Les Présentations : La Slovénie

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Jan-Karl Sabatierung aux platines…

La Slovénie à la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud

La Slovénie s’est révélée footballistiquement à la France en 1999. La petite nation par l’intermédiaire de son club le NK Maribor a eu l’outrecuidance de priver l’Olympique Lyonnais de sa première participation à la Ligue des Champions. Quelques mois plus tard l’équipe nationale déjouait à son tour les pronostics en participant à sa première compétition internationale, l’Euro 2000 en Belgique et aux Pays-Bays. Le David du football mondial s’apprête une nouvelle fois à déjouer les pronostics.

Une nation pubère et précoce

Pendant une bonne partie du XXème siècle Tito a maintenu l’unité de la Yougoslavie. Il décéda à Ljubljana en 1980, capitale actuelle de la Slovénie. Quelques années plus tard les frontières de la Yougoslavie volèrent en éclat. La Slovénie fut la première nation à acquérir son indépendance le 25 juin 1991 et la seule à l’obtenir de manière pacifique. Il s’agissait de la deuxième indépendance de sa courte histoire. Son apparition avait été rendu possible au terme de la première guerre mondiale et de la chute de l’empire Austro-Hongrois.

La Slovénie est intégrée à l’Union Européenne le 1er mai 2004, le 1er janvier 2007 elle adopte l’euro. Parmi les nouveaux adhérents à l’UE de 2004, il s’agit du premier pays à remplir les conditions pour permettre le passage à la monnaie unique.

La Slovénie connait un développement exemplaire. Autre caractéristique, sa taille : en terme de superficie et de population la plupart de nos région françaises sont plus grandes et plus peuplées (2 000 000 de slovènes, 280 000 pour Ljubjana). Pour évoquer la situation géographique laissons parler la carte ci-dessous :

Toutes les informations qui précèdent sont des généralités. Pour nous, l’acte fondateur de la Slovénie est le 2 juin 1992, date d’affiliation à la FIFA.

Historique de la sélection

Les débuts

C’est à l’occasion des éliminatoires de l’Euro 96 que la Slovénie dispute son premier match officiel. Pour ce match historique, le tirage au sort avait bien fait les choses puisque les Slovènes accueillaient leur voisin italien tout juste finaliste du mondial 94. 1 – 1 score final, une entrée en matière prometteuse. Leur parcours dans ces éliminatoires fut d’ailleurs tout à fait honorable, mais la présence, notamment, de la talentueuse sélection croate l’empêcha de passer les qualifications.

La campagne de matchs éliminatoires pour la coupe du monde 98 fut désastreuse. La Slovénie termina dernière de son groupe avec un seul point. A leur décharge, le groupe était relevé et avait la particularité d’être composé par trois anciennes nations de l’ex-Yougoslavie. La Slovénie était accompagnée de la Bosnie-Herzégovine et de la Croatie, futur troisième du mondial français. Les deux derniers adversaires n’étaient pas moins redoutables puisqu’il s’agissait de la Grèce et du Danemark (quart de finaliste de la coupe du monde 98).

Éclosion d’une génération talentueuse

Les éliminatoires de l’Euro 2000 sonnèrent l’heure du rachat. Tout d’abord la sélection fut confiée à Sretko Katanec, l’un des plus grand footballeur slovène de l’histoire. Joueur, il a entre autre porté les couleurs de la grande équipe de la Sampdoria de Gênes du début des années 90. Les résultats furent immédiats, la Slovénie parvint en effet à accrocher une place de barragiste. Il serait exagéré de parler d’exploit, les adversaires n’ayant pas l’apparence d’ogres du football international : Norvège, Grèce, Albanie, Géorgie et Lettonie.

Les matchs suivant furent d’avantage révélateurs du talent de cette sélection. Pour commencer les slovènes éliminèrent l’Ukraine de Chevchenko et Rebrov lors des barrages. Ils se retrouvèrent alors dans un groupe composé de l’Espagne, de la Serbie et de la Norvège. Contre toute attente ils n’ont pas eu le rôle de faire valoir auquel ils étaient destinés. Avec un peu plus de maturité et d’expérience ils auraient même pu passer. Pour leur premier match dans la compétition ils menaient 3 à 0 face à la Serbie avant de se faire rejoindre à 3 partout. Contre l’Espagne ils s’inclinent 2 – 1 et contre la Norvège les hommes de Katanec ne parvinrent pas à faire mieux que match nul. Certains joueur de la sélection se révélèrent aux yeux de l’Europe comme Milenko Asimovic qui pu faire admirer, malheureusement par intermittence, toute sa classe au LOSC. Mais la star se nommait Zlatko Zahovic, recordman de sélections et de buts (80 pour 35 réalisations). L’Euro 2000 lui offrit la possibilité de signer dans la grande équipe de Valence, mais il n’a jamais réédité ses exploits au plus haut niveau en club.

Sur la lancée de l’Euro 2000 la Slovénie se qualifie pour la coupe du monde 2002, toujours via les barrages. Le désaccord entre Katanec et  Zahovic est symbolique de cette aventure asiatique qui se termine par trois défaites. Elle marque la fin de cette génération et de l’ère Katanec.

Passage à vide

Au cours des trois phases qualificatives suivantes le succès a quelque peu fuit la Slovénie. C’est également à cette période que la sélection est à plusieurs reprise opposée à la France (éliminatoires 2004 et 2006). Il serait bien évidemment exagéré de parler d’un lien de cause à effet. La première confrontation reste pourtant dans l’histoire du football Slovène, puisqu’il s’agit de la défaite la plus lourde que la sélection ait jamais connu, 5 à 0. Croisons les doigts pour que ce record tienne le plus longtemps possible.

Objectif coupe du monde 2010

Pour mener les troupes slovènes en Afrique du Sud la sélection a été confiée à Matjaz Kek. Sa carrière de joueur se déroule principalement au pays, au NK Maribor. Elle se termine par un titre de champion en 1999. Il n’était donc pas sur le terrain pour éliminer Lyon, par contre il était déjà présent dans le staff technique. En 2006 il a pris en main les équipes U-15 et U-17 slovènes.

Pour les éliminatoires, le groupe dont a hérité Kek était relativement homogène. Une République Tchèque à priori favorite mais sur la pente descendante, une Pologne en embuscade mais irrégulière, une Slovaquie avec une génération prometteuse, une Irlande du Nord capable de faire déjouer n’importe quelle équipe à domicile et pour finir St Marin, le souffre douleur du groupe. Le parcours de la sélection de Kek est très prometteur (6 victoires, 2 nuls, 2 défaites). Bien que son équipe termine derrière la Slovaquie, elle s’est imposée lors des deux confrontations directes. L’équipe a vraiment donné l’impression de monter en puissance tout au long des éliminatoires, notamment lors de la dernière ligne droite. Pour préparer les matchs décisifs Kek avait choisi d’affronter l’Angleterre de Capello en septembre 2009. Sa sélection s’est certes inclinée 2 à 1, mais a tout de même montré une grande maitrise sur certaines phases de jeu qui a notamment été récompensée par un but. C’était de bonne augure pour la suite. Les bonnes dispositions de l’équipe entrevues ont été suivies par trois victoires de rang : 3-0 contre la Pologne, 0-2 contre la Slovaquie et 0-3 contre St Marin.

Lors des barrages les Slovènes auraient pu tomber contre la France, le tirage au sort leur a servi la Russie de Hiddink, adversaire non moins redoutable. Après leur élimination les Russes ont remis en cause le sérieux des joueurs. Mais la raison de cet échec se trouve dans la qualité de l’équipe de Kek. Elle ne possède peut être pas de grosses individualités, mais s’appuie sur un collectif bien huilé.

En Afrique du Sud les Slovènes retrouveront dans leur poule l’Angleterre, l’Algérie et les Etats-Unis. La deuxième place est tout à fait envisageable et si l’on en croit les analystes (tout aussi fiables que Francis dans ses pronostics) de Goldman & Sachs une place en demi-finale leur est promise.

Tour d’horizon de l’effectif

Commençons par le commencement à savoir le joueur qui portera le numéro 1 (cf le billet du Francis). A ce niveau, la Slovénie est bien parée. Bon nombre de sélections aimeraient disposer d’un rempart de la qualité de Samir Handanovic et pourtant Jan-Karl n’a pas suivi la coupe d’Afrique des nations. Les gardiens remplaçants sont quant à eux d’un niveau bien inférieur.

En défense, les amateurs de la Ligue 1 pourront admirer Bostjan Cesar, dit « le boucher », faire des heures sup’ après avoir oeuvré toute la saison pour Grenoble. Ils se régaleront de le voir évoluer au plus haut niveau mondial face à des attaquants de la trempe de Rooney. Il sera vraisemblablement accompagné en défense par  Miso Brecko,  Marko Suler et Bojan Jokic de Sochaux.

Au milieu de terrain on retrouve le capitaine  Robert Koren qui pendant toute la saison a affuté ses crampons dans la très engagée Coca Cola Championship. Valter Birsa animera le côté droit et aimerait bien faire gouter du rosbeef bourguignon à ses coéquipiers. Pour compléter son milieu à quatre, Kek fera très probablement appel à Andraz Kirm et Aleksander Radosavljevic, pour le plus grand plaisir des commentateurs. A noter que Rene Krhin pourrait être un sérieux prétendant pour une place de titulaire. Certes il n’a fait que trois apparitions cette saison avec son club, mais il a comme atout de n’avoir que 20 ans et de jouer pour l’Inter de Milan.

L’attaque sera made in Bundesliga. Le grand et expérimenté Novakovic* servira de point d’appui à toute l’équipe. Tel un satellite Dedic gravitera autour de lui et aura pour mission non pas de s’éclipser, mais de profiter des déviations de son comparse.

* Il serait dommage que les adversaires de la Slovénie ne lisent pas horsjeu.net. En effet, s’ils se fient au site de la fédération slovène Novakovic mesure 1,85m pour 65kg, rien d’effrayant comparé à la réalité (1,95m pour 85kg).

Gardiens :

Samir Handanovic (Udinese Calcio), Jasmin Handanovic (AC Mantova), Aleksander Seliga (Sparta Rotterdam)

Défenseurs :

Bojan Jokic (Chievo Verona), Marko Suler (KAA Gent), Bostjan Cesar (Grenoble Foot), Branko Ilic (Lokomotiv Moscou), Matej Mavric (TuS Koblenz), Elvedin Dzinic (NK Maribor), Miso Brecko (1. FC Köln), Suad Filekovic (NK Maribor)

Milieux :

Andraz Kirm (Wisla Cracovie), Andrej Komac (Maccabi Tel Aviv), Rene Krhin (Inter Milan), Dalibor Stevanovic (Vitesse Arnhem), Robert Koren (West Bromwich Albion), Aleksander Radosavljevic (Tom Tomsk), Valter Birsa (AJ Auxerre)

Attaquants :

Milivoje Novakovic (1. FC Köln), Zlatko Dedic (VfL Bochum), Zlatan Ljubijankic (KAA Gent), Nejc Pecnik (Nacional Funchal), Tim Matavz (FC Groningen)

Ambiance


La Slovénie est l’une des rares équipes nationales, avec l’Allemagne d’ailleurs, à jouer avec des maillots qui ne sont pas aux couleurs du drapeau national. La tunique slovène est verte, symbole de la forêt qui occupe une large partie de son territoire. Pour illustrer le folklore slovène voici une courte video accompagnée de l’hymne national :

Pour faire vibrer son peuple on peut compter sur Kek. Lui au moins ne risque pas de faire une éventuelle déclaration en mariage, la fédération slovène de football nous apprend en effet qu’il est marié. Et si jamais la sélection nationale venait à faire un bon parcours en Afrique du Sud, il est certain que les bars sur les bords du Ljubljanica seront pleins. La pivo (bière en slovène) coulera à flot et les plus motivés se rendront à Metalkova pour finir la soirée. Dans tous les cas de figure, comme on dit en Slovénie, l’Union* fait la force.

* brasseur local


ndlr Jan-Karl devrait peut être investir das des verres anti-reflets….

10 thoughts on “Les Présentations : La Slovénie

  1. Je me suis souvent demandé ce qu’une équipe yougoslave aurait pu donner dans les années 90, notamment en foot en foot et en basket.

  2. Lecteur, tu es mauvaise langue (contrairement à Moké, génie de l’exercice); si c’était fait sous photoshop ça se verrait. Jean Karl a de l’argent donc il voyage, ne sois pas envieux comme ça.

  3. A l’Euro 2000, c’était contre la Yougoslavie et non la Serbie qu’il menait 3-0. La Serbie n’existe que depuis 2006.

  4. Jean Karl a quand même un sacré toc d’expression… on dirait Vincent Lindon ou Priva Libellule en fin d’extraction de protéines en groupe….

  5. @ Bunk : je me doutais bien qu’un lecteur avisé me ferait cette remarque, je voulais éviter de rentrer dans de nouvelles explications géopolitiques

    @ Moké : une vision défaillante, des tocs de langages, je pars avec un sacré handicap dans la vie. Je remercie une nouvelle fois horsjeu de bien avoir voulu m’accorder cette lucarne (mon pied n’en inscrira jamais)

  6. super presentation!
    au debut j’ai eu peur car j’ai cru que jan karl m’avais piqué mes photos de vacances :p

    photo 1: le lac de Bled
    Photo 2: les gorges de Vintgar
    photo 3: Ljubljana

  7. @Jan-Karl : merci d’avoir du talent vieux briscard.. surtout ne changes rien, on t’aime comme tu es, et ce même si ta violente paralysie faciale nous met parfois mal à l’aise.

    @Cyril : tu connais bien la Slovénie mais tu te méprends sur l’auteur-compositeur.. bien qu’allemand, JFK (Jan-Fucking-Karl) n’est pas un voleur, c’est un mec à la cool, ça n’est pas un enculeur de maman.

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