Après deux victoires assez chanceuses, la réception de Caen apparaissait comme un doux cadeau du calendrier. Il fallait gagner avec une différence de buts assez claire, et coup de chance, Caen a l’air assez spécialiste de ce genre de scénarios en ce moment. Evidemment, ça a presque l’air trop facile, un peu comme quand on pensait rouler sur Reims pour se remettre d’aplomb.

Pourtant, cette fois, il y a des éléments un peu plus positifs. Pas besoin de rappeler que l’OL est la meilleure équipe à domicile, mais surtout, elle reste sur deux victoires, et ça change un peu des matches de la semaine dernière. Du coup, pour une fois qu’on joue avant Sainté et Bordeaux, on a bien envie de les mettre à distance pour s’éviter les fameux « Sainté sur le podium » ou autres « L’OL en danger ! » ridicules pour faire des vues. Au moins, en gagnant, on se ferait un bon petit week-end tranquille, en regardant les clubs derrière se vautrer dans des matches de merde qu’ils essaient de gagner 1-0 pour pouvoir se gargariser tranquillement. On pourra même se branler sur le nombre de buts de Lacazette, parce qu’on s’en lasse jamais.

Un point rapide pour parler du passage de Fekir dans Telefoot : je sais pas ce qu’il y a de plus ridicule entre faire des articles parce qu’un joueur dit qu’il voudrait jouer dans un grand club à jour, ou penser que Fekir vaut 50M après une demi-saison. Il est très fort, mais il a encore tout à confirmer.

Pas de grosse surprise. Benzia est récompensé de ses performances pas mal ces temps-ci en étant aligné avec Lacazette, ce qui permet à Fekir de prendre le poste de 10 auquel on l’aime tant. Derrière, aucun changement.

Un Lyon-Caen, surtout en ce moment, devait forcément être une histoire de pénos. L’arbitre en semble d’ailleurs tellement convaincu qu’il se laisse totalement abuser par une feinte dégueulasse de Fekir, après une bonne combinaison avec Lacazette. C’est évidemment le 10 lyonnais qui se charge de transformer le penalty face à Vercoutre, pas inspiré en se mettant à genoux. A partir de là, on ne sera plus vraiment inquiétés par les visiteurs.

Le seul moment où ils seront un peu dangereux, c’est en assommant Lopes, qui avait l’air à peu près aussi à l’aise après le choc que Wiltord dans la monogamie. Du coup, Gorgelin s’échauffe, les médecins posent à Antho des questions simples pour voir s’il a encore la lumière à tous les étages (« Il y avait péno sur Nilmar ? »), mais le portugais garde sa place, et s’avère lucide sur les 2-3 situations qu’il doit gérer par la suite. De l’autre côté du terrain, Vercoutre se permet de charrier Lacazette après une frappe au-dessus, avant que sur une situation semblable, le lyonnais réponde par une minasse à bout portant. 2-0 au début de la deuxième mi-temps, et ça continue.

Fekir, décidément excellent ce soir-là, offre un cours gratuit de polka à la défense normande, puis une passe cadeau pour Benzia, qui croise bien sa frappe pour marquer avant de laisser sa place à Yattara. 2 buts en 2 matches pour le Yass, et même s’ils sont pas splendides, ça fait déjà plus que Njie et Yattara réunis.

Une fois Lacazette sorti, sûrement en prévision de mercredi, Fekir est tranquille pour se balader en attaque, et il le fait avec passion. Après s’être offert une randonnée dans les 30 mètres caennais, il attend tranquillement de se faire faucher pour de bon dans la surface afin d’obtenir un 2e péno. Problème, il le tire très mal, et quand Vercoutre l’arrête, il envoie une reprise pourrie sur le rebond. Une belle définition de « la jouer facile », quoi. Les Lyonnais continueront de pousser jusqu’à la fin, avec notamment un superbe coup-franc de Ghezzal (oui oui) magnifiquement sorti par Vercoutre (oui oui), qui s’interpose aussi sur une bonne tête de Yattara (mais puisque je vous le dis putain). Bref, sans un Vercoutre auteur d’un de ses meilleurs matches à Gerland, l’avion vers la Normandie aurait pu être agrémenté d’un copieux supplément valises. Très bon match des Lyonnais, bien aidé par une équipe recroquevillée derrière sans vraiment savoir le faire.

Lopes (3/5) : « C’est la finale Monsieur l’arbitre ? »

Jallet (4/5) : Maître complet de son couloir, voire un peu plus, comme quand il se permet de repiquer dans l’axe pour aller frapper. Mention spéciale pour le fait de reconnaître lui-même qu’il a « un pied de biche à la place du pied gauche » pour justifier sa frappe de merde.

Bisevac – Umtiti (3/5) : Si personne leur a dit qu’on jouait vendredi, ils pouvaient pas deviner. Du coup, ils ont dû arriver à l’entraînement dimanche en tenue de match.

Bedimo (3/5) : Toujours pas le Bedimo de l’année dernière, malgré un droit au repos accordé cette semaine, mais ça reste quand même pas mal.

Gonalons (4/5) : J’en viens presque à regretter que la prochaine liste de Deschamps soit dans 2 mois, j’aimerais pouvoir insulter tous ceux qui disent qu’il ne la mérite pas.

Ferri-Tolisso (3/5) : Pas loin de 70% de possession, ils se sont régalés. Pas hyper décisifs, par contre.

Fekir (5/5) : Dommage pour son péno pris à la légère, mais à part ça, il fait un match infernal. Il fait passer la défense adverse pour une bande de U13 qui sont arrivés un peu trop tôt pour le Challenge Wanadoo.

Benzia (4/5) : Savoir marquer un but juste avant de sortir pour masquer un match pas terrible, c’est magnifique d’expérience. Le vieux briscard de 21 piges, on aime.

Lacazette (5/5) :

Mention spéciale à Ghezzal, qui reste sur deux très bonnes sorties de banc. On serait presque tentés de le voir titulaire. Presque.

Gérard Côlon

5 thoughts on “OL – Caen (3-0) : La Gones Académie livre ses notes

  1. 50M pour Fekir… bande d’escrocs, si vous comptez remplacer votre Messi à si bon compte…

  2. Alors sur le 1er péno j’ai un doute, parce que y’a une angle sur lequel il me semble que le défenseur, qui pose sa jambe devant Fékir, ben écrase le pied dudit Nabil au passage. Sur les autres angles ça pue le plongeon dégueulasse, mais je suis pas 100% sur que yapapéno. Bon vu le reste du matche, je pense que y’a pas de quoi en faire un roman de Dostoïevski.
    Et pour abonder dans ton sens sur Gonalons, ce qui m’impressionne en plus de la qualité de ses matches, c’est sa régularité. Il est toujours bon. Pourvu que ça dure!

  3. « Hey Lopes, combien j’ai de doigts ? Les vaches boivent-elles du lait ? La frappe de McFadden, tu l’aurais arrêtée ? »

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