Coucou toi,

Je t’écris depuis là-haut, tout là-haut dans les étoiles plein la tête sur les épaules quoique légèrement retournée par tout ce charivari d’émotions contraires comme quand tu tournes la page sur ton passé vers de nouveaux horizons que ça fait peur et que tu te dis que peut-être t’étais pas mal au chaud dans ton nid douillet même s’il faut sortir dehors car la vie n’attend pas et l’avenir appartient à celui qui ouvre ses volets avant midi.

En tout cas, contrairement à ce comateux de Jean-Claude Pied, je dis oui à la vie. Et ça c’est bien (non je ne dis pas « cool »).

Mais revenons-en au début du commencement.

Au début, il n’y avait rien. Enfin, pas grand chose.
Usé jusqu’à la corde par les circonvolutions Jean-Claude (Pied)Brassienne, le Red Star n’avait plus grand chose à espérer de rien ni de personne. Un grand coup de kärscher © (no offense) était nécessaire pour repartir sur des bases saines. Même si pour le coup, tout fut sarclé jusqu’à la racine. C’était en 2003.

C’est à peine si on garda un petit bout de rien pour tout reprendre.

Ce petit bout de rien, pourtant, tel un bourgeon turgescent à la surface d’une peau prépubère, ne mis pas longtemps à grossir et s’épanouir dans les soubassements des championnats. Après deux années de DH, le CFA2, puis très vite le CFA.

C’est là que le bas stagne (et que le gars s’cogne, oui). Il faudra cinq années, de groupe A en groupe D pour entrevoir enfin la montée vers un championnat National aussi palpitant qu’un registre du commerce. Entre-temps, un certain Patrice Haddad racheta le club, évita la relégation en CFA2 et nous offrit une santé financière inconnue en Banlieue Rouge depuis la chute du Grand Frère Soviétique.

Alors oui, cette montée en Ligue 2, c’est la sienne. Ô président des présidents, à la peau tannée des meilleurs brunisseurs, ô glorieux communiquant au chef couronné d’un improbable phrygien schtroumpfesque. La voici, ta gloire ! Ton projet ©. Tu l’as dis, la Ligue 2 c’est pour 2015.
Nous sommes en 2015, la Ligue 2 est là. Hosanna !

Oui, mais voilà.
Ce sera sans le stade Bauer, à la fois corps et âme du Red Star.
Car, à part être adepte de la transmigration des âmes, il est probable, voir inévitable, qu’extirper ainsi le contenu de son contenant ne fera que tuer le club.

L’esprit n’est qu’un jouet pour le corps, disait Nietzsche, cet autre moustachu surcôté des alentours de la Porte de Saint-Maclou. Et le corps, l’essence du Red Star, son ADN (pour reprendre un terme Haddadien) même… C’est le Stade Bauer.

A la base, simple formulation publiciste, Haddad touchait pourtant au juste sans le savoir en employant ce terme d’« ADN populaire ». L’ADN, à la différence de l’âme, est indissociable de son enveloppe. Aussi, privé de son « ADN », le Red Star n’est plus rien. Ou pas grand chose.

Il semblerait s’en être aperçu finalement, notre Président, à la toutoute fin, à voir son empressement tardif à vouloir faire ce qui aurait dû être fait des années auparavant.

Il n’était pas aidé, il faut dire. Entre une ancienne mairesse pseudo-communiste qui se rêvait en bâtisseuse des nouveaux faubourg et un nouveau maire arriviste qui se prend pour Godefroy de Bouillon en sa Jérusalem, il lui aura fallu pas mal louvoyer entre les vagues. Bauer non, les Docks, oui… Bauer mais, les Docks si… Et finalement, Bauer dans le cul et les Docks aux chiottes.

Alors quoi ? Alors le SDF rempli aux trois mille, on en parle ? Des invit’s à ne plus que savoir en foutre, c’est ça la solution ? Ah faut voir, on cause on cause. De réunions en études de fonds, de déclarations en prises de positions, on tourne en rond, on tourne en rond, on tourne en rond.

Notez que le Stade de France, c’est pas ce qui se fait de moins populaire dans le coin, hein. Entre deux bretelles d’autoroute, quelques bidonvilles et un Gaumont de ZAC, le populo peut y trouver son compte. « Tiens chéri, je vais au match ! » « profite-en pour acheter des ampoules au Leroy-Merlin ». Pratique.

On verra si on survit à ça. Pas gagné.

En attendant, on fête les derniers instants. Le match ? Parlons-en, ce fut un bordel sans nom.

Déjà qu’on est allé faire un petit coucou à Monsieur le Maire (ça rime avec « je vous la fais à l’envers »).


« Qu’est-ce qu’ils chantent ? » « Et Delannoy c’est un bâtard ! » « Oh, voilà qui va le convaincre de rénover Bauer, à tous les coups ! »

L’entrée du stade, ce fut un sacré bordel, comme à l’accoutumée. Et dedans encore pire. Ah, on était plus tranquilles en 2011, c’est moi qui vous le dit.
Les premiers buts, j’avoue, on a pas trop vu, c’était loin. C’est qui ? C’est Lefaix… Forcément que c’est lui. Et puis, y’a eu Sliti, et puis même Bellion, c’est dire.

Au bout de 30 minutes, on était déjà fixé sur le résultat.

A la mi-temps, je fais ce que je ne fais jamais (une folie du moment). Je sors du stade me payer un truc à bequeter (plutôt que de prendre une bière). Faut dire que je picole depuis quelques heures déjà, et j’ai la dalle en pente. Une erreur de placement monumental ! 20 minutes pour me servir et des frites pas cuites plus tard, je loupe le 4ème but signé Lefaix (pour le doublé).

Bon, en retournant dans le stade, des petits mecs distribuent un gentil prospectus plein d’amour et de joie : « On va faire la fête les enfants, mais svp pas de pétards ni de fumis, sinon vous serez puni ».

Message pour le moins efficace, vu ce que ça crame en tribune. Et pam et boum, et zig et puss… L’arbitre sonne la fin sans prolongation. Les grilles restent fermées. Ça déborde.
Un premier passe, course poursuite mollassonne. Il est repris. Un deuxième ? Youpla boum. Un troisième, un dixième… La sécu lâche l’affaire et ouvre les vannes. Youpi, c’est nous que v’là sur le green !

On erre en fête… On vague à l’âme…Purée, quelle belle soirée.

Les notes : 6/5 pour tout le monde, rien à foutre !

Planté, Marie, Ielsch, Cros, Fournier, Da Cruz (Fardin, 56′), Makhedjouf, Bellion (Allegro, 84′), Bouazza (Belvito, 67′), Sliti, Lefaix

Pour les restes, la vidéo et autres, démerdez-vous donc. Tout est tellement en ligne ces derniers temps…


Keep in touch !

Cordianalement,

Porthos Molise

12 thoughts on “Red Star- Istres (4-0) : La Jules Rimet Académie a foi(e) en l’avenir

  1. Môssieur Molise ne revient que pour les gros matches donc. Il laisse les basses besognes des matches face à Chambly ou Dunkerque à quelqu’un pourtant plus doué que lui.

    AH ! On reconnaît bien là ceux qui portent des pulls sur les épaules.

    Molise démission !

    PS : plus jamais ce boui-boui qui sert des burgers pas cuits et des frites (partouze) molasses. Plus jamais.

  2. Je mets le pied du sieur du même nom dans l’étrier. Et c’est comme ça que l’on me remercie. France ingrate !

    PS : Rencard rules !

  3. Rien compris à cette académie. L’auteur nous avait habitué à mieux, qu’il arrête de se la jouer littéraire, ce serait plus cool. Porthos est un sale niorteux.

  4. Vous pouvez jouer à Lens, ils auront un stade mais plus d’équipe! Ou partager avec un des clubs de rugby?
    Sur la photo la fille avec son sac Longchamps c’est Lefaix Libé ou SOFOOT je me rend pas compte…

  5. Jean-Claude et Roland : vous aussi vous vous complaisez dans la fange ? Hurlez avec les loups si vous voulez, mais n’en déplaise aux sycophantes, je continuerai avec ma verve mirliflore.

  6. Môssieur l’Académicien, on ne se complait pas dans la fange mais dans le Roche-Mazet. Et ne vous en déplaise, je ne nage pas assez bien pour être un sycophante.

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