Lorient-OM (1-1), La Canebière académie se répète

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Pendant la démolition, les matchs nuls continuent.

Dieu que notre club serait risible, si Bordeaux n’existait pas.

Aïoli les sapiens,

C’était un doux samedi de fin d’hiver, l’un de ceux qui font monter chez le célèbre blogueur Pascal Praud la sève bucolique et provinciale. C’était un temps à te parler des crapauds qui copulent dans mon bassin ou de la sortie des premières tarentes, mais pour cela il eût fallu que je misse le nez dehors. Or non, ce samedi à 17 heures, c’était streaming ouzbek et nouvelle performance anale de nos clampins préférés : sur ce plan, les beaux jours n’ont jamais paru aussi éloignés.

 

L’équipe

On arrête les finesses tactiques : retour au 4231, toujours en l’absence de Diarra. A noter qu’Abou Diaby est titulaire. En équipe réserve, mais tout de même.

 

Le match

Après dix minutes à se faire doucement chier, quelques micro-événements apportent un peu de sel. Mendy commence par se blesser à la cuisse sur une accélération, au grand plaisir de son entraîneur comme nous le verrons plus tard. Mandanda enfile ensuite son costume de super-héros pour parer de manière magistrale une tête de Waris.

Lorient bloque parfaitement nos relances, et profite de quelques pertes de balle pour nous menacer. Incapables de construire, nous nous montrons en revanche appliqués au pressing sur les défenseurs lorientais, ce qui nous permet de visiter leur surface de temps à autre. Une récupération de Cabella à l’entrée de la surface offre la balle à Thauvin, qui la lui remet pour un tir de bout du pied au-dessus de la cage. Nous jouons la 22e minute et avons déjà assisté à un tiers de nos occasions.

Variante : le corner involontairement joué à deux, mais pourri tout de même.

A partir de la demi-heure, Nkoulou et Rekik décident de se prendre respectivement pour Emmanuelle Cosse en décembre 2015 et Emmanuelle Cosse en janvier 2016, en agissant l’un à l’exact opposé de l’autre au mépris de toute cohérence et sans se préoccuper de leur dignité. Pendant que Nicolas presse les adversaires non chassés par le milieu de terrain, Karim se place en couverture quatre bons mètres derrière. Réussite totale : Nkoulou arrive trop en retard pour empêcher la passe, et empêche le receveur de se trouver hors-jeu. Tout heureux du cadeau, Waris ne se prive pas de transformer (1-0, 34e). Nos deux comiques remettent le couvert quatre minutes plus tard, mais l’attaquant breton tire au-dessus. Après quelques timides tentatives marseillaises, le slipomètre passe au vermillon suite à une perte de balle de Nkoulou. Mandanda détourne le tir Lorientais puis, pour faire bonne mesure et puisque nos défenseurs ont décidé de ne rien branler, achève le dictionnaire des superlatifs en mettant Waris en échec sur l’action qui s’ensuit.

Palette tactique : la complémentarité Nkoulou-Rekik.

Sans doute interpellée par Marion Maréchal-Le Pen s’offusquant de voir un Noir s’arroger le monopole des miracles en Provence, la Sainte-Vierge montre qui est encore la patronne, Mandanda ou pas : dès l’engagement de la seconde période, la balle circule de manière fluide entre les pieds marseillais (alleluia), jusqu’à ce que Romao adresse une passe tranchante et précise (hosannah) à Batshuayi, pour une fois intelligemment placé (gloria in excelsis deo). Le tir de Michy est détourné par le défenseur (oui, de même que Mandanda, la Bonne-Mère ne peut pas tout non plus), mais les Merlus – plutôt des gros muges en l’occurrence – regardent rouler la balle jusqu’à Isla, qui a bien suivi et place son tir (1-1, 46e).

Notre score habituel étant acquis dès la reprise, y avait-il encore quelque chose à attendre de la fin de rencontre ? Bien sûr que non. Sorti sur blessure, Rekik laisse sa place à Rolando : la relative stabilité défensive qui s’ensuit assure à l’OM une certaine sérénité et sans doute à Karim une place définitive sur le banc jusqu’en fin de saison. Nous n’en produisons pas plus de jeu pour autant, bien au contraire : manque de mouvement, manque de créativité, fautes techniques… l’entrée de Sarr à 20 minutes de la fin ne change rien à l’affaire. Mandandieu sauve encore deux fois une défense aux choux, rideau.

Bonus : bien que ne relevant pas de la catégorie « combinaison à chier », cette tentative à la 94e minute méritait d’être saluée.

 

Bien qu’il reste encore huit journées à disputer, Michel se fend sans attendre d’une sortie en forme de bouquet final. Sans doute moins par souci de provoquer son groupe que par volonté de régler ses comptes, l’entraîneur a procédé vis-à-vis de son effectif à un dynamitage façon « Vieux-Port 1943 ». En traduisant ses fines allusions, on en déduit que Mendy est toujours blessé car il a une hygiène de vie de porc, et que les joueurs dont des branleurs qui de surcroît ne peuvent pas se sacquer. Si ce n’est pas à proprement parler le scoop du siècle, on imagine mal en quoi l’aveu d’impuissance de l’entraîneur résoudra quoi que ce soit à sa situation, et encore moins à sa posture de victime permanente des circonstances extérieures. L’état du groupe olympien évoque Oradour-sur-Glane, si ce n’est que le propriétaire ne veut même plus payer l’entretien des ruines.

 

Les joueurs

Mandanda (5/5) : Les idoles de Steve ne sont visiblement pas Gordon Banks ou Fabien Barthez. Ce seraient plutôt la commissaire de police de Ciudad Juarez, le conservateur des antiquités de Palmyre ou le Pékinois qui arrête une colonne de chars chargé de ses seuls sacs Prisunic.

Nkoulou (1/5) : D’accord, les incohérences de la défense sont surtout dues à Rekik, aucun problème là-dessus. Les duels perdus, les placements à la con et les pertes de balle devant la surface, en revanche, ils ne sont pas partis poser leur gros cul sur le banc en même temps que Karim.

Rekik (1-/5) : « Karim, tu vas devoir jouer sous infiltration.
– C’est quoi ce buvard, doc ? C’est pas avec une seringue, normalement, une infiltration ?
– On n’a pas eu les moyens de racheter le bon produit. Gobe, ça fera l’affaire. »

Rolando (52e, 3/5) : Une entrée rassurante. Lire ce commentaire plusieurs fois pour bien se rendre compte du niveau où l’on est tombé.

Manquillo (2-/5) : Même quand il fait de la merde, elle a un goût fade.

Mendy (NN) : L’avantage d’avoir un coach qui fuit ses responsabilités, c’est qu’il n’hésite pas à te mettre publiquement le nez dans ta fiente.

Silva (17e, 1/5) : Ceci dit, c’était lui ou De Ceglie, considérons donc qu’il n’a pas fait un si mauvais match.

Romao (2+/5) : Au royaume des viers marins, les figures de poulpes sont reines.

Isla (4/5) : Oh, un joueur de football.

Thauvin (1/5) : Florian Thauvin ou le retour du fils prolapse.

Sarr (69e) : Comme le précédent, il ne Sarr à rien.

Cabella (1+/5) : Saint-Rémy : patron des têtes à claques se croyant bons joueurs parce qu’ils savent passer quelques dribbles. Compte de trop nombreux fidèles chez les enfants. Célébré le mercredi après-midi. Culte reconnu comme hérétique par le Vatican, qui préconise la flagellation des adorateurs (in « Faites venir à moi les petits enfants », cardinal Barbarin, éditions du Bout rouge).

Nkoudou (2-/5) : On est passés des feux d’artifice aux pétards mouillés, puis des pétards mouillés aux pets de foufoune.

Batshuayi (1+/5) : Très bien sentie, cette chamaillerie de cour d’école avec Cabella au moment de tirer un coup-franc. On ne passait pas suffisamment pour des pitres jusqu’ici, je trouve. Note, ça évite de se répéter en parlant du reste.

Etat du supporter quand l’OM s’apprête à jouer un coup de pied arrêté.

 

L’invité zoologique : Majeed Walrus

Il est laid mais ne demande rien à personne, et pose juste son gros cul au milieu de la Ligue 1 : le FC Lorient se comporte dans le football comme un morse sur sa plage.

– Les autres : Bien organisés et habiles en contre-attaque, ils ont seulement oublié leur concentration au vestiaire une minute de trop.
– Les images
– Le classement : Devant, la troisième place (ha, ha) est à huit points, l’Europa Ligue à six. Derrière, la relégation est à six points également. Encore quelques matches nuls et nous pourrons définitivement savourer le confort du ventre mou.
– Le vent : Bilal Boutobba refuse de signer son contrat professionnel chez nous, « faute de projet sportif ». En toute humilité, en toute humiliation.
– La monographie : « Un concombre de mer peut-il et doit-il entraîner l’OM ? », une enquête d’OMforum en collaboration avec votre serviteur.
– La bande dessinée : l’OM, source d’inspiration du neuvième art, avec un Padls au meilleur de sa forme.
– La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.
– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook (attention, nouveau compte), et sur Twitter. L’Ours à Collier remporte le concours zoologique.

 

Bises massilianales,

Blaah.

12 thoughts on “Lorient-OM (1-1), La Canebière académie se répète

  1. Oh Peter O’Toole de la Nuit des généraux qui est passée hier soir.

    Je me suis commandé le maillot floqué Mandanda. Sûr que si on versait les rôles, les 10 joueurs de champ dans le but et Steve seul joueur de champ, on aurait de meilleurs résultats. Un plaisir de voir un tel rempart.

    D’ailleurs il semble que l’OM soit la 2e meilleure équipe invaincue à l’extérieur, série en cours. De bon augure pour le maintien.

  2. Il y a sûrement un côté positif à retirer de tout ça. C’est… C’est bientôt le printemps ?

  3. Au lieu de multiplier les miracles, Steve serait plus inspiré de distribuer des pains dans la tronche de ses partenaires, le résultat ne pourrait pas être pire.
    Il était une époque pas si lointaine où l’on pouvait se détendre avec la lecture d’un de tes résumés après une piètre performance comme celle-ci, mais ça c’était avant…
    Michel décapitation !!!

  4. Aussi risible soit Bordeaux, et je conviens qu’il y a de quoi se bidonner, dites vous bien que c’est simplement l’équivalent d’un OM qui aurait perdu Mandanda pour 6 mois sur blessure. Je me dis que ça aura une fin donc. A l’opposé il faut reconnaitre que vous êtes devenu d’un fade et d’un ennui… cette transformation est finalement la plus inquiétante des deux.

  5. Un point de plus pris sur nos concurrents dans la course au maintien. C’est énorme.
    Cela dit, et vu qu’il n’y a strictement aucune bonne nouvelle à l’horizon, un derby OM – Consolat l’année prochaine en ligue 2 aurait presque été plaisant.
    Ou non.

  6. Bonjour.

    Que j’ai hâte de lire ton académie sur Rennes-OM. Cette fois-ci tu ne pourras pas faire le tour du sujet.
    Les commentaires de Courbis sur les entraîneurs étrangers? La tactique? Les réactions de Michel et Labrune? La standing ovation pour un minot de 18 ans? Le poteau à 2-3? Le tir sans angle de Michy pour pas la donner à Cabella? Cabella le poulet sans tête positionné en 10? N’Koulou qui nous a abandonnés? La tête à claques Alessandrini? (Oui pas de verbe dans cette phrase, comme un joueur sans humilité ni respect) Le but de Rolando, l’homme le plus critiqué du début de saison le moins foireux sur la pelouse (ou presque)?

    Comment espérer ? Avec un président arrogant (les <> te saluent bien connard) incompétent fourbe (demandez à Diouf, Dassier et Cie) sans honneur ni respect (le numéro de Valbuena, quand même) comment espérer construire une équipe solidaire valeureuse et flamboyante?

    Et pourtant je suis heureux,le symptome permet d’identifier le mal (aux yeux de tous) et la douleur rend la situatio intolérable : elle oblige au remède.

    Je suis heureux.
    Je pense que tu vas te régaler en écrivant cette académie.

    C’est bien mérité.

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