Brest – AC Ajaccio (2-3) : I Sanguinari débutent 2018 par une victoire

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Mais une défaite en buvette

Ce déplacement à Brest est en bonne position dans le classement des meilleurs déplacements de la saison. On vous explique pourquoi, avec de la bière, des sandwichs et une victoire.

Les déplacements à Brest sortent toujours de l’ordinaire. C’est sans doute pour cette raison que nous aimons tant y aller saison après saison. On se souvient, la saison dernière, de la victoire acéiste, des carnages de Moussa Maazou et d’un accueil mitigé. Pour rappel, on nous avait interdit l’accès au parcage visiteurs (nous étions 3) et on nous avait placé en tribune Arkéa, au milieu des jeunes supporters brestois. Cette saison, nous avions donc pris les devants. Le parcage visiteurs nous sera ouvert.

Le départ pour le Finistère se fait depuis Paris, à 10h30. Pour ce déplacement, en 106 bien évidemment, on accueille Fabien M, un journaliste de France Info, qui nous suit dans ce périple après notre récente et soudaine notoriété.

Les 570 km qui séparent Paris de Francis Le Blé se font tranquillement en huit heures, juste le temps de s’arrêter acheter du liquide refroidissement en chemin, au cas où. Les sollicitations médiatiques étant nombreuses ces derniers temps, Julien, un journaliste de France Bleu Breizh Izel (quel joli nom de radio) nous attend au stade pour une petite interview en direct avant le match. Nous avons donc la chance de monter en tribune de presse et de surplomber la magnifique pelouse brestoise.

Après ce mini quart d’heure de gloire, qui n’aura duré que deux minutes, direction le parcage visiteurs. LE FAMEUX. En attendant devant l’entrée, un stadier rencontré la saison dernière se dirige vers nous et me tend la main : « mais je te reconnais toi, tu étais là la saison dernière avec ta grande bâche ! C’est toi aussi qui était dans le journal cette semaine ? ». Oui, nous sommes désormais connus et reconnus dans tous les stades de Ligue 2. Et oui, nous étions également dans Le Télégramme la semaine du match.

Après une longue attente et une petite fouille, nous voici enfin entrés dans le parcage visiteurs. Ce soir, nous serons 10 dans le kop : Perfettu, Fabien, Guillaume, Vince Per Noi, BenTu que l’on surnommera Power Ranger, l’une de ses copines que l’on surnommera La Meuf et quatre jeunes bretons, anti-Brestois, venus voir ce que c’est de supporter l’ACA. Le parcage visiteurs est hétéroclite, comme on l’aime.

Avant le coup d’envoi, le président Léon Luciani, très sympathique, viendra nous rendre visite dans les gradins afin de nous féliciter et de me promettre que le club participerait aux réparations (nombreuses) de la 106 (vous pouvez toujours participer à la cagnotte). Le match peut commencer. L’apéro avait, de son côté, commencé depuis bien longtemps pour Vince Per Noi et BenTu, visiblement éméchés, qui tomberont plus de fois dans les tribunes que Valbuena dans un derby. BenTu, les yeux pas vraiment en face des trous, trouvera même une ressemblance sortie de nulle part entre moi et un grand joueur de foot. Il me lancera : « Et tu ressembles à Jérémy Clément toi ». Ok.

Les ravages de l’alcool, allégorie (on parle des deux mecs à droite)

Il est 20h44 et Vince Per Noi vient de me demander pour la 5e fois de la première période « Ils font quoi Nîmes ? ». Non pas parce qu’il s’inquiétait de l’évolution du score mais plutôt parce qu’il ne se souvenait pas me l’avoir demandé trois minutes auparavant.

20h45, c’est la mi-temps, et surtout l’heure du traditionnel sandwich. Enfin c’est ce que l’on croyait. Les premiers supporters acéistes s’approchent de la buvette et prennent quatre sandwichs. Vient alors mon tour. Le mec derrière le comptoir, très serein me lance un :

— Désolé, mais on a plus rien.

— Quoi ? Vraiment ?

— Oui, on a tout vendu.

Complètement plein, Vince Per Noi n’avait plus le choix : il a dû pisser dans le parcage pour se vider.

Donc nous sommes à Brest, on a fait 570 km, on est 10 en parcage et la buvette ne prévoit que 4 PUTAINS DE SANDWICHS ? On repart donc bredouille. Fabien, dans un élan de générosité, me fait goûter son Graal : un jambon-beurre-cornichons. J’avais jamais mangé un sandwich aussi sec de toute ma vie. Et pourtant, j’ai pas mal bourlingué. La déception est ainsi vite passée.

On retourne quand même à la buvette quelques minutes plus tard pour se réchauffer :

— Un café s’il vous plait

— Ah non, désolé, on n’en a plus, les stadiers ont tout bu. Et puis je vais pas en refaire quand même, hein !

Ok, dis-le nous si on t’emmerde, vieux. On se rabat donc sur un gobelet de Coca, un PUTAIN DE BREIZH COLA sans bulles et au goût de café pour 3 PUTAINS D’EUROS !

Note sur le guide Michelin/Perfettu des buvettes de Ligue 2 : 0/5. On se fout de notre gueule.

Alors, je ressemble vraiment à Jérémy Clément ?

La deuxième mi-temps peut repartir. Entre quelques chutes de BenTu et de Vince Per Noi, et entre quelques chants, La Meuf (qui ne connait rien au foot et qui est juste venue pour « passer sur BeIn ») s’approche de nous et nous demande, en pointant du doigt Jean-Louis Leca : « Comment il s’appelle lui ? On dit ‘Leussa’ ? ». Hum, comment dire ?

On chante, on chambre, on gueule, on saute pour se réchauffer et on explose de joie au coup de sifflet final. L’ACA vient de l’emporter 3-2, au bout du suspense. On court s’accrocher au grillage pour applaudir les joueurs qui viennent TOUS (ou presque) nous saluer de près et nous remercier, Riad Nouri en tête. Merci les gars.

On débâche, on attend un peu, on va ranger notre sac de 15 kg et nous voici partis pour le Pénalty, le fameux bar derrière le stade Francis Le Blé. Et on a à peine fait 20 mètres, que déjà deux personnes, que l’on ne connaît bien évidemment pas, crient des « Hey Perfettu ! ». C’est donc ça, la notoriété ? Autour d’une pinte de bière, les supporters acéistes (et Fabien, le journaliste de France Info qui est encore là) font connaissance avec des supporters brestois tous plus sympas et curieux les uns que les autres. Si je continue les déplacements, c’est également pour faire des rencontres (géniales) comme celles-ci. Dédicaces à Alban, Julio, Max, Guillaume et à tous les autres avec lesquels on a partagé de l’alcool et des anecdotes. Mais j’ai même mieux : le Pénalty vend des sandwichs !

C’est l’occasion rêvée de goûter les spécialités du coin. Dans un seau rouge posé sur le comptoir, il reste trois demi-baguettes, que je crois vides, natures (que du pain, quoi). J’en prends un au hasard. Le verdict ? Il y a bien quelque chose dedans : du pâté !

C’EST L’HEURE DU CASSE-CROUTE !

Les + :

— Un sandwich au pâté, on voit rarement ça

— Le prix : 3 euros, c’est raisonnable

— La longueur du sandwich : une bonne demi-baguette

— Pour une fois, on peut boire une vraie bière avec un sandwich

Les – :

— On va pas se le cacher : c’était très sec

— Le mec qui les a préparé ne s’est clairement pas emmerdé : il a posé trois tranches de pâté dans du pain, et c’est tout

— Pas de cornichons à l’intérieur : grosse erreur

Note sur le guide Michelin/Perfettu des buvettes de bars de Ligue 2 : 2,5/5. Les intentions sont louables, l’idée de vendre des sandwichs est bonne mais la réalisation pourrait être plus soignée. Mais merci quand même.

Tout se déroulait parfaitement bien – des « Paris, Paris, on t’encule » étaient même lancés – jusqu’à ce que, malheureusement, tout ça parte en couille, avec un coup de boule sanglant donné par un sosie de Chernik à un sosie de Samir Benzema, qui tombe à terre comme une merde. La légende veut que le différend entre les deux hommes venait d’une dette d’1€30. Drôle de façon de finir la soirée. Mais tant pis, on t’en veut pas, Brest. On se revoit la saison prochaine avec plaisir. En Ligue 1, en Ligue 2, ou pas du tout.

Perfettu

3 thoughts on “Brest – AC Ajaccio (2-3) : I Sanguinari débutent 2018 par une victoire

  1. Aaaah le Pénalty !
    Dans la buvette du parcage, on avait eu droit à une canette et demi de Kro pour avoir une pinte. Vraiment sympa Brest …

  2. J’ai trouvé des morceaux de Hors Jeu sur le site de france info (et pas france nympho)
    à noter que le journaliste a bien saisi l’esprit puisque dans le lien est précisée la maxime extraite de l’interview : « mes meilleurs souvenirs, c’est quand j’en chie »
    https://www.francetvinfo.fr/choix/grand-format-mes-meilleurs-souvenirs-c-est-quand-j-en-chie-perfettu-le-fan-du-club-d-ajaccio-qui-a-parcouru-70-000-km-en-voiture-pour-suivre-son-equipe_2561353.html
    bravo à toi Perfettu, ton opiniâtreté force le respect

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