Salut les moches,

Je ne sais pas s’il m’est arrivé dans ma pitoyable existence d’avoir autant besoin de futilité. L’odeur moelleuse de la galette-saucisse, l’écho de quelques milliers de Bretons enivrés dans les oreilles, le vert éclatant du pré. Je pense que ça a soulagé plus d’un imbécile dans ce pays de cons. Paradoxalement, les heures précédant la rencontre me paraissent extraordinairement fades et ternes. Le nœud dans l’estomac, le dégoût prémonitoire et ma fascination pour la médiocrité de Rennes, pourtant si caractéristiques d’un jour de match, sont aux abonnés absents. Plutôt que de me mouvoir tout excité par un enjeu il est vrai totalement relatif, je bringuebale ma petite personne comme un enfant traîné de force chez l’orthodontiste. Toute la semaine je n’ai attendu que ce moment. Ce moment où tout devait recommencer. Où la vie devait reprendre son cours dans une agréable indolence. Les minutes passent, dont celle de silence. Une Marseillaise, un tifo, un hommage. Universel autant qu’il est personnel pour tout un chacun. Des frissons, oui. De l’émotion aussi. Mais elle semble programmée, comme un réflexe pavlovien de ce que tout le monde veut que je ressente. Je veux être là mais je n’y arrive pas vraiment. Le coup d’envoi est donné, les chants, familiers, retentissent. Je me sens comme un étranger dans ma propre maison, dans mon propre stade, là où tout le monde a l’air de s’être donné rendez-vous pour essayer de penser à autre chose.

Puis vient la délivrance. Un cri, sauvage, animal, bestial. Un contrôle raté de Sio qui m’a poussé inéluctablement à éructer un « LA PUTAIN DE TES MORTS GIOVANNI, MERDE ». Ce que j’attendais depuis quelques heures. La frénésie, l’irrationalité, la mauvaise foi, aussi. Le football n’est plus une excuse pour l’oubli de notre triste condition, il en est la cause primordiale. On alterne entre joie exacerbée, frustration, tristesse, espoir, dans une convivialité entre inconnus qu’il est quasi-impossible de connaître ailleurs. Les seules choses qu’on est en droit d’attendre d’un simple match de football. Le jeu et sa beauté ne sont là que par intermittence, la qualité technique est une douce utopie, l’intensité physique inégale. Mais honnêtement je m’en tartine l’aubergine. Les joueurs, les matches et les entraîneurs passeront, mais ces sentiments seront toujours là pour accompagner nos joies, mais surtout nos peines. L’effet thérapeutique d’un match qui, très honnêtement, devrait me donner envie d’égorger des poulets un soir de pleine lune enroulé dans du jambon, est étonnant.

Quand on sort de là, la vie c’est toujours de la merde et les gens sont toujours des faces de bite, mais on sait aussi qu’on a le droit à une échappatoire hebdomadaire où on est programmés pour n’en avoir à foutre de rien si ce n’est de onze tantes sous-douées, tout ça parce qu’elles portent le bon maillot. Et si ça c’est pas magnifique alors putain vous n’y connaissez rien à ce qui est beau, bande de zoophiles incontinents. Mais c’est pas grave, je vous pardonne. Parce que c’est plus rigolo de s’aimer les uns les autres, même si vous êtes des immondes petites salopes. Alors faites-vous des bisous partout sur le zgeg (ou la fouffe si vous préférez) et ALLEZ RENNES PUTAIN.

La Ligue 1 dans cette bonne grosse semaine de merde
La Ligue 1 dans cette bonne grosse semaine de merde, allégorie.

 

AR MATC’H

Ô innombrables déchets techniques

Ô passes ratées, contrôles de merde et dégagements en oblique

Ô intensité digne d’un match de DH

Ô simulations, ô grosses fautes de gros lâches

Toi Crivelli, sale pénis de hippie

Toi Wahbi Khazri, toi l’enfant de sodomie

Toi Dembélé qu’on ne déteste déjà plus

Toi Diagne que Contento a mis sur le cul

Au point de penalty où l’on ne sait que faire

A l’homme aux grosses cuisses que j’aime comme un frère

Aux scores que l’on arrive pas à tenir

Au bel homme polonais qui mon cœur fait frémir

Tous vous êtes laids comme un lundi matin

Tous je vous hais bande d’infâmes consanguins

Mais si par malheur vous disparaissiez demain

La vie ne serait alors qu’une bien ignoble putain

Mais dans ma haine se masque un indicible amour

Et secrètement je vous admirerai pour toujours

A l’exception seule d’un connard d’âne batté

Monty, va donc bien te faire enculer.

Schizophrénie d’un supporter rempli de haine et de petitesse, un mauvais poème avec pas beaucoup d’alexandrins signé Laezh Dour.

giphy (18)
OUAIS OUAIS OUAIS RIEN QUE MES RIMES ELLES SONT TROP FRAÎCHES

 

AR BUKEZ

Dembélé (37ème) : JEAN-MICHEL, JEAN-MICHEL, OH ÇA COMBINE, OH ÇA JOUE A UNE TOUCHE DE BALLE ON DIRAIT LE BARÇA DU PAYS GALLO MAGNIFIQUE QUEL CLUB QUELLE RÉGION VIVE LA BRETAGNE LIBRE.

Crivelli (40ème) : J’ai tout vu, je sais qui c’est, mais je ne dirai rien.

Grosicki (75ème) : Suite à une balle récupérée sur un bon gros coup de chatte des familles, Abdoulaye Doucouré avance comme s’il avait Lassana Diarra aux trousses, décale Kamil Grosicki, qui remarque de son œil habile que Carrasso est placé comme Geoffrey Jourdren. Il décide donc de déposer une balle soyeuse dans la lucarne opposée.

Contento (79ème) : Balle en l’air dans la surface, deux défenseurs rennais sont dessus mais ne s’imposent pas. Nicolas Maurice de Bel-Air récupère la balle et effectue le seul dribble qu’il sait faire, semblant suffisant pour déposer Steven Moreira. Contento est trouvé dans la surface, qui lui aussi y va de son dribble de poussin district qui bien évidemment humilie Fallou Diagne. Benoît Costil, ce bel homme, est allumé à bout portant.

Sio (90ème + 6) : Ah c’était un penalty ? Ah bah non, du coup non.

 

LES ROJINEGROS WITH ATTITUDE

Benoît Costil : 5/5 : Partout. Toujours. S’il va pas à l’Euro, je supporte l’Équipe d’Irlande.

Ludovic Baal : 2+/5 : Il n’a pas réussi à faire le piston comme c’est son habitude. S’il a été relativement propre défensivement, il n’a pas eu l’apport offensif qu’on a envie de voir de sa part.

Sylvain Armand : 1+/5 : Vous savez, je ne pense pas qu’il y’a de bons ou de mauvais moments pour prendre sa retraite. Enfin si. Là. C’est le bon moment. Pour prendre ta retraite.

Fallou Diagne : 0/5 : Très honnêtement je militais pour qu’il accompagne Mexer dans la charnière centrale d’une défense à 4. Apparemment, il a envie de me faire passer pour un genaoueg.

Steven Moreira : 1+/5 : Non mais regardez-le il est tout mignon je suis sûr qu’il est adorable. Un jour il jouera en Ligue 2 et un académicien lui mettra plein de bonnes notes et ce sera super chouettos.

Benjamin André : 4/5 : Ses yeux perçants traduisent son autorité naturelle malgré sa gueule d’ange. Sa complémentarité avec Gelson Fernandes n’est plus à prouver. Son déchet technique quasi inexistant. Son jeu long délicieux. Je t’aime Benjamin.

Gelson Fernandes : 3+/5 : Du mieux. On retrouve le chien fou qui se jette sur les ballons plus que sur les chevilles. Il a faim, il est content, ça se voit et ça fait plaisir.

Abdoulaye Doucouré : 3+/5 : Il continue sa progression et est impliqué sur quasiment tous les derniers buts de Rennes. Il en devient presque potable en 10 et ça putain, bah c’est pas anodin.

Paul-Georges Ntep : 2+/5 : Pas encore dans le rythme et ça s’est un peu vu. Mais ça fait bien plaisir de le revoir, et rien que sa présence, même à 70%, fait de nous une meilleure équipe.

Ousmane Dembélé : 4/5 : Belle première gamin, rien d’autre à dire. Tu mérites ton site Internet à ton nom. Belle attitude, ça court sur tous les ballons, ça veut toujours bien faire. Un peu à la ramasse physiquement sur la fin mais rien de plus normal.

Giovanni Sio : 0/5 : Je vais rien dire sinon je vais être vulgaire.

 

LES MECS QUI AVAIENT LE CUL SUR LE BANC AU DÉBUT DU MATCH

Yacouba Sylla : 3/5 : Des efforts et une attitude irréprochable à la récupération, mais son évidente non-complémentarité avec Gelson fait que c’est impossible de créer une attaque potable.

Kamil Grosicki : NN/5 : Meilleur buteur ex-aequo du club, remplaçant le plus décisif de Ligue 1. Voili voilou.

Jérémie Boga : NN/5 : « MOI, J’ADORE COURIR, SURTOUT QUAND C’EST TOUT DROIT SUR UN DÉFENSEUR »

Jean-Fernand Quintero : 1000/5 : Un joueur de grande classe, que nous sommes ravis d’avoir dans notre club. Son impact sur le terrain fut fulgurant, sa présence décisive pour le résultat final. Une très belle pioche de la part de Montanier, qui a su l’utiliser parfaitement.

Philippe Montanier : Fiche S/5 : Y’a pas quelqu’un qui est chaud pour le déchoir de sa nationalité ?

 

AR KLOZADUR

Mes émotions furent on ne peut plus contradictoires pendant toute la journée de dimanche, mais à froid Dieu du Ciel que ça a fait du bien. Bien sûr je me montre virulent, vulgaire, borderline enculé, mais c’est un signe d’amour fort mal placé. Aucun joueur ni entraîneur ne peut répondre à mes attentes complètement démesurées. Mais c’est pas grave. Tous ceux qui ont un jour porté cette belle liquette sont au plus profond de mon cœur, sachez-le. Et la semaine prochaine encore, je serai derrière vous parce que vous êtes les plus beaux, et que tous ces paysans d’autres joueurs ne sont que de pâles imitations. Plein de bisous les copains.

A bientôt bande de phallocrates décomplexés,

Votre Laezh Dour qui vous aime.

 

A Moké putain.

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9 thoughts on “Rennes – Bordeaux (2-2), la Breizhou Académie continue de tourner

  1. Bravo. Ca fait encore plus de bien qu’une conférence de presse d’Antonetti qui dit que c’est pas grave, le monde est contre nous mais ça va s’arranger.

  2. Dites, il n’y aurait pas une belle analogie à faire entre Monty et Luis Fernandez ? Parce que niveau compréhension et cohérence des choix, les chouchous et ceux qui passent leur temps sur le banc sans qu’on comprenne et carrière d’entraîneur faite des 2 côtés des Pyrénées.
    En tout cas, c’était quand même un match d’un niveau bien faiblard.

  3. Alors là mon p’tit-fils ! ça c’est de la belle prose ! Vivement que tu crées ton journal, je serai ton premier abonné, juré, oulah !

  4. excellent résumé, je suis arrive devant la télé avec les mêmes sensations, puis je suis allé aux chiottes après le match…
    mais la poésie ne fait pas assez référence a l’ebriete !

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