Montpellier – Schalke 04 (1-1) : La Paillade Académie ivre ses notes et tire sa révérence en levrette.

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Marcelin chante Eddy

C’était la dernière séquence
C’était la dernière séance
Et le rideau sur l’écran est tombé.

Eddy Mitchell, La dernière séance.

Le vent souffle sur le clapas, les arbres se plient sous son poids et les passants s’accrochent à leur petons lorsqu’il passe sur leur tête.

L’hiver arrive à grands pas comme le fils de bique avec ses bottes crottées, mais les hommes d’ici savent bien où trouver de la chaleur : dans leur cœur. Ou bien à la Mosson, où le peuple pailladin est un geyser à lui tout seul, où chaque homme, chaque gonzesse, chaque pitchoune est une source intarissable de chaleur humaine. Et hier soir ce petit peuple du bout de la France l’a encore montré.

Adieu donc la coupe aux grandes oreilles, adieu l’Europe (on dirait du De Gaulle putain), vous allez nous manquer un peu mais pas trop, on voulait quand même pas finir en Ligue 2 à jouer des derbys à la con, ça aurait trop fait bander du côté des Costières et on aime pas trop faire plaisir aux pédérastes par chez nous. Et ouais c’est la fin, rideau, terminé bonsoir, on regagne nos pénates frenchies et on ferme notre mouille.

Enfin, la petite satisfaction dans tout ça c’est bien d’avoir fait chier ces null vier en leur faisant vivre le match nul comme si c’était l’été dernier. Les petits repartent de la compet avec deux petits points dans la besace mais qu’importe, c’est le souvenir de ce baptême enflammé qui subsistera dans les têtes des gamins, quand ils diront à leurs propres chiourmes « J’y étais ! », ou quand dans dix ans il faudra songer à se taper de la belette pour amuser l’oiseau, ils le diront haut et fort dans les soirées où le canap se fait retourner comme Pamela sur un bateau en haute mer. Voilà ce qu’on retiendra, voilà ce qui sera gravé dans les esprits : on a fait la champion’s league putain de bordel à queue !

Et puis, cela va sans dire, mais Montpellier n’a jamais été ridicule. Dépassé, oui, aux champignons complet, certainement, pas au niveau, par moments, mais jamais risible. Car comme disait un vieux sage qui gardait Marcelin dans sa tendre enfance : « Le rire c’est le propre de l’homme. Et le propre de la femme, c’est d’être risible ». Montpellier n’est pas une femme, Montpellier est un loup, blessé à mort depuis le début de saison, mais même sur trois pattes, il court encore, jusqu’à qu’il se sente en sécurité.

Mais maintenant que s’éteignent les lumières européennes, il faut rester concentré sur ce qu’il nous reste, sur ce qui doit éclairer la route des années à venir : le championnat. Quand on marche sur des braises, mieux vaut s’appeler fakir. Les pailladins se tiennent droit face à leur horizon, faisant fi des nuages qui menacent de s’abattre sur leurs caboches de méridionaux, chantant encore et encore qu’ici, c’est la Paillade.

Pour sûr tout le monde sera présent. Aussi sûr qu’avoir 21 ans, ça fait travailler la tête et le slip. Tu le sais mieux que quiconque hein, petite merdouille ensuquée qui passe son temps à se faire le Festival de Cannes dans sa tronche quand il s’agit de jouer de l’accordéon. Mais bon, tu sais aussi ce que c’est que d’être un pailladin, avec le cœur gros comme une quiche et de l’amour à en revendre. Change pas va, sale loustic de mes deux, Marcelin et l’autre t’aiment comme t’es et te pardonnent bien d’être loin de tout ça.

Pas si loin parce que toi aussi tu as vu ce match, ce beau match plus précisément, où les petits ont vendu cher leur peau du cul, et ont montré encore une fois qu’ils pouvaient sur un match, s’élever au niveau des gros. Avec à noter une deuxième période solide, et l’évolution du Herrera capturé au début du jeu en joueur de foot. Il a même appris « course rapide », une attaque intéressante pour la suite.

Les titulaires :

Ligali (3/5) : Les Gau gau… les gau… les gau.. les gau gau ! Du haut de sa vigie, l’ami Ligali s’en est bien sorti, surtout dans les sorties dans les pieds ennemis. Sur le but, flûte, il ne put faire qu’un mouvement foulère dans les airs. Pas sa faute aussi, à l’ami Ligali.

Congré (3/5) : Pas forcément mis en danger, donc pas forcément dangereux pour son camp. Et si son nom était la contraction de contre son gré ? Parce que quand il est bon, c’est contre son gré et quand il est mauvais, c’est congré.

Hilton (4/5) : Un peu de mal à rentrer dans le meeetch, mais a ensuite plongé à corps perdu dedans comme si la vie de Flipper en dépendait. Malheureusement, Montpellier ne sera pas dauphin cette année. Sa performance est telle qu’il obtient le 4 malgré la perte du duel sur la remise qui amène le but, on va pas commencer à jouer les Mengélé.

Yanga-Mbiwa (4/5) : Arrive toujours à intervenir à temps, comme un symbole de grosse cavalerie. Pour rester dans l’équitation, disons qu’il a lâché les chevaux en seconde période en réalisant de grosses interventions, toujours licites. On va pas commencer à écouter les juments, sinon on ferait de la prose équestre.

Bedimo (4/5) : D’habitude à la traîne défensivement, il a cadenassé son couloir comme un suisse. Et puis quand on se fend en plus de petites incartades incisives dans le camp adverse, on obtient la double nationalité avec le Luxembourg.

Estrada (4/5) : Ramasse les ballons comme une moissonneuse batteuse, et se vénère façon niglo face aux schleu qui veulent lui expliquer le football engagé. Et selon Be in sport, il se comprenait avec l’arbitre. Attends… Un Chilien et un Espagnol ….. C’est lequel qui parle danois déjà ?

Stambouli (3/5) : S’est glissé discrètement dans les jupons de Marco, ramassant les ballons que ce dernier laissait traîner. Ca c’est de la complémentarité poussée à l’extrême ! Tu serais pas pédéraste des fois ? (remplacé par Pitau)

Camara (2/5) : Un ton en dessous de tout le monde, il a tenté de gigoter son derrière pour faire rire les oiseaux, manque de pot ça a fait chanter les abeilles. Même faire le con, il arrive pas, pécaïre. (remplacé par Utaka)

Cabella (3/5) : Pas forcément au niveau de ses performances d’alors, il a tout de même réussi à peser dans les débats, faisant valoir sa technique de capitaliste aux prolétaires de la Rhur. Rien à foutre, lui aussi il a gagné la présidence de l’UMP, mais il en fait pas tout un pataqués.

Mounier (2/5) : Doit ses deux points à son unique centre dangereux du match, qui a amené le but. Sinon bin pas plus de mouvement que de beurre au cul et une tendance fâcheuse à se reposer sur les lauriers qu’il n’a pas. (remplacé par Belhanda)

Herrera (3/5) : Un début de match similaire à tout ce qu’il nous avait montré depuis le début de saison. Et puis va savoir pourquoi, il a vu la vierge ou une connerie comme ça, il s’est mis à jouer au foot, à faire des appels dans le timing, à se placer sur les centres, à planter. Bon il a vendangé les trois quarts de ses ballons, faut pas trop lui en demander non plus. Mais Marcelin aime le risque et met son petit sesterce sur lui pour la suite de la saison.

Les remplaçants :

Pitau (4/5) : Une grosse entrée pour te dire que c’est pas parce qu’on a la même coupe de cheveux que Rabbi Jacob qu’on joue comme un juif.

Belhanda : Un rôle de joker dynamiteur intéressant, espérons que ça lui pète pas à la gueule ni à celle de René.

Utaka : La bûche noire rentre pour fourrer du teuton à tour de bras, en vous souhaitant un joyeux noël un peu en avance.

Bonus « c’est ton anniversaire » :

Et pas celui de ta mère.

Le bisou vigneron,

Marcelin.

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