San Lorenzo – Velez Sarsfield (1-0), la Pampa Académie ne dit rien, mais n’en pense pas moins

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La haine

Salut les moches,

Je suis sûr, malgré l’obscurantisme congénital qui vous caractérise, que vous saviez que ce dimanche se jouait un certain Boca Juniors – River Plate à la Bombonera. Certains ont peut-être même campé devant leur télévision à 23h10 histoire de dire qu’ils ont participé à cette incroyable fête populaire, je n’en doute point. « Alors, espèce de crevure, pourquoi tu nous parles de ton équipe de merde ? » je vous entends hululer, avides de ma prose comme les charognes le sont des cadavres en putréfaction. Eh bien, mes estimés lecteurs, sachez que déjà, c’était loin d’être l’évènement sportif du week-end. Un cul-béni capitaliste et un analphabète surpayé ont fait semblant de se taper dessus pour ce qui a été la plus glorieuse monétisation de l’ennui de l’histoire, ce saltimbanque de Chris Paul a probablement terminé la carrière de l’anti-esthète Tim Duncan et bien évidemment le Montpellier Hérault SC et le Stade Rennais ont rendu hommage à la déesse Ligain avec un 0-0 tout moisi. Vous m’excuserez du peu. Si en plus vous ajoutez à cela que la plus grande équipe de l’histoire de l’Argentine affrontait un de ses rivaux les plus abjects afin de rester vivant dans une tête de championnat voguant à un rythme effréné, vous comprendrez j’avais quelque peu la tête à autre chose. Toutefois, en grand seigneur que je suis, je vous accorderai, en milieu de semaine prochaine,  un compte rendu de cet affrontement entre la peste et le choléra avec toute la grandiloquence mielleuse et les envolées lyriques qu’il nécessite. Pour l’heure qui est, parlons du seul duel qui mérite notre attention en ce week-end rallongé, perdu entre séances de lever de coude démesurées et gueules de bois bien méritées. Présentation.

 

LE MOMENT PANINI 

Des fois, pour expliquer pourquoi on a un ressentiment négatif pour une équipe et ce qu’elle représente, il faut une contextualisation historique, des anecdotes de trahisons, d’amitiés rompues, de coups bas ou de luttes de classe, ou parfois simplement de suprématie d’une région ou d’un quartier respirant l’histoire footballistique. Des fois, il suffit juste d’un enculé aux cheveux gras, à la mâchoire lubrique et au regard perfide pour justifier un flot d’insultes sans discontinuer, et ce pendant 90 minutes. C’est le cas de Velez Sarsfield. Comme je vous aime bien, j’ai encore choisi de vous montrer un joueur qui aura joué en France (n’en déplaise aux Red Staristes). 66 matches et 1 but avec le RC Straßburg entre 2000 et 2002, José Luis Chilavert aura joué 346 matches et marqué 48 buts avec le Velez Sarsfield avec qui il aura gagné 3 Campeonato et une Libertadores. Le seul truc que j’assume moyen c’est qu’il aura joué une petite centaine de matches avec San Lorenzo dans les années 80. On fera comme si on savait pas.

 

L’HEURE DU DUDUDUDUDUDUDUEL

 

Ceci étant, la haine existant entre l’institution de Boedo et le Velez existe réellement et est loin d’être anecdotique dans un pays où règnent les clasicos. D’un côté comme de l’autre, la vision du match dans l’imaginaire commun des supporters et très particulière, mais aucun ne le considère comme un clasico à part entière. La raison principale c’est que en fait, bah, les deux clubs ont déjà un clasico (Ferro pour Velez, le FC Giboulées de Mars pour mon bien-aimé). Et là, les deux équipes partagent un de leurs rares points communs : les rencontres avec leur meilleur ennemi se font rares, vu que ces deux clubs de merde pourrissent souvent dans les divisions inférieures comme ils le méritent. Même si bon, si on regarde les faits de façon objective, c’est un brin plus qu’un besoin consubstantiel de rivalité qui a amené les deux clubs à se honnir.

Toute l’histoire est partie des années 80, d’un prétendu vol de stade et de légendes urbaines fumeuses. San Lorenzo, dans une de ses périodes les plus délicates, a vu le Velez devenir le locataire de son propre stade. Comme c’est le Monaco du championnat argentin et que ce sous-club n’a pas beaucoup plus de supporters que Beauvais, le stade sonnait creux quand les violets jouaient, alors que San Lorenzo le remplissait même dans les divisions inférieures. N’ayant pas particulièrement leur langue dans leur poche (pour ne pas dire qu’ils ont un quintessentiel manque d’humilité), les supporters de mon Cyclone d’amour se sont mis à proclamer que les gamins qui supportaient à l’époque le Velez ont retourné leur veste pour supporter le club azulgrana. Sauf que la véracité de ses allégations est loin d’être avérée. Sauf que plein de gens bien m’ont dit que c’était vrai, et personnellement, j’ai tendance à les croire. Reste que ces vérités floues ont un tantinet énervé au Velez, au moins autant que San Lorenzo a haï voir un de ses piteux voisin évoluer dans son temple.

Comme toutes les histoires dignes d’être racontées, l’underdog laid et fielleux s’est rebiffé. Et ce, dans les années 90, où il remportera ses premiers succès, et dominera globalement le football argentin pendant une décennie entière. Souvent vexés par le complexe de supériorité arboré par les joueurs et les supporters de San Lorenzo, ces victoires ont un goût de revanche amère et malsaine pour les suiveurs du Fortin. Celle-ci est personnifiée en Raul Gamez, président du Velez Sarsfield, fomenteur de complots, un ami de mafieux, d’assassins, d’alcooliques énervés et d’enculés en tous genres. Les matches entre les deux équipes se tendent du slip progressivement, et chacun essaie de frapper où ça titille l’anus. En 1997, les (très) nombreux supporters de San Lorenzo défilent devant la tribune de Velez histoire de bien leur rappeler que leur club pue de la gueule et que l’aimer c’est vraiment être un gueux de la pire espèce. Pas piqués des hannetons, ces fils de hmar répondront en paradant et se pavanant avec le seul trophée manquant alors au (très) riche palmarès de San Lorenzo: la Copa Libertadores, et ce au nez et à la barbe du plus grand club de l’histoire derrière le Stade Rennais. Une sacrée bande de salopes, vous m’enlevez les mots de la bouche. Depuis, ça se tape dessus allégrement entre supporters quasiment à chaque fois que les deux clubs se rencontrent.

Le match, le match, le match dans tout ça. Non parce que si je me perds en élucubrations, c’est parce qu’il y’avait pas grand-chose à dire sur cette purge monumentale, et je me trouve gros jean comme devant pour pouvoir en dire quoi que ce soit. Etant un pourvoyeur d’émotions extraordinaire et un conteur d’histoire hors norme, j’utiliserai une métaphore filée sentant bon les années lycée pour décrire cette parodie de football.

Vous vous souvenez de Virginie ? Vous savez, cette fille que vous détestiez autant qu’elle vous attirait, un physique indécemment bien dessiné mais une personnalité et une âme à vous faire remonter la bile dans l’œsophage à un niveau dangereusement haut. Ce samedi soir, c’est la résoi de Clémence de la Terminale ES 3, et la dernière occasion de montrer aux autres puceaux que vous êtes plus stupides qu’eux avant les grandes « révisions » du bac. Vivi est là, elle aussi, et vous avez très clairement envie de la pécho. A 23 heures, vous la faites rire, mais elle s’en va. A minuit, vous la faites rougir d’un compliment bien senti mais elle s’éclipse. A 2 heures et demi du matin, vous l’entendez, bien éméchée, chanter vos louanges auprès de sa bestah sûre, mais elle continue de vous éviter. Vous poussez, vous ne lâchez pas l’affaire, vous essayez encore et encore de l’amener dans vos bras grands ouverts à la victoire, mais elle s’éloigne perpétuellement. A 5 h du matin, quand tout espoir paraît s’être éteint, quand la tristesse commence à vous hanter à l’aube d’une gueule de bois annoncée se produit un miracle auquel vous aurez cru toute la soirée. Dans une situation alors anodine, lorsque vous étiez tous les deux en train de manger le peu de Chipsters restant encore sur une table basse noyée de taches d’alcool, vous lui fourrez bien votre grosse langue râpeuse au fond de sa gorge de connasse. Elle ne vous sucera pas ce soir, mais bsahtek, vous avez pécho, suffisamment pour avoir une demi-molle et un scénario de branlette plausible.

Résultat des courses, San Lorenzo prend son 24ème point en 11 matches et est deuxième, bien au chaud derrière Boca Juniors, en attendant la fin du match entre Belgrano et Union, qui se joue au moment où j’écris ces lignes. (et ça a fait 1-1, merci le service relecture professionnel à l’extrême)

 

LES NOTES

Je serai succinct, parce que bon. Je vais pas inventer des appréciations juste pour vous faire plaisir.

Torrico : Pépère/5

Màs : #MAS2015/5

Carruzzo : Claudio Beauvue/5

Yepes : VIEUX/5

Buffarini : On va pas le garder longtemps/5

Ortigoza : Je t’aime, petit paraguayen tout dégueu/5

Mercier : Patron/5

Blanco : Mouais/5

Romagnoli : Boarf/5

Villalba : RAMENEZ MOI PIATTI/5

Matos : Casper/5

La seule chose à retenir du match

 

CLASSEMENT (OUAIS, ENFIN, LES 22 PREMIERS MAIS TA GUEULE ON S’EN BRANLE)

 

LE MOMENT DE SE DIRE AU REVOIR

Ca faisait un petit moment que j’avais rien écrit ce qui implique que je vous ai menti lors de ma précédente académie. Je comprends que c’est un obstacle majeur dans la création d’un contrat de confiance entre un génie et son auditoire qui ne comprend rien à la complexité de son œuvre, mais je me suis retrouvé orphelin de mon ordinateur ce qui a compliqué mon rythme de rédaction (vos vociférations ne changeront rien à la vérité, acceptez-là, enfin). Arrêtez donc de faire vos mijaurées, je reviens dans pas longtemps, avec un match tout aussi laid (vous avez été d’ailleurs nombreux à vous plaindre du niveau de jeu de ce Superclasico), parce qu’au bout d’un moment, il faut briser les préjugés. L’Argentine, c’est pas Messi, c’est Mascherano.

 

A bientôt bande de laiderons,

Votre Laezh Dour qui vous aime.

2 thoughts on “San Lorenzo – Velez Sarsfield (1-0), la Pampa Académie ne dit rien, mais n’en pense pas moins

  1.  » Celle-ci est personnifiée en Raul Gamez, président du Velez Sarsfield, fomenteur de complots, un ami de mafieux, d’assassins, d’alcooliques énervés et d’enculés en tous genres »

    C’est un pléonasme pour parler des présidents de clubs argentins et de n’importe quelle instance footbalistique argentine en fait ça.

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