Rennes – Toulouse (3-1), la Breizhou Académie a déjà été de plus mauvaise humeur

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Aimons-nous vivants!

Salut les moches,

Il est 19h23 Rue de Lorient et jeunesse s’affaire. Le parfum salé de galettes saucisses moites et savoureuses emplit une atmosphère lourde : l’orage semble proche mais le crachin breton ne se fait encore sentir aux alentours du Roazhon Park. La terrasse du Valy est noire de monde. Demis et pintes s’enfilent tandis que les habituelles spéculations de comptoirs s’échangent entre supporters mi-enthousiastes, mi-circonspects, et l’air est calme. Comme d’habitude. C’est un Laezh Dour avant tout heureux, presque soulagé, de retrouver le stade de la Route de Lorient qui passe les portes du stade comme celles du paradis. Avant le coup d’envoi, la rencontre m’importe peu, ou tout du moins c’est l’impression que j’ai. Je me sens chez moi, avec ce doux pincement au ventre que ressentent les jeunes adultes revenant au bercail après des mois et des mois d’absence. Le sourire ne quitte plus mes lèvres, et c’est finalement bien ça le plus important.

Il est 22h03 Rue de Lorient et jeunesse s’affaire toujours. Plus alcoolisée, très certainement. L’éternel supporter en moi aura finalement eu raison de ma joyeuse indifférence.  On a beau se prétendre impassible, les résultats rattrapent toujours nos sentiments. Trois explosions de joies et un clapping euphorique plus tard, je m’en vais retrouver Redon, seulement guidé par les lueurs crues de la pleine lune et des phares de voitures au loin. Heureux oui, mais calme. En tout cas pour l’instant. Car ne fut-ce pas ma surprise, une fois étalé dans mon plumard, repu d’émotions, de voir que le Stade Rennais Football Club serait en passe de faire un mercato un peu plus que potable. Les noms s’enchaînent comme les victoires en cet agité début de saison, si bien que votre serviteur en a presque la tête qui tourne. Les rêves cauchemardesques de grandeur et de fin de sécheresse reviennent en mon esprit comme des démons qu’on n’arrive toujours pas à chasser.  Le point de non-retour se rapproche tendancieusement. Ce point où la victoire n’est plus une joie mais une nécessité, où les trois points ne sont plus une satisfaction mais un soulagement. Bien heureusement, nous ne connaissons que trop bien la tempérance caractéristique des éternels déçus, mais l’équilibre se précarise. Ne retenons pas notre souffle car l’oxygène est propice à l’enflammade. Vivons, profitons simplement. Profitons du retour de la curiosité amusée, cette ingénue, qui nous donne envie de redécouvrir notre équipe à chaque rencontre sans ne rien espérer en retour. Admettez que c’est tout de même bien plus agréable que cette morbide habitude de craindre le prochain match de Rennes comme la peste, de peur que nos terreurs se confirment.

La Galette-Saucisse prendrait-elle soudainement une douce saveur de triomphe ?
La Galette-Saucisse prendrait-elle soudainement une douce saveur de triomphe ?

Peut-être que la tribune Mordelles hurlera le nom de Juan comme elle l’a fait pour Etienne Didot. Peut-être remplacera-t-il Severino Lucas dans la triste histoire des running gags du SRFC, et que le kop, goguenard, lui proférera des chants similaires à ceux réservés à ce vulgaire pestiféré de Jean-Armel Kana-Biyik. Peu importe. La monotonie est morte, aux armes citoyens ! Depuis le temps qu’on attendait ça. Sache Juan, que tu n’as de comptes à me rendre, si ce n’est celui de sortir cette saison de l’ordinaire. Ta présence parmi nous couvre déjà une grande partie de cette dette. Si en guise d’intérêts, tu faisais de la Beaujoire le théâtre de ton talent, personne ne t’en voudra. Dieu sait que la Vendée Septentrionale est l’endroit idéal pour entrer définitivement dans nos cœurs, ce n’est pas Paul-Georges qui te contredira.

 

AR MATC’H 

Bon, me gonflez pas les gonades, je sens d’ici que vous vous en tamponnez royalement le coquillard de mes états d’âmes. Vous, vous voulez du ballon, de l’analyse tactique, de la grasse statistique et des faits purs et durs. Sachez que je m’exécuterai pour le bien commun, mais votre froid pragmatisme me révulse. Qu’une tempête de bites vous emporte, vous ne comprenez rien au football.

Je n'arrive pas à y croire, cette composition a presque du sens.
Je n’arrive pas à y croire, cette composition a presque du sens.

Bon. C’est pas si mal. Mais faut dire qu’on en était à un point où le simple fait qu’une composition soit symétrique était synonyme de soulagement. Ma seule crainte au vu de cette disposition, somme toute assez logique, c’est que le 3-4-3 s’est montré éreintant pour les ailiers de formation que sont Pedro Henrique et Grosicki, souvent enfermés dans de trop petits espaces. Les premières minutes de la rencontre soulageront mes doutes. Je ne sais pas si c’est les fameux automatismes qui commencent à se faire ressentir ou si nos latéraux sont contre toute attente de vrais joueurs de football, mais les combinaisons (à droite comme à gauche), se font quasiment parfaitement. La suite manque un peu de précision, mais vous avouerez que c’est déjà un bon départ.

C’est donc en toute logique que le paradoxe ambulant qu’est mon Stade Rennais d’amour va encore frapper. Alors qu’Armand, visiblement dénué de tout complexes, joue cruellement avec les Toulousains, la gonfle revient sur la divinité au numéro 4. Edson Mexer, conscient que moult efforts sont nécessaires pour prouver son appartenance aux mortels, chie monstrueusement sa relance. Regattin déborde un Baal un peu tendre, et son centre trouve Braithwaite qui devance un #Costil2016 sorti n’importe comment. 0-1 pour Toulouse sur, il faut bien le dire, une putain de grosse erreur de merde de Billy. Qu’importe, puisque le briseur de rêves s’en lave les mains.

Par la suite, Rennes pousse, Rennes est la meilleure équipe sur le terrain, Rennes est la meilleure équipe du monde, Rennes va marquer, c’est écrit, c’est écrit, c’est écrit. D’une analité faisant écho à celle de Dieu Edson, un des joueurs toulousains (peu importe son identité, la seule chose que je sais c’est qu’il est laid et qu’il pue de la gueule) ne trouve que Yacouba Sylla sur le chemin de sa passe toute pourrie. Baal est lancé sur le côté gauche, avide de rédemption. Son centre ne trouvera pas Sio, ni Goicochea, mais bien Steeve Yago. Gêné par son gardien complètement nul, le pauvre bougre marquera contre son camp. Bats les couilles. 1-1. Mon seul regret et que ce ne soit pas Kana qui se soit rendu coupable d’autogoal. Le SRFC dominera les débats jusqu’à la mi-temps sans trop se montrer dangereux non plus.

Le début de la seconde période est bien ennuyeux. Un seul évènement, que dis-je un seul homme peut nous sortir de ce médiocre marasme. Son nom, vous l’avez bien deviné, mais je vous savais perspicaces. HA-BIIIIB HA-BIII… LOL. Elle est méga bonne celle là. Vous l’avez carrément pas vu venir. Non, bien évidemment, la rentrée de Paul-Georges nous a fait énormément de bien. De son furieux vît couleur d’ébène, il fit l’amour d’une tendre violence au côté droit toulousain dès son entrée. Paradoxalement (tiens, tiens), c’est sur le jeu long qu’il se montrera décisif. D’une déviation de la tête parfaite, il lance Sio, qui est fauché par Goicochea dans la surface. Péno logique. Armand transforme en deux temps. J’avais quand même bien fait de ramener mon calbute Pikachu de rechange. 2-1 pour Rennes.

Rennes se recroquevillera et le Téfécé poussera. Malheureusement pour nos copains de la saucisse, le jeu de contre reste notre domaine de prédilection. Sylla et Ntep combinent comme s’ils jouaient ensemble depuis 2001 au FC Cesson Saint Leu. Paul-Georges élimine délicieusement deux adversaires d’un irrévérent dribble piqué, centre pour Sio seul au second poteau qui pousse au fond. 3-1, j’explose. Avant Quintero, avant Boga. Avant même Yoyo.

EH OUAIS C'EST NOUS QU'ON EST LES PLUS FORTS
EH OUAIS C’EST NOUS QU’ON EST LES PLUS FORTS

LES NOTES

Benoît Costil : 2+/5 : Sortie anale sur l’ouverture du score, il imposera par la suite toute sa beaugossitude inhérente sur un duel remporté face à Braithwaite. Le haut, le bas, le paradis, l’enfer, rien à carrer, notre Billy à nous a le bon nombre de chromosomes, lui.

Fallou Diagne : 2+/5 : Même si l’arbitre de touche semblait bien bien naze, c’est pas une raison pour t’aligner comme un connard. Trop facilement pris dans le dos, ma gueule. Fais un effort, parce que dans les duels, t’étais costaud.

Edson Mexer : 2+/5 : Que son match serve de preuve irréfutable qu’aucune divinité n’existe. Ou alors que Dieu relance vraiment comme une pine parfois.

Sylvain Armand : 3+/5 : Solide. Propre. Buteur. Le vétéran vrai. Change pas, khey.

Ludovic Baal : 4-/5 : Il rate la note maximale pour sa timidité sur le but toulousain. Sinon il aura été IM-PE-RIAL. Intouchable défensivement, disponible offensivement. Un latéral qu’il est bieng.

Yacouba Sylla : 3+/5 : Doucouré n’a rien que Yacouba n’a pas, et Sylla il jouit d’une tempérance et d’un calme qu’Abdoulaye n’avait pas. Je t’aime beaucoup Abdoulaye, mais j’aime encore plus 12 millions d’euros. Bonne continuation.

Gelson Fernandes : 4/5 : Quel animal putain. La perspective de le voir déchirer la gorge de Lucas Deaux dans 2 semaines avant de faire l’amour à son cadavre m’émoustille plus que je n’ose l’avouer.

Mehdi Zeffane : 4/5 : Manque un peu d’agressivité défensivement, m’est avis. Mais si il continue à combiner comme ça avec Grosicki, il va me faire oublier quelqu’un que j’ai pas envie d’oublier. Remplacé par Steven Moreira. Sans commentaires.

Pedro Henrique : 3/5 : L’activité d’un vélociraptor cocaïnomane encore une fois. Toujours du déchet, mais bon. Peu importe. Tant qu’il ne devient pas un animal préhistorique partouzeur de droite. Remplacé par Benjamin André, qui ne sait ménager mon cœur en se montrant si polyvalent.

Kamil Grosicki : 4/5 : NEEE ME QUIIIITTEUHHH PAAAAAAAS. Remplacé par Paul-Georges Ntep, qui aura fait l’exploit d’être encore meilleur que Kamil.

Giovanni Sio : 3+/5 : Intraitable dans le jeu long, disponible dans le jeu court, solide dos au but, efficace devant. J’ai connu des attaquants plus talentueux qui en faisaient moins sur le terrain.

Goicosdcocechshshchea : 5/5 : Décisif sur tout les buts. Les gardiens du Téfécé et Rennes, c’est décidément une longue histoire d’amour.

Oh Paul-Georges, comme tu es doux et affectueux.
Oh Paul-Georges, comme tu es doux et affectueux.

AR KLOZADUR

Que puis-je rajouter sinon que la trêve va être longue à en crever ? Je trépigne déjà à l’idée de me trémousser dans le parcage de la Beaujoire, de me frotter les arêtes avec mes comparses pour chanter les louanges de nos héros rouges et noirs, impatients de découvrir les nouveaux à leurs œuvres. Je trépigne déjà à l’idée de marcher sur cette autre Bretagne, aux longues plages de silence.

Kenavo bande d’hideux phacochères,

Votre Laezh Dour qui vous aime.

 

PS : 2 matches, 2 tifos pour le RCK, la saison commence bien aussi en tribunes. Un big up aux petits nouveaux du RBR qui essayaient de répondre sur les « Aux Armes » et moi et bah j’ai trouvé ça super sympatoche.

A que coucou
A que coucou

5 thoughts on “Rennes – Toulouse (3-1), la Breizhou Académie a déjà été de plus mauvaise humeur

  1. Salut Laezh,

    Certes la sortie de Billy est à chier, mais la défense encore plus : Braithwaite est le seul Toulousain dans la surface, les Rennais sont 4 ou 5 et personne ne le suit sur son appel.

    Pour l’instant, Sio a l’air d’être une bonne pioche, mais faut que ça se confirme vu qu’on n’a pas d’autre 9, à part celui-dont-on-n’ose-prononcer-le-nom.

  2. Oui Marco, Baal laisse Regattin centrer aussi. Et Braithwaite a fait ce qu’il voulait dans le dos de Diagne.

  3. Je ne comprends ta haine envers Moreira. C’est vrai que ce n’est pas le meilleur mais Danzé a fait le même travail que lui pendant 300 matchs (300 bordel !!) et on ne lui a jamais rien reproché…

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