se comprenne bien : cela n’enlève rien à la Fonzy Classe de nos joueuses. Parce que j’veux pas dire, ni blesser quiconque, tout ça, mais si on mettait les mecs déguisés en Jean-Paul Gautier dans la même situation, on sait tous ce que ça donnerait par les temps qui courent… passe, passe, raté… passe, raté, contrôle foiré… 0-0.

Sinon, les Uruguayennes sont restées très souriantes jusqu’au bout, c’est bieng.

Leur gardienne Lopez a fait preuve d’une bonne dose d’abnégation, n’hésitant pas à aller au combat à chaque action dangereuse française, autant dire qu’elle en a chié. Mais c’est bieng.

A noter que l’une des joueuses de l’Uruguay est championne d’apnée statique avec un record de 6’38 » à son actif. Autant dire que ça sert à que dalle sur un terrain de foot mais essayez de le faire et vous conviendrez que c’est bieng quand même.

Les résumés en image de cette magnifique prestation sont là en version courte et ici en version extended. Notez qu’elles ne comportent que les actions de buts et sont donc loin, très très loin, genre galaxie lointaine, de porter à votre connaissance le niveau de jeu stratosphérique de notre équipe nationale (main sur le cœur).

Sur ces belles paroles, je vous dis à dimanche : arrêtez vous donc prendre un ‘tit punch avec les filles en Martinique !

La bise,

Marinette Picon-Bière.

 

Dernière minute : Et là, c’est le drame, il semblerait que passer au prochain Téléfoot soit à considérer comme une grande avancée professionnelle pour les Bleues… VDM.

 

*****Le point bordélique D1F / C1*****

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Paris va devoir compter avec ses filles parce que ça et ça.

Je prépare ma tenue de GIGN histoire d’être prête pour ce mouvement qui prend de l’ampleur.

 

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L’OL est la seule équipe féminine française qualifiée pour les quarts de finales de la Champions League. Le tirage des rencontres leur a offert Brøndby (y’a une chance que ça le fasse) avant d’avoir la possibilité de rejoindre Potsdam en demies (où ça risque d’être auch’).

*****Fin du point bordélique D1F / C1*****

 

La Marinette est sur Facebook et profite éhontément de ce réseau social pour glaner toute information utile. Merci donc aux passionnés de foot féminin que sont notamment Rose Marie,  footofeminin, Planet’Foot Au Féminin, une-deux.net, Wis Mag, mais aussi à toutes les pages des équipes féminines du championnat et de leurs supporters, et enfin aux copains Académiciens et les lecteurs horsjeusiens qui, mine de rien, s’y intéressent. Un peu de pub au passage pour le n°2 de Wis Mag, magazine exclusivement dévoué aux Meufs, qui est disponible chez tous pleins de disquaires

4 thoughts on “La Meufs Académie note France-Uruguay (8-0)

  1. Plutôt cool les vacances en Martinique ! C’est qui les prochaines sparring partner ?

  2. Le foot féminin, c’est bieng. Malheureusement mes p’tites Belges n’ont pas autant d’exposition médiatique dans le Plat pays, ça m’aurait bien dit de les suivre. Pas grave, j’me console en lisant les papiers de Marinette, et ça fait du bien

  3. ah la belle Louisa, sa technique très au dessus de la moyenne et ses origines nord africaines avaient fait dire à Jean Luc Arribart lors de la coupe du monde qu’il s’agissait d’une Zidane au féminin.

    Le manque d’altruisme et la propension à tricoter me fait plus penser à Ben Arfa… mais bon puisque Ben Arfa comme tous les milieux de terrain maghrébins avec un peu de ballon est de toute façon un futur Zidane, le bon Jean Luc n’a pas totalement faux.

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