Metz-OM (0-2), La Canebière Académie voit la vie couleur grenale

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ça bande mou mais ça rebande

 

Aioli les sapiens,

 

« Quand vous avez besoin de vous remonter le moral :

A°) Vous buvez

B°) Vous allez voir un bon film

C°) Vous allez aux putes

D°) Vous vous rendez en excursion à Metz »

Pour info, cette question est extraite du dernier manuel de dépistage de la dépression nerveuse. Et autant te dire qu’en fonction de ta réponse, l’internement d’office à Edouard Toulouse est une option légitime.

Après quatre défaites donc, déplacement pour nous dans une région et face à des êtres que l’on jurerait davantage issus de l’inspiration de Tolkien que de centres de formation sportifs : a priori, difficile d’imaginer reprendre foi dans le football à l’issue de cette rencontre.

A posteriori, cette victoire sans style nous procure cet indéfinissable sentiment de vague-à-l’âme, une sorte de spleen mais sans le romantisme qui s’y attache… C’est peut-être ceci le FC Metz : promettre à l’adversaire la pire noirceur pour le laisser finalement un peu honteux d’être sorti de la confrontation tout à fait indemne. Comme si les sombres et inquiétantes couleurs historiques du club se mâtinaient d’une touche prélevée aux tréfonds les moins avouables de ses représentants : moitié grenat-moitié anal, ce FC Metz est grenal.

 

Voilà. Si notre état d’esprit en cette fin de championnat était une couleur, ce serait ceci.

 

L’équipe

Mendy est de retour, mais Morel et Djé Djédjé sont absents, ce dernier étant remplacé par Lemina. Romao navigue entre milieu de terrain et troisième défenseur en fonction des déplacements messins tandis que devant, Alessandrini, Payet et Ayew épaulent Gignac. Thauvin est quant à lui prié de rester à Marseille, la rumeur évoquant des raisons aussi diverses que le manque de performance sportive, une mésentente avec ses coéquipiers, des entraînements séchés, une coiffure rédhibitoire, un herpès génital foudroyant ou que sais-je encore.

 

Le match

Pour les quelques naïfs imaginant l’OM se refaire une santé en explosant proprement du Messin, la première action lorraine nous ramène vite à la réalité, Mandanda devant repousser une frappe de Lejeune après que Sarr eut entamé un débordement à rendre négrophile Rigobert Pirès.

Passée cette alerte, l’OM maîtrise relativement le jeu, ne se montrant dangereux que par épisodes, par quelques belles passes en profondeur. Malouda s’offre un face-à-face avec Mandanda, interrompu à tort par l’arbitre pour hors-jeu (alors qu’en réalité, la couverture de Benjamin Mendy était un argument pour le syndicat d’initiative de la ville : oui, il est possible de faire du tourisme en Moselle). Plus généralement, sans se procurer d’occasions outre mesure, les Messins foutent à de nombreuses reprises le oaï dans une défense adepte de la méthode Montessori : soucieux de ne surtout pas réprimer les enfants de demeurés à coups de baffes, nous joueurs les accompagnent avec bienveillance vers leur objectif, à savoir notre but. Heureusement, la capacité psychomotricienne des Lorrains a quelque chose de rassurant : malgré les inquiétudes sur le génie biologique et l’eugénisme, chaque contrôle messin nous rappelle en effet qu’on est encore loin d’Aldous Huxley.

En fin de mi-temps, Payet se décide à éclairer la grisaille sinsiforienne d’un magnifique grand pont de la poitrine sur Choplin. L’action qui s’ensuit aboutit à un corner, que le même Payet envoie dans les bras de M’Fa. Celui-ci confond soudain Palomino avec Daniel Auteuil et l’enserre en bavant tout en criant « câââliiiiiiiiiiin ». Pendant ce temps, le ballon relâché roule jusqu’à Gignac qui, d’un tir en pivot, profite du cadeau pour inscrire son 100e but en ligain (0-1, 38e).

La mi-temps s’achève sur quelques difficultés, notamment un doigt dans le cul de Malouda par Romao – non sanctionné : le FC Metz, cette équipe si indigne qu’elle se fait emmancher davantage que nous par l’arbitrage.

Vous reprendrez bien un peu de Beau ?

Même schéma à la reprise, entre manque d’autorité de notre part sur les phases défensives et manque d’autorité des cerveaux messins sur leurs pieds en phase offensive. M’Fa sort de belle manière un tir d’Ayew bien servi par Gignac, tout en dézonage pertinent au long de la rencontre, avant que nous ne nous fassions peur sur quelques percussions grenales assorties de nos fameuses relances slipométriques.

A l’heure de jeu, Payet et Gignac ont l’idée judicieuse de se servir de leur application Grindr pour constater qu’aucun autre partenaire valable n’est disponible ce soir à moins de 400 km à la ronde, pour jouer au football s’entend. Ils se résolvent donc à multiplier les passes entre eux en attendant la prochaine crise d’hallucination d’un défenseur adverse. Lorsque l’un d’eux se prend pour une tortue grecque et se met à brouter la pelouse en lâchant le marquage de Gignac, c’est le moment pour Dimitri d’envoyer tranquillement André-Pierre tromper le gardien d’un joli piqué (0-2, 62e).

S’ensuivent dix minutes où le FC Metz « jette ses dernières forces dans la bataille » : dans l’absolu, une telle menace ne peut déclencher autre chose que la plus franche hilarité chez toute personne ayant de près ou de loin embrassé la profession de footballeur. Toutefois, notre niveau de confiance étant ce qu’il est, les efforts désordonnés de nos adversaires suffisent à nous faire monter le slipomètre en code rouge. Manque d’aide de la part des milieux, duels perdus, relances anales, fautes… si les Messins ne parviennent pas à mettre Mandanda en danger, ce n’est pas faute de les y aider. L’accompagnement vire à l’assistanat quand, sur un coup-franc cafouillé, Rod Fanni est à ce point écoeuré par la nullité des attaquants lorrains qu’il se charge lui-même de tirer au but. Déjà échaudé par les facéties nantaises de son coéquipier, Steve ne se laisse pas surprendre cette fois-ci.

Résolument offensif, y compris dans les derniers changements entrepris, Metz s’expose à des contres que nous ne parvenons pas à conclure. Dans le dernier quart d’heure, Nkoulou, Fanni et consorts s’imposent enfin face à des adversaires fatigués, si bien que nos dernières minutes sont un peu plus calmes : les raisons de pester viennent surtout de ces mauvais choix (Imbula, Ayew…) nous empêchant d’inscrire le troisième but.

Reste une victoire importante mais sans aucun éclat, face à un adversaire que la bienséance eût commandé de défoncer par tous les orifices disponibles : on bande mou, certes, mais l’on rebande, telle est la conclusion de cette partie hautement oubliable. Ni grenat, ni anale : grenale.

Volées par CanalPlus, ces images de la mi-temps voyant Jérémy Choplin essayant de comprendre comment Payet a réussi son contrôle de la poitrine.

 

Les joueurs

Mandanda (3-/5) : Des positions parfois incongrues, une sortie aux poings douteuse, mais finalement une clineusiteu trop rare pour qu’on crache dessus.

Nkoulou (2/5) : S’est laissé titiller la rondelle pendant 70 minutes avant de sortir quelques interventions bienvenues.

Fanni (2/5) : Idem, il a attendu plus d’une heure que les Messins finissent de le violer avant de se montrer un peu agressif. Ce n’étaient pas des défenseurs centraux que l’on avait, c’étaient des mantes religieuses.

Lemina (2+/5) : Belle présence offensive en fin de match, à laquelle il a pu consacrer toute l’énergie non utilisée dans ses duels défensifs.

Mendy (2-/5) : Quand Benjamin revient de blessure, c’est sous la flotte, à Metz, face à onze adversaires à l’humanité discutable. Pense à lui quand ton médecin refusera de te prolonger un congé maladie, ça te permettra de relativiser.

Romao (2-/5) : Un harcèlement constant, un impact dévastateur, des interventions incontestables, quelques fautes de pute pour agrémenter le tout : cette panoplie du parfait milieu défensif, Alaixys l’a endossée. Un jour.

Imbula (3-/5) : Une note en forme d’encouragement pour Gianelli, moins transparent offensivement et défensivement que lors de ses derniers matches. Une preuve ? On s’est remis à l’insulter pour ses innombrables mauvais choix, cela prouve bien qu’on l’a vu.

Ayew (2/5) : Il a commencé par laisser Mendy se démerder seul en défense, avant de montrer davantage de combativité. Hormis le bel arrêt de M’Fa en début de seconde mi-temps, ses échecs ont surtout été dus à une manière remarquable de saloper ses actions.

Alessandrini (2+/5) : Beaucoup de bonne volonté dans le jeu, mais pas davantage motivé que le précédent à l’idée d’aider son latéral à la récupération.

Ocampos (84e) : C’est déjà assez chiant de trouver quelque chose à dire de ce match, tu ne veux pas que je parle des remplaçants en plus ?

Payet (3+/5) : En matière d’art contemporain, je ne vois pas pourquoi les Messins ont besoin d’un centre Pompidou alors qu’ils ont pu voir Dimitri Payet.

Aloé (80e) : Entré pour maintenir le couvercle sur la tête des Lorrains, il a plutôt bien occupé son temps de jeu.

Gignac (5/5) : La Canebière académie lance dès aujourd’hui le Vexathon : composez le 36 37 et envoyez immédiatement vos insultes à André-Pierre Gignac, afin de l’énerver suffisamment pour qu’il soit motivé à faire un bon match contre Monaco.

 

L’invité zoologique : Albert Tarsier

En espérant se maintenir en Ligain avec un tel effectif, Metz a sans doute eu les yeux plus gros que le ventre : lui-même proche de l’extinction, le tarsier était bien l’invité approprié pour accompagner notre expédition dans les bas-fonds du championnat.

  • Les autres : Non, mais Jean-Pierre Treiber aussi était « volontaire ». Ce n’est pas pour ça qu’il avait du succès avec les femmes.
  • Vu d’en face : Gageons que Rigobert offrira à la Ligain des adieux à la hauteur.
  • Le classement : Battre Monaco puis compter sur un Jo le Sconse de gala pour refaire nos 5 points de retard sur la 3e place… ça se tente. Le faux-pas de Saint-Etienne à Bastia nous permet en attendant de reprendre une 4e place qui serait une maigre – mais importante – consolation.
  • La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Padls gagne le concours zoologique.

 

Nous avons aussi profité de l’occasion pour faire lire à notre invité les derniers tweets et communiqués de Jean-Michel Aulas.

 

Bises massilianales,

Blaah

13 thoughts on “Metz-OM (0-2), La Canebière Académie voit la vie couleur grenale

  1. Magnifique virée dans les méandres de la consanguinités l’enfer est pavé de bonne intention, comme les messins pour se maintenir…

  2. Ecarter Thauvin, c’est bien mais comment ça va se passer pour Ocampos ? Sera-t-on obligé de l’acheter ou du fait que nous avons été éjecté du podium celui-ci devra s’en retourner sur son rocher ? Ce qui en soi est déjà un motif de satisfaction, on a déjà dépassé notre quota de poulets sans tête, il n’y vraiment aucune place pour lui dans cette équipe.
    Pour la 3ème place, je ne me fais plus aucune illusion et ce n’est pas cette petite victoire contre une équipe en phase terminale qui changera quoi que ce soit. Monaco est sur une très bonne dynamique en cette année 2015 et mérite sa place, les carottes sont cuites, c’est la fin des haricots, la messe est dite, amen.

  3. C’est Imbula et pas Fanni, qui manque de mettre le CSC. J’avais tellement peu envie de revoir ce match que j’ai eu la flemme de vérifier mes notes.

  4. HAPUTAIN, j’ai oublié de parler de la fausse touche de Lemina. La seconde en deux matches, tout de même, ce qui confine au sublime.

  5. Oh Oui Mario et les touche…Et la tête du mec qui comprend pas et regarde l’arbitre comme un enfant aillant repeint les murs avec son caca sans comprendre…
    Forcément c’est Imbula, Rod « Zubar » Fanni n’aurait jamais manqué une telle occasion!

  6. Réaliser un geste de grande classe suivi d’un mauvais choix, c’est en cela la différence entre le Payet et l’Iniesta.

  7. « Après qu’il eut » ne veut rien dire, « après que » est toujours suivi de l’indicatif, en l’occurence « après qu’il a ».

    Réflexion de connard du soir, bonsoir.

    (mais l’Acad’ est toujours bien hein)

  8. On a été nuls, chapeau chameau d’avoir écrit quelque chose sur le sujet. Mais 3 à Imbula ?! Purée il a marché tout le match (dont le souvenir indélébile d’une action où il rend le ballon vers l’arrière, puis vers l’avant, sans faire un pas, comme s’il jouait au toro).

    Un tel niveau de filsdeputerie, c’est à croire qu’il succède à ce chien de Cheyrou en tant que milieu gaucher qui savonne les planches quand ça va pas comme il veut.

    Bref, je suis colère contre ce brave Gillou, comme envers le petit dernier un peu bête qui fait pas la vaisselle alors que sa mère et moi on se saigne pour lui payer une éducation « adaptée ».

    Bon et sinon, on est nuls, Metz c’est nul mais ça c’est normal, on s’en fout des petits, on veut des « grosses cylindrées » qui marquent sur penalty. Et l’empereur de Chine baisse les yeux quand il avale. Amusez-vous bien en Ligue 2, parfois j’aimerais vous y rejoindre, avec Bielsa, Kevin Osei, Maxime Lopez et Apruzesse.

    Nuls !

    Pardon, aussi.

  9. Hiii Albert Tarsier !! Les yeux ronds comme des billes, il fait bien peur aux filles avec ses arguments putassier, sacré Albert Tarsier (Carlos, mes titres les plus secrets, 1974)

  10. @ Jean Bon : il eut entamé, c’est de l’indicatif. Ce serait même du passé antérieur, si je ne m’abuse.

  11. Mais c’est que j’avais raté ces commentaires, dites donc. Merci Cascarinho d’avoir noté que mon « eut » ne comportait pas d’accent circonflexe.

    (la concordance exacte exigerait le « a entamé », mais je me suis permis une petite entorse pour raisons d’euphonie)

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