Le Onze Mondial Historique du SM Caen

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Michel Obi-Wan Dahleb tente de nous démontrer la Force Caennaise.

Dans la série des ‘Onze Mondial’ c’est aujourd’hui le SM Caen qui nous offre sa sélection. On a eu beau rappeler l’éditeur, étonnés que nous étions de savoir que Caen pouvait avoir un Onze Mondial Historique. Sa réponse nette et précise (ta gueule, ndsmel) nous a poussé à lire avec le plus grand sérieux cette sélection qui a fini par nous émouvoir. Merci Michel Dahleb.

Avec une histoire en première division somme toute assez courte (première montée en 88), ne vous attendez pas à ce que je vous chie des joueurs de nulle part. Bien au contraire, nous aurons ici un Onze Mondial (et le Onze Anal sera du même acabit) accessible aux plus jeunes.

Quelques clés pour comprendre l’histoire d’un club finalement assez méconnu :

– Avant 1970 le club évolue en amateur (pas de lien entre la CFA et la D2 de l’époque).
– Il musarde longtemps en D2.
– Dans les années 70 le club se traine en d2 malgré une ou deux places d’honneur.
– Au carrefour des deux décennies le club passe 5 saisons sur 6 en D3.
– Une sorte de déclic se produit à la remontée en ligue 2 en 84.
– Le club monte en ligue 1 en 88 et connait sa meilleure période.
– En 92 il joue la coupe UEFA grâce à une belle 5e place.
– En 95 il fête 7 années consécutives dans l’élite.
– A partir de 95 le club connait une longue traversée du désert.
– Après une éphémère remontée le club va passer 7 saisons de rang en L2.
– Depuis la remontée en 2004 c’est l’ascenseur avec de courts arrêts de-ci de-là.

Coachs

Pierre Mankowski (1983-1988 puis 1994-1996)
Le héros de la remontée en D2 puis de l’arrivée tant attendue en D1. Il quitte le club à l’inter-saison 88 insatisfait des moyens mis à sa disposition pour ce challenge. De retour en 94 dans un club métamorphosé par  Jeandupeux et avec un budget sans comparaison avec ce qu’il y a connu, il ne parvient pas à enrayer une saison noire (cf Onze Anal). Conservé malgré la descente il obtient le titre de champion de Super D2 devant l’OM puis est limogé… malgré la montée.

Assisté de :

Anakin Jeandupeux (1989-1994)
Plus connu sous le prénom de Daniel c’est lui qui a conduit Malherbe lors de ses années fastes. Capable de recrutements tout à fait malins (Rio, H.Fournier) voir carrément géniaux (Dangbeto, Cauet, Gorter, Gravelaine), il a su diriger avec efficacité l’inexpérimentée équipe caennaise. Tombé progressivement dans le côté obscur sous le nom de Darkniel par l’influence d’un seigneur Sith jamais identifié.

Gardiens:

Luc Borrelli (1995-1998) Il inaugure ce Onze et fait partie d’une longue tradition de transferts SMC-PSG (surtout chez les gardiens). Portier à l’ancienne par son style épuré, malgré un passage comme doublure de Bernard Lama, Luc a marqué le stade au point qu’une de nos tribunes porte son nom. Pour la petite histoire il a marqué un but avec Malherbe avant de nous quitter pour l’OL.

La doublure :

Philippe Montanier (1987-1990 puis 1991-1994) L’aujourd’hui entraineur boulonnais fut l’indéboulonnable gardien de la grande époque (montée en ligue 1 d’une part, 5e place en championnat d’autre part). Il a fait une escale à Nantes pour être la doublure de Marraud. Poussé sur la touche par l’arrivée de Dutruel en provenance… du PSG.

Les possibles mais non :

Richard Dutruel (1993-1995) Faut pas déconner.
Fabrice Catherine (1997-2002) Un local qui succèda à Borrelli, c’est le plus capé en pro, mais en Ligue 2.
Alain Douville (1973-1985) Prof de sport, il est le plus capé mais avant 88.
Steve Elana (2002-2005) Très boulettomane dans sa période Malherbe.

L’axe de la défense:

Franck Dumas (1987-1992 puis 2001-2004)
Avant de s’envoler pour Monaco et l’Angleterre, Franckie a été le patron de la défense malherbiste. De retour lors des trois dernières années de sa carrière chez les rouge-et-bleu, sa hargne compensait encore largement des qualités intrinsèques plutôt moyennes.

Milos Glonek (1994-1997 puis 1998-2001) Finalement barré par le retour de Dumas l’ami Milos a quitté le club par la petite porte.
International slovaque , il aura surtout connu la D2 avec Malherbe. C’était un joueur malgré tout super régulier qui a évité bien des déconvenues au SMC dont la défense (surtout dans l’axe) n’a jamais été un point fort.

Les 3e hommes :

Jeremy Sorbon (2004-??) Un gars du cru, né à Caen il y a fait toutes ses classes. Il est mondialement célébré pour nous avoir débarrassé de Ben Askar le boulettophile. Semble stagner ces deux dernières saisons mais devrait faire mieux qu’un Zubar (en même temps…).

Hippolyte Dangbeto (1990-1995) Hippolyte (le lâcheur de chevaux en grec) reste mon meilleur souvenir de défenseur à Malherbe. OK il était latéral mais son côté déménageur aurait pu en faire un gros stoppeur, et puis en défenseurs centraux pour le Onze Mondial j’avais des manques (vases communicants avec le Onze Anal bien sûr). Il en avait du style sur un terrain le natif de Grand-Popo à l’époque du Stade Venoix et des matchs debout dans une ambiance de friterie. Avec Dangbeto, international espoir pendant un temps, c’était du solide comme on en n’a jamais connu après. Est parti lors de la descente en D2 en 95 pour… Perpignan, jamais compris.

Ils auraient pu en être :

David Sommeil (1993-1998) partir à Rennes, franchement…
Joel Germain (1990-1995) je préfère Bruno, même si sa reconversion de 9 en 4 est une jolie incongruité (Jeandupeux style).
Jean-Philippe Caillet (1998-2002) me rappelle trop la L2.
William Gallas (1995-1997) encore un peu tendre à l’époque.
Branko Lazarevic (2010-??) les Yougos c’est dans le Onze Anal.

Les latéraux :

Yvan Lebourgeois (1984-1996) : Mon coeur résonne encore des chants des supporters entonnant « un but Lebourgeois ! » dans la vétuste enceinte de Venoix. Yvan a joué à peu près à tous les postes mais c’est vraiment en latéral qu’il a le plus marqué le club. Victime du grosse fracture en 94, il ne retrouvera jamais son meilleur niveau et le SMC le lâchera comme une vieille chaussette deux ans plus tard. Boucher de formation (il avait du tranchant) et venu au foot pro sur le tard, c’était un gars qui en donnait au public. Pour la petite histoire on peut aujourd’hui parfois croiser Lebourgeois par hasard au volant d’un bus dans les rues caennaises.

Cédric Hengbart (2001-2008) : Un autre local du SMC, né à 30 km de Caen, formé dans la banlieue caennaise il a constamment progressé avant de partir pour Auxerre il y a deux ans. Pas franchement à l’aise une fois le milieu de terrain franchi, défaut récemment corrigé, il avait ses supporters dans les tribunes de d’Ornano grâce à un gros fighting spirit. Reviendra peut être chez nous au crépuscule de sa carrière…

The substitute(s) :

Grégory Tafforeau (1998-2001 puis 2009- ??) Arrivé suite aux déconvenues du FC Rouen au milieu des années 90, il a fini par devenir titulaire indiscutable sur le flanc gauche. Un gros combattant dans une équipe qui végétait en D2/L2. Monté en L1 sans Malherbe, il nous est revenu l’an passé mais en moins bon état que ce qu’on l’avait laissé.

Christophe Point (1981-1995) Joueur emblématique du club, il y a tout connu (plus encore que Lebourgeois) : la galère en d3, les échecs puis la réussite dans les barrages d’accession en D1, la Coupe d’Europe puis la retombée du soufflé à partir de 94. Jamais  vraiment indispensable mais jamais dispensé non plus, il a un temps intégré le staff du SMC après son raccrochage de crampons.

Les bah dis donc t’as oublié :

Jean-Pierre Avrillon (1984-1990) pas faux.
Philippe Delval (1977-1988) pas d’inconnus d’avant 88 on a dit !
Reynald Lemaitre (2002-2009) bien qu’il soit plus convaincant en latéral d’aujourd’hui qu’en ailier d’hier je n’ai jamais apprécié sa capacité cyrilroolesque a prendre des cartons débiles.
Jean-François Domergue (1988-1990) vieillissant mais pas cramé malgré une deuxième saison quasi-blanche.

Milieux Défensifs:

Jimmy Hébert (1996-2006) Et maintenant on va chanter Jimmy Hébert. Si Napoléon avait eu ce Hébert là sous la main quand il a fait donner la garde à Waterloo, il aurait renversé la situation. Sa capacité à sonner la révolte dans les soirées amorphes de la longue période en D2/L2 lui vaudra toujours une place unique dans les coeurs malherbistes. Milieu défensif de devoir, il a ponctué sa meilleure saison caennaise de 9 buts, excusez du peu ! Au final il n’aura malheureusement connu que deux saisons en Ligue 1 au début et à la fin de son aventure caennaise (en 2005-2006 il ne joue que 2 matchs). Vous voulez démasquer un faux supporter du SMC ? Faites le parler de Jimmy Hébert.

Nicolas Seube (2001-??) Arrivé comme latéral, transmuté en arrière central, c’est en 6 qu’il a pris une autre dimension. Déjà capitaine depuis quelque temps il a su par sa grinta insuffler un nouvel esprit à son équipe. Capable de faire preuve d’une technique assez propre qu’on ne lui soupçonnait pas quand il hantait le flanc droit de la défense, Nicolas est un de ces joueurs d’un autre temps capable de rester fidèle à un club sur la durée. Ce que les supporters lui rendent bien.

Et juste derrière :

Benoit Cauet (1990-1994). Recupéré à Marseille où il avait inexplicablement du mal à trouver sa place, il est sans doute le meilleur recrutement de l’histoire du SMC. Milieu défensif avec un excellent bagage technique, il a été indiscutable pendant ses quatre saisons sous le maillot rougébieu.

Raphael Guerreiro (1995-1998) Pas le genre de joueurs qui fait bander (regardez sa page sur wikipedia par exemple), pourtant 15 ans de carrière pro devraient forcer le respect. Irréprochable lors de son passage à Caen, Guerreiro c’était vraiment quelqu’un.

Causerait-on de :

Ronald Zubar (2002-2006) mais non car il va dans le Onze Anal.
Philippe Avenet (1990-1993) Jeandupeux en a fait un latéral mais de par sa tignasse il aurait pu être plus haut.
Michel Rio (1989-1992) avait plus une tête d’écrivain.

Milieux offensifs :

Graham Rix (1988-1991) Boudé par les clubs anglais, il débarque d’Arsenal à Caen en 1988. La légende raconte que son exigence principale a été d’avoir droit à une bière aux mi-temps. Son activité de pilier de bar dans sa période caennaise n’est pas pour rien dans le souvenir impérissable qu’il a laissé au club. Sur le terrain il a servi de capitaine de route (à défaut de capitaine de soirée) à la  génération dorée du SMC (Dumas, Divert, Montanier, Lebourgeois…).

Wilhelmus « Willy » Gorter (1991-1993) Ses coup-francs ne furent pas pour rien dans la réussite du SMC à l’époque. Auteur d’une première saison splendide, il aura plus de mal la seconde saison entre ses pépins physiques et la concurrence de Stéphane Dedebant (ce qui montre bien qu’il en perdait).

Voire :

Gabriel Calderon (1992-1993) recruté à l’issue de l’étonnante 5e place de 92, il a marqué la saison de sa classe. Pas de quoi en faire un titulaire quand même. A du laisser une place de hors-CE pour Célio Silva (cf Onze Anal).

Yoann Gouffran (2003-2008) Auteur d’une excellente dernière saison au club (17 pts comme on dit au Hockey), il laisse un souvenir mitigé : nous a fait descendre par son but lors de la dernière journée de la saison 2008-2009 mais a piqué le titre à Marseille par la même occasion.

Pascal Vahirua (1995-1998) Il faut imaginer la tête des jeunes caennais à l’époque voyant débarquer un joueur tel que Vahirua. Auteur de deux bonnes premières saisons avec ces centres dont il avait le secret, il a sombré en Grèce par la suite.

Anthony Deroin (1997-2010) C’est un des chouchous du kop. Un peu juste en L1 quand il s’agit d’accélérer le jeu, il n’en reste pas moins que Titi aura marqué le club de son empreinte (de 38).

Ou encore :

Alexander Mostovoi (1993-1994) il a enchanté le public mais n’est resté que 6 mois…
Jérôme Rothen (1994-1997) on ne soupçonnait pas son futur monégasque pas plus que son futur parisien d’ailleurs…
Jesper Olsen (1991-1993) qui passa d’ailier à latéral pour laisser la place à un certain … Gravelaine.

Attaquants

Fabrice Divert (1983-1991) Divert a marqué 40 buts en 3 saisons de D1 sous le maillot de Caen, son triplé contre Bordeaux lors de la pénultième journée de la saison 88-89 a rendu le maintien possible et a sans doute changé la face du club. Littéralement bradé lors de sa cession à Montpelier (3 millions de francs), Divert né à quelques kilomètres de Caen seulement a été un des grands bonshommes du
SMC dont les plus vieux chantent encore les louanges.

Steve Savidan (2008-2009) Certains à Caen l’avaient vite enterré pour sa deuxième partie de saison calamiteuse, je n’en fus pas. Son aptitude à bouffer le ballon qui te réchauffe le cul les soirs de flotte, son impact dans les duels qui te fait croire que tu peux marquer à tout  instant c’était Savidan. Une hygiène de vie qui faisait crisser certaines dents mais vu ce qu’il donnait sur le terrain il pouvait se le permettre. Un joueur d’un autre temps qui aurait mérité une bien meilleure sortie…

Avec en suppléants :

Cyrille Watier (1999-2005) Meilleur buteur de l’histoire du club, Patator n’est malgré tout pas du bois dont on fait les indiscutables. Avec sa désagréable habitude de ne pas jouer les ballons aériens attendant désespérément les seconds ballons, comme il le faisait en DH, Cyrille a fait de l’ombre à Watier. En effet Watier était un spécialiste du missilage assidu de la cage adverse dans toutes les positions et ça a eu un certain succès.

Xavier Gravelaine (1991-1993 puis 2001-2002) Un sale branleur par certains côtés mais aussi un talent extraordinaire sur un terrain. Ses exploits actuels ne font pas oublier qu’il a inscrit 20 buts lors de la saison 92-93 puis encore 15 lors de son retour 8 ans plus tard.

On aurait aussi pu se dire que :

Youssef El Arabi (2008-??) Impressionnant l’an passé en L2 il a fait un super début de saison, prudemment on attendra confirmation avant de l’élever plus haut dans la hiérarchie.
Sébastien Mazure (2001-2005 puis 2006-2009) Plutôt que ses blessures on voudra retenir sa superbe saison 2004-2005 et ses 14 buts (parfois superbes) en L1.
Alain Van de Putte (1982-1983 puis 1984-1986) mais c’est pas drôle.
Brian Stein (1988-1990) Son triplé lors de la dernière journée de la saison 88-89 (un pari avec Divert ?) a rendu son image panini collector sur les bords de l’Orne.
Franck Priou (1995-1996) Priou à Caen ce fut simple. D2, pouf Priou marque 24 buts, champions de D2 et pouf priou part. Dommage (quoique vu la suite…).
Stéphane Paille (1991-1993) Alcoollyte de Gravelaine il a fait deux super saisons au club avant de repartir errer à droite à gauche.

Par contre, le service mise en ligne n’était pas étonné de voir un Onze Anal de qualité du côté de Malherbe. Bravo Michel pour ton courage durant toutes ces années. Ici.

12 thoughts on “Le Onze Mondial Historique du SM Caen

  1. Plutôt bon pour un onze anal…comment ça c’est le mondial celui là ?!

    Oui je te charrie Michel, j’ose !

  2. Quid de Frédéric Née? Un local aussi.

    Sinon la hype Elana ca me fait marrer. Il était bidon au SMC et a Brest aussi quand ils étaient en L2.

  3. même pour le onze mondial, j’en connais que 3… faut vraiment que je sorte du périph’! ou que vous recrutiez autre chose que des paysans!

  4. mettre Savidan devant Gravelaine, sur ce que les deux ont fait, c’est un peu abusé quand même!

    mais merci pour se rappel des heures de gloire du SMC
    ce fameux Caen Lens en coupe de France..

  5. Alain « Vent de Putes », moi je l’aurais mis dans le 11 anal juste pour le plaisir !

  6. ref JFB: Savidan c’est vraiment le coeur qui a parlé. Je ne vois plus ce Stéphane Vahirua mais c’était sans doute un acte manqué de ma part…

    Pour le reste on a le Onze mondial qu’on mérite :-p

  7. Elana était pas si bidon que ça en L2 avec Brest, ça lui arrivait la boulette comme il n’en fait plus maintenant, mais ça c’est la confiance…
    Par exemple prenez Victor Valdès foutez lui la défense d’Elana à l’époque, pas sur qu’il prenne moins de but…
    Sinon sympa ce 11, un petit manque d’exotisme qui fait le côté fun de certains 11 !

    Pour El Arabi par contre je doute qu’il ait l’occasion de s’inscrire dans un 11 futur…

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