OM-Reims (1-0), La Canebière académie prend son souffle

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ils sont vraiment rhénés, ces Rhémois.

Eviter les blessures et les suspensions, et si possible, si ce n’est pas trop demander, remporter notre première victoire à domicile depuis septembre. On n’en demandait pas davantage, et cela tombe bien car on ne l’aurait pas eu.

Aioli les sapiens,

Consacrer une heure trente de son temps, un samedi soir de surcroît, à la vision d’un match sans intérêt dans un stade éteint, ne va pas sans questionner l’état de santé mentale du spectateur.  Afin de ne pas ajouter au malaise, nous abrègerons cette introduction.

L’équipe

Nkoudou, Rolando, Diaby et Ocampos sont blessés, Romao est suspendu. Isla encore trop juste pour être titulaire, c’est aux côtés de Barrada que Diarra reprend place. Pas d’autre changement notable, hormis le retour de Dja Djédjé à la place de Manquillo.

 

Le match

L’avantage d’un match sans enjeu, c’est que l’on peut prendre nos errements défensifs comme offensifs avec un peu plus de détachement. C’est du moins ce que l’on croit jusqu’à la deuxième minute –  en réalité je bluffe, je l’ai vu en différé – deuxième minute, donc, quand Dja Djédjé s’abîme dans la contemplation du virage nord dont la vacuité n’est pas sans évoquer sa boîte crânienne en cet instant précis. Le temps qu’on lui fasse remarquer que le match a débuté, et un Rémois place une tête plongeante juste à côté, démontrant au passage qu’enjeu ou pas, de telles erreurs n’en remplissent pas moins nos slips et nos paroles de contenus douteux.

Les dix premières minutes sont à l’avantage de nos adversaires qui, rappelons-le, jouent ici leur survie en Ligain et appliquent pour cela l’intensité idoine. La hargne ne redressant pas tout à fait les pieds carrés, nous nous en tirons cependant sans dommage et reprenons pied peu à peu dans le match. Malgré la vivacité d’un sénateur au retour d’une foire aux vins, nous nous procurons plusieurs occasions. Une bonne partie d’entre elles est salopée par Steven Fletcher dont l’imagination dès qu’il s’agit de faire de la merde pourrait même surprendre un téléspectateur de la chaîne D8.

La seconde mi-temps reprend comme la première, si ce n’est que Benjamin Mendy remplace Dja Djédjé dans le rôle de l’engourdi cérébral, une nouvelle fois sans casse. Passée cette alerte, nous reprenons incontinent notre gâchis systématique d’occasions jusqu’à ce que, sans doute écoeuré par notre incapacité à achever la bête, Kossi Agassa se charge lui-même d’assurer ses soirées Liguedeux-pizza de la saison prochaine. Foirant son contrôle d’une passe en retrait, il panique et, au lieu de dégager en touche, se voit contré par le pied de Batshuayi qui trouve là une rare opportunité de recevoir un ballon d’attaque sans être hors-jeu (1-0, 56e).

La menace de la relégation se faisant plus précise que jamais, les Rhémois – c’est comme des Rhennais, mais de la Marne – se mettent à jouer comme des morts de faim, au sens littéral du terme. Or, il est de notoriété publique que l’état de malnutrition extrême s’avère peu compatible avec la pratique d’un sport collectif de haut niveau, si bien qu’à l’exception d’un oubli défensif bien rattrapé par Mandanda, nos adversaires nous laissent tout le loisir de continuer à rater des occasions.

En matière d’émotion, seuls resteront de ce match les animations pyrotechniques proposées par les supporters à l’extérieur de l’enceinte histoire de montrer que, malgré les efforts de Frédéric Thiriez et consorts, le football passionné n’est pas tout à fait mort. Et surtout, bien évidemment, ces adieux de Mandanda au Vélodrome, avec cette irruption sur le terrain d’un jeune spectateur, pour un geste d’affection envers Steve dont les bâtards chargés des interdictions de stade seront bien les seuls à ne pas saisir l’émotion. Il restera enfin cette partie de notre gardien avec quelques enfants au maillot trop bien floqué pour que l’improvisation paraisse honnête mais baste, tant qu’il y aura des minots autour d’un ballon, on pourra continuer à aimer le foot.

N’ayant pas observé de corner à deux pourri, la Canebière Académie a néanmoins tenu à t’offrir ce petit souvenir.

 

Les joueurs

Mandanda (3+/5) : Solide sur les rares arrêts qu’il a dû accomplir ainsi que sur son jeu au pied, davantage sollicité. A ranger soigneusement contre Troyes pour éviter tout impair et permettre un vrai bouquet final au stade de France.

Nkoulou (3/5) : Oscille sans prévenir entre laxisme et autorité. En tant que parent, c’est un coup à transformer ses gosses en psychopathes, mais comme défenseur central, ça fonctionne. En tout cas, contre Reims ça fonctionne.

Rekik (4-/5) : Le « moins » accolé à cette note joue le rôle du bisou sur la nuque en cas de levrette : un moyen d’atténuer la surprise de la destinataire. Heureuse surprise en l’occurrence puisque, en dehors de quelques relances douteuses, je n’ai vraiment pas trouvé quoi reprocher à Karim, bien au contraire.

Dja Djédjé (2-/5) : Courageux mais salement à l’agonie par moments. Après, c’est justement ce genre de match sans enjeu qui doit lui permettre de retrouver progressivement son niveau sans nous mettre en danger outre mesure.

Mendy (3/5) : Les erreurs de placement et de relance habituelles mais cette fois-ci habilement maquillées de quelques belles frappes en première mi-temps et d’un hippopotacle salvateur en fin de match. Comme quoi, un peu de trompe-couillon, ça te rendrait presque un cageot présentable.

[NB – Consciente des enjeux sociétaux et de sa responsabilité citoyenne, la Canebière académie a saisi les appels de nos autorités à cesser de prendre exemple sur des footballeurs dont la dépravation est désormais notoire. Afin d’être inattaquables en matière de moralité, les appréciations de MM. Rekik et Manquillo sont donc directement inspirées des citations de nos représentants nationaux. D’horsjeu.net à l’Assemblée nationale, agissons main dans la main pour un monde meilleur et des sodomies en cuissardes.]

Diarra (3+/5) : Un retour on ne peut plus laborieux, jusqu’à ce que Lass ne se décide à élever un peu son niveau, ce qui a suffi à écraser du poids de ses gonades l’ensemble des autres participants, équipiers compris.

Certes il perd la balle, mais si tous ses coéquipiers s’arrêtent pour l’admirer, aussi…

Barrada (2+/5) : Une asthénie caractérisée dont il n’est sorti qu’épisodiquement, pour adresser une paire de jolies passes et son habituel tacle de charcutier valant carton jaune.

Sarr (75e) : Encore une entrée anonyme mais ce n’est pas grave, il aura toute la saison prochaine pour être titulaire et essayer de nous éviter la Ligue deux.

Thauvin (2-/5) : Une belle remise et un beau tir pour une flopée de tentatives de dribbles pathétiques. Même le livret A apporte un meilleur rendement.

Alessandrini (2-/5) : Un poil plus efficace que le précédent, ce qui ne suffit pas à atténuer cette envie viscérale de lui filer des claques. Ca en devient presque irrationnel.

Ceci dit, en cherchant bien on trouve toujours quelques explications.

Zambo Anguissa (67e 2/5) : Apporte un impact physique bienvenu, si l’on n’est pas trop regardant sur la qualité des passes. Mais ce n’est pas grave, il aura toute la saison prochaine pour être remplaçant de Yeltsin Tejeda et essayer de nous éviter la Ligue deux.

Fletcher (2/5) : La résurgence du paradoxe Bakayoko : s’il était aussi nul pour se créer des occasions que pour les conclure, il ne se les créerait pas et donc ne les manquerait pas. C’est même un peu dommage qu’il soit arrivé si tard ; il était parti pour se créer une petite légende, à ce rythme.

Cabella (62e, 3/5) : Intéressant à défaut d’être décisif. En attendant de lui redéfinir son rôle l’an prochain, ces entrées à l’heure de jeu semblent être la bonne solution.

Batshuayi (3+/5) : Pertinent dans la construction du jeu, Michy a fait un court-circuit cérébral à chaque incursion dans la dernière ligne de défense : hors-jeu, main, mauvais contrôle, le Belge a montré toute la panoplie d’erreurs d’inattention… tout ça pour être encore une fois présent pour le but décisif. A regarder mûrir amoureusement comme la bonne bouteille qu’on va encore un peu garder en cave avant de pleinement la savourer de la fourguer à quelqu’un de plus friqué que nous.

 

L’invité zoologique : Aïssa Mandrill

Il règne sur la savane du haut de son grand âge, incarnant le repère ancestral et la sagesse immémoriale, ce cycle éternel, bref l’histoire de la vie. Ceci étant dit et salué, il faut bien avouer que le vieux singe est un peu décati, radote et ne sert plus à grand-chose dans le monde moderne. En attendant d’être nettoyé par les vautours, le mandrill est donc l’invité approprié pour commenter avec moi ce match contre les vieilles gloires.

Les autres : Hormis les dix premières minutes, leur match a pué la résignation. Prenons l’état d’esprit olympien aux pires moments de la saison, remplaçons Mandanda par Agassa, et nous aurons une idée de ce probable futur pensionnaire de Ligue deux.
Les images : Non, ce n’est pas Le foot en folie.
Le classement : Une treizième place très bucco-rhodanienne et peut-être définitive.
L’hommage : 20 minutes m’a fait l’honneur de m’inviter à adresser quelques mots doux à Steve Mandanda en compagnie de belles et bonnes personnes.
Le devoir : N’oublie pas de te rendre ici pour voter Mandanda au Ballon d’eau fraîche.
Le titre : On n’a pas trop bien compris comment ni pourquoi, mais les féminines de l’OM sont championnes de 2e division. Bravo à elles, ainsi qu’à l’auteur de ce règlement que même un suiveur assidu des play-off belges trouverait imbitable.
La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.
Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Padls remporte le concours zoologique.

Bises massilianales,

Blaah.

17 thoughts on “OM-Reims (1-0), La Canebière académie prend son souffle

  1. L’ami Côme nous signale à ce propos et avec raison que la passe est en retrait, et le hors-jeu par conséquent inexistant.

    1. Y a débat. La passe a beau être en retrait, le joueur qui la reçoit est hors-jeu au départ de la balle. Donc hors-jeu car il n’existe pas d’exception à la règle dans le cas présent.

      1. Tu as raison, on n’est pas dans ce sport de tapettes dans lequel on joue à la balle avec les mains

  2. En fait si on regarde bien ça fait un bon moment qu’on marque un but par match. Si les autres équipes n’avaient pas eu une chance de cocu on en serait à 17 victoires facile. On a perdu autant de match que Lyon !! Le problème de Michel c’est la méladiction

    1. Si par malédiction tu entends « les mêmes causes entraînent invariablement les mêmes effets » alors oui, on est d’accord.
      Exemple: mettre tête à claques sur son faux pied et le laisser s’empaler sur les défenseurs adverses comme s’ils étaient des godes lubrifiés. Se dire que ça passera au prochain match.
      Autre exemple: mettre Cabella le poulet sans tête en meneur de jeu.
      Autre exemple: réagir comme un abruti à ton propos et ne pas comprendre que c’est du second degré.

      Attends.

      Le pire c’est que Michel, c’est peut être un connard sans charisme ni talent d’éducateur, mais on ne peut pas reprocher à la voiture le crash de Vincent qui conduit avec 3 grammes.

  3. Merci Blaah pour cette acade.

    Une question à tous: suis-je le seul à ne pas regretter d’avoir vu Lemina-Diarra associés au milieu?
    Je voyais en lui le futur crack du milieu, je croyais vraiment en ce gus. J’espérais que la Juve ne lève pas l’option. L’avenir me dira si j’avais raison.

    1. Boarf. Il m’a exaspéré chez nous, il était l’incarnation du potentiel gâché par l’immaturité. Je me dis que s’il était resté chez nous, surtout sans Bielsa, il n’aurait peut-être pas progressé.

      1. Beaucoup d’entre nous ont été de jeunes arrogants refusant de se remettre en cause pour ne pas avoir à travailler dur.
        Mais ce gars là pue le talent. Trop tôt pour dire si c’est gâché. Cette année a sûrement fait mûrir des Mendy, Sparagna ou Michy. Je pense qu’ils comprennent mieux ce qu’ils veulent et comment y arriver. Ils ont dû perdre un an d’apprentissage mais parfois mieux vaut comprendre par soi-même le sens de ses actes plutôt que de le faire forcé. A quel âge on récupère Drogba? Il végétait en petites divisions par manque de sérieux. Mais après, la confiance et la détermination ont donné une sacrée envergure au joueur. Regarde Ben Arfa.
        Bref.
        Même Alessandrini va en sortir meilleur. Il incarne l’individualisme et la bêtise de notre groupe. Mais au fond, il peut apporter beaucoup plus.

      1. À dire vrai j’aurais bien besoin d’un statisticien Opta contrôleur de gestion pour comprendre cette saison. Je suis sûr que si on regarde tous les chiffres (excepté le nombre de tirs tentés) l’OM était pas si dégueulasse. Ça va se terminer par l’embauche d’un entraîneur made in ligue1 et on va se caler une bonne 5ème place l’année prochaine avec du jeu bien bétonné toute cette histoire… C’est cohérent ce que je dis ?

        1. Ben non.
          1/ Soit MLD ne vend pas, Laburne dégage, on met un liquidateur judiciaire pour presser encore plus l’orange: on vend les seuls joueurs à surnager ou à potentiel et on valorise notre actif chèvres invendues et on se retrouve avec une équipe plus proche du carton que du béton. Passi reste.
          2/ Soit MLD et Laburne restent, et on se lance dans un projet FC Lorient – West Ham – Botafogo -Ajax Cape Town (rayer la ou les mentions inutiles). Laburne voit alors une opportunité de faire taire ses abrutis de détracteurs. Doyen sports nous prête 19 joueurs. Laburne pense recruter le coach le dernier jour du mercato pour pas avoir de contradiction durant ses emplettes. Mais il se ravise, et haut fait de gloire, signe Mazzarri dont le 3-6-1 nous envoie en D2 malgré les efforts désespérés du capitaine Alessandrini.
          3/ Soit une obscure entreprise chinoise aux activités troubles rachète l’OM. On perd tous nos matches par forfait par manque de joueurs pros à aligner.
          4/ Un milliardaire (russe exilé politique- chinois corrompu) rachète le club. On prolonge Mandanda. On recrute à tours de bras et en premier lieu un directeur sportif compétent. Le centre de formation est complètement restructuré et intègre JPP Stojkovic, Van Buyten, Angloma, et Germain.
          Qu’on se le dise, c’est pour ramener la coupe aux grandes oreilles que signent Mehdi Benatia, Ben Arfa, et Schneiderlin. Diego Simeone emmène Griezmann et Koke dans ses bagages. Les virages ne reconnaissent plus le gamin qui courait tête baissée sous Anigo. Lors du 7-2 infligé au PSG dans un match légendaire, le petit pont que le petit Lopez met à Diarra provoque un rugissement qui cause la mort de 28918 membres du troisième âge par crise cardique. Dont Gaudin. Sous le regard attentif de Sr Bielsa présent dans les gradins, la finale de LDC 2018 se décide à la dernière minute, c’est un but de Sparagna qui délivre le peuple marseillais. L’UEFA prend l’occitan comme langue officielle. Alessandrini est champion de CFA. Cette fois-ci, même lui comprend pourquoi il ne joue pas. Ocampos prend la place de Messi en sélection.

          Oups j’en ai mis de partout.

    1. Attends, il manque le mieux; l’équipe qui monte à Paris:

      Entr: Passi (Boli)
      ——————–Mandanda—-
      DDD—-N’Koulou–Rekik—Mendy
      Thauvin-Barrada-Diarra-Alessandrini
      ————-Michy–Flechter

      Remp: Pelé (g), Anguissa, Rolando, Cabella, Ocampos ou N’Koudou, Diaby ou Sparagna,Sarr.

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