Le stagiaire-live a regardé Lyon-Bayern

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Le gamin parle Allemand, ce qui effraie le comité

Jeanpierre, même ses lancements avant la pub sont nuls. On comprend entre les « énormissime » « surchauffée » « atmosphère si particulière » que c’est un grand soir à Gerland. Hélas, chez Jeanpierre la passion pollue les mots quand chez Gilardi elle restait dans la voix, comme disait l’autre. Repose en paix Thierry, t’étais le seul que j’aimais.

Une ambiance surchauffée donc, un ballon où il est écrit « finale », c’est bizarre… Mais comment se qualifier, Christian ? Il leur faudra un « zest de folie » – cadrer plus d’une frappe et demie dans le match, (ndsl). Oui, ça parfume un match. Larqué lui n’a pas apprécié le pessimisme ambiant. C’est vrai que le résultat du match aller est plutôt serré en regard de l’écart entre les deux équipes. Si l’écart « réel » est de plus d’un but, c’est donc une raison de plus de s’inquiéter, au fond. Et puis il vaut mieux le garder pour la Coupe du Monde, son pessimisme, quand on est journaliste sportif en France, n’est-ce pas Jean-Mimi ?

A Lyon, on attend le match « avec impatience », manière pudique de dire qu’on picole dans la ville et autour du stade depuis 14h. Autre ingrédient du match pour le Christian : Les lyonnais devront également maîtriser Robben « comme ils ont maîtrisé C. Ronaldo à Gerland en 8èmes ». C’est sûr qu’en voyant ses talonnades de clown à 40m du but et sur un côté, c’est plutôt leurs nerfs qu’ils ont dû maîtriser, les Lyonnais. A part ça y’avait pas grand danger, danger, danger.

L’arbitre, Dino, a laissé tombé son duo sur scène avec Shirley  et se consacre à l’arbitrage ; il s’appelle M. Busacca. Mais ça c’est une autre recette. Prendre un Suisse-italien pour un match entre Français et Allemands, on fait difficilement plus neutre, bien joué l’UEFA.

On chambre Mario Gomez, qui a un nom à jouer dans Un Dos Tres, pas à être international allemand. Le match commence et la défense bavaroise se heurte déjà à la motivation de Lisandro : Van Buyten et Demichelis, les deux balais à franges graisseux sont sur le pont, et le cirent énergiquement. Cris pense faire à Olic le coup du « effleure moi dans le dos et je tombe » mais il roule sur le ballon. Le Croate centre pour Müller, auteur d’un bon appel mais une nouvelle fois maladroit dans la surface. Larqué le remarque.

Butt met 15 secondes à dégager, c’est excessivement énervant. Comme Astorga qui annonce fièrement que la pelouse a été arrosée, que c’est « un beau gazon comme les aime Bixente ». La colonie de vacances de TF1 est bien là.

Govou arme une reprise de volée qu’on voyait déjà atterrir au Puy-en-Velay mais par chance on lui retire le ballon. Gonalons s’y colle sur une relance dans l’axe à faire avoir une attaque à qui vous savez, mais sa demi-volée est excessivement vilaine.

Chaque hésitation est traquée par ledit commentateur, et ces relances dans l’axe sont d’ailleurs plus sanctionnées par des simagrées larquéïennes faites de « olala, olala, olala », que par de bonnes occasions lyonnaises.

Sur une erreur de jugement, le géant belge laisse filer en corner. « C’est bien frappé » aime annoncer Larqué, clairvoyant même à quelques fractions de secondes. Un autre sait lire l’avenir : « Il va y avoir des occasions ce soir ». (Jeanpierre, prophète).

10e min : Sur une touche, « erreur de marquage », Müller centre pour personne.

Les Munichois n’exploitent pas bien pour l’instant les opportunités de contre. Altintop choisit Müller dans l’axe mais « il s’est trompé », et il est « à peine pardonnable », juge Larqué, qui suggère que ses coéquipiers lui fassent la gueule pour le reste du match.

Centre de l’extérieur de Delgado au second poteau, où Contento n’avait pas « fermé le portail au second poteau » (Larqué), pourtant aucun Lyonnais ne s’était introduit dans la propriété privée munichoise et le centre file devant le but.

Cris fait « marque ! » et ça amuse Larqué, amateur de rugby. Lisandro sourit quand il voit Van Buyten se tordre de douleur, c’est bien la première fois. Vraiment, il fait peur ce Lisandro. S’il avait pas eu ce talent pour le foot, comment il se serait défoulé ? Il aurait été tueur en série à Buenos Aires, peut-être. Il débiterait des jeunes femmes ou des vieilles dames, en steaks argentins.

Lizarazu, plutôt sage jusque là, se fait remarquer. L’expertise à la con : « les suspensions, je peux vous dire qu’on y pense ». Ah, on n’aurait pas pensé, Bixente, surtout à l’aube d’une finale de Ligue des Champions.

Van Bommel est albinos, c’est certain. Il a des cheveux crépus, tout frisés. Il adresse une mauvaise passe à Robben, qui l’interpelle : « Hey, Marko ! ».
Astorga Sacchi nous livre un étrange commentaire tactique : Lyon joue sans meneur de jeu et n’a donc pas de relais entre la défense et l’attaque. Maurice, ils l’appellent Maurice !

Robben, malin comme un singe, ne saute pas au duel aérien face à Cissokho qui lui met tout ce qu’il a mais se voit sanctionné d’une faute. Lizarazu, syndicaliste de l’arrière-gauchisme, proteste. On ne peut lui donner tort sur ce coup.

Bastos « traverse tout le terrain pour rien », et Lyon gâche une munition avec un coup-franc de Gonalons fort mal tiré.

Sur un beau contre lyonnais, Bastos se perd dans une série de feintes de corps plus samba que football, et déçoit un stade qui avait porté la contre-attaque jusqu’à la surface adverse à grand bruit. Pour enrayer le contre munichois, Gonalons entre en collision avec Van Bommel, rencontre du maître et de l’élève et carton pour le jeune lyonnais, mais la faute était nécessaire. TF1 va vite en besogne et déplore la possible absence de Gonalons pour la finale. « Aie aie aie ». Surréaliste.

« Bien joué Jean II Makoun sur le petit pas (sic) » (Jeanpierre, admiratif). Pourtant les Lyonnais « confondent vitesse et précipitation » (Larqué). Lieu commun footballistique et drôle d’expression… quand on pense qu’on ne l’entend que dans le foot…

But pour le Bayern ! Touche pour Müller qui prend l’intérieur sur un Réveillère molasson. L’allemand centre en retrait pour Olic, qualifié de bagarreur à l’instant, qui envoie Cissokho, pas à son aise dans l’axe, sur le postérieur. Le Croate pivote et inscrit du droit un but qui glace Gerland. Vous pouvez admirer mon Daniel Craig sous toutes les coutures, cette fois-ci. Non mais, c’est un vrai agent secret ce mec. Etre sosie de Vladimir Poutine et James Bond, ça c’est vraiment remarquable. Le KGB et Services Secrets de Sa Majesté réunis dans un seul mec !

Butt retient ses dégagements, selon Larqué. « C’est le syndrome de la motte, hahaha ! » (Jeanpierre, qui fait un bide).

Robben, moins à son avantage, n’est pas gâté par ses partenaires. Larqué note : « Ca fait deux fois qu’ils lui envoient des exocets ! » Et sur le moment, 2 millions de Français se sentent cons. Pour mes millions de lecteurs, je vais prendre une minute National Geographic. Un exocet est communément appelé (pour les gens qui n’ont pas le vocabulaire de Jean-Mimi) poisson volant. Si, ça existe. Ce poisson des mers chaudes est capable de planer sur 200 ou 300 mètres de distance grâce à des nageoires pectorales très développées. Voilà, ce qu’on balance au meilleur joueur du Bayern, parenthèse close.

31e min : Occasion lyonnaise ! Sur un centre de Govou, Bastos reprend de volée à 6m des buts mais rate le cadre en n’ouvrant pas assez son pied. Sa « cheville flottante » montre qu’il n’a pas fait les stages Jean-Michel Larqué.

Nouvelle situation de 4 contre 4 entre attaquants munichois et défenseurs lyonnais. Quand Robben prend le ballon côté droit, on sait déjà qu’il ne fera pas de passe, et qu’il va rentrer pour allumer un pétard sur son pied gauche. Les défenseurs sont pourtant dépassés par la vitesse gestuelle et la conduite de balle illisible du prodige néerlandais. Sa frappe, cadrée (pléonasme), est déviée en corner. « Il a raison de protester Robben ! » affirment les commentateurs. Vraiment, c’est une attitude à adopter ?

Les Lyonnais ne concrétisent pas les bons centres qu’ils parviennent à délivrer. Au second poteau, Delgado « n’ose pas frapper » et laisse Lahm revenir sur lui. C’est la mi-temps, et Jean-Alain Boumsong affiche un sourire ironique.

Gomis rentre et Cissokho sort, Bastos le remplace en tant qu’arrière-gauche. « Très surprenant » pour TF1. Sortir un défenseur et faire rentrer un attaquant, quand on doit mettre 3 buts, c’est vrai que ça va en dépit du bon sens… D’ailleurs Gomis, bien placé dans la surface, reprend en demi-volée mais au-dessus du but.

On loue, à raison, le sens tactique de Louis Van Gaal. José Mourinho, son ancien adjoint, serait sorti casqué et en armure de son menton. De l’un à l’autre, « il y a un rapport de cause à effet direct (sic) », dit Jeanpierre.

Robben, crochet sur crochet, envoie Boumsong dans les cordes et trouve Schweinsteiger en retrait, dont la frappe de balle est toujours aussi pure. Delgado tente de l’imiter sur Demichelis mais il n’a pas la vista du Hollandais pour donner en retrait.

Ce dernier, profitant une nouvelle fois du trou noir qui aspire toute la matière à proximité entre la défense et le milieu lyonnais, se sert des fausses pistes de ses coéquipiers et tente de trouver le petit filet opposé. « Ah, ces parades hugoliennes, on va dire ça comme ça » (Jeanpierre). Notons que l’adjectif, probablement passé autant dans le dictionnaire que dans l’usage, renvoie à Victor Hugo. Quelque chose d’hugolien, quoi, avec du souffle, des grands mots, du génie parfois. Bref, c’est un non-sens dans l’exercice du commentaire sportif.

Auteur d’une faute, Cris applaudit ironiquement le carton jaune que lui adresse Massimo Busacca. L’arbitre répond à l’insolent par un carton rouge. Avait-il raison lui aussi de protester ? Les commentateurs semblent dire que oui. « C’est nul ! » « Ca corse la fin de ce match ! » et se perdent en justifications farfelues : « Il ne mérite pas ça, c’est le taulier ! Il est irréprochable depuis janvier ! » (Lizarazu). « C’est de l’autoritarisme mal placé ! » (Larqué). Nouvelle marque s’il en fallait de l’esprit anti-arbitres en vogue dans les médias sportifs, comme chez les joueurs. On tolère désormais les contestations, puisque l’arbitre est faillible. Messieurs, c’est noté, transmis au Comité.

Frappe de Govou cadrée, bien détournée par « Boute ». Makoun, agacé, écrase les couilles d’Altintop.

« Quel dommage, quel dommage que Cris ne soit plus là ! » s’exclame Jeanpierre. Etrange maintenant que Lyon a le ballon… Cris n’est pourtant pas connu pour relancer très proprement.

67e min : But pour le Bayern ! Olic inscrit un doublé. Sur un appel croisé, le « redoutable croate » (Jeanpierre) se joue de Gonalons, pris comme un bleu. Cette fois c’est d’une demi-volte et du pied gauche, qu’il crucifie Lloris.

Robben, dans un angle fermé, frappe sur Lloris et continue de terroriser Gerland. Astorga, bilingue néerlandais, prononce Louis Van Rrrrââl. Lizarazu le chambre, la colonie de vacances de TF1 a la permission de minuit.
Schweinsteiger, à l’aise côté gauche comme dans son nouveau rôle de milieu défensif, comme l’ont bien remarqué Lizarazu et Larqué, « a trempé le pied dans le bénitier ». C’est dégueulasse.

Entrée d’Elvis « Fido Dido » Klose, qu’on n’a pas vu depuis un bout de temps. « Au placard », qu’il est.

Govou se lance dans un slalom effréné, en vain. Lyon ne sauvera pas l’honneur.

76e min : But pour le Bayern ! C’est le Bayern qui inscrit un troisième but par Olic, qui place parfaitement sa tête pour prendre Lloris à contre pied, et s’en va montrer à ses copains que son cuir chevelu saigne abondamment, ça l’éclate. Sanguinaire, le garçon.

La fin de match est une démonstration, Altintop effleure la lucarne et manque le 4-0.

Les joueurs lyonnais seront frais pour le stage de Tignes, maigre consolation et conclusion qui doit faire sourire dans les chaumières, si l’on n’a pas déjà éteint la télé.

Enfin seuls ! C’est le moment de plaisanter sur Mark Van Bommel, qui n’a commis aucune faute ce soir. « Toute une réputation qui s’écroule », peut-être, Bixente. Mais à mon humble avis, cette stat originale est plutôt due à l’absence d’allant offensif des Lyonnais, qui n’ont cadré que deux tirs sur 180 minutes. Avoir désiré la demi-finale si longtemps et s’y montrer si inférieur à un adversaire pourtant plus habitué à y être, c’est cruel pour nos Gones, mais les Lyonnais reconnaîtront certainement dans les jours qui viennent que les munichois étaient bien « Die Meister, die Besten ».

24 thoughts on “Le stagiaire-live a regardé Lyon-Bayern

  1. Je sais pas pour vous mais moi, les « Oloris » « Liyorice » « Oyolorisse » qui se roucoulent parmi en toute impunité dans les micros du South West Representz de TF1, ça commence à me courir sérieux le long de la colonne.
    Bixente Lizarazu ! Je t’en mettrais à toi tout spécialement des consonnes occitanes comme au temps où l’on estropiait ton nom ! Lloris se dit « Yoris », bon sang de bon soir, « Yoris » !

  2. A noter que exocet désigne aussi un missile volant à basse altitude. Je pense que Larqué l’utilise plutôt dans ce sens-là.

  3. LLoris se dit tout simplement Loris. C’est lui-même qui l’a dit lors d’une interview.

  4. « Van Buyten et Demichelis, les deux balais à franges graisseux sont sur le pont ». Bon mot mais les deux n’ont pas joué ensemble lors de ce match ! Et je plussoie pour le missile.

  5. @Groland Foot 38

    Si il l’a dit dans une interview et ben ses ancêtres catalans te prient de bien vouloir l’expédier également chez Eva où il passerait prioritairement pour la fessée.

  6. IMPORTANT :
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    Le stagiaire sait qu’il a tort mais il aime à penser que Larqué est un poète et qu’il parlait bien du poisson volant et non du missile.
    Faut dire que son dictionnaire commence à dater et ça n’était pô dedans.

  7. – « Ils chantent quoi là les allemands, Bixente ? » (jeanpierre)
    – « Euh, ce sont les supporters lyonnais qui chantent… » (bixente)

  8. Etonnant de ne pas voir la petites remarque de CJP qui parlait du « réalisme allemand » ! quel réalisme?Ils se sont présenté 20 fois en 4 vs 4 ou 4vs3 et n’ont jamais su donner la bonne balle au bon moment!En grande partie grâce a Altintop qui en défense fait son boulot mais en attaque … 0

  9. De toute façons le gardien lyonnais ne s’appelle plus Lloris mais St Hugo (enfin pour Jeanpierre et les lyonnais)

  10. @ floribo, je croyais qu’un exocet était un centre de Ginola au troisième poteau, récupéré par des bulgares?

    @ Eva, tu n’aime que quelque chose te coure sur la colonne?

  11. @JFB

    Oh si j’aime que qqch me coure sur la colonne :), mais pas ces fraises de dentiste que les slammeurs de l’Ouest nous imposent presque tous les soirs de foot que TF1 fait.

  12. Concernant l’exocet, c’est un missile air-mer => son nom est lié au poisson volant (c’est une évidence…)

    Comparer des passes « puissantes » à des missiles ou des boulets de canon étant assez fréquent , je pense que le commentateur parlait du missile.
    ps : le missile a commencé à être développé en 1970 environ

  13. exocet +1 .
    A trop vouloir critiquer des fois on s’expose !
    A noter egalement que les critiques envers JM Larque, quoiqu’amplement meritees, sont d’un acharnement assez…Larqueien !
    Dsl pour les accents mais ce fichu qwerty hollandais n’en a point , et merci de continuer a divertir les nombreux stagiaires qui vous lisent chaque jour, ce meme aux Pays-Bas !

  14. C’est pas parce que Jeanpierre est horrible depuis plus loin que janvier qu’il faut lui sortir le carton rouge à tout bout de champ.

    « Hugolienne » je suis désolé mais c’est le seul moment où je n’ai pas regretté d’avoir laissé le son. Bon à vrai dire j’ai aussi un peu regretté d’avoir laissé l’image.

    Chez nous on a essayé de compter le nombre d’occasions lyonnaise mais notre stagiaire live local s’est endormi avant, quelqu’un a le chiffre ?

  15. @ l’autre stagiaire,

    Jean-Michel Larqué n’est pas toujours descendu dans les lives, voir les deux ou trois précédents. Et si les critiques sont méritées, où est l’acharnement ?
    Il le cherche bien, la plupart du temps, mais il a ses qualités par ailleurs. D’une manière générale, les commentaires de TF1 sont d’une grande pauvreté par les temps qui courent. La preuve, les lecteurs du stagiaire relèvent toujours des perles qui ne sont pas dans le live. Ou alors c’est pour être participatif…

  16. Magnifique article, même s’il manque la plus belle perle de jean mimi:
    « -Qu’est ce qu’ils chantent vos amis allemands là?
    -Non, là ce sont les lyonnais qui chantent… »
    Vive TF1

  17. Butt met 15 secondes à dégager, « c’est excessivement énervant ». Reference à JC de Dikkenek ?

  18. Même pas, Moké a payé bien plus cher pour sa peine…Une moule pas fraiche, même si elle presente bien et te fait envie car maquillée, restera toujours une moule pas fraiche. Demande à Iggy Pop(un chanteur de rock très connu avant Christophe Mae)

    Apprends cette leçon de vie petit enfant blond.

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