OM-Nantes (2-1), La Canebière académie ne vise pas le prix du meilleur styliste

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Qui ça ?

Aïoli les sapiens,

A la suite du match nul à Brest, un lecteur du Var a porté réclamation quant à la déduction de trois « points Dehors » du quota attribué à Igor Tudor (pour mémoire, nous nous sommes en effet engagés à ne plus réclamer la démission de l’entraîneur tant que celui-ci n’aura pas épuisé le quota de dix « points Dehors » que nous lui avons attribué dans un esprit de conciliation).

Il est utile de rappeler ici que le barème des « points Dehors » n’est pas lié au résultat mais à l’impression générale procurée par la rencontre. Que l’on ne nous accuse pas pour autant de subjectivité, puisque les critères employés sont on ne peut plus scientifiques. Le match douloureux de ce soit survient à point nommé pour en faire la démonstration : notre algorithme analyse en effet en temps réels les réactions sonores émises devant la rencontre : les « pffff », les « rhôlôlôlôlô », les « eh mon vier… » constituent autant de marqueurs péjoratifs, alourdis par un coefficient de lassitude en fonction de l’intonation avec laquelle ils sont prononcés. En revanche, les « mes couilles les passes foirées », les « jamais tu la lâches ta balle, con de toi » ou « et ta mère le Gigot, qu’est-ce que tu branles », ainsi que les « EH MON VIER ! » (noter la subtilité d’intonation), pondérés par un coefficient exclamatoire, révèlent davantage une frustration tournée vers des erreurs individuelles, et donc moins à même de coûter des « points Dehors ». C’est ainsi que le total actuel de 7 points dont dispose Igor Tudor serait resté intact même en cas de match nul.

De toute façon la question se pose d’autant moins que la soirée se conclut sur une issue heureuse grâce au facteur X, ce joker ultime qui contrecarre toutes les prévisions, celui qui a déjà fait interner huit théoriciens du chaos, à savoir : Nicolas Palourde.


Le point mercato

Nous qui ne savions pas quoi faire pour fêter bientôt nos dix ans chez Hoirsjeu.net (mâtin ! quel site !), Pablo Longoria a choisi pour nous : nous arrive en prêt de Manchester City le latéral burkinabé Issa Kaboré et surtout cousin du grand Charles, qui a accompagné nos premiers pas sur ce site. Nous nageons donc en pleine nostalgie.


Les Longorious Basterds

Lopez
MbembaGigot (expulsé, 76°) – Balerdi (Kolasinac, 65e)
Clauss – Rongier – Veretout – Tavares
Gerson (Suarez, 53e) – Guendouzi (Payet, 65e)
Sanchez (Ünder, 65e, Caleta-Car, 82e)

Le système ne change pas mais les titulaires diffèrent. Lopez revient de blessure et prend place dans les buts, tandis que Veretout s’aligne avec Rongier au milieu. Le trio dysfonctionnel Ünder-Gerson-Milik se transforme en Gerson-Guendouzi-Sanchez. Payet reste sur le banc, en espérant pour son égo qu’Igor Tudor a employé avec lui la même méthode managériale que Fabien Galthié avec ses rugbymen (« Non, tu n’es pas remplaçant, tu es finisseur, c’est différent. »)


Le match

« On est en forme ? On court, on rentre dedans et on étouffe les autres. On est à court de forme ? Attendons d’avoir retrouvé la forme, après on pourra courir, rentrer dedans et étouffer les autres. » A première vue, le style Tudor ne s’embarrasse pas de savants dosages d’embrayage et d’accélérateur : c’est pied au plancher tant qu’on peut, en espérant de ne pas avoir rencontré un platane avant le but.

Après cinq minutes de rodage, la méthode « à fond à fond à fond » semble porter ses fruits, puisque les approches de la surface nantaise se multiplient. Etouffés, les Canaris nous donnent à voir toute l’étendue de leur poésie dès lors qu’il s’agit de défendre sous pression : au nom de toute la Ligue 1, Girotto souhaite ainsi à Alexis Sanchez la bienvenue d’un hippopotacle horrible en pleine surface. Après une action déjà très douteuse quelques minutes auparavant, l’assistance vidéo refuse de nouveau de se saisir de l’affaire : le tacle a certes touché le ballon, quand bien même les images révèlent qu’en sautant 10 centimètres plus haut, le Nantais revisitait parfaitement le geste d’Éric Cantona contre le supporter de Crystal Palace.

L’action est à la fois source de confiance, dans la mesure où en commettant un tel geste au premier quart d’heure, des Nantais fatigués ne manqueront pas de concéder le pénalty fatal, mais aussi source d’angoisse en songeant que si une telle horreur est considérée comme un tacle réussi, le prochain tacle raté sera proche du crime de guerre.


Cependant, une autre source d’agacement supplante vite ces méditations charcutières : si la domination olympienne est nette, les actions sont systématiquement gâchées par des passes d’alcooliques. Placé plus haut qu’à l’accoutumée, Guendouzi salope ainsi un nombre incalculable de situations très prometteuses, même si nos latéraux ne sont pas en reste. L’OM a certes le pied lourd sur l’accélérateur, mais éprouve des difficultés à tenir le volant, comme quoi Igor Tudor serait peut-être un entraîneur plus adapté à l’AS Monaco.

L’occasion de la 43e minute illustre bien cet OM aussi séduisant que crispant, quand Gerson adresse un très joli centre pour Nuno Tavares, dont le contrôle raté permet au gardien d’intervenir ; le ballon relâché profite cependant à Guendouzi, qui trouve le moyen de rater sa passe pour Sanchez alors que le Chilien attendait à deux mètres de lui de pouvoir glisser le ballon dans le but vide.

Sur le plan défensif, Nantes se montre certes menaçant par épisodes, du fait notamment de quelques erreurs de coordination au milieu que nous mettrons sur le compte des tâtonnements de début de saison.


La seconde période nous voit montrer les mêmes dispositions, mais avec une énergie en chute libre : les erreurs techniques ne peuvent que s’en trouver multipliées, de même que les menaces adverses. C’est ainsi que, suite à un tir contré de Gerson (qui se blesse sur l’action), une contre-attaque trouve Fabio, dont le centre est repris à côté par Moutoussamy.

Le marasme s’installe, les cartons apparaissent de part et d’autre, et surtout le slipomètre s’active : Blas est lancé sur un boulevard à gauche de notre défense et, à deux contre un, décale Simon qui n’a plus qu’à conclure. Trop confiant, l’attaquant pladupiésécurise mais se voit mis en échec par une RAIE de Pau Lopez à ras de terre.

A la 65e minute retentit la sirène : l’équipe de jour Sanchez-Guendouzi laisse la place à l’équipe de nuit Ünder-Payet, tandis que Balerdi est écarté avant de commettre l’erreur que tout le stade sent venir à dix kilomètres. Derrière un Suarez toujours aussi combatif, les entrants rendent à notre jeu un dynamisme certain, leur permettant par exemple de se procurer un corner au terme d’une très belle action collective. Lafon renvoie dans l’axe le ballon botté par Payet : Clauss est le plus prompt à intervenir et adresse un tir, dévié : le ballon échoit à Mbemba qui, lui aussi, est plus vif que Nicolas Palourde pour conclure de l’extérieur du pied (1-0, 70e).


La réaction nantaise se manifeste essentiellement par des centres, qui ne posent guère de problème à nos mastards de l’arrière dès lors que ceux-ci prennent la peine de sauter. Quand on joue au football à pétanque, en revanche, l’affaire s’avère plus compliquée. C’est ainsi que, sur une bête remise en cloche d’un Nantais, le Ronquinquant attrape les pieds de Samuel Gigot et les maintient solidement arrimés à la pelouse.

NB : pour nos lecteurstrices arrivés cette saison, rappelons que le terrible Ronquinquant (prononcer « terrrrible Rrrrronquiquant ») est une sorte de chien qui se cache le jour, qui vient la nuit hanter tes pires cauchemars, et qui le lendemain matin lave la rue avec ses fesses ; sa femme se nomme Élisabeth Ronquinquant. Pour toute autre précision, adressez-vous à ma fille, c’est elle qui le connaît.

Bref, Gigot reste comme un stassi à regarder Mohamed jongler de la tête, se contentant d’enlacer l’attaquant nantais jusqu’à ce que celui-ci finisse par tomber comme une merde. Jackpot : c’est le pénalty de l’égalisation offert à Blas, assorti d’un second carton jaune, et donc tout le rapport de force qui s’inverse pour la fin du match (1-1, 78e).


C’est à ce moment que nous retrouvons des valeurs chères à l’entraîneur de notre adversaire du soir : les couilles. Si ce n’est que, là où Kombouaré dispose de couilles et de Nicolas Pallois, nous disposons de couilles et de Dimitri Payet, ce qui représente un avantage comparatif certain tant qu’il s’agit de manier un ballon rond. Dimitri nous gratifie ainsi de sa spécialité « je repique de la droite puis j’envoie une sacoche », ladite sacoche étant déviée par le postérieur pachydermique de la Palourde. Aussitôt, Luis Suarez dégage Appiah d’une charge à l’épaule aussi autoritaire que licite, pour se ménager la place de tenter une remise de la tête : pour ce qui est d’identifier le génial défenseur nantais qui revient à cet instant pour dévier le ballon d’un amour de tête piquée hors de portée de son propre gardien, nous sommes certains que vous l’avez déjà tous deviné (2-1, 82e).

La joie est totale sauf peut-être pour Cengiz Ünder, obligé de sortir aussi vite qu’il était entré pour des raisons tactiques consécutives à l’expulsion de Gigot. Du reste, la défense résiste sans trop d’émotion aux assauts nantais, tandis que Suarez et Payet se chargent de conserver les ballons qui font du bien au chronomètre, pour une victoire certes moche mais tout de même un peu méritée.


Les joueurs

Lopez (4/5) : On parle beaucoup du repositionnement de Valentin Rongier, mais que dire de Pau Lopez qui passe du rond central à la ligne de but ?

Mbemba (4/5) : Nos défenseurs centraux c’est comme les reliques de la mort : elles sont trois, mais en vrai il y en a une seule qui sert vraiment à quelque chose.

Gigot (2-/5) : Les pieds enracinés dans le terroir, la tête levée vers le ciel en attendant que la pluie tombe, et entre les deux l’impuissance : Samuel Gigot n’a pas commis une erreur défensive mais bien une allégorie du monde paysan (je vous avais bien dit qu’il ne fallait pas recruter un Vauclusien).

Balerdi (3-/5) : Une première heure pas loin d’être séduisante, avant que Blas ne le fasse d’autant plus souffrir que Leo était de plus en plus livré à lui-même. Fort heureusement, notre défenseur a su pour une fois montrer des signes annonciateurs de la débâcle, ce qui a permis à Tudor de prendre à temps les dispositions nécessaires.

Kolasinac (3-/5) : À leur allure, on ne me fera pas croire que le trio Mbemba-Gigot-Kolasinac a pour profession le football et non l’encaissement de dettes. On mesure ici le coup de génie de Longoria de les avoir recrutés : il vaut mieux en effet les voir bosser pour nous que pour nos créanciers.

Clauss (3-/5) : Très disponible, un peu tranchant, un peu beaucoup d’approximations.

Rongier (3/5) : Le contrepoids de l’équipe,cherchant à se placer au bon endroit pour éviter que l’ensemble ne se casse la gueule.

Veretout (3/5) : Le duo prend ses marques, attendons un peu avant d’espérer le voir broyer du milieu de terrain adverse de manière un peu plus autoritaire.

Tavares (2+/5) : Après le recrutement du cousin de Charles Kaboré, l’opération « nostalgie » se poursuit, avec cette superbe imitation par Nuno Tavares des dribbles de Jo Le Sconse.

Gerson (3-/5) : Alors, lui aussi a eu son quota de pertes de balle, et de plus sa blessure l’a empêché de peser sur la deuxième mi-temps. N’empêche : malgré son petit air tristounet, l’envie de tripoter la boule à facettes avec les copains semble reprendre de la vigueur.

Suarez (53e, 4/5) : En ce moment on s’occupe du bélier de compagnie des voisins : tous les deux jours, on va le sortir de son enclos pour le faire brouter et gambader dans le pré, et là pendant une heure il court partout, il se fait de la place à coups de boule, et il faut se mettre à deux pour l’empêcher d’aller où on ne veut pas qu’il aille. C’est épuisant. Les entrées en jeu de Suarez me font penser à Milko le mouton, les actions décisives en plus et les merdes sur la terrasse en moins.

Guendouzi (2/5) : Le faire monter d’un cran sur le terrain, je ne sais pas si ça le fait sortir de sa zone de confort mais en tout cas ça fait entrer en plein dans sa zone de myopie.

Payet (65e, 4/5) : Se met au diapason de cette équipe tout sauf élégante : s’il a permis d’emporter la décision, ce n’est pas par des gestes de classe mais bien en secouant le cocotier sans relâche jusqu’à ce que les fruits tombent.

Sanchez (3+/5) : C’est bien simple, il n’a rien raté. Si l’on reste pourtant mesuré dans les notes, c’est d’une part faute d’action décisive, d’autre part pour nous ménager de la place en vue de ses performances futures. On ne va pas commencer à griller tous nos Kleenex dès le premier match, non plus.

Ünder (65e) : Une entrée très encourageante avant d’être sacrifié aux intérêts supérieurs de la Nation. Pour le coup, si Cengiz peut en vouloir à quelqu’un, c’est moins à Tudor qu’à cette andouille de Gigot.

Caleta-Car (82e) : Entré pour compléter la collection de mecs qui te font te sentir tout petit, qui plus est avec un apport réel à notre sécurité en fin de rencontre.


L’invité zoologique : Nicolas Palourde

Mais qui d’autre, je vous le demande ? Qui d’autre ?

  • Les autres : Un jeu simpliste mais solide, fort heureusement gâché par leurs occasions ratées. Sur la défense je dis rien, vous allez croire que je m’acharne.
  • Le classement : Deuxièmes avant les matchs du dimanche, voilà qui aide à travailler tranquillement.
  • Coming next : en attendant le déplacement à Nice dimanche, nous saurons jeudi soir quels adversaires auront l’honneur de nous victimiser en Ligue des Champions.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Rémi B. est le plus perspicace pour remporter le concours zoologique.

Bises massilianales,

Blaah.

6 thoughts on “OM-Nantes (2-1), La Canebière académie ne vise pas le prix du meilleur styliste

  1. Je pense que tous les lecteurs de cette acad’ ont gueulé Nicolas Palourde au moment de ce splendide csc… en tout cas moi oui…c’était bieng

  2. Pourquoi, mais pourquoi faut-il qu’il soit toujours nul face à l’om ? Il est bon, en vrai.

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