Le stagiaire live a regardé Bayern-Lyon

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Il l’a regardé avec son oncle Bertrand-Gilles…

J’allume ma télé à contrecœur en rentrant du centre aéré, en imaginant déjà les commentaires de TF1. J’aime pas qu’on vienne me chercher au centre aéré. Je me dis : Pff, Lizarazu le munichois va convulser, montrer ses abdos, agiter son zgeg, baver dans le micro… C’est qu’on nous l’a vendu ce match. Demi-finale ? Mouais… ça va être dur d’égaler le Bayern-Lyon de la bonne époque, quand Oliver Kahn mangeait ses poteaux par la racine. En poule, on peut s’amuser avec le Bayern, mais en matches aller-retour, ils nous ont toujours fait des misères les Allemands.

On me disait : tu vas voir, c’est un super stade ! Moi j’ai vu un Kiss-Cool qui clignote, du genre qui change de couleur selon l’humeur, comme un vulgaire objet Nature et Découverte – on m’a déjà offert une connerie de ce genre. Y’a de la musique pompeuse et des tifos démentiels, c’est grandiloquent pour un truc qui finalement se passe dans une sorte de pneu de tracteur géant.

Le Bayern est décrit par Jeanpierre comme un ogre – passe encore – « européen, qui n’a qu’une idée en tête ». (Un ogre de centre-droit monomaniaque, ndlr.)

Bertrand-Gilles, mon oncle, regarde le match avec moi. Il me demande : « Ben il joue à Münich maintenant, Patrick Müller ? » Pfff, le nul. Il croit entendre que Govou, Ribéry et Benzema sont impliqués dans une affaire de « nurse ». « Ben quoi, ils ont tiré une infirmière à trois ces petits cons ? » Je lui explique que c’est une affaire de mœurs, il est dur d’oreille… « Eh ben ils vont pas s’en tirer les cuisses propres, je te le dis mon petit stagiaire. C’est comme bouffer des nuggets avec les doigts ou passer à travers un pare-brise, ça laisse des traces. C’est dur d’être une pute de luxe… S’imaginer avoir des clients riches et clean et finalement se taper Benzema, Govou en train de dégueuler et Ribéry, ça en vaut vraiment la chandelle ? » C’est dommage pour ce dernier, qui répète quasiment à chaque phrase à quel point la famille est importante pour lui. Enfin, ces joueurs de foot ils passent leur temps à mettre et enlever leur alliance, normal que ça parte en vrille… Heureusement à Münich ils ont l’Allianz Arena pour les rappeler à leur devoir conjugal.

Les compos d’équipes s’affichent, Lyon avec Källström, Pjanic et Gonalons a certainement un des pires milieux de son histoire, qui n’est déjà pas très reluisante. Ils doivent se dire que c’était bien la peine d’en faire tout un flan, de ce milieu Essien-Diarra-Juninho, si c’est pour arriver aux portes de la finale avec un cocker triste bosniaque, un Krisprolls qu’a des grosses cuisses et le fils de Pierre-Alain Frau. A eux trois, ils font même pas le poids de Mark Van Bommel, sans déconner.

Bon, heureusement y’a des sosies qui ont égayé mon entame de match :

Au menu :

Les classiques :

–          Ribéry, Gary Neville amoché.

–          Hans-Jörg Butt ressemble comme deux gouttes d’eau à Barry Pepper (mais si, cet acteur américain…)

–          Ivica Olic ressemble grave à Daniel Craig. His name is Olic, Ivica Olic.

Les originaux :

–          Philipp Lahm est un Frédéric Da Rocha miniature.

–          Demichelis ressemble vaguement Russel Crowe.

–          Robben a une allure qui rappelle André Agassi, et comme lui, il a une démarche d’automate.

Les monstres :

–          Van Gaal est issu du croisement entre Laurent Romejko, un pélican et Edouard Balladur.

–          Pranjic est le rejeton de Marcelo Rios et Robert Pires.

–          Hamit Altintop celui de Moundir et Vincent Elbaz

Larqué, prudent mais peu professionnel, a véritablement renoncé à prononcer le nom de Schweinsteiger, dont il prononce pourtant bien le surnom, Schweini (Chouaïni).

Le ballon tourne et Lisandro avec.

Delgado, chouchou de Larqué mais pas seulement, rentre bien dans le match. Et 4 ballons bien négociés, 4 !

Premier coup-franc pour Robben et « attention à la patte gauche de ce joueur si talentueux » (Jeanpierre). Le coup-franc est pourtant tiré dans le bas du mur. Sur une contre-attaque amorcée par le néerlandais, Toulalan, sorti de sa zone, vient dévier la course du bolide d’une bonne vieille obstruction à l’ancienne, et dément la rumeur qui dit qu’il vieillirait de 5 ans tous les ans.

Gros tacle de Réveillère qui fait de l’huile d’Olic avec la cheville du croate. « Oulala, oulala », Larqué s’attend à un match rugueux.

Pjanic frappe un coup-franc, en force et flottant. Mark Van Bommel apparaît à l’image, classe et bien accompagné. « Votre ami, Bixente ! » s’exclame Jeanpierre le sourire dans la voix. « Non, non, pas plus que ça… » répond timidement Lizarazu, qui ne comprend visiblement pas l’ironie. « Moi non plus ! » renchérit un Larqué triomphant, qui ne rate jamais une occasion de le rappeler – mais pour ne rien vous cacher, on avait remarqué.

Les deux défenseurs centraux bavarois, Van Buyten et Demichelis sont deux armoires à glace avec des serre-têtes. Quand le géant belge monte dans la surface lyonnaise, il traverse le terrain avec allure et me remémore les carnavals de son pays où on promène des géants en papier mâché. Sa reprise est manquée mais il rappelle à quel point il est dangereux devant le but.

Contre contre lyonnais lyonnais sur une interception interception : Jean-Jean-Mimi-Mimi dit dit : « A droite ! A droite ! Oh que c’est dommage ! Oh que c’est dommage ! ». L’occasion l’occasion était belle, était belle.

Corner munichois tenté directement par Franck Ribéry, qui n’a pourtant pas l’habitude de lever ses ballons. Claquette de Lloris et rebelote. Surpris par un corner vite joué, Lloris ne peut empêcher une tête de Schweisteiger, trop occupé à expliquer le placement ou les pluriels irréguliers à Cissokho.

18e min : Sur une superbe passe à une touche de Contento, Ribéry s’engouffre dans l’axe, crochète Cris comme un vulgaire Sylvain Monsoreau mais écrase sa frappe du droit.

Sur deux appels conjugués de Robben et Olic, le Bayern se retrouve à « Oh 2 contre 2, quel bon appel, quel bon appel ! » (Larqué). Le néerlandais contrôle du cuissot et décale James Bond qui a beau avoir une licence to kill, il  dévisse lamentablement du gauche.

Jeanpierre appelle Ribéry « Franck ». Un soutien de poids, une opération com’ subtile.

Cris se fait mal au genou sur un contact avec Müller. C’est un coup, donc d’après Larqué ça ne peut pas être grave. Il y a un moment de flottement à l’antenne quand on évoque Cléber Anderson, on se retient presque de rire. C’est vrai qu’un défenseur brésilien qui déjà ressemble à un ado mais qui en plus porte un appareil dentaire, c’est une trop mauvaise pub pour le club en demi-finale de Ligue des Champions, sans parler de son niveau. Larqué dit donc qu’il n’y a pas de solution sur le banc. Astorga affirme le voir sur le banc, bref, on n’est pas sûr qu’il existe encore.

Pour Lizarazu, jeune mais tout aussi désuet que Larqué dans ses références footballistiques, c’est un « match à l’italienne ». On sait pas trop ce que ça veut dire… c’est comme les glaces quoi, Bixente ? Stracciatella, Capuccino, Catenaccio, Tiramisù, c’est pareil tout ça… ?

Succession de coup-francs et corners lyonnais qui aboutit à une frappe en force d’Ederson, qu’on voit au fond mais qui est déviée par un munichois. « Et le but ! » s’exclame Jeanpierre, ce qui est assez énervant. Surtout quand il précise : « J’ai cru que c’était au fond ». Encore heureux, il manquerait plus qu’il joue la comédie…

Ribéry côté gauche fait sa spéciale double talonnade mais Cris ne se laisse pas impressionner. Deux corners ne donnent rien. Sur l’action suivante, Ribéry sollicite un une-deux mais, ne pouvant récupérer le ballon, choisit de faire ployer le tibia de Lisandro pour le fun, comme un beau gosse. Exclu directement, Ribéry laisse sa morve sur le terrain en guise de protestation, tandis que les soigneurs attachent la bête sur la civière de peur qu’il n’en vienne aux mains avec le Kaiser. D’ailleurs la civière, c’est comme une tartine ? Quand on la fait tomber c’est toujours du mauvais côté ? Y’a un test à faire.

Bref, dans le stade les bavarois gueulent « Rosetti de Lyon ! Rosetti de Lyon ! » sans savoir qu’ils font référence à la cochonnaille préférée de Joël Bats.

Dernière banderille avec un coup de canon de Makaulay Källström (qui pourra vraiment dire cette fois qu’il a raté l’avion) que Butt (Boute) claque en corner. Mi-temps.

Entrée de Tymoschuck, prince des Elfes troublant de Björn Borg-itude et chouchou du stagiaire. Puel, étonnamment, envisage une compensation, comme si M. Rosetti s’était trompé en excluant Ribéry, comme si des remords l’habitaient, comme si l’arbitrage se faisait à la va-comme-je-te-pousse… Non mais c’est pas sérieux Claude. Tiens, en parlant de Puel, le Pierce Brosnan du 69 est le deuxième James Bond de la soirée, c’est à noter.

Toulalan fauche grossièrement Robben qui partait côté droit. Carton jaune et ronchonnements de la Toule, « fait chier… gnagnagna ». La faute était pourtant fort utile tant Dédé Agassi cavale ce soir.

Sur une superbe percée de Phillip Lahm, toujours aussi impressionnant au plus haut niveau malgré son gabarit, Müller se prend littéralement « les pieds dans le tapis ». Sur ce coup, la coordination du jeune allemand fait froid dans le dos, d’autant plus qu’il occupe un poste très offensif ce soir.

54e : Toulalan, écoeuré, et c’est compréhensible, par un début de seconde mi-temps à l’avantage des munichois pourtant réduits à dix, jaillit mais son pied levé sur Schweinsteiger est jugé dangereux. Rouge. Aussi bon qu’il fut en défense centrale, le poste exige de l’endurance, de la résistance psychologique à l’image de Gabi Heinze. Et les faiseurs de compos de L’Equipe reverront peut-être leur jugement après un match qui constituait un vrai test pour le Lyonnais, qui rappelons le, « dépanne » à ce poste et auquel on pardonne volontiers son geste.

Cris tombe sur le cul et reste au sol. Claude Bebel, songeur, passe son pouce sur ses lèvres comme dans « A bout de Souffle ».

Lisandro fait des pieds et des mains pour venir gratter le ballon à Demichelis mais les défenseurs bavarois font un petit toro avec lui, et ça désespère l’argentin, bien seul et jamais en position favorable dans cette deuxième-mi temps. Jeanpierre préfère relever « un duel de maousse-costauds entre les deux argentins ». La frustration est d’autant plus grande que le Bayern commence à appuyer ses actions, à mesure que le bloc lyonnais recule.

Robben crochète Cris avec sang-froid et décoche une frappe trop croisée qui rase le poteau de Lloris. Sagnol, présent en tribunes, est autant anti-lyonnais que munichois selon les commentateurs.

Lloris, courageux dans les sorties, tacle Müller la tête dans ses tibias. Même pas mal, le ballon ne quitte pas ses gants.

Robben fait naviguer Cris et Réveillère : inter-exter, inter-exter puis délivre un centre pas caca du tout sur la tête de Mario Gomez qui ne peut appuyer sa reprise. Ce centre était « un petit cadeau déposé là par Robben » (Jeanpierre). Ca vous fait encore rire, à votre âge ?

But de Robben ! Le néerlandais reçoit un ballon côté gauche, élimine Delgado et envoie un missile qui ricoche à peine sur la moumoute de Müller. Lloris n’a pas le temps de réagir. « Je vous l’annonçait, il est terrible », pavane Jeanpierre, visionnaire. A TF1, on est des fous, on soutient que le 1-0 est un bon résultat pour le Bayern. Puisque « un 1-1 au retour suffit pour se qualifier » (Jeanpierre). Oui mais, un 0-0 aussi Christian… vous raisonnez vraiment bizarrement…

Pourtant, Christian invite l’OL à « sortir de sa coquille ».

Lizarazu se laisse également aller : « l’équipe lyonnaise est vachement (sic) étirée ».

La fin de match est un calvaire lyonnais, chaque perte de balle laisse une possession de 5 minutes au Bayern. Lyon, si inspiré en contre aux tours précédents, n’a plus les ressources pour aller inquiéter le Bayern et l’on se prend à espérer que l’écart ne s’aggrave pas.

Bastos contrôle une transversale du genou et tacle irrégulièrement Demichelis. Rosetti l’avertit. « C’est typiquement le carton donné en dolby stéréo avec l’appui du public ». Jeanpierre, mauvais joueur.

3 contre 3, se servant des appels de ses copains, Robben s’engouffre dans la défense lyonnaise au son des « Pffou Pffou Pffou » de Lizarazu, frappe sur un « Pshhhiouu » d’ibidem. Robben sort en bougonnant, et se prend un coup de bec de Van Gaal.

La frappe du gauche de Govou est la seule tentative lyonnaise de la mi-temps. Larqué évoque le sketch du canon qui refroidit de Fernand Reynaud. L’heure est grave, bientôt il nous parlera d’un petit film hilarant réalisé par les frères Lumières ou un truc du genre, « L’arroseur arrosé ».

Louanges pour Müller, « grand héron déplumé » (Larqué). Bon, parfois elles sont pas si mal les images de Jean-Mimi. Sur le côté, Jeanpierre annonce « une balle de 2-0 » avant même le centre du Munichois, puis le match se termine. Robben retrouve le sourire, les argentins se font des poutous. Tout reste à faire pour les Lyonnais, qui ont assez rêvé de cette demi-finale pour y tenter, au moins, quelque chose de plus. C’est quand même dommage d’arriver quasiment sur le toit du monde si c’est pour s’étouffer avec un bretzel.

16 thoughts on “Le stagiaire live a regardé Bayern-Lyon

  1. J’ai repéré un Philippe Lahm / Ben stiller, pour rester dans le cinéma (que dis-je, Le Cinéma), que ce stagiaire semble bien connaître…

  2. au niveau des sosies, tu ne trouves pas qu’il y a un air de famille entre Robben et Obertan?

  3. « Van Bommel est fougueux, dur sur l’homme » Bixente, chroniqueur pour TETU.

    Les gros plans sur les « putin » de Willy Sagnol etaient pas mal non plus. Willy, qui oh merci Christian et Jean Mimi, ne peut supporter l’OL vu son passif…

  4. Merci, j’adore!
    Ca vaut le coup de regarder les matchs de TF1, rien que pour avoir le plaisir de lire le compte-rendu du stagiaire et l’apprécier à sa juste valeur.

    D’ailleurs, le stagiaire est-il majeur? (Question d’actualité s’il en est une) Parce qu’il se pourrait qu’il ait une touche avec une lectrice au nom en « a »…

  5. Chapeau bas, Stagiaire. J’admire avec quelle abnégation et courage tu as bravé les Forces Spéciales Larqué Jeanpierre et Liza hier soir. J’aurais pas pu. J’entends encore raisonner leurs gloussements de rire de dingue à la fin du match…

  6. Ex-cel-lent résumé, et encore mieux après un coup dans le pif.
    A noter le « ballon parachute » sur une passe d’un des bavarois dans la surface lyonnaise qui vaut son pesant de cacahuètes au bingo larqué.
    Un petit côté manu petit pour tymoschuk ?

  7. Je conseille à l’éditeur du site de proposer un CDD à ce stagiaire. Ou alors un interim. L’interimaire live ça a de la gueule aussi.

  8. « Enfin, ces joueurs de foot ils passent leur temps à mettre et enlever leur alliance, normal que ça parte en vrille… » Belle image petit

  9. Ils sont pas fou chez horsjeu, il ont bien compris les dures réalités du monde de l’entreprise et savent pertinemment qu’un stagiaire à vie ca rapporte plus qu’un CDI.

  10. Pour en revenir aux sosies, je trouve que Pjanic a des faux-airs de Frankie Muniz accro à une substance pas nette.

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